Mbarek Ould Beyrouk est un écrivain mauritanien. Son roman est très poétique malgré la dureté de la vie et des propos de ces personnages. Un récit à deux voix (celle du père prisonnier et celle du garçon qui ne doit pas être bien vieux) qui raconte l'horreur vécue par une famille et ses conséquences : la disparition de la mère, la mise aux arrêts du père et la séparation des deux enfants, l'une chez un oncle et le deuxième chez des voisins. Misère, pauvreté, violence et malgré tout poésie. Un roman singulier par le ton, la forme et le contenu.
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Le père et le fils alternent leurs propos après "ça" qui a bouleversé leur vie.
Un peu agacée par le chant d'amour du père qui s'adresse à celle qu'il a aimée comme si elle était toujours là; il finit quand même par donner les raisons de son acte. Aveuglé par son amour, il ne se rend pas compte du fossé qui le sépare de la femme qu'il a réussi à épouser au mépris des traditions. Il a menti tout le temps promettant la richesse à cette femme futile (je l'ai trouvée antipathique et tellement superficielle.) Il a quitté sa vie de nomade, sa famille élargie et ses bêtes qu'il a vendues, ce qui est impensable chez les bédouins, les peuls, les nomades en général...L'argent ne les intéresse pas, leur richesse, c'est le troupeau qu'ils mènent dans le désert vers un point d'eau ou de quoi se nourrir.
Les propos du fils m'ont beaucoup plus émue: il ne comprend pas: sa mère est morte, son père est en prison; on le sépare de sa petite soeur (reprise par la famille de la mère) lui ne parvient pas à se faire à la vie nomade qu'on veut lui imposer ainsi que le Coran, il fuit pour retrouver le quartier où il a vécu avec sa famille et ses copains, même si la vie est loin d'y être facile.
Le style du père est souvent poétique, celui du fils naïf et prosaïque. Les vies des pauvres, nomades ou sédentaires sont bien vues.
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Petit livre passionnant d'un auteur Mauretanien racontant les écarts entre la vie des bédouins dans le désert et la vie dans une grande ville. Etonnant que l'on puisse s'apercevoir que cet écart est universel.
“Ce que l'on croit être l'ennui et qui est, en fait, l'angoisse de voir le monde dans sa propre vérité sans draps sales et sans fioritures.
Il faut beaucoup de temps pour s'habituer à la propreté, à la nudité des choses, à l'absence de fioritures, à la vérité crue. “
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