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EAN : 9782253119968
413 pages
Le Livre de Poche (07/02/2007)
2.94/5   24 notes
Résumé :

Le Zimbabwe était leur terre, leur domaine, leur paradis... Jusqu'au jour où le " Président élu démocratiquement à vie " décide d'exproprier ces derniers Blancs qui se croyaient les rois du monde, les réduisant à la lutte ou à l'exil. Blues a dix-huit ans. Ses cheveux d'or et son caractère farouche enflamment tous les désirs. Fille d'un grand propriétaire terrien, sûre de sa supéri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le Zimbabwe, Robert Mugabe,… ça vous dit quelque chose ? Non ? Ça devrait pourtant, puisque ce pays d'Afrique australe, enclavé entre le Botswana, la Zambie, le Mozambique et l'Afrique du Sud, fait l'objet d'une actualité plutôt brûlante ; son nouveau dictateur venant d'être « élu démocratiquement à vie » (ah non, ce n'est pas lui, c'était l'autre) et que, comme toujours sur ce continent, cela ne se fait pas sans heurts.
Il est vrai aussi que le sujet passe plutôt inaperçu entre un énième reportage sur les Bleus et deux autres sur cette fichue canicule dont on ne voit pas la fin.
Et puis, vous me direz, l'Afrique, c'est loin…

Cynique, moi ? Non, c'est juste que j'essaie d'adopter le ton du roman de Calixthe Beyala.
Publié en 2005, La Plantation situe son action (si on peut parler d'action) au début des années 2000, date de la réforme agraire imposée par Mugabe. L'expropriation consécutive des propriétaires terriens blancs (pour la plupart des descendants des anciens colons britanniques) et la réquisition de leurs terres au profit des proches du Régime entraînèrent une crise économique en 2003, provocant famine et inflation et dont le Zimbabwe ne se remet toujours pas, si tant est qu'il le fasse un jour.

Avec un tel contexte politico-social, et le fait que « Pour la première fois, un grand écrivain noir se met dans la peau des Blancs colonisateurs », il y a matière à réussir « une fresque tumultueuse et passionnée […] un véritable Autant en emporte le vent africain […] » (dixit la quatrième de couverture)
Tout à fait. Sauf que je me suis ennuyée…
À plusieurs reprises, la tentation fut grande de laisser cette lecture de côté. Mais je m'y suis accrochée dans l'espoir de voir l'intrigue, brouillonne et sans réel fil conducteur, enfin démarrer ; les personnages, que je trouvais insipides au point d'être interchangeables, tant du côté des Blancs que des Noirs, acquérir du caractère et être motivés par autre chose que le fric et le cul, le cul et le fric. Et enfin, voir la consistance remplacer l'anecdotique, biais par lequel l'auteure a choisi de faire passer son propos, dont l'ironie ne m'aura pas échappé. Et quand, enfin, mes espérances sont en passe d'être comblées, le moment arrive de tourner la dernière page.

Reste la langue, riche, truculente, fleurie de mots qu'elle invente à défaut de les trouver.
Et les images aussi, évocatrices. Allez, juste une pour le plaisir : « Des jeux de soleil donnaient vie à l'ombre paisible de la journée, sans calciner l'offrande des fleurs. Les vagues de vent animaient les surfaces des fleuves sans en menacer les profondeurs ». (p.364)

Si j'avais interrompu ma lecture, ça aurait été le troisième abandon consécutif (!) Preuve, après tout, que le problème vient de moi, peut-être, …
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Dans La Plantation, nous sommes au Zimbabwe ou Rhodésie et la communauté blanche se bat contre le diable, elle ne sait plus à quel saint se vouer! Traquée par les pouvoirs en place, ballotée par les terriens d'origines, elle est tourmentée par les revanchards noirs sous les injonctions du président à vie du pays.
Calixte Beyala, autrice africaine, s'infiltre dans la peau de blancs. pour nous relater les divers tracas qui sévissent dans leur communauté , Ce sont des fermiers qui ont hérité et occupent les plus grandes parties terres du pays. le régime en place prône la restitution de toutes ces terres aux noirs, que les blancs aient l'amabilité de retourner chez eux avant qu'il ne soit trop tard.
Voici un paradoxe qui survient dans l'histoire. Demander à un noir américain dont les ancêtres ont été déportés de l'Afrique vers les Amériques pendant des siècles, de retourner en Afrique…. ???... Ce même paysage du noir américain s'affiche aux blancs fermiers de la Rhodésie…
D'un côté Calixte Beyala nous fait vivre autre chose de cette communauté où de temps en temps la joie vient les arracher à leur souci quotidien à travers des bals et dîners, la vie amoureuse ou sexuelle très mouvementées. .. Et de l'autre côté, un régime tyrannique qui s'installe peu à peu ‘'à vie''…
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Le Zimbabwé est le dernier pays africain à avoir accédé à l'indépendance, en 1980. Robert Mugabe a pris le pouvoir à cette époque. A 91 ans, il est aujourd'hui le plus vieux dirigeant africain encore en place.
Dès sa prise de pouvoir, il lance une grande opération de redistribution des terres détenues alors à 90% par les Blancs. C'est dans ce contexte pour le moins mouvementé que Calixthe Beyala aborde le douloureux sujet de la colonisation en Afrique, à l'ère de la décolonisation justement. Elle est elle-même africaine, camerounaise de naissance. Il y avait avec une telle condition matière à tomber dans le panneau de la culpabilisation aveugle de la race blanche. La grande qualité de cet ouvrage est d'éviter cet écueil.
J'y ai apprécié la manière dont elle traite le sujet, certes sans complaisance mais avec objectivité. Alors que le pays était non seulement auto suffisant avant l'indépendance, mais en outre exportateur de produits agricoles, il souffre aujourd'hui de pénurie. le sentiment louable de redistribution des terres opérée par le nouveau parti au pouvoir s'est en fait transformé en une autre forme d'appropriation. Par ceux-là même qui la dénonçaient avant d'accéder au pouvoir. La qualité de Calixthe Beyala est de savoir évoquer les travers des deux partis en présence. D'un côté l'appropriation sans partage des terres par les Blancs, de l'autre l'incapacité des Noirs à s'autogérer.
Mais l'autre intérêt de cet ouvrage est cette forme de refondation de la langue française qui caractérise le style de l'auteure. Avec elle le dictionnaire s'enrichit de substantifs verbialisés (osons l'imiter), de verbes substantivés et autres expressions encore plus improbables : "s'auto-malheurer" (p91), "ils dérespectent les adultes" (p104), "ses pensées saute-moutonnant" (p105), "les femmes bikinisées" (P109), "il avait mille malmenances" (p121), "ils malédictionnaient" (p127), "ses pieds haut-talonnés" (p166), "ça hiboutait au loin" (p169), "on héroïsait" (p172), etc…etc… Pas étonnant si mon correcteur orthographique voyait rouge, ou peut-être devrais-je dire voirougeait, en reproduisant ces tournures originales. Voilà de quoi "encercueiller" (p326) les rigoristes de la langue française. Et ce n'est là qu'un échantillon de cette langue fleurie à la sauce pragmatique. Ce n'est pas déstabilisant, c'est original et plutôt plaisant. C'était mon premier ouvrage de Calixthe Beyala. Je ne suis pas rebuté loin de là. Je m'efforcerai de vérifier s'il s'agît d'un effet de style propre à plaquer une certaine originalité sur un sujet lourd ou bien s'il est une marque de fabrique de cette auteure.
Il y a quand même de l'espoir dans sa vision de l'avenir. Et ça c'est propre à vous baumaucoeuriser !!!
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J'ai beaucoup aimé ce livre parce qu'il permet de donner un point de vue des Blancs mais par une Africaine sur l'injustice qu'ils ont subie ou qu'ils subissent.
Pourquoi, après tant d'années vécues dans ce pays, ne pas reconnaître qu'ils ont eu aussi droit sur cette terre ? Ne devrait-on accepter que l'Afrique appartient aussi bien aux Blancs, aux Noirs, aux Jaunes, etc. du moment qu'il y a une volonté de vivre ensemble ?
D'une manière générale, on peut dire que le thème du livre pose un problème fondamental et universel : qui est étranger ? La couleur de peau peut-elle définir l'appartenance à un pays ?

Kava M.
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Mon avis est mitigé. Il manquait à ce roman, pour que je puisse l'apprécier davantage, une ossature, une colonne vertébrale. Il lui manquait une puissance. le récit était, pour moi, assez brouillon. L'histoire va, en effet, dans tous les sens, elle ne suit pas de fil conducteur. Tout se mêle, s'entremêle. On y parle de la guerre, de la question raciale, de l'opposition entre « Blancs » et « Noirs », de la domination des premiers sur les seconds, de la guerre de libération, de la revanche des dominés sur les dominants, de ses conséquences, de la destruction d'un monde ancien au profit d'un monde nouveau tout sauf brillant. Ce sont là des thèmes qui m'intéressent passionnément et qui font l'intérêt de ce roman. Malheureusement pour moi, ils sont quelque peu « étouffés » par des « informations », des « petites histoires » sans intérêt; des histoires de cul, de coeurs inutiles, futiles, qui n'apportent rien au récit. Ils ne font que priver l'auteure d'une place pour une analyse profonde. En résumé, j'ai trouvé ce récit assez léger. Il est un bon moment de lecture – un peu long, je l'avoue – mais il n'est pas le roman puissant que j'aurais pu espérer.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas au monde d'innocents. Il n'existe que des êtres dont on ignore les crimes.
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Le peuple ? demanda Rosa, sceptique. Qu'est-ce que le peuple a à voir là-dedans ? Hier comme aujourd'hui, personne n'a jamais pensé au peuple, même pas vous, qui n'êtes en réalité qu'un paumé ! On le brandit comme un épouvantail ! On s'en sert, mais jamais pour son bien ! Les Français ont fait une révolution au nom du peuple : qu'en a-t-il tiré ? Les exploiteurs ont juste changé de vêtements.
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Il existe des endroits au monde que la magnificence du soleil ne saurait égayer:c'est le cas de "The Church of Christ" en cette fin de matinée.L'église était vieille.Le bois mangé par la vermine avait été peint et repeint.Il y avait des fleurs partout,des rouges à coeur blanc,des jaunes à coeur violet,les lilas d'Afrique du Sud et des flamboyants du Gabon qui donnaient au cercueil un air accueillant comme si des angelots y montaient la garde.
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Il ne regardait les femmes que de l'extérieur. Il admirait leurs fesses calbassées, leurs reins à tournis,les flèches de leurs seins. Jamais il ne s'était aperçus qu'elles étaient une mer de contradictions, .... Jamais il n'avait vu qu'elles étaient capables de déconstruire l'homme si elles le voulaient, parce qu'elles seules connaissaient les secrets de son enfantement.
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Mais de quelle vérité parles-tu ? ... La vérité n'est qu'un arrangement avec l'histoire, mon ami. On la gomme, on la rature, on y ajoute ceci ou cela, jusqu'à ce que l'ensemble soit cohérent et merveilleux.
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Videos de Calixthe Beyala (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Calixthe Beyala
Calixthe Beyala - Le Christ selon l'Afrique .Calixthe Beyala vous présente son ouvrage "Le Christ selon l'Afrique" aux éditions Albin Michel. Rentrée littéraire Février 2014. http://www.mollat.com/livres/beyala-calixthe-christ-selon-afrique-roman-9782226256010.html Notes de Musique : Africa Format B
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