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EAN : 9791095115076
Yovana (01/01/1900)
4.03/5   16 notes
Résumé :
« Malheureusement, il m’est impossible de devenir un fils du Peuple Bison tant que je serai incapable de croire en Wakȟáŋ Tȟáŋka.
Mais comment faire pour me convaincre de sa réalité ? Comment avoir la preuve incontestable de son existence ?
En fait, c’est très simple, et c’est pour cela que je suis là aujourd’hui : s’il existe, lui seul peut connaître la solution à une question dont personne n’a encore trouvé la répons... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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C'est à la rencontre entre savoir et croire, entre la tradition et la modernité, entre la science et l'insaisissable que nous invite ici Emmanuelle Bessot. le livre pourrait presque se classer comme un essai tant les apports de connaissance sont riches, en anthropologie comme en sociologie des Indiens d'Amérique, en philosophie comme en paléoanthropologie.

Heureusement l'auteure n'abandonne pas en chemin son projet romanesque, car elle se base sur un personnage fort, rempli des doutes de sa double identité, au croisement des cultures européennes et amérindiennes qui se sont affronté à la création des Etats Unis d'Amérique. Même si on ne sait que peu de choses au départ de ce héros, le rite initiatique qu'il va vouloir retrouver nous permettra de redécouvrir avec lui son histoire. La double culture est très bien rendu par le passage entre des moments de poésie au sein d'une nature onirique et des moments plus terre à terre de connaissance pure. Les passages oniriques provoqués par la transe ont parfois failli être trop lourds et longs mais l'auteure a su s'arrêter juste au moment où l'esprit de son lecteur risquait de vagabonder lui aussi hors de l'histoire pour le ramener sur terre avec les enseignements scientifiques. On ne ressent que mieux par ce biais les sentiments de libération du corps vécus par le héros et ses retours au concret qui les suivent.

La fin est vraiment réussie également, avec des perspectives on l'espère pas trop utopiques d'une nouvelle vitalité pour cette culture amérindienne si riche et si essentielle à l'heure où une grande partie de la population mondiale est amenée par les catastrophes écologiques à questionner son rapport au vivant mais aussi à toute la Terre nourricière qu'elle n'a pas su préserver pour sa descendance.
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A l'heure de rédiger mon petit commentaire, comme je m'y suis engagé dans le cadre de ma 2ème Masse Critique, j'ai la bête impression de m'être un peu fourvoyé dans le choix de ce roman...
Moi qui espérais voyager sur les terres sauvages des indiens Lakotas, et découvrir plus avant leurs coutumes ancestrales et leur spiritualité, j'ai sans doute lu un peu vite la quatrième de couverture et négligé l'autre facette de ce livre : celle de l'enquête anthropologique et de l'exposé un peu austère des diverses théories relatives à l'évolution de l'espèce humaine.
Hélas, c'est bien cette seconde facette qui a fini par prendre le pas sur le reste, et qui m'a rendu cette lecture un peu fastidieuse... Adieu mon valeureux Sioux, mes légendes sacrées et mes étendues sauvages, et bienvenue en cours de sciences naturelles, option paléontologie.

Tout démarrait pourtant bien, le style très imagé d'Emmanuelle Bessot est propice à l'évasion, et l'histoire m'a d'emblée paru originale : un jeune Américain se retire sur la terre de ses ancêtres Lakotas pour renouer avec ses origines, entreprendre une retraite spirituelle à la recherche de Wakȟáŋ Tȟáŋka, le "Grand Mystère", la divinité vénérée de son peuple.
Commence alors une longue pèriode de jeûne et de méditation durant laquelle notre héros, en transe hallucinatoire, va rencontrer son totem et lui poser l'unique question qui semble l'obnubiler : "Comment, ou plus exactement pourquoi, un primate est-il un jour devenu Homme ? Quel coup de baguette magique a bien pu lui insuffler cette once d'humanité qui le différencie des autres créatures terrestres ?"
Certes, cette interrogation n'est pas dénuée d'intérêt, mais la place qu'elle occupe dans le roman est démeusurée, et le jargon scientifique, bien que facilement compréhensible, devient vite rébarbatif (d'autant que l'auteur ressasse sous diverses formes un nombre de données ethnologiques ou anthropologiques finalement assez restreint).

Le lecteur joue au yoyo entre les phases délirantes et fantasmagoriques du narrateur, et les chapitres quasi-didactiques sur Toumaï, Lucy et nos lointains cousins australopithèques... On finit même par se demander en quoi la bipédie des homonidés tanzaniens préhistoriques peut passionner à ce point le narrateur : à mon avis la juxtaposition des deux univers, qui aurait pu faire tout l'originalité du roman, est ici un peu malheureuse.

Dommage, je ferai en sorte d'être plus vigilant lors de la prochaine Masse Critique ! Bien entendu, cela ne m'empêche en rien de remercier Babelio et les éditions Yovana pour l'envoi de ce livre, dont j'ai par ailleurs beaucoup aimé la mise en page, le format et la police d'écriture !
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Voilà bien un roman tout à fait atypique !
J'ai été très impressionnée,- et le mot est faible- autant par l'écriture, dont j'ai envié la qualité, tant elle donne l'impression que tout coule de source, que par la masse d'informations contenues dans la cervelle de l'auteur que je goûterais bien, histoire d'évoluer. ;)
Scientifique et littéraire, voilà deux casquettes portées avec autant de maitrise. D'un côté le talent du romancier, dans ses descriptions d'un paysage ou d'un état, de l'autre celui du scientifique lorsqu'il s'agit de défendre sa thèse, ou d'expliquer les origines humaines.
J'ai vraiment été séduite par l'imagination et la beauté des mots. le vocabulaire est très riche, l'auteur décrit à merveille les lieux, la nature, les sentiments.
Certes, au fil de la lecture, j'ai à un moment eu le sentiment de passer du roman littéraire au roman scientifique, mais le virage s'est fait en douceur et j'ai trouvé très enrichissant de passer d'une monture à une autre.
J'ai vraiment apprécié cette aisance entre l'oeuvre romancée et la vulgarisation du travail scientifique, la façon minutieuse et précise dont l'auteur s'approprie un domaine et en domine chaque problématique.
Il existe une telle profusion de connaissances entre ces pages (que l'on sent maitrisées), une passion véritable pour des domaines méconnus (en tout cas je pense pour la plupart d'entre nous)! Tout cela servi par un style clair et agréable, aisément compréhensible par la novice que je suis, qui ne possède pas les connaissances.
La théorie est intéressante, tout aussi plausible qu'une autre. Jusqu'à preuve du contraire, elle tient la route et mériterait d'être plus largement diffusée.
J'encourage vivement les talentueux “novices” à s'exprimer également pour faire entendre leur voix au milieu des puissants. Y en a marre de ces églises où ce sont toujours les mêmes qui se bouffent les hosties : les mêmes, sans doute, qui partaient dans leur coin avec le crâne de l'ennemi pour faire bombance! ;)
Pour conclure, cela a été, pour moi, une belle découverte du monde de nos ancêtres, précisément étudié, de celui des Lakotas, que j'aurais eu plaisir à découvrir encore davantage et, avant tout, d'une écriture que j'ai trouvée très belle, harmonieuse et riche.
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J'ai adoré tout ce qui traite du chamanisme et de la culture amérindienne, mais je n'ai pas accroché au mélange chamanisme-science et théorie de l'évolution.

Dans ce roman, on suit le parcours initiatique d'un jeune homme mi-américain, mi-indien. Arrivé à l'âge adulte, celui-ci se met à douter de qui il est, commence à se poser des questions sur ses origines, mais plus encore sur l'origine de l'Homme, ce qui l'empêche d'avancer dans sa vie. Il décide alors de repartir auprès de sa tribu d'origine, les Lakotas, afin d'y vivre le rite initiatique des chamans. Après s'être isolé dans une grotte en plein désert, sans nourriture ni quoi que ce soit d'autre, il commence son introspection en attendant la venue des visions qui lui permettront de rentrer en comunication avec son animal totem et, l'espère-t-il, d'avoir une réponse à toutes ses questions...

J'étais super emballée à l'idée d'en découvrir plus sur les Lakotas, leurs origines, leurs traditions, leur façon de vivre, leur Histoire, le chamanisme... tous ces passages ont d'ailleurs tenu leurs promesses et j'ai vraiment bien accroché au style et la plume de l'auteure. Cependant, l'autre facette du roman m'a déçue et a rendu ma lecture plus difficile et beaucoup moins attrayante. En effet, ces items ne représentent malheureusement qu'une petite partie du roman. Au bout de quelques pages, l'histoire prend un tournant totalement inepte pour moi, celle de la théorie de Darwin qui voudrait que l'Homme descende du singe. Quel rapport avec les Indiens et le chamanisme me direz-vous ? Eh bien, c'est la question que je me suis moi-même posée, je vous l'avoue. Je n'ai pas compris ce mélange improbable, surtout quand on parle de chamanisme, et donc de personnes en communication avec les esprits de la nature et le Grand Tout Divin, à l'opposé de nos théories scientifiques totalement absurdes.
Je reste donc un peu sur ma faim, frustrée que l'auteure n'ait pas assez développé la partie amérindienne et chamanique, mais ait à l'inverse fait le choix de l'utiliser comme base pour développer des théories fumeuses et non prouvées. C'est vraiment dommage, vu son talent de conteuse, car c'est l'histoire de ces indiens métissés que l'homme blanc a maltraités en les privant de leurs terres, en les volant, en leur interdisant de vivre selon leurs traditions, de perpétuer leurs rites... que l'on aurait aimé suivre, et enfin la prise de conscience de ce jeune homme qui, malgré le lavage de cerveau subi, ne se sent pas entier sans retourner à la source de ses origines et de vivre en communion avec la nature, à la manière de ses ancêtres.

J'espère de tout coeur que l'auteure nous offrira un jour de découvrir cette histoire, sans intervention de la science qui, pour moi, n'a rien a faire là-dedans.

Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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Nous voici, avec « Celui qui doute » d'Emmanuelle Bessot, face à un roman anthropologique !
« Hommage à la culture lakota et troublante enquête anthropologique sur nos origines, Celui-qui-Doute nous entraîne dans une épopée haletante à travers les continents et les âges. » nous éclaire l'éditeur.

Et en effet, Emmanuelle Bessot nous invite à découvrir ce qu'est le peuple lakota au 21e siècle. Pour cela, elle nous entraîne sur les pas d'un jeune américain, Lakota par son père et anglo-américain par sa mère.
« Oui, pourquoi suis-je ici, concrètement ?
Je suis ici, disons, pour une quête personnelle. Un requête, plus exactement. Je suis là pour rencontrer Wakháŋ Tháŋka, le Grand Esprit, et lui demander de me rendre la foi. La tradition m'en donne la possibilité, grâce à une pratique ancestrale que nous appelons haŋbléčheya et que les Américains traduisent par « quête des visions ». La traduction n'est pas fausse, mais terriblement réductrice ! »
Pour tenter d'y voir plus clair en lui même et de répondre à une question quasi-métaphysique sur l'origine de l'Homme, sur le chaînon manquant, ce jeune homme se lance donc dans cette quête des visions. Et le récit qu'Emmanuelle Bessot nous en fait est tout à la fois très poétique, onirique, et didactique… C'est là toute l'originalité de ce roman. Une fois que le lecteur a compris qu'il va voyager au pays de la connaissance tout en traversant le pays des récits de vie, il se laisse porter par la feuille de sauge, magnifique tapis volant de cette histoire !
« J'ai par instants le sentiment de m'adonner à une psychothérapie dans le cabinet de l'analyste. J'imagine un psy éclairé troquant son canapé contre un lit de sauge, sans doute moins confortable qu'un divan, mais davantage propice aux confidences, et je me prends à rire, par bouffées soutenues qui éclatent et se brisent en un tonitruant festival, me vidant de mes dernières réserves. »
Cette quête des visions s'avère alors être un long voyage immobile qui nous emmène dans tous les coins de la planète, à tous les âges de l'humanité.
« Pourtant, quelque part, c'est rassurant de savoir que je peux faillir sans que ma vie en soit bouleversée.
Tu m'encourages d'un sourire :
- A présent, arrache les doutes de ton coeur et laisse-les sur le bas-côté. Ils sont les oeillères qui masquent ta vue et tu ne pourras pas vivre totalement cette expérience si tu ne parviens pas à t'en débarrasser. Ne garde que tes espoirs contre toi, précieusement. Ils allégeront ta route. Maintenant, va. Laisse-toi aller.
Ta voix s'éteint et je me sens comme happé par une force invisible qui me projette sans ménagement dans la couche odorante. J'ai la gorge nouée. Ce moment que j'attends et que j'espère si intensément est enfin arrivé. Bientôt mes certitudes d'homme moderne s'évanouiront définitivement ou au contraire seront à jamais confortées. »
Au delà de la quête initiatique, Emmanuelle Bessot tricote patiemment une théorie. Une théorie sur l'origine de l'Homme qui, tout bien réfléchi, n'est pas absurde du tout et même très intéressante !
A lire donc !
Lien : http://versionlibreorg.blogs..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Marcher, marcher encore, machinalement. Par habitude ou peut-être par instinct. Marcher toujours, d'une foulée monotone, avec mon ombre pour seule compagne. La voir grandir peu à peu et, pour continuer de progresser, se fixer comme objectif de rattraper cette chancelante mais fidèle complice.
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De toute manière, richesse de biens est un fardeau pour qui se déplace souvent. C'est pour cette raison que les Blancs sont devenus sédentaires. Et pour cette race cupide et arrogante, le besoin de possession est une maladie tellement honteuse qu'elle les pousse à se barricader de leurs voisins pour se protéger d'une possible intrusion. Les Amérindiens, eux, n'ont jamais arrêté les limites de leur domaine, car ils estiment que la terre ne leur appartient pas. Il parcouraient les Grandes Plaines au gré des saisons, profitant avec humilité des bienfaits que leur offrait la nature, sans jamais oublier de l'en remercier.
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Ils [les Blancs] n'ont pas compris qu'à nos yeux, la terre n'appartient à personne, et que l'idée de la vendre ou de l'acheter nous est aussi incongrue que celle de rendre monnayable l'air ou l'eau des océans. Selon un proverbe indien, "la terre ne nous a pas été donnée par nos parents, elle nous a été prêtée par nos enfants. Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, mais nous l'empruntons aux générations à venir." Car nous ne sommes que les tuteurs de la terre, rien de plus que ses gardiens. C'est la raison pour laquelle nous devons la traiter avec respect et déférence.
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« Je prends conscience du prix que revêt le silence quand les pieds sont fatigués et que les pensées folâtrent, libres de toute attache. Et je reste là, immobile et contemplatif, à boire le soleil couchant par tous les pores, tout en m’imprégnant de cette vie tangible qui s’assoupit peu à peu. »
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Les morsures du soleil sur ma peau sont pourtant bien réelles, et je donnerais mes mocassins pour pouvoir confier mon corps irradié à l'oasis d'un bouquet d'épineux ou au coeur ombragé d'une composition de rochers. Mais les collines verdoyantes qui se découpaient ce matin encore derrière moi ont fini par disparaître du regard, et le relief s'est métamorphosé sans même que je m'en aperçoive.
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