AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pois0n


Décousu : s'il fallait résumer le troqueur d'âmes en un seul mot, ce serait indubitablement celui-là.

Sorte de gloubiboulga halluciné passant plus ou moins sans transition d'un évènement à un autre, où les discussions des personnages laissent régulièrement le lecteur sur le carreau faute de savoir de quoi en parle, ponctué de soudaines envolées philosophiques, d'évocations de la religion, sans parler d'un discours de fond sur l'eugénisme... Il faut méchamment s'accrocher pour réussir à suivre quelque chose au milieu tout ce merdier. Et ce n'est pas l'enrobage, à base de romance très mal traitée où les tourtereaux passent leur temps à s'envoyer en l'air sans que l'on ne ressente pourtant une seule seconde la prétendue alchimie censée y avoir entre eux, ainsi que d'un pseudo-mystère concernant l'identité de l'un des personnages, qui parviendra à sauver le truc, tellement la narration s'acharne à rendre tout ça le plus indigeste possible.

Si le fameux Luogo Nero ressemble beaucoup à une variante du Tardis, on a souvent l'impression d'assister carrément à une saison entière de Doctor Who en archi-condensé, tellement tout est expédié, compressé, résumé ou parfois au contraire développé, étiré, allongé à l'extrême au point de rendre la lecture sacrément chiante, comme dans ces scènes de combat très détaillées, trop, tellement qu'on n'arrive même plus à suivre. Des bonnes idées, il y en a pourtant, comme ces références au magicien d'Oz ou à Alice au pays des merveilles, ce bestiaire pas piqué des vers ou certains traits d'humour (certains, parce que d'autres ont la saveur aigre d'une private joke entre les protagonistes, dont le lectorat est exclu). On a le sentiment de frôler du doigt tout un univers, puis la minute d'après d'être face à une coquille creuse ; sans, tout du long, jamais parvenir à décider ce qu'il en est vraiment. Cette abondance de détails là où n'y avait pas forcément besoin puis leur absence lorsqu'ils auraient été nécessaires donnent vraiment au livre un rythme bizarre, sautant d'une idée à l'autre, les reliant seulement avec un mince fil rouge.

Alors oui, la fin n'est pas déplaisante (quoiqu'un peu facile et expédiée), reste qu'on ne nous laisse *jamais* la moindre chance de rentrer dans l'histoire. Si le fond n'est pas inintéressant, la forme totalement confuse plombe le plaisir de lecture qu'il aurait pu y avoir, donnant surtout l'impression à l'ensemble du truc d'être issu d'un mauvais trip sous LSD. Peut-être tout ça devient-il beaucoup moins absurde si on le lit sous l'emprise de la drogue, allez savoir...
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}