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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mbarek Ould Beyrouk est un écrivain mauritanien. Son roman est très poétique malgré la dureté de la vie et des propos de ces personnages. Un récit à deux voix (celle du père prisonnier et celle du garçon qui ne doit pas être bien vieux) qui raconte l'horreur vécue par une famille et ses conséquences : la disparition de la mère, la mise aux arrêts du père et la séparation des deux enfants, l'une chez un oncle et le deuxième chez des voisins. Misère, pauvreté, violence et malgré tout poésie. Un roman singulier par le ton, la forme et le contenu.
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Le père et le fils alternent leurs propos après "ça" qui a bouleversé leur vie.
Un peu agacée par le chant d'amour du père qui s'adresse à celle qu'il a aimée comme si elle était toujours là; il finit quand même par donner les raisons de son acte. Aveuglé par son amour, il ne se rend pas compte du fossé qui le sépare de la femme qu'il a réussi à épouser au mépris des traditions. Il a menti tout le temps promettant la richesse à cette femme futile (je l'ai trouvée antipathique et tellement superficielle.) Il a quitté sa vie de nomade, sa famille élargie et ses bêtes qu'il a vendues, ce qui est impensable chez les bédouins, les peuls, les nomades en général...L'argent ne les intéresse pas, leur richesse, c'est le troupeau qu'ils mènent dans le désert vers un point d'eau ou de quoi se nourrir.
Les propos du fils m'ont beaucoup plus émue: il ne comprend pas: sa mère est morte, son père est en prison; on le sépare de sa petite soeur (reprise par la famille de la mère) lui ne parvient pas à se faire à la vie nomade qu'on veut lui imposer ainsi que le Coran, il fuit pour retrouver le quartier où il a vécu avec sa famille et ses copains, même si la vie est loin d'y être facile.
Le style du père est souvent poétique, celui du fils naïf et prosaïque. Les vies des pauvres, nomades ou sédentaires sont bien vues.
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Petit livre passionnant d'un auteur Mauretanien racontant les écarts entre la vie des bédouins dans le désert et la vie dans une grande ville. Etonnant que l'on puisse s'apercevoir que cet écart est universel.
“Ce que l'on croit être l'ennui et qui est, en fait, l'angoisse de voir le monde dans sa propre vérité sans draps sales et sans fioritures.
Il faut beaucoup de temps pour s'habituer à la propreté, à la nudité des choses, à l'absence de fioritures, à la vérité crue. “
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Après le Tambour des larmes, je retrouve avec plaisir la plume particulière de Beyrouk.
Deux narrateurs se partages se récit.
Le père, est en prison ; il s'adresse dans une langue travaillée à sa femme, disparue. Ils étaient de deux monde différents. Pour elle, femme de la ville, il renonce à la vie nomade. Deux mondes s'affrontent. Cet homme aime cette femme de toute son âme, en dépit d'une mixité sociale qui ne les aide pas.
Le fils qu'ils ont eu est placé dans une famille d'accueil ; il traine, vole, se bagarre, ne fait guère attention à ses fréquentations. Il rôde autour de la prison, alors que son père lui refuse l'accès. le langage du fils est aussi oral que celui du père est poétique, et élaboré.

Deux êtres prisonniers de leur destin se croisent ainsi dans ce court et intense roman teinté de mystère et de non-dits. J'ai aimé retrouver l'élégance de l'écriture de cet auteur que je continuerai à suivre avec plaisir.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Le roman de Beyrouk est une double quête de sens. le père cherche à remettre des mots sur la vie passée et tente d'expliquer la vérité dans le brouillard des mensonges. Ses nombreuses lettres sont d'une sincérité bouleversante et portées par une passion dévorante. On sent son corps se vider de toute son énergie et peu à peu, le père s'épuise. Ses lettres sont parfois interrompues par la vie quotidienne de la prison, une répétition dont l'ennui et le poids détruisent l'homme progressivement. Les lettres deviennent alors des témoignages, seuls vestiges d'une vie pas vraiment vécue. C'est ce point-là qui est au centre des chapitres consacrés au fils. Lui aussi à la première personne nous raconte son quotidien dont il n'arrive pas à capter la stabilité. Il semble lui aussi en plein mensonge. L'absence de ses parents lui pèse car il est incapable de mettre des mots sur sa vie et les personnes qui l'entourent. Il veut vivre mais part de rien. Bien que les rythmes des deux voix ne soient pas similaires, les thèmes de l'amour et de l'élan de vie sont au coeur des préoccupations des deux hommes. La voix du père porte plus, notamment grâce à la passion qu'il exprime et à sa manière de saisir toutes les nuances du temps. Il revient sur le passé et égraine tous les faux pas. le père a voulu être parfait dans le rôle de l'amoureux et de l'amant. Il voulait correspondre aux attentes et pointe tous les codes de sa société. En filigrane, surgit ce rendez-vous manqué avec sa véritable personnalité, sa sincérité. Il ne sait pas qui il a été et a préféré endosser un rôle. le père veut justement que son fils n'emprunte pas le même chemin. Mais il ne lui en parle pas. Et c'est là le croisement très touchant de ce roman. le père commence à être à court de mots, comme si le temps lui rappelait que c'était trop tard. le fils, quant à lui, arrête de fuir pour tenter de trouver les mots, la seule manière d'aborder la vie. La transmission et la rencontrent se font, dans la maladresse, teintées d'une certaine peur et cette fébrilité est particulièrement émouvante.
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