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C'est une histoire banale. Celle d'une jeune fille abandonnée par un bel indifférent après qu'il soit arrivé à ses fins.
Ensuite tout est allé très vite, trop vite pour Rayhana. Pour fuir la honte d'un enfant hors mariage, sa mère lui enlève le bébé à sa naissance. La jeune femme fuit son village en emportant le tambour sacré de la tribu, comme pour une ultime vengeance ou pour se protéger des maléfices.
Elle part en espérant retrouver cet enfant qu'elle a à peine eu le temps de tenir dans ses bras.
Tout au long de son chemin, Rayhana nous conte son histoire et sa vie dans le désert Mauritanien.
Les chapitres entrecroisent le présent et le passé pour reconstruire la chronologie du récit en délivrant beaucoup d'informations sur la vie nomade, sur les rites et les traditions.
J'ai suivi Rayhana, j'ai eu peur pour elle, chaud avec elle, espéré avec elle, tant l'écriture de Beyrouk est précise dans ses descriptions, belle et poétique.
Il nous propose le magnifique portrait d'une femme courageuse et volontaire.
La presse a peu parlé de ce livre magnifique, alors, écoutez-moi, lisez le !



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Il n'y avait ni lune ni étoiles ce soir- la. La luminosite s'était éteinte et le ciel ne parlait pas. Il n'y avait plus de couleurs ni de formes. Les dunes et les arbres avaient fondu dans le noir sidéral. Je tournais les yeux partout pour traverser les ombres. C'est la 1 er fois que je lis un livre de cet auteur. Je psalmodiais des sourates pour me protéger. J'étais heureux de ce mutisme des choses. Je savais qu'ils ne me retrouveraient pas facilement. Que le noir les aveuglerait. Tous les bergers l'avaient dit. Sans oublier, sans faiblir, il faut éviter de tomber. Et moi, Rayhana si fragile et menue, je n'avais peur de rien. J'étais prete a tout. Combien de temps j'avais marché ? Je ne savais pas. J'entendais bruire mon estomac. Il aurait peur de voir une femme dépenaillée et souffrante, un djinn. le chef hurlera blesse dans son stupide orgueil.
Le rezzam,le fanion sacré qui jamais ne devait être touche par des mains impures. le tobol sacré a été souillée. Il a chuté. Je ne ressentais aucun remords meme j'exultais.
Je ne demandais rien au berger que j'avais rencontré. le drapeau qu'avaient porté
nos pères, était salis. Ce tambour ne va plus gronder pour vous. Une minuscule portion de douleur sera incomparable au gouffre qu'ils avaient creusé en moi. J'avais effacé les sourires satisfaits. La faim se réveilla en moi. Je n'avais plus rien à voir avec eux parce qu'ils m 'avaient interdit d'aimer. J'avais effacé leurs sourires satisfaits.Je n'étais plus de nulle part , je devais seulement m'éloigner. Je poussais devant moi, en ahanant fort, le tambour sacre. Mesmes pied s'enfonçaient dans le sable, et je m'affalais parfois sur le ventre. Maintenant je suis sur le reg ou les pierres sont tranchantes. J'ai faillis hurler tant je souffrais. J'avais trouvé le pays des cailloux qui écorchent les pieds mais ne retiennent pas les traces. Les regs ne savent pas pardonner à ceux qui s'arrêtent de marcher. J'avais peur, peur. J'avais peur de ma mère. le ciel me refusaient cet honneur et de se taire en plus.
Il m'ecrasait sous sa voute. Les gouttes de pluie me giflerent le visage. La pluie est un merveilleux don du ciel. Je dodelinais de la tête. Je sentais comme un intrus. L'argent chez nous ne servait à rien de bien utile. C'est ça me dit'elle. Tu peux te passer d'argent. Lui dit elle ? Quand je passais devant les tentes, je sentais les regards me suivre. J'entends déjà les septs youyous. Cela n'avait pas de sens.
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« Je ne sentais pas vivre les choses autour de moi, j'étais au milieu d'une jungle muette, les innombrables bruits me traversaient l'ouïe mais ne remuaient rien en moi … »

Puissant, ardent. Un monde de contrastes et pourtant il est un. C'est presque inimaginable ce fossé dans si peu d'espace. C'est le même désert, qu'il soit en sable ou en brique. Bédouins ou hommes des villes, le tam-tam résonne partout. La voix du désamour ou de l'amour, qui l'emportera ? Les traditions ?
Le tambour des larmes, de Beyrouk publié en poche par les Editions Elyzad est comme toujours un petit bijou.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui parle des femmes, de leurs conditions de vie, des différentes castes entre elles dans le Nord de la Mauritanie, des tribus du désert à celle des pêcheurs imraguen en passant par la ville d'Atar. C'est une vision complète de différentes conditions féminines décrites au travers de ce roman avec une plume qui immerge dans un autre monde, car il y a des mots qui dépaysent, imprègnent, soufflent un air d'ailleurs enivrant, déroutant et qui crient à la douleur du ventre des femmes.

« … rien qui puisse m'être adressé, pas comme dans notre désert ou même à Atar où on tendait l'oreille la nuit quand quelque chose parlait, parce que ce bruit-là savait où il allait. »
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Ce titre est une révélation. Une magnifique histoire touchante et prenante. Une fin qui vous coupe le souffle. Je pensais que j'avais fait le tour de la littérature africaine mais il n'en est rien. Je souligne aussi le travail de l'éditeur qui propose un bel ouvrage soigné et sans coquille. Beyrouk a bien mérité son prix…Un grand coup de coeur qui me relance sur le continent africain.
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Dans le désert mauritanien, une jeune fille fuit son campement emportant avec elle le tambour sacré, symbole de la fierté de sa tribu . Elle sait qu'en volant ce rezzam, elle commet le pire des actes et met ainsi sa vie en danger. Les hommes de la tribu la traqueront , la tueront s'il le faut pour le récupérer mais peu importe, elle veut se venger en les dépossédant comme elle l'a été . Pour qu'ils goûtent eux aussi à l'amertume et à la honte.
En s'échappant Rayhana part à la recherche de ce qu'on lui a volé pour éviter le déshonneur de sa famille, son bien le plus précieux...
Tel un griot passeur d'histoire qui peut chanter les louanges d'un lignage ou en révéler les secrets honteux , l'auteur à travers du récit de la fuite de Rayhana nous fait découvrir un monde inconnu où se télescopent la modernité et les traditions séculaires, celles d'une organisation féodale où l'esclavage est encore cours.
Mbarek Beyrouk est un journaliste et écrivain mauritanien d'expression française qui maîtrise le verbe à la perfection. Dans ce roman, il nous conte la magie du Sahara et de son peuple mystérieux capable du meilleur comme du pire.
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Le présent livre, , se présente comme le roman d'un parfait chant lyrique nous transportant avec l'envoûtement de sa plume dans la poésie des sables propice aux rêveries solitaires, avec son extraordinaire paysage désertique qui inspire toujours les auteurs, ces derniers puisant dans leur imaginaire toute l'authenticité de leur culture passée et présente au travers de thématiques profondes et particulières.
Il nous raconte la culture oubliée et en voie de disparition d'une partie du monde et dont je conseille la lecture, est écrit avec une plume pleine de suavité, voire parfois de musicalité, il nous fait découvrir à travers le texte un univers africain aux abords du Sud dont l'histoire miroite infiniment avec ses mirages et ses secrets enfouis sous les sables.
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Un texte envoutant où la poésie du désert nous transporte aux cotés de la belle Rayhana. Rejetée par sa tribu, dans un monde où la honte d'avoir eu un enfant illégitime permet les comportements les plus abjectes, on la suit de passion en déception à la recherche de l'enfant arraché malgré elle.
Le rythme de l'écriture de Beyrouk fait qu'on ne lâche le livre qu'une fois terminé. Très touchée par cette belle découverte.
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L'histoire peut paraître banale avec cette jeune fille qui se retrouve enceinte à qui on enlève son enfant. le lieu est un dépaysement puisque l'histoire se passe dans le désert du Sahara. de beaux portraits de femmes. Et pour couronner le tout, l'écriture est belle et fine. Merci à la babeliote qui me l'a conseillé dont je ne retrouve plus le nom.
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Quel livre magnifique et bouleversant ! Et quelle superbe plume ! C'est donc un sans faute de mon point de vue.
Nous suivons le cheminement et les recherches d'une jeune femme issue d'une tribu nomade du Sahara qui a fui son clan. Grâce à elle, nous apprenons de nombreuses coutumes, et nous voyons aussi surtout les différences extrêmes entre ces nomades et les citadins. L'héroïne a un coeur pur, ses réflexions sont belles et elle porte un regard juste et très mature sur le monde par rapport à son âge. Vérité également marquante qui apparaît dans ce roman : les hommes peuvent faire preuve d'une grande cruauté quand il s'agit de leur fierté ou de leurs idoles.
Je recommande donc chaudement ce livre et de mon côté je vais me pencher sur les autres livres de Beyrouk.
J'aime énormément la maison d'éditions Elyzad qui nous offre toujours de petites pépites tant au niveau du contenu que de la présentation physique !
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Un beau parleur, une jeune fille fille naïve qui tombe enceinte, une communauté exigeante quant à l'honneur : déjà vu ? Oui, sans doute, mais quand il est question d'une tribu bédouine fière de sa lignée, quand cela se passe entre désert, oasis, petite ville d'Atar puis vaste métropole de Nouakchott, c'est tout un monde qui se dévoile et s'exprime.

Et l'histoire devient témoignage ethnologique, dénonciation, car elle se situe dans un monde traditionnel du désert, chez des Bédouins orgueilleux qui adorent encore des « idoles » malgré leur attachement au Coran, Une société où la femme-mère, pourvu qu'elle soit de haut lignage, a toute autorité sur sa fille fautive. Et c'est à un drame intime qu'on assiste : Rayhana, est emmenée par sa mère et une esclave dans un lieu isolé pour mettre son enfant au monde, cacher sa honte, et revenir au village sans le nourrisson, Dès lors, elle aura une sorte de rage, celle d'échapper au mariage forcé (avec pourtant un gentil garçon qui essaie de l'aider), la rage de retrouver « son coeur », « sa vie », le petit garçon qui lui a été arraché,
Et commence une sorte de road-movie, qui la mène du désert à la capitale brutale et indifférente, poursuivie par la haine de toute sa tribu car, dans sa rage aveugle, elle a emporté le bien le plus précieux de sa tribu, le totem, l'objet-culte par excellence : le tambour qui préside à toutes cérémonies et intervient dans toutes prise de décision. Une façon de se venger en émasculant littéralement les jeunes guerriers et les vieux sages. le fait d'être une femme aggrave évidemment les choses.
Avec elle, nous croisons des personnages étonnants, une mère impitoyable, un jeune gay dévoué, un soupirant gentil, des femmes hospitalières et dévouées qui la soignent et la ramènent à la vie.

Un livre-témoignage (car cela a pu se produire, n'en doutons pas, dans une Mauritanie traditionnelle et en « voie de développement ». Un beau portrait de femme, des notations intéressantes sur les divers aspects de la société mauritanienne, en pleine évolution.
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