C’est au pied du Vésuve surtout qu’il faut tenir compte de l’action du climat sur les nouveau-venus. Certes le ciel du sud de l’Italie n’est pas plus beau que celui de la Grèce ou de l’Ionie, mais l’atmosphère offre des conditions très-différentes. Les pluies douces et fréquentes, les variations brusques de la température, les vapeurs et les orages, l’air plus épais des plaines et le vent plus brûlant de l’Afrique, soumettent le corps à des alternatives qui le rendent sensible comme la corde d’une lyre, l’appauvrissent par l’excès de sensations, et développent le système nerveux aux dépens du système musculeux.
Ce que les ignorants appellent un prodige, n’est pour la science qu’un phénomène naturel ; j’ai voulu faire concorder les circonstances de ce phénomène. Le Vésuve est l’auteur de désastres qu’on croyait sans précédents. Je me suis complu dans mon enquête, avec la patience d’un magistrat qui instruit une affaire et suit les traces d’un crime : ce sont les résultats de l’instruction que je livre au jugement du public.