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Le Noir : 5 sens tome 5 sur 5

Yvan Fauth (Autre)Fabrice Pointeau (Traducteur)
EAN : 9782714497499
304 pages
Belfond (08/06/2023)
3.95/5   97 notes
Résumé :
Les grands noms du thriller français passent à table...
Nicolas Beuglet, Christian Blanchard, Pierre Bordage, Patricia Delahaie, Sonja Delzongle, R.J. Ellory, Jacques Expert, Jérémy Fel, Nicolas Jaillet, Anouck Langaney, Ian Manook, Bernard Minier et Cédric Sire. Treize auteurs prestigieux, maîtres incontestés du frisson, nous entraînent dans une cinquième et ultime exploration sensorielle inédite autour du goût.

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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Voici déjà le cinquième (et malheureusement dernier) tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui du goût. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Déguster le noir » en compagnie d'auteurs de renom, le temps de treize nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.

Les amateurs du genre n'hésiteront pas une seconde à se mettre à table car des chefs de grand renom sont à nouveau au programme, tels que Bernard Minier, Ian Manook ou R.J. Ellory. Mais ce qui fait pour moi la véritable saveur de ces recueils de nouvelles, c'est la possibilité de découvrir la plume d'auteurs que je ne connais pas encore, comme une sorte de mise en bouche qui me donne envie de goûter au reste de leur oeuvre. Je pense par exemple à Pierre Bordage, dont j'ai bien aimé la nouvelle, mais je note surtout le nom de Patricia Delahaie, que je ne connaissais pas du tout et qui livre ici un excellent récit.

Bernard Minier – le Goût Des Autres : Une première nouvelle qui nous emmène en Irak à la découverte des goûts étranges d'un peuple affamé. Un récit assez court, teinté de fantastique, que l'on referme avec un petit goût de trop peu, mais qui met en appétit et nous plonge immédiatement dans la thématique du roman.

Anouk Langaney – Ripaille : Cette autrice que je découvre nous invite à passer à table, de l'apéro au pousse café, mais je ressors de table un peu déçu. le récit qui m'a le moins séduit de tous.

Cédric Sire – Tous Les Régimes du Monde : Après ce repas que j'ai eu du mal à terminer, Cédric Sire a la bonne idée de nous mettre au régime, le temps d'une petite séance de torture qui pointe du doigt notre société axée sur les apparences et le monde du mannequinat en particulier. Un message qui fait mouche et une fin qui fait froid dans le dos !

Pierre Bordage – Amertumes : Un récit d'anticipation en compagnie d'un goûteur d'exception qui risque bien de consommer son dernier repas. J'ai beaucoup aimé l'idée du goûteur et le suspense tout au long du récit.

Christian Blanchard – Joé : Une sorte de revisite de « Des Souris Et Des Hommes » de Steinbeck qui invite à suivre un personnage extrêmement attachant. Une montagne de muscles, mais d'une naïveté bouleversante, qui ne manquera pas de vous transpercer le coeur. Une excellente nouvelle débordante d'émotions !

Nicolas Jaillet – Alfajores : Un récit qui aborde le burn-out en nous propulsant au coeur d'une société pour effectuer un boulot de merde, ingrédient principal d'une vie trop fade, sans goût. Sympa…enfin, on se comprend !

Jérémy Fel – Dans L'Arène : Une nouvelle plus longue qui permet de nous servir un scénario digne de l'excellente série Netflix « Black Mirror » et qui fait également penser au film « The Truman Show ». Une vision du futur, parsemée de drones et dépourvue de chocolat, qui invite à réfléchir sur l'avenir de notre société et sur les émissions de téléréalité. Excellent !

Sonja Delzongle – Jalousies : L'autrice nous invite à regarder à travers un store, pour une histoire d'adultère et de jalousie. Pas mal du tout !

Nicolas Beuglet – La Visite : Ah là, Nicolas Beuglet frappe fort avec cette nouvelle qui vente tous les bienfaits de la nourriture bio. La visite dont il est question est celle de Gilles, qui s'apprête à rencontrer les parents de sa copine mais, attention, car ceux-ci sont très à cheval sur la qualité des produits. Excellent !

Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe : J'ai beaucoup aimé le style de cette autrice qui nous invite à suivre les pas d'une petite fille qui fête les retrouvailles avec son père dans un restaurant. Une nouvelle que j'ai beaucoup aimé et dont la fin colle à merveille au cahier des charges de ce recueil de nouvelles.

Ian Manook – Feijoada : Ian Manook propose un récit qui colle également parfaitement au titre de ce recueil. Une nouvelle certes un peu courte et légèrement prévisible, mais que j'ai tout de même bien aimée.

Jacques Expert – le Goûteur : Même si l'auteur nous livre déjà le deuxième goûteur de ce recueil de nouvelles, j'ai bien aimé son récit basé sur un chantage qui donne lieu à un choix pour le moins cornélien…

R.J. Ellory – Scène de Crime : Ah, voici la cerise sur le gâteau, servi par le maître du noir en personne ! L'auteur, grand fidèle de cette collection, nous propulse à San Francisco sur les traces d'un tueur en série, en compagnie d'un inspecteur qui va au fond des choses. Un récit plus long, qui permet à l'auteur de développer ses personnages comme il sait si bien le faire. Excellent !

Bref, il y en a de nouveau pour tous les goûts et « Déguster le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais que je vous invite néanmoins à goûter, surtout celles de Jérémy Fel et de R.J. Ellory, qui sont également les deux plus longues et parviennent donc à développer un peu plus les personnages.

Voilà, les fans de cette collection n'ont plus qu'à broyer du noir car c'était le dernier tome !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je voudrais commencer par remercier deux amis babéliotes de longue date, pratiquement les premiers depuis que je me suis aventurée sur ce site si dangereux pour moi, en ce sens que les tentations y sont bien trop nombreuses !
Le premier, c'est Yvan Fauth, alias Gruz ici, pour avoir créé et dirigé cette collection sur les cinq sens dont j'ai savouré chaque opus. Grâce à lui, mes yeux, mon nez, mes oreilles, ma peau et mes papilles se sont affûtés, j'ai découvert de nouveaux auteurs (dont j'ai lu des romans par la suite), et dans ce dernier recueil, j'ai dégusté, dans tous les sens du terme ! Yvan, entend les appels de tes fans, s'il te plaît concocte-nous encore un petit dernier avec le fameux sixième sens...
Le second, c'est Messire Godefroy, autrement dit Antyrya, qui suite à un pari sur le futur titre du présent ouvrage (pari que j'ai gagné) me l'a envoyé le jour même de sa parution. Merci à toi Anty, tu es un homme de parole et tu m'as fourni une de mes meilleurs lectures de vacances.

Bon, c'est très bien tout ça, mais quand est-ce qu'on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire ce que j'ai pensé de ces treize nouvelles centrées sur le goût ? Premier constat : il y en a vraiment pour tous les goûts, et à toutes les sauces dans ces presque 300 pages. du glauque, du terrifiant, du cynique, et même de l'humoristique, chacun y trouvera à boire et à manger.
Second constat : moi qui ne lisais pratiquement pas de nouvelles, excepté celles de Stephen King qui s'apparentent souvent à de courts romans, et bien j'y ai vraiment pris goût, au fur et à mesure de la parution de ces recueils, je les savoure de plus en plus. Elles concentrent les spécificités de chaque auteur, et sauf exception, ne me frustrent plus à cause de leur brièveté. Bien sûr, toutes ne m'ont pas rassasiée de la même façon, quelques-unes m'ont un peu laissée sur ma faim, mais dans l'ensemble je me suis sentie repue à la fin de mon repas, pardon, je voulais dire "de ma lecture".

Mais cessons là les métaphores gastronomiques, je crains de vous gaver !
J'évoquerai d'abord les nouvelles qui m'ont vraiment mis l'eau à la bouche (pardon !), à commencer par celle de Jérémy Fel : "Dans l'arène", dont j'ai d'ailleurs mis un certain temps à comprendre le titre. Elle se situe dans un futur qui pourrait être bientôt d'actualité, et met en scène une petite communauté familiale vivant dans les bâtiments d'une ancienne ferme. Tout est sec, plus rien ne pousse, le ciel est constamment voilé, on étouffe. Aux infos on voit des migrants se faire arrêter, la pollution atmosphérique bat des records, il n'y a presque plus d'eau, bref les curseurs d'aujourd'hui poussés un peu plus loin. Entre les épouses des deux frères qui vivent là, rien ne va plus. Bastien, le fils de Juliette et Olivier, a disparu, manifestement dénoncé pour avoir hébergé des réfugiés. Et Juliette soupçonne fortement Mathilde et Matthias, qui d'autre ? Il n'y a plus personne à des kilomètres à la ronde...Le repas d'anniversaire de Léa, fille de Mathilde et Matthias va précipiter les évènements.
J'ai adoré cette atmosphère angoissante, cette montée en puissance et la brusque révélation qui va complètement changer la perspective, un régal !

Parmi mes préférées également : "La visite" de Nicolas Beuglet, que j'ai trouvée particulièrement savoureuse de par son humour décalé et ses clins d'oeil aux adeptes du bio, du local et de la nourriture "saine". Aujourd'hui est un grand jour, car Gilles va faire la connaissance des parents de son amoureuse, Claire. Marlène et Pierre les accueillent chaleureusement, chez eux tout est beau, y compris Marlène, la très jeune maman de Claire. Pierre, le papa, manie l'humour au second degré, mais la bonne chère va vite détendre l'atmosphère. Attention à ne pas forcer sur le digestif quand même, c'est du costaud !

Dans un tout autre registre, on passe du rire (jaune) aux larmes salées : "Joé", de Christian Blanchard, qui met en abyme l'histoire de Lenny dans "Des souris et des hommes" de Steinbeck. Joé est un doux géant qui n'a qu'un rêve dans la vie, connaître le goût de la mer. Mais elle est loin la mer, et pour l'atteindre il faudra mener bien des combats... Une histoire très courte mais qui m'a beaucoup touchée, d'un auteur que je ne connaissais pas.

Ian Manook, lui je le connais déjà bien, et il ne m'a pas déçue avec "Feijoada" ! Si, vous savez, ce plat brésilien à base de haricots noirs et de toutes sortes de viande, les restes, les bas-morceaux, ce qu'on trouve quoi ! de l'humour très noir, qui rappelle les films de gansters des années soixante, genre "Les tontons flingueurs", un vocabulaire truculent-succulent, et une chute certes attendue mais vraiment bien dans le ton du thème. Excellent !

Et puis, un peu comme le dessert qui vient en apothéose du repas, il y a cette dernière nouvelle, plus longue, un petit polar à elle toute seule, "Scène de crime" de R. J. Ellory qu'on a toujours autant de plaisir à retrouver dans les recueils d'Yvan. Pas d'humour ici, on est sur les traces d'un tueur de jeunes femmes, l'enquêteur est sur les dents, les cadavres décapités et vidés commencent à s'accumuler dans une atmosphère quasi apocalyptique. Erikson, le policier chargé de l'enquête, va en faire une affaire personnelle... Une intrigue fouillée, dont les ressorts psychologiques vont vous retourner les tripes.

Voilà pour mon quinté de tête, mais parmi les autres récits, certains valent leur pesant de cacahuètes aussi. Prenons par exemple celle qui sert d'apéritif, "Le goût des autres", de Bernard Minier. Un check-point tenu par des américains dans le désert en Irak. Leila, muséologue, et son chauffeur Hassan se font arrêter pour un contrôle qui va se prolonger...Des relents de fantastique pour une nouvelle qui aurait gagné à être un peu plus développée, à mon avis.

A suivre, "Ripaille", d'Anouk Langaney, qui nous a concocté un menu très élaboré des apéritifs aux desserts. Une des convives nous fait part de ses réflexions sur les autres invités et la maîtresse de maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a une drôle de vision des plaisirs, de la table mais pas que... C'est assez tordu, mais plaisant, sans plus.

Comme nous avions beaucoup mangé, la nouvelle suivante est tombée à point nommé : "Tous les régimes du monde" de Cédric Sire nous emmène dans le monde du mannequinat, où l'idéal de beauté consiste à faire une taille 32, obtenue en mangeant trois pommes par jour, et au prix de malaises répétés. L'émulation fait des ravages entre Laura et Giulia, mais leur compétition tournera au désastre pour toutes les deux. Un récit glaçant, car certains détails sonnent hélas très vrai.

Pour ne pas rendre ce billet trop indigeste, je ne détaillerai pas les autres nouvelles, bien qu'elles ne manquent pas d'intérêt non plus. Deux d'entre elles traitent du périlleux métier de goûteur, « Amertumes » de Pierre Bordage et « Le goûteur » de Jacques Expert, deux auteurs dont la réputation n'est plus à faire.
« Jalousies » de Sonia Delzongle joue sur le double sens du mot-titre, et évoque le triste sort d'une femme réduite au rôle de poulinière et de servante de son mari à qui elle concocte sans se rebeller de bons petits plats sans attendre la moindre reconnaissance. J'avoue préférer l'auteur quand elle écrit des romans, même si la nouvelle ne manque pas d'intérêt.

"Alfajores" de Nicolas Jaillet nous parle d'un employé de Huei, où l'on transforme de la camelote asiatique en souvenirs "made in France" à grand renfort d'autocollants censés faire authentique. Un jour Pascal "n'a plus le goût"... L'histoire qui m'a le moins marquée, d'ailleurs je ne m'en souvenais plus (j'ai lu le livre pendant mes vacances, il y a un mois !).

Et enfin il nous reste une petite dernière, pour la dent creuse dirons-nous : "Un père à la truffe", de Patricia Delahaie, auteure que je découvre et qui je trouve a parfaitement saisi le concept de "déguster le noir", j'ai beaucoup aimé cet histoire de père qui ressemble un peu à un ogre et qui va passer une journée singulière avec sa gamine de douze ans, qu'il n'a pas vue depuis longtemps. C'est original, et m'a donné envie de mieux connaître l'auteure.

Pour conclure ce looong billet, plus j'en ingurgite, plus je les aime, les nouvelles ! Et je ne peux que vous inviter à une petite dégustation entre initiés, avec des hôtes de marque qui vont vous recevoir aux petits oignons !





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Les nouvelles, c'est toujours trop court, on a souvent envie que le récit continue, afin de savoir ce qu'il va se passer après. Bref, la frustration est généralement au rendez-vous.

Pourtant, même si j'ai parfois hurlé de ne pas avoir la suite, si j'ai souvent eu envie d'avoir plus, je n'ai jamais été déçue par la pentalogie "Le Noir" qui fait la part belle aux cinq sens au travers de nouvelles sombres, bien noires.

Pour être honnête, je dois reconnaître qu'au fil des recueils, certaines étaient excellentes, des petits bijoux de noirceur, de stupeur, que d'autres étaient bonnes et quelques-unes, une minorité, moins bonnes.

Certaines m'ont aussi marquée durablement, notamment dans "écouter" et "voir". Certains auteurs et autrices m'ont laissée la bouche ouverte devant leurs finals ou la noirceur de leur texte.

Ici, on passe à table, à la casserole, au resto, dans les cuisines, on peut manger "avec les doigts" ou manger "les doigts", si l'on est cannibale. Comme le disait si bien une chaîne de restaurants gastronomiques (hum) : "entre vous et nous, c'est une histoire de goût".

Le Goût Des Autres (Minier) : La première nouvelle a mis la barre très haut, avec le désert irakien et Leila Ramani qui bosse pour le Musée archéologique de Bagdad. Ce qui est le plus fort, dans ce récit, ce n'est pas le final, mais les pensées de Leila sur le conflit irakien et les extraits des discours de George W. Bush. Waw ! (5/5 ♥)

Ripaille (Langaney) : Des amis réunis pour une bonne bouffe… Jusqu'à ce que ça dérape dans les cuisines. On avait commencé fort, on continuait de la même manière. D'un côté, j'aurais aimé être avec eux pour manger les bons petits plats, mais pas en cuisine ! (3,5/5)

Tous Les Régimes du Monde (Sire) : le mannequinat, les régimes, les trois pommes mangées… le culte du corps, de la minceur extrême sont traités dans cette nouvelle dont le personnage principal m'a scotchée par sa froideur, son détachement. (4/5)

Amertumes (Bordage) : Anticipation pour cette nouvelle, puisque nous sommes en 2079 et que le monde n'est plus tout à fait le même. Il y aura beaucoup d'amertume dans son récit, notamment en raison d'un manque de justice flagrant. (4/5)

Joé (Blanchard) : L'auteur rend hommage au roman de Steinbeck "Des souris et des hommes" et si elle est violente, noire, sombre, son final est bourré d'émotions. (5/5 ♥)

Alfajores (Jaillet) : Allumez le feu… Des conditions de travail merdique, pas encore de l'esclavage, mais presque. Une patronne qui gueule, qui demande toujours plus à ses ouvriers, la fatigue qui arrive et un énorme turn over dans le personnel. Jusqu'au burn out… La réalité à presque rejoint la fiction, avec les derniers événements… (4/5)

Dans L'Arène (Fel) : le réchauffement climatique a tout changé et s'il est en toile de fond, le plus angoissant sera pour ce qu'il se passe chez les deux frères et leurs épouses. C'est un univers glaçant (surtout que le chocolat est réservé à l'élite) et la haine que voue une belle-soeur à l'autre va être un moteur puissant. Je n'avais pas vu venir le final et il m'a laissé sur le cul ! (5/5 ♥)

Jalousies (Delzongle) : Double sens pour ce titre, puisque les jalousies sont aussi des volets… Cette nouvelle est excellente aussi, j'ai adoré l'atmosphère que l'autrice a mise en place dans cette maison, avec cette femme au foyer et son mari, qui se croit le seigneur à servir. Une fin inattendue ! (5/5 ♥)

La Visite (Beuglet) : Une nouvelle qui sent bon l'écologie, les circuits courts, la bouffe locale et qui a failli me retourner l'estomac. Excellente ! Je ne verrai plus le parmesan de la même manière… (5/5 ♥ 🤢)

Un Père A La Truffe (Delahaie) : Ce sera la moins bonne de tout le recueil, celle qui m'a fait le moins vibrer, même si le jeu de mot final était bien trouvé. (2/5)

Feijoada (Manook) : Une petite perle noire ! Des dialogues parsemés d'argot avec des expressions imagées dignes d'une scène à la Audiard et deux personnages qui auraient pu être joués par Lino Ventura ou Jean Gabin (pour Raymond) et Jean Lefebvre (pour Cotentin, le pas très malin). J'ai vu venir le truc, qui m'a fait penser à la chute d'une blague horriblement noire et super trash. Mes soupçons étaient bons, on était bien dans un tel final. Vous savez quoi ? J'ai ri ! Oui, j'ai explosé de rire avec cette chute magnifique… et je n'ai même pas honte (6/5 ♥♥♥)

Le Goûteur (Expert) : Un sale chantage, un chantage dont on ne sait pas se dépatouiller et où, quelque soit la solution prise, on sait que l'on risque la mort. Comment faire et surtout quand on a une conscience et que l'on tient à sa famille ? Un final inattendu. (4/5)

Scène de Crime (R.J. Ellory) : Un serial killer que l'on n'arrive pas à attraper et un flic qui va tenter de se mettre dans sa tête pour arriver à le coincer. Étude minutieuse des crimes et tout et tout. le final est machiavélique, même si je l'avais deviné. Que j'aie raison a amplifié la chose. (5/5)

On termine donc ce tour des sens par un super opus, comme les autres. La qualité n'a pas diminué et si toutes les nouvelles sont noires et parfois trash, pour moi, elles ont bon goût, puisque je me nourris essentiellement de polars, thrillers et romans noirs.

Les chefs ont bien travaillé, les plats étaient succulents et je m'en suis léché les babines. Maintenant, je vais prendre le cure-dents et vérifier qu'il ne me reste pas un bout de barbaque coincée entre mes canines. Vu ce que je viens d'ingurgiter…

Un roman noir déconseillé aux végétariens, végans et végétaliens.

Allez, un petit rototo et pour le digestif, je m'en vais lire le dernier Thilliez !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose « Déguster le noir »sous la direction de Yvan Fauth . C'est le cinquième recueil collectif d'une collection incroyable sur les cinq sens. Des nouvelles très noires, originales, effrayantes, glaçantes, glauques, parfois émouvantes ou teintées d'humour noir se succèdent autour du goût. L'ensemble génère beaucoup d'émotions, diffuse des saveurs spéciales et dérangeantes dans une recette très réussie. J'ai tout particulièrement adoré “Scène de crime ” de R.J. Ellory , ma nouvelle préférée. Puis “Tous les régimes du monde” de Cédric Sire et “Jalousies” de Sonja Delzongle. le tout mérite une dégustation sans modération pour les amateurs du genre !
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« Déguster le noir » est une expérience sensorielle complète où toutes sortes de saveurs se mélangent. Un point commun les unit : la noirceur. Après « Écouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », le 5e volet de cette collection explore le goût. Toujours sous la direction d'Yvan Fauth, treize auteurs déclinent ce sens, chacun à sa manière, dans des nouvelles surprenantes, inattendues et parfois sidérantes. Comme pour chaque recueil précédent, j'avais cherché ma propre définition du sujet. Déguster me renvoyait à la nourriture, au plaisir de savourer des mets délicieux en prenant son temps dans un restaurant trois étoiles : les saveurs des aliments, la composition des plats, la dextérité dans l'ajout des épices, la texture de la nourriture, l'aspect visuel dans mon assiette. Tous ces éléments contribuaient à l'idée que je me faisais du mot « Déguster ». Dans un contexte plus large, on peut aussi « Déguster le noir » à l'aveugle, dans l'obscurité comme dans ces restaurants à la mode, ou ne goûter que des aliments de couleur noire. Connaissant les quatre autres tomes, il me semblait évident que le panel d'auteurs choisis, Nicolas Beuglet, Christian Blanchard, Pierre Bordage, Patricia Delahaie, Sonja Delzongle, R.J Ellory, Jacques Expert, Jérémy Fel, Nicolas Jaillet, Anouk Langaney, Ian Manook, Bernard Minier et Cédric Sire n'allaient pas se contenter du classicisme de mes réflexions…

« Déguster le noir » est à mon avis le plus délicat de tous les sens sur lequel travailler. Comme pour la musique où il est très difficile de décrire les sons, il me semble ardu de représenter le goût avec des mots. Essayez de décrypter les saveurs d'un plat, vous verrez, ce n'est pas si facile ! Heureusement, nos auteurs ont bien plus d'imagination que moi. Chacune de leurs définitions est très personnelle…

Sous fond de révolution iranienne, « le goût des autres » de Bernard Minier décrypte les goûts des différents peuples. de quoi éveiller nos papilles…

Dans « Ripaille » de Anouk Langaney nous sommes invités à un menu complet en observant les invités qui y participent. Vous reprendrez bien un peu de dessert, non ? Au menu, fontaine de chocolat et son jardin des délices… Tout un programme !

« Tous les régimes du monde » va à contre-courant de tout ce que vous pouvez imaginer ! Un supplice de 90 jours où Cédric Sire nous donne la nausée…Lola, mannequin de profession, aime tellement l'avoine ! J'ai trouvé le ton de cette nouvelle très juste et l'idée de Cédric Sire très représentative de notre société. La fin est glaçante !

Sauriez-vous reconnaître 50 saveurs différentes dans un plat ? Non ? Vous êtes recalés ! Cette nouvelle de Pierre Bordage vous apportera quelques « Amertumes ». En 2079, « Notre pays, c'est la Terre. La France n'en est qu'une région. » Et cela peut devenir un problème pour certains…

« Joé » est une montagne de muscles et de chair. Son métier est de combattre dans des cages. Il a besoin d'argent pour un rêve simple, un rêve paisible et chaleureux : il manque à sa vie la connaissance d'un goût particulier. Christian Blanchard a créé une nouvelle à l'atmosphère de « La ligne verte » qui nous serre le coeur. Magnifique !

« Alfajores » est un reflet saisissant de la vie dans nos entreprises. Nicolas Jaillet nous emporte au coeur d'une entreprise qui n'a pas très bon goût… jusqu'au jour où un déjeuner familial révèle bien des secrets. L'agueusie peut se révéler de bien des manières…

Vous aimez le chocolat ? Imaginez que vous n'en avez pas mangé depuis des années…(spéciale dédicace à Monsieur Yvan : le chocolat, c'est la vie !) « Dans l'arène » est une nouvelle dystopique dans laquelle Jérémy Fel propose sa vision du futur. Glaçant et terriblement réaliste.

Jeanne a vécu une vie très différente de celle espérée, « une vie à l'attendre ». Pourtant issue d'une famille fortunée dont elle est l'unique héritière, elle a laissé son mari tout gérer. « Jalousies » est donc l'histoire de la vie de cette femme « aussi déformée et usée que celle d'une chienne reproductrice. » Sonja Delzongle offre ici un texte absolument bouleversant qui m'a remué les tripes et brisé le coeur. « Elle regarde désormais les gens vivre, elle qui a cessé. » Superbe !

Mangeons bio, mangeons naturel, mangeons local. Ça n'a l'air de rien, mais c'est si important dans la vie quotidienne. « La visite » raconte la rencontre de Gilles avec les parents de Claire. Nicolas Beuglet nous offre une nouvelle nature-peinture assez cocasse et un brin flippante !

Dans « Un père à la truffe », Patricia Delahaie nous présente une petite fille qui aime écouter aux portes et d'une rencontre au restaurant pour fêter des retrouvailles…

Le « Jeijoada » est une recette traditionnelle brésilienne faite sur une base de haricots noirs et de viande de porc. Ian Manook met en scène deux compères qui ont bien plaisir à se retrouver ! « Déguster le noir » prend tout son sens : oignons, ail, céleri, bouquet garni, seul, poivre, laissez mijoter deux heures !

« le goûteur » de Jacques Expert en a un peu ras le bol de son métier, du fameux « quart d'heure fatidique » d'attente, et du risque qu'il prend chaque fois qu'il mange quelque chose. Manger et survivre, deux notions si simples qui deviennent parfois antinomiques.

R.J Ellory est rompu à l'exercice de la nouvelle. Il a déjà participé à l'exploration de 3 autres sens. Dans « Scène de crime », nous sommes à San Francisco sous une chaleur écrasante en 1971. Plusieurs corps de jeunes filles sont retrouvés sans tête. L'inspecteur Erickson devient monomaniaque, sa vie entière tourne autour de ces affaires non résolues…

« Déguster le noir » se décline sous de multiples variations, chaque auteur s'étant réellement approprié le sujet. Les thématiques sont hétérogènes, ce qui permet au lecteur de plonger tête baissée dans chaque nouvelle et d'y découvrir une nouvelle histoire ET une nouvelle manière de raconter. Les contextes et ambiances sont variés et empêchent l'ennui, ce qui permet le déploiement d'un joli panel d'EmOtionS, chères au maître d'ouvrage. Outre la thématique, ce que j'aime particulièrement dans un recueil de nouvelles c'est de découvrir plusieurs styles d'écriture, parfois d'auteurs que je ne connais pas, et par ce biais « Déguster » un peu de leur moelle épinière, centre de leurs inspirations… leur voler cette petite chose magique qui leur permet de transmettre des émotions. À moins que cette capacité-là soit dissimulée ailleurs ? Dans le sang ? le coeur peut-être ? J'aurais tout le temps de chercher et de « Déguster le noir » lors de prochaines rencontres littéraires…

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Joé, comme Lennie, n'a pas l'intelligence pour gérer sa force ni ses émotions. Je dois continuellement le surveiller mais aussi veiller sur lui. Les gens peuvent être méchants quand ils ont face à eux un être plus faible, à l'intelligence inférieure. Comme si rabaisser un homme déjà affaibli leur apportait une puissance supplémentaire. Pauvres cons.
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Chiffonnade de jambons ibériques
Émincé de filet de porc fumé
Pistaches grillées
Smoothie maison façon planteur au Rhum Bielle de Marie-Galante

— Vous êtes bien sobres, les filles, ce soir !
— Tu parles ! Attends un peu que le vin arrive, tu vas voir… Je ne veux juste pas m’émousser le palais à coups de rhum alors qu’on nous promet tant de bonnes choses.
— C’est exactement ça. On est encore plus gourmandes qu’alcooliques !
Les deux jeunes femmes trinquent avec enthousiasme à ce constat, faisant résonner leurs verres d’eau plate, puis se tournent vers leur voisine de table qui, elle aussi, a dédaigné l’apéritif.
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Le présentateur de l'émission anime un petit plateau avec quelques chroniqueurs afin d'échanger sur les derniers rebondissements du programme et faire monter la sauce entre deux pages de publicité. Il y en a pour tous les goûts : la blonde idiote au visage exagérément refait, la vieille catho imbaisable, l'ancien animateur de téléréalité, le polémiste d'extrême-droite, et même une ancienne Miss France.
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— Oui, Rive-Droite a trébuché contre le surin d’un Gitan en cavalant après une suceuse de bonne aventure sous le pont de Grenelle.

— Eh bien, au moins il sait où est son avenir, maintenant.

— Tu peux le dire. Et Sacré-Cœur, lui, il s’est fait aérer les poumons à la sulfateuse à la sortie du bal de la Marine à Issy-les-Moulineaux. Une histoire de territoire avec des Arméniens.

— J’ai toujours dit qu’il fallait s’en méfier.

— De qui, de Sacré-Cœur ?

— Non, des Arménoches. Souvent l’Arménien est sanguin.
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Alors là, laisse-moi te dire une bonne chose, Cotentin, le jour de la pêche aux cons, sûr que c'est pas toi qui lanceras les filets !
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