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EAN : 9782809702828
461 pages
Editions Philippe Picquier (15/09/2011)
3/5   18 notes
Résumé :
Bi Feiyu a fait un pari audacieux, qui donne un livre totalement singulier.
Voici donc l'histoire d'une confrérie de masseurs aveugles spécialisés dans les massages thérapeutiques relevant de la médecine traditionnelle chinoise. Une petit communauté dont nous découvrons la vie et les coutumes, comment ils travaillent, tombent amoureux, espèrent en un avenir meilleur, dans des récits vifs et savoureux, où ils se montrent souvent drôles, parfois lyriques, cupi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le titre français (bien différent du titre chinois Tui Na, qui est un type de massage chinois) résume bien le projet de l'auteur : nous faire partager le quotidien, les impressions, les modes de vie des aveugles. Il y parvient parfaitement puisqu'on est souvent surpris et qu'on réussit à mieux comprendre ce que peut être la vie des non voyants. Le souci est qu'un projet ne fait pas forcément un roman.

L'auteur choisit différents archétypes : le non voyant de naissance; la mal voyante, qui n'est donc pas totalement une aveugle aux yeux des autres; le non voyant à la cécité provoquée par un accident tardif et qui garde sa jovialité de sa personnalité valide; le non voyant à la suite d'une maladie de l'enfance qui se renferme dans son handicap. Même si elles sont plutôt bien dessinées, les personnalités diverses semblent plus être là pour servir de support au propos qu'en tant qu'existences consistantes. Même les situations d'interactions entre les personnages semblent être choisies par souci de démonstration (les rapports employeurs aveugles et employés valides; les relations de couple entre non-voyants...) et on a d'ailleurs du mal, sauf vers la fin, à saisir le salon de massage où cohabitent tous ces personnages comme un ensemble. Le choix des chapitres pouvant presque se lire comme des nouvelles indépendantes, surtout au début, contribue forcément à cette impression. Du coup, l'émotion recherchée dans le final ne fait pas mouche, en tout cas pour moi. Je n'étais pas assez attaché aux personnages pour cela.

Le contexte historique, pourtant intéressant en plein rattachement de Hong Kong à la Chine, est lui aussi sous-exploité à mon sens.Heureusement le livre reste intéressant également pour la découverte de certains pans de la culture chinoise, tels ce massage tui na, basé sur les points d'acupuncture.
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Je ressors assez mitigée de cette lecture. D'un côté, j'ai été emportée dans un univers qui m'a totalement dépaysée en enchantée, de l'autre, les longueurs trop nombreuses m'ont gâché mon plaisir.
Ce roman nous plonge en Chine, dans un centre de tuina, autrement dit un centre de massage, dont les employés sont aveugles. On découvre alors les petites joies et les malheurs de ces non-voyants qui évoluent dans un monde qui nous est totalement inconnu pour nous, voyants.
Les personnages sont hauts en couleur et l'auteur les cerne d'une manière bien subtile. Même si, au final, leurs aventures n'ont rien d'exceptionnel, on aime suivre leurs histoires de coeur, leurs problèmes de famille et d'argent...
Après tant de détails, la fin m'a semblé trop abrupte. C'est peut-être aussi car je ne voulais pas quitter tous ces personnages et continuer à les espionner au gré des pages... ce qui est plutôt positif!
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Bi Feiyu nous plonge dans l'univers d'un centre de tuina. le tuina : ce sont des massages thérapeutiques relevant de la médecine traditionnelle chinoise.
La particularité de ce centre, c'est que les patrons et les masseurs sont aveugles.
Ce roman est un huis-clos qui se déroule dans l'institut de massage ou dans les chambres des employés qui font partie intégrante du centre.
BI feiyu nous fait vivre le quotidien de tout ce petit monde -- comment ils sont arrivés ici à Nankin, leurs joies , leurs peines, leurs difficultés à se faire une place dans le société chinoise, leurs histoires d'amour...
Le monde n'est pas tendre pour les aveugles mais ils se révèlent pleins de ressources et de détermination pour faire leur chemin dans la vie.
Chaque paragraphe met à l'honneur un ou plusieurs employés et c'est ainsi par petites touches que le centre prend vie sous nos yeux.

Les portraits sont drôles, touchants. C'est plein d'humour, de tendresse aussi.
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On découvre et on entre dans la peau des 15 masseurs d'un centre de tuina à Nankin, hommes et femmes, aveugles. On assiste à leurs états d'âme, leurs relations amoureuses, amicales, rivales ou ombrageuses, les mêmes que ceux et celles qui affectent les voyants. Ce qui les différencie, c'est leur perception du monde, leur hypersensibilité et la place que les valides leur accordent ou ne leur accordent pas.
Quelques longueurs.
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J'avoue, je l'ai abandonné assez vite, ce qui n'est pas mon style.
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critiques presse (1)
Lexpress
02 novembre 2011
C'est donc un mystérieux théâtre d'ombres qu'explore le romancier, un univers où les parfums, les sensations et les émotions prennent de nouvelles dimensions. Et où les critères de la beauté doivent être redéfinis : si elle n'est plus perceptible, "il faut seulement savoir la comprendre", explique Bi Feiyu, qui parle remarquablement de la quête intérieure de ses personnages.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
A son réveil, Tailai avait appris le départ de Xiao Mei dans une lettre, il avait touché, du bout du doigt, son écriture, dont chaque consonne, chaque voyelle étaient la peau de Xiao Mei, les pores de sa peau qui se contractaient. Dans la lettre, Xiao Mei expliquait tout à son "grand frère" Tailai. "Grand Frère", écrivait-elle en conclusion, "tu dois te souvenir d'une chose, je suis à toi et tu es à moi." Tailai ne sait plus combien de fois il avait pu relire cette lettre, puis il l'avait posée sur ses genoux, et tout en continuant de la caresser du bout des doigts, il s'était mis à chanter. Au début à mi-voix, puis après quelques mesures, haussant le ton de plus en plus, il avait chanté de toutes ses forces. Le service de sécurité de l'hôtel, rameuté, avait prié Tailai de s'en aller et l'avait fait raccompagner au centre de tuina. Mais on avait du lui jeter un sort, parce que là-bas il avait continué de chanter, et ce pendant presque deux jours. Au début, les autres avaient compati, mais à la fin la compassion s'était doublée de stupeur. Comment pouvait-il connaître une quantité aussi ahurissante de chansons?
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" Tailai, je suis vraiment très mignonne. Tu es au courant, n'est-ce-pas, que je suis une jolie fille?
- Oui."
Elle lui prend la main et demande :
"Tâte voir mon visage, je suis belle?
- Oui, tu es belle.
- Encore un peu, vas-y, alors, je suis belle?
- Oui, tu es belle.
- Belle comment?"
Xu Tailai est embarrassé. Il est aveugle de naissance, il n'a jamais su ce que signifiait ce mot. Après être resté muet pendant un long moment, sa voix prend le ton des serments :
"Tu es encore plus belle qu'un plat de viande au caramel."
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Elle le savait désormais, elle était pour toujours, définitivement une non-voyante. Les gens comme elle n'étaient sur terre que pour fournir aux valides l'occasion de montrer leur générosité et de s'apitoyer. Ils suffisaient qu'ils sortent des sons d'un piano pour que cela soit considéré comme un exploit.
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Les non-voyants sont des clandestins. Chaque non-voyant est un clandestin.
La vie des non-voyants ressemble un peu à l'existence sur Internet. Quand les valides en ont besoin, il leur suffit d'un clic, et les non-voyants apparaissent : quand les valides éteignent, les non-voyants regagnent spontanément leur espace virtuel. Si bien que les non-voyants sont là tout en étant absents. L'existence des non-voyants est un semblant d'existence. La société, bien plus aveugles qu'ils ne le sont, abandonne les non-voyants à leurs espaces non voyants. Dans ces conditions, la vie est une gageure, elle ne peut être, ne risque pas d'être autre chose qu'une gageure. La moindre petite anicroche peut vous laisser dépouillé de tout.
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-nique ma mère!- Sha Fuming a compris que ce chauffeur de camion venait de Huaiyin. Les habitants de Huaiyin, comme ceux de partout d'ailleurs, niquent volontiers des mères, mais eux ont des standards et des exigences plus élevées, ils ne réservent ce traitement qu'à la leur; pas question de niquer qui que ce soit d'autre, sinon une maman bien à soi.
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La France vue par BI Feiyu (2014).
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