Bienvenue dans l'Âge d'or de la Science-Fiction. Les années 50 sont sources de chefs-d'oeuvres inégalés.
Alfred Bester est l'un de ces auteurs, de cette génération talentueuse, d'une autre époque. «
L'homme démoli » est son roman le plus connu, puisqu'il a obtenue le prestigieux prix Hugo. Quatre années plus tard, l'auteur publiait «
Terminus les étoiles ».
Guliver Foyle gît dans une épave sidérale. Ses journées sont moroses. Un vaisseau passe à proximité de lui, ce qui aurait pu être son salut. Mais l'engin l'ignore, malgré les appels de détresses. Il parvint au final par réparer les commandes.
C'est une belle histoire de double traque. le vaisseau spatial – le nomade – de Guliver contient une substance étrange qui pourrait s'avérer une arme de destruction massive (la matière noire?) – nommé PyrE – et une coquette somme de plusieurs millions de crédit. En retour, Gulliver traque ceux qui l'ont abandonné à son sort.
J'avoue que ce livre possède de sérieux atouts pour être excellent. le personnage de Gulliver est savoureux, c'est une brute rustre, mercenaire. J'ai tout de suite apprécié ce gars. Dans la première partie, il va rencontrer une femme. C'est un peu une complicité contrainte et je dois avouer que j'ai beaucoup aimé leur divergence. Mais
Alfred Bester – là démontré dans «
l'homme démoli » – excelle dans les dialogues. C'est un plaisir de voir ses acteurs et leur laïus. Bref, un vrai régale.
Toutefois, j'ai eu beaucoup de mal à la lecture. Je dirai que c'était en dent de scie. J'ai apprécié certains passages, puis paf (!), tout s'arrête. La fin de la première partie en est le parfait exemple. J'étais conquis et là il nous plonge dans une seconde trame moins percutante. Sur la fin, on trouve un long passage bien psychédélique et difficile de compréhension.
Dans les bons points, je dirai que l'on trouve des traces de fantastique dans le récit. Les êtres humains ont évolué et développé des pouvoirs surnaturels. Ainsi, ils sont capables de se téléporter (tous et certains mieux que d'autres), de télépathie (quelques-uns) et d'accélérer le temps (Gulliver). Je rajouterai à cela que le roman comporte un rythme soutenu et c'est très agréable à lire. Quelques passages sont violents et j'ai été surpris puisque son premier livre à
Alfred Bester souffrait de latence. Et puis, pour finir, l'introduction est vraiment très appétissante. Elle met l'eau à la bouche et donne envie de se plonger dans l'ouverture.
Ce livre dispose de savoureux éléments et je comprends qu'il fasse partie de ces romans d'exceptions. J'ai eu beaucoup de mal à m'immerger dans l'histoire (est-ce ma vie personnelle qui en est en cause?). Ce qui prouve une fois de plus que les années 50 sont une décennie d'or pour la Science-Fiction. Allez, quelques exemples : « Le cycle de Fondation » de isaac
Asimov (1951, 1952, 1953), « À la poursuite des Slans » de
A.E. van Vogt (1951), «
Cristal qui songe » (1951) et « Les plus qu'humain » (1953) de
Theodore Sturgeon, «
Terre brûlée » de
John Christopher (1956), pour ne citer qu'eux.