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Claude Payen (Traducteur)
EAN : 9782809700916
475 pages
Editions Philippe Picquier (15/04/2009)
2.81/5   8 notes
Résumé :
Après deux ans d'absence, le jeune Duan Fang rentre au village des Wang. Au fil des saisons, nous allons le suivre dans sa redécouverte de la vie aux champs, l'ardent amour qu'il porte à une jeune fille qui ne lui est pas destinée, sa lutte pour échapper à un destin tout tracé.

Dans le village des Wang, toutes les hiérarchies ont été bouleversées par le passage de la Révolution culturelle, et le notable d'avant est le proscrit d'aujourd'hui. Bi Feiyu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est une des choses que je retiens de la lecture de ce roman extraordinaire.
Qu'avons nous retenu de cette période qu'est la révolution culturelle chinoise, nous, Européens ?
Un cauchemar pour les intellectuels :dénonciations par leurs propres enfants, par leurs élèves,
rééducation forcée, maltraitances publiques, lavages de cerveaux à grande échelle.
oui
Mais j'ai découvert autre chose :
l'humour des paysans pauvres de "La plaine", hier derniers des derniers et au lendemain de la révolution crème de la crème,mais incapables de dépasser des millénaires de culture et de règles bien établies, incultes et misérables mais suffisamment rusés pour détourner, arranger à leurs sauces toutes ces règles et lois édictées par ce cher Mao.
On rit, on s'étonne de ces histoires individuelles dans un village qui par certains côtés
me fait penser à un village gaulois ...
Et tout cela se dégage d'une écriture limpide et poétique en opposition totale avec le sujet :
plus de livres, plus d'intellectuels, plus rien....juste des hommes et des femmes qui doivent travailler la terre.
C'est un beau roman plein de belles histoires tristes et drôles tout à la fois.
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"Qu'était-ce donc que le temps ? Qui l'avait inventé ? Les années, les mois, les jours n'avaient pas de fin. Ils l'encerclaient. le temps était une mer immense, une mer sans rivage, une mer sans eau, une mer vide, encore plus vide que le ciel. Il fallait remplir ce vide avec sa vie, avec tous les jours qui passaient. Pourquoi y avait-il vingt-quatre heures dans une journée ? C'était beaucoup trop. La journée passait trop lentement." (Philippe Picquier - p.321-322) A l'image du jeune Duan Fang qui s'ennuie à garder les cochons dans le petit village des Wang, je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de ce livre (que j'ai tout de même réussi à terminer)...

Cependant, résumer ce roman à mon seul ennui ne serait pas juste car il est loin d'être inintéressant, au contraire même ! En effet, Bi Feiyu décrit une année de la vie d'un petit village de Chine dans les années 70 nous donnant ainsi une vision assez complète et précise des conditions de vie lors de révolution culturelle dans ce pays : travaux des champs (orge en été, riz en automne), "rééducation" des instruits par le travail à la campagne, hiérarchisation de la société où hommes et femmes ont chacun une place et où un mariage ne peut être conclu qu'entre personnes du même rang, persistance des croyances et des religions malgré l'interdiction du pouvoir en place et l'Etat, omniprésent, omniscient : contrôlant tout !

Alors, avec un tel programme et sachant que le style de l'auteur est très fluide, les phrases courtes, parfois crues mais pas de façon gênante, pourquoi n'ai-je pas réussi à adhérer au récit ?
Tout simplement parce que ces lignes sont empruntent de beaucoup trop de langueur et que trop de descriptions "politico-sociales" en gâchent la lecture ! Pour exemple, un des personnages, marxiste, reconnaissant en Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Zedong ses maîtres, apprend par coeur leurs écrits et nous fait subir leurs théories sur plusieurs pages !
De plus, l'occidentale "occidentalisée à outrance" que je suis a eu beaucoup de mal à adhérer à l'acceptation tranquille des habitants de ce village aux contraintes de la vie, aux contraintes de l'état communiste souverain, à la pénibilité du travail, à la participation aux tâches communes, au détriment même des talents de chacun... le seul recours, la seule échappatoire (et encore, uniquement pour les jeunes hommes) est d'entrer dans l'armée ! Quel avenir !! J'imagine sans peine que cette époque n'était pas aisée et que l'acceptation était la seule alternative mais, tout de même, aucun personnage ne montre un semblant de rébellion (à part dans la pratique des religions interdites)... à croire que la propagande avait fonctionné à merveille et endormi l'ensemble de ce village... Un peu plus d'action m'aurait ravie... ;-)
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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J'avais déjà lu un autre livre de cet auteur qui s'intitule Trois soeurs et j'escomptais avoir la même qualité. Hélas, je suis extrêmement déçue! L'auteur nous raconte ici globalement la vie quotidienne d'un village en Chine avec son lot de superstitions et de croyances. On découvre par exemple les coutumes liés au mariage, la prééminence du Parti sur la vie des gens, le type de diplomatie (qui est très ambiguë), la vie quotidienne rythmée par les saisons, les liens au sein de la famille ou des habitants du village...Il n'y a pas vraiment de héros dans cette histoire puisque l'auteur s'attarde sur la plupart des membres du village par l'intermédiaire de petites anecdotes qui s'enchaînent. C'est dommage car les traits psychologiques sont bâclés. A vouloir tout raconter, l'auteur finit par trop caricaturer les villageois : tous les cinquante pages, on a droit à des scènes sexuelles qui sont souvent répugnantes ou des détails sur l'hygiène qui sont épouvantables sans oublier quelques scènes de torture ou de viol...
Le personnage principal lui est plat, sans grande consistance. Je ne l'ai pas du tout trouvé attachant et d'ailleurs, le semblant d'histoire d'amour et de tragédie introduit dans le livre est vraiment peu convaincant. Vers les 100 dernières pages, on sent que l'auteur s'essouffle et n'a plus aucune inspiration: cela donne une fin négligée et incohérente.
Bref, je n'en dirais pas plus mais je vous déconseille fortement ce livre, sauf si vous désirez découvrir un peu la Chine après la Révolution culturelle.
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Après 2 ans d'absence le jeune Duan Fang retourne dans son village. Au fil des saisons nous le suivons dans sa redécouverte de la vie aux champs, à travers l'amour qu'il porte à une jeune fille qui ne lui est pas destinée, sa lutte pour échapper à un destin tout tracé.
Dans le village, toutes les hiérarchies, tous les codes sociaux et même les relations familiales ont été bouleversés par la révolution culturelle.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Le congé pour travaux agricoles était terminé. La terre avait troqué sa parure dorée pour une parure verte flambant neuve. L'orge avait éte coupée, battue, et séchée. Elle allait partir pour l'"Etat". Les paysans ne savaient ni ce qu'était l'"Etat", ni où il se trouvait. Ils savaient seulement qu'il était grand, omniprésent et avait toujours existé.
Ils étaient incapables d'imaginer à quoi il ressemblait mais la tradition orale l'ornait d'une mystérieuse auréole. Les paysans étaient toutefois sûrs d'une chose : l'Etat était l'endroit où aboutissait tout ce qu'ils avaient produit : l'orge, le riz, le soja, les graines de légumes, le coton, le maïs et les autres céréales." (Philippe Picquier - p.31)
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"Wu Manling, qui d'ordinaire ne se regardait jamais dans une glace, s'approcha du miroir pour voir si sa peau avait bruni. Voyant que la femme de Jinlong occupait le miroir, elle s’apprêtait à lui demander de lui laisser la place lorsque, en se retournant, elle s'aperçut qu'il n'y avait personne derrière elle. Elle regarda à nouveau le miroir : aucun doute possible, c'était bien sa propre image qu'il lui renvoyait. Comment avait-elle pu changer à ce point ? Elle n'en croyait pas ses yeux. Vulgaire, laide, échevelée, dépenaillée, elle avait tout d'une clocharde. Quand la métamorphose s'était t-elle produite ? Ce fut comme si elle avait reçu un coup en pleine poitrine."
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"En effet, pour ce qui est de la patience, les paysans en ont à revendre mais il faut se courber. C'est cela qui rend le travail pénible. Au bout d'une matinée seulement de ce travail harassant, on ne peut déjà plus se redresser. Ce n'est pourtant que le début car lorsqu'on relève la tête, qu'on voit devant soi la nappe dorée s'étendre à l'infini et qu'on mesure la distance qui reste à parcourir sous un soleil de plomb, on n'a plus l'impression de travailler mais plutôt d'être condamné à subir une torture qu'il faudra endurer pendant plus de dix jours, une torture à laquelle il faudra néanmoins se soumettre de bon gré."
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"Qu'était-ce donc que le temps ? Qui l'avait inventé ? Les années, les mois, les jours n'avaient pas de fin. Ils l'encerclaient. Le temps était une mer immense, une mer sans rivage, une mer sans eau, une mer vide, encore plus vide que le ciel. Il fallait remplir ce vide avec sa vie, avec tous les jours qui passaient. Pourquoi y avait-il vingt-quatre heures dans une journée ? C'était beaucoup trop. La journée passait trop lentement." (Philippe Picquier - p.321-322)
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