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EAN : 9782501122566
380 pages
Marabout (02/05/2017)
4/5   9 notes
Résumé :
Trois couples à bout de souffle tentent de surmonter leurs difficultés. Karine et Olivier s’empêtrent dans une crise conjugale qui les dévore lentement depuis des années. Patricia et Franck, victimes d’un drame personnel, voient leur vie basculer du jour au lendemain. Aurélie et Philippe, tous deux psychiatres, entretiennent une liaison adultère et ont bien du mal à envisager leur avenir amoureux.
Apparemment étrangers les uns aux autres, tous se croisent po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quelle épreuve ce livre ! Je me sens vidée à l'issue de cette lecture, et j'ai une furieuse envie d'enchaîner sur un roman Feel good.
Je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas ce livre.
Ce qui est sûr, c'est qu'il m'a dérangée, agacée, énervée, mais aussi étonnée.
Ma critique risque d'être aussi fouillis que l'esprit tortueux et torturé de l'assassin. J'espère que vous parviendrez malgré tout à me suivre.

Le premier chapitre démarre très fort.
Je me suis dit que j'allais assister à quatre crimes particulièrement horribles. Finalement ne sont décrits que deux des quatre assassinats. Dommage ? Ouf ? je ne sais pas.
En tout cas ce premier chapitre annonce la couleur: il sera question de schizophrénie, de violence, et ça m'a dérangée, mise assez mal à l'aise tout de suite.
Je me doutais qu'on allait opposer la vision simpliste des profanes comme moi "la maladie n'excuse rien", "la peine de mort devrait être rétablie", "on ne peut pas soigner des gens comme ça", etc ...à celle professionnelle et scientifique des médecins psychiatres.

Ce qui m'a profondément dérangée aussi, en tant que femme, épouse, et mère, c'est que la morale de l'histoire fait culpabiliser la femme qui n'a pas un physique attrayant, ou qui n'a pas un appétit sexuel débordant. Cette image assez réduite de la femme envoie comme message: "Soyez belles et toujours ravies de faire l'amour car un homme rejeté peut partir en vrille et aller du simple adultère jusqu'à devenir un violeur doublé d'un assassin à cause de vous". Merci.

Ce qui m'a agacée, ensuite, ce sont les nombreuses coquilles présentes. Il manque plein de petits mots comme "de" et "se" et je ne trouve pas ça normal.
Ensuite il y a Satie, dont tout le monde connaît au moins l'air de la Gymnopédie (même sans le savoir).
Comme ça m'a agacée ce monde parallèle où tous les protagonistes écoutent Satie en boucle ! Cela m'a fait penser à Orange Mécanique et à la 9ème symphonie de Beethoven, sauf que Kubrick a été plus subtil selon moi, navrée de le dire.
Je n'ai pas aimé non plus la bisbille entre Aurélie et Raspail (encore un nom qui me fait penser à un autre livre dont l'univers psychiatrique est particulièrement présent: le silence des agneaux).

J'ai bien aimé en revanche l'évolution du livre et ses révélations. Chaque chapitre de la première partie ayant pour titre un prénom, raconte à divers moments la vie des personnages principaux. Pas évident de se repérer parmi toutes ces dates, mais on comprend de suite que cette manière de faire désordonnée est voulue, sans doute pour nous aider à imaginer l'état d'esprit des schizophrènes.
La deuxième partie enchaîne les révélations et les pièces du puzzle se mettent très vite en place. L'ordre des chapitres est chronologique cette fois.

J'ai bien aimé le profilage de la psychologue, qui a permis d'identifier l'assassin. C'est plein de bon sens, et cette réflexion devrait être commune à chaque enquêteur.

En résumé, je n'ai pas passé un bon moment de lecture, mais je suis contente d'avoir lu ce roman et découvert Monsieur Bettoni. Je remercie d'ailleurs Masse Critique et les éditions Marabout pour leur confiance.
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Une immersion dans l'intimité de trois couples. Tous différents et qui pourtant traversent le même type de crise, chacun à leur manière.
Dès les premières pages l'auteur nous plonge dans les méandres de l'esprit de chacun et s'il nous perd dans un premier temps en jouant avec la chronologie, c'est pour mieux nous retrouver dans un second temps, lorsque le déroulé redevient plus classique.

En ne sachant pas où nous sommes et où nous mène réellement l'histoire (quels seront les liens entre les différents couples notamment), nous partageons par bribes le sentiment de confusion mentale d'Ephraïm.

Quel plaisir que la police ne soit pas omniprésente dès le départ, ou du moins, pas de la façon dont on l'attend.

L'auteur prend son temps. Avec une écriture tout à la fois douce et amère len n'hésitant pas sur à s'attarder sur les détails les plus intenses. Il nous émeut, nous énerve et nous effraie dans un même chapitre.

Un coup de coeur.

Merci aux éditions Marabout et à Babelio pour cette très jolie découverte!
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Pourquoi ce livre ?
Peut-être ne l'avez-vous pas remarqué (ou pas encore), mais j'aime beaucoup les chassés-croisés entre les personnages d'un récit. Des gens que rien ne semble disposer à se rencontrer, à se croiser, se retrouvent irrémédiablement liés ; et les conséquences sont souvent comme les icebergs, c'est-à-dire peu visibles en apparence, et énormes lorsque l'on gratte sous la surface. Je n'avais pas lu d'écrits de Laurent Bettoni, je partais donc dans l'idée d'un nouveau chassé-croisé, le tout sur fond de maladie mentale… allez go !


De quoi parle t-il ?
On suit trois couples, Karine et Olivier, unis depuis une vingtaine d'années, avec une fille adolescente et bientôt étudiante. Leur couple semble subir l'érosion du temps : deux personnes qui vivent côte à côte avec un réel attachement, mais n'ayant plus les mêmes envies, les mêmes attentes.

Le second couple est Aurélie et Philippe. Tous deux psychiatres, lui chef de service, marié avec des enfants, et conjuguant responsabilités professionnelles et ambitions personnelles ; elle jeune recrue pleine d'assurance, avec une certaine envie de changer les pratiques et préjugés de la psychiatrie.

Le troisième couple est celui de Franck et Patricia, qui malgré les années tentent d'appliquer le fameux adage "la vie de couple est faite de concessions", et semblent plutôt bien s'en sortir. Et il y a ce fameux soir, cet accident qui va bouleverser leurs vies, et montrer qu'une situation peut être vécue de manière radicalement différente par deux individus ; que le fait de parvenir à pardonner est pour certains le fruit d'un long travail sur soi-même et pour d'autres un échec, une résilience.

Le dernier personnage principal, qui n'est qu'évoqué sur la quatrième de couverture, est Ephraïm. On apprend dès le début que cet homme souffre d'importants troubles mentaux, et a des accès de violence, pouvant entraîner la mort. Rassurez-vous je ne vous spoilie pas, on l'apprend dans les vingt première pages du récit, et l'on comprend que ce n'est que le début d'une série noire.


Que penser de l'histoire ?
Le récit est découpé en chapitres qui ont lieu à des moments différents, des lieux différents, et ne se suivent pas chronologiquement. Je dois reconnaître que je n'ai pas compris immédiatement ce découpage, que je trouvais même brouillon. Cet aspect de la construction narrative ne semblait pas correspondre avec le style rédactionnel de l'auteur, que je qualifierais fluide, aux descriptions fournies et aux dialogues « ping-pong ». Cela me laissait assez perplexe. Et puis j'ai compris ! La construction du récit m'a beaucoup fait penser à Pierre Lemaître et à son titre "Robe de Marié". Les pièces du puzzle se mettent en place, et je dois reconnaître avoir lâché un "oh noooon !".

La thématique des maladies mentales est largement abordée, tant sur la prise en charge médicale, la reconnaissance de ces maladies et leur traitement judiciaire, que le vécu d'une telle situation par l'entourage. Il s'agit ici de répondre à la question : la maladie mentale est-elle un crime ? Alors posez-vous la question avant de commencer la lecture, et interrogez-vous à nouveau après. Je suis curieuse d'avoir votre retour.

La pression médiatique et populaire liée à de telles affaires est également abordée, connectant le récit à la réalité, peut être même trop, en nous rappelant les traitements journalistiques de certaines affaires, les réactions des politiques, les réactions et manifestations de foules. Mais cette fois-ci on le vit au travers des personnages, et non pas derrière nos écrans de télévision ou dernières nos journaux. Ce point est à mon sens une composante de notre société actuelle, qui n'est pas sans conséquence sur les intervenants (médecins, policiers, victimes…) de ces tragédies.


En conclusion?
J'ai retrouvé l'ambiance du chassé-croisé, ainsi que le découpage de l'histoire dans l'esprit de celle de "Robe de Marié", donc ces points m'ont vraiment beaucoup plu. Un petit bémol sur la dernière partie abordant la maladie mentale qui, à mon sens, ralenti le rythme du récit, et est un peu trop longue. de formation juridique, j'ai une approche qui tend naturellement sur le traitement judiciaire de cette question des maladies mentales, et j'ai apprécié la confrontation de ces approches (judiciaire, médicale et familiale). Certaines scènes sont assez crues, voire difficiles, mais font tout à fait écho à la personnalité de l'assassin : sans retenue, sans conscience, gênantes… Un point de vue intéressant et une belle écriture, en somme un moment fort sympathique.
Lien : http://www.la-recreation-lit..
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On ne ressort pas indemne de ce livre : Bravo pour la maîtrise parfaite du timing, du rythme, de la psychologie des personnages… Tout y est pour que ce soit explosif… Et ça l'est ! Un livre que vous reposerait en vous posant plus de questions que le livre ne vous a apporté de réponses… Magistral !

L'ambiance, le décors, l'histoire :
4 familles avec des parcours totalement différents dans une même ville mais ne se connaissant pas ; un violeur de jeune fille… le cadre est installé, l'auteur peut dérouler : et là, c'est majestueux : le lecteur est imprégné de l'histoire et est à fond pour résoudre l'enquête : il y a des retournements de situation, le lecteur ne sait plus à qui faire confiance, pas mal de fausses pistes pour tenir le suspense jusqu'au bout.

Les personnages :
Les personnages sont aussi bien travaillés. Ils représentent les familles traditionnelles avec les problèmes que chaque couple peut un jour rencontrer. Il est possible de s'identifier à eux et d'être encore plus intégré dans l'histoire.

Les réflexions sous-jacentes :
Posez vous cette question avant de commencer ce livre :
• Quelle est l'image que j'ai de l'hôpital psychiatrique ?
• Quelle est votre position par rapport au fait qu'un tueur ou violeur peut être irresponsable pénalement ?
• Les autres réflexions sur : la confiance en soi, la relation à l'autre, la lutte des (petits) pouvoirs, la place du sexe dans la société…
Je vous assure : en terminant ce livre (pour un non-initié à ce milieu), vos réponses seront différentes !

Ce livre questionne, bat en brèche des préjugés, il fait bouger votre réflexion…
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Un grand merci à Babelio et à Marabout pour cet ouvrage reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique.

Dès le premier chapitre, le ton est donné : violence, schizophrénie, et un léger sentiment de malaise..avec une forte hésitation à abandonner la lecture. La suite de la première partie est tout autant difficile à suivre du fait des flashbacks et des passages successifs à différents personnages sans fil conducteur apparent. Durant la deuxième partie du roman, les morceaux commencent à s'imbriquer et c'est dès lors que le roman devient vraiment haletant et passionnant, où l'on lit avec impatience page après page dans l'attente du dénouement final..

Une fois ma lecture achevée, j'avoue avoir néanmoins refermé ce livre avec un sentiment mitigé : le roman est unique dans son genre du fait des nombreux flashbacks, de l'amour et du sexe et l'immersion dans les méandres de pensées psychopathiques. L'auteur parvient à nous tenir en suspens du début jusqu'à la fin…Mais malgré tout un certain sentiment malaise ne m'a pas quitté durant toute ma lecture : à découvrir donc, mais pour un public averti.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
-Y a personne, y a personne…
-Pardon ?
-Y a personne, y a personne.
L’effet de surprise consommé, la femme prit le temps de détailler l’homme. Elle remarque alors qu’il avait les cheveux hirsutes et sales, un regard halluciné, qu’il portait un pantalon et un sweat qui n’étaient plus de toute première fraicheur, et qu’il se dégageait de lui une mauvaise odeur. Elle
recula dans le magasin, sans lui tourner le dos. Il la suivit, leur pas s’emboîtant les uns dans les autres en une danse improbable. «Y a personne, y a personne », insistait-il en se tapant l’oreille de plus en plus vite. « C’est un faux. Le Monsieur, au téléphone, c’est un faux. Y a personne, y a personne». Son débit de parole augmentait, et il sourit largement, la bouche et les yeux grands ouverts, en s’avançant toujours vers la femme. Elle recula d’autant et le pria de la laisser tranquille. Autour d’eux, des clients se demandaient s’ils étaient ensemble ou non et s’éloignaient de ce couple étrange.
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— Hé ! Qu’est-ce que vous faites ? s’exclama la jeune femme.
Alors qu’elle tirait tranquillement sur le stick, l’homme venait de lui toucher la poitrine tout en se touchant son sexe à lui.
— Continue, c’est ce qu’elle veut, l’encouragea le Protecteur.
— C’est ce que vous voulez ? interrogea Éphraïm.
— Lâchez-moi !
— Oui, entendit-il. Oui, c’est ce que je veux.
La fille repoussa l’homme, qui avait fortement pincé sa poitrine et qui lui avait fait mal. « Dégage, connard ! »
Éphraïm aussi avait mal. Il avait mal dans sa tête et dans son sexe, dur au point d’exploser. Le sang battait dans les veines de ses tempes comme dans la veine courant le long de sa verge douloureuse. Évacuer la pression. Il devait évacuer toute cette pression, libérer cet afflux.
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« Pour être tout à fait honnête, la Gymnopédie N° 1 me rend particulièrement amoureuse… Tu vois ce que je veux dire ? » Elle lui mordilla le lobe, et il sentit un frisson serpenter le long de son échine.
Presque en même temps, juste une fraction de seconde plus tard, un choc d’une violence inouïe le souleva. Littéralement. Mais pas seulement lui. Patricia aussi décolla de son siège. Leur véhicule roulait à la vitesse autorisée sur cette portion de route, 36c’est-à-dire quatre-vingt-dix kilomètres par heure. La voiture qui les percuta comme un missile, sur la droite, après avoir grillé une priorité, roulait probablement beaucoup plus vite.
Alors ce fut le noir total. Et le silence succéda au vacarme de fin du monde.
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— Je peux tirer une taffe ? demanda-t-elle.
— Quel âge avez-vous ?
— Oh, je suis une grande fille, ne vous inquiétez pas (elle pouffa légèrement). J’ai l’âge de conduire, de voter, de boire de l’alcool et de fumer.
Éphraïm l’entendit ajouter « et de regarder des films porno », bien qu’elle n’ajoutât rien.
— Voilà une belle petite allumeuse, persifla la voix du Protecteur dans la tête d’Éphraïm.
— Non… non… pas sûr… répondit ce dernier.
— Si, je vous jure, insista la jeune femme, croyant qu’Éphraïm s’était adressé à elle. Je suis majeure, vous savez.
— Oui, mais à peine. Vos parents vont s’inquiéter, vous devriez rentrer chez eux. Ils doivent vous attendre.
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Éphraïm n’avait pas entendu la jeune femme arriver derrière lui. Il fumait un joint tranquillement, dans cette ruelle sombre et paumée du 20e arrondissement, en pleine nuit, absorbé par ses pensées. Il n’aurait su dire quelles pensées au juste, mais c’était précisément pour cette raison qu’il consommait du cannabis. Du cannabis et d’autres substances. Beaucoup d’autres substances, dont il ignorait parfois la véritable composition. Il s’en fichait. Ces produits lui vidaient l’esprit et l’apaisaient, il ne demandait rien d’autre.
Lorsqu’il entendit une voix féminine surgie de nulle part lui dire bonsoir, il sursauta et sortit de sa torpeur.
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Vidéo de Laurent Bettoni
PARUTION - Mauvais garçon, de Laurent Bettoni disponible maintenant
PREMIER DE LA CLASSE LE JOUR, BAD GUY LA NUIT
Thomas est jeune et pauvre. Il croupit dans une cité de banlieue livrée à la pègre où il deale du shit pour le caïd local, afin de nourrir sa famille. Thomas est brillant et travailleur. Fraîchement diplômé d'études politiques, il cherche un travail honnête à la hauteur de ses compétences, mais les portes lui restent closes. La zone le rejette, car il n'en fait plus partie. La bonne société le rejette car il n'en a jamais fait partie. Alors, où est sa place ?
Grâce à son ancien professeur d'université qui le prend sous son aile, il va peut-être finir par la trouver. Mais à quel prix ? Est-il prêt à renier tous ses idéaux et à commettre les pires horreurs pour échapper à la misère qui lui colle après comme une seconde peau ?
Mauvais garçon raconte l'histoire d'un endoctrinement, d'une radicalisation, d'une manipulation mentale. Il raconte aussi l'histoire d'une romance urbaine dans laquelle règne la confusion des sentiments, entre un maître et son disciple, entre deux jeunes femmes et un jeune homme. Il raconte surtout l'histoire d'une société qui, en fabriquant de l'injustice, enfante des monstres.
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