AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070425280
208 pages
Gallimard (23/10/2002)
3.53/5   15 notes
Résumé :

Belleville ! Belleville-taudis, Belleville-temps-des-cerises, Belleville-ghetto, Babel-ville. Belleville qui s'écroule, s'émiette, s'accroche. Belleville qui crève sous les assauts des bulldozers. Maisonnettes rasées, jardinets retournés, rues effacées, c'est maintenant Belleville-béton-crasse-et-confort-confondus qui mène la danse.

Que lire après Babel-villeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Des femmes meurent à Belleville. La police enquête. Nous sommes à la fin des années 70. Quelque soit le dénouement, le lecteur s'en fiche. Celui qui importe, lorsqu'on lit Babel-Ville, c'est Bialot, le narrateur, l'arpenteur de Paris, le gamin juif polonais arrivé à Belleville dans les années 30, poussé par les vents de l'histoire, le jeune homme Résistant, déporté à Auschwitz par le Convoi No. 78, qui revient dans son quartier vidé de ses habitants juifs et Résistants, un Belleville désormais peuplé de fantômes, sur lequel s'abat au fil des années une bétonisation sauvage et invasive qui tue les maisonnettes, les jardins, la vie.
Babel-Ville c'est la ville dans la ville façonnée par un millefeuilles de langues posées là par des vagues successives de migrations. Babel-Ville c'est la vie des petites gens, des quidam, des travailleurs pauvres racontée par Joseph Bialot, le piéton de Paris.
Commenter  J’apprécie          6313
Dans son roman Rue du chat crevé, Joseph Bialot nous balade dans les puces de Saint Ouen. Là, il nous emmène à Belleville, un autre quartier populaire de Paname qu'il connaît comme sa poche.
Même topo dans les deux séries noires, un tueur rode dans le coin.
Mais ce coup-ci, ce sont des Bellevilloises qui sont les victimes.
Sur place, on retrouve à chaque fois, un même indice, des croix fléchées...
Les inspecteur Brancion et Chaligny sont chargés de l'enquête qui n'est pas une mince affaire...
Qui de mieux que l'auteur Joseph Bialot pour nous guider dans les rues de Belleville, de Ménilmontant ou dans le cimetière du Père Lachaise.
Il nous rappelle que "Des immigrés, Belleville en a connu d'autres. Pendant l'entre-deux-guerres ,les vagues arméniennes et grecs échappées aux massacres des turcs, les Juifs d'Europe de l'Est, rescapés des tueries des colonels polacks, des hoberaux hongrois ou des facistes roumains, escortés des survivants des brigades internationalesdans les mois qui précèdent les tueries de 39/45."
ou encore :
"Chose curieuse, Belleville autrefois joyeuse et débauchée ne possède
que deux monuments, tous deux au Père Lachaise. le "mur des fédérés"
où les Versaillais clôturèrent la boucherie de la Commune et le groupe
sculpté - bien modeste -qui le commémore...".
Au delà de l'intrigue qui m'a un peu ennuyé , j'ai été une fois de plus emballé par la verve de l'auteur qui rend ici un bel hommage à Belleville.
Babel-Ville, faites y un tour, ça vaut le détour !
Commenter  J’apprécie          380
Après avoir découvert et apprécié le tout premier roman de Josep Bialot (1923-2012), écrit à 55 ans, j'ai immédiatement plongé dans son second, « Babel-ville », publié en 1979.

Pour rappel, Joseph Bialot est un auteur juif polonais, ayant connu les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, qui connaît très bien le Sentier et Belleville et qui a été publié sur le tard, à 55 ans (écrivait-il alors depuis longtemps ?).

Il a fait les beaux jours de la mythique collection « Série Noire » des éditions Gallimard.

Son tout premier roman « le salon du prêt-à-saigner » reçut le Grand Prix de la Littérature Policière en 1979.

Des meurtres sauvages de femmes, en pleines rues enneigées, endeuillent Belleville.

La police découvre un lien entre les victimes, une sorte de bijou : en bois, du chêne blond, de 5 centimètres de diamètre et dont la forme rappelait une croix celtique. Cette croix qui sert de symbole à certains mouvements d'extrême droite. Mais à chaque branche de la croix, la tige terminale portait un fer de lance en plomb mat, une espèce d'accent circonflexe de métal qui transformait la croix celtique en croix fléchée.

Dans ce second roman, Joseph Bialot reprend quelques policiers de son précédent ouvrage : Brancion et Chaligny même si l'inconsistance de ces personnages, inconsistance de description, pas de présence, font qu'eux ou d'autres n'auraient rien changé à l'histoire.

Une nouvelle fois, il place son intrigue dans un quartier qu'il connaît bien et qu'il doit probablement apprécier : Belleville.

C'est l'occasion, pour lui, de descriptions des rues et bâtiments qu'il fréquente assurément.

Là aussi, il décide de proposer un récit alternatif, passant de passages dédiés à l'enquête à d'autres concernant un certain Bernard qui s'inquiète du fait que sa femme n'est pas rentrée à la maison.

Si j'apprécie moyennement ce principe narratif de faire avancer plusieurs histoires, certes, amenées à se rejoindre, mais distinctes au départ, là, je dois dire que ce choix a participé au fait que j'ai beaucoup moins aimé ce roman de l'auteur que le précédent.

Effectivement, et Joseph Bialot n'y est pour rien, l'histoire de Bernard m'a trop rappelé celle d'un autre personnage, d'un autre roman, d'un autre auteur pour que j'y adhère réellement.

Je dis que Bialot n'y est pour rien, car, même si je ne me souviens pas du titre de ce roman, je me rappelle très bien qu'il a été publié bien après celui de Bialot.

Mais, cela ne change rien à l'affaire, pour moi, et cette intrigue parallèle, si essentielle est-elle au roman et à celle principale, m'a désintéressé d'autant que je me doutais rapidement du rôle de Bernard dans l'intrigue policière (d'ailleurs, je pense que tous les lecteurs s'en doutent tout aussi rapidement).

Par rapport à son premier ouvrage, je trouve également que Bialot manie moins l'humour et, surtout, moins à propos.

Ses traits ironiques, cyniques, qui n'avaient de cesse, dans son premier roman, de rehausser sa plume et d'appuyer là où ça fait mal et au bon moment, ici semblent souvent tomber un peu à plat, n'entrent pas en synchronisation avec le reste et, du coup, par cette discordance, participent à rendre la plume moins fluide et à faire sortir le lecteur un peu de l'histoire.

Quant à l'intrigue elle-même, elle se révèle au final un peu trop simpliste pour parvenir à convaincre même si on sent que l'auteur a voulu l'amarrer autour d'une histoire, de l'Histoire qui l'intéressait pour ne pas dire l'intriguait.

Reste les descriptions des rues enneigées, la plume, malgré les défauts cités, de Joseph Bialot, sa maîtrise du genre, de la narration (même si, dans mon cas, c'est une qualité qui ne me séduit pas) et les quelques traits d'humour qui portent.

Au final, un second roman bien moins enthousiasmant que le premier, la faute à une intrigue moins intéressante et un rebondissement que l'on voit trop venir.
Commenter  J’apprécie          90
Une bête hante les rues de Belleville. Un chien monstrueux qui va persécuter Bernard. C'est du moins ce qu'il vit, dans l'attente de sa femme disparue.
Mais on a là aussi Brancion et Chaligny, les policiers, qui vont devoir enquêter sur une étrange confrérie de femmes.
Bialot avec sa gouaille toute parisienne nous entraîne, avec ce deuxième roman écrit en 1979, dans les rues de son Belleville, le quartier de Paris qui l'a vu en partie grandir et qu'il retrouvera après guerre, personnage à part entière du livre.
Commenter  J’apprécie          50
Un auteur que je découvre et c'est une réelle surprise. Une écriture simple qui va à l'essentiel , une histoire bien menée qui mêle adroitement le sérieux d'une enquête policière et un humour parfois potache mais toujours décapant et qui fait mouche à chaque fois .
Et surtout ce roman est un énorme cri d'amour à Belleville et à une époque pas si lointaine où la vie était tout autre .
Une belle découverte et un excellent moment de lecture que je vais compléter par les autres romans de Joseph Bialot.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le "Mur des Fédérés" où les Versaillais clôturent la boucherie de la Commune et le groupe sculpté -bien modeste- qui la commémore. Edifice situé dans le même square, à 100 mètres du couple sinistre incarnant le "Déclin". Un ensemble ou, dans la pierre tendre et blanche, les visages disparaissaient peu à peu dans le brouillard des ans. Et pour souligner la vanité du combat, une épigraphe due à ce grand dadais lyrique de Victor Hugo:
"Ce que nous demandons à l'avenir, ce que nous voulons de lui, c'est la Justice, ce n'est pas la Vengeance."
Sacré Hugo, c'est plutôt une épitaphe qu'il fallait écrire là, par exemple:
Ci-gît la Commune. Ci-gît un rêve fou, un rêve un instant éveillé, mort assassiné d'avoir trop rêvé.
Commenter  J’apprécie          140
Bien sûr, vous connaissez cette devinette? Quelle différence y a-t-il entre un Youpin, un Juif, et un Israélite? Non. Vous ne savez pas? Simple pourtant. Un Youpin habite Belleville, un Juif loge dans le secteur du Carreau du Temple et un Israélite réside dans le 16è (Neuilly est accepté... à la rigueur.)
Commenter  J’apprécie          345
Des immigrés, Belleville en a connu d'autres. Pendant l'entre-deux-guerres, les vagues arméniennes et grecques échappées aux massacres turcs, les Juifs d'Europe de l'Est, rescapés des tueries des colonels pollacks, des hobereaux hongrois ou des fascistes roumains, escortés des survivants des Brigades Internationales dans les mois qui précèdent les tueries de 39-45.
Des Juifs à cette époque il en reste encore quelques uns. Persécutés, porteurs de l'étoile jaune, déportés pendant l'Occupation, rares survivants trop âgés pour quitter le quartier , que leurs descendants ont abandonné depuis belle lurette.
Commenter  J’apprécie          150
Et vous, les femmes, les nanas, les dures-mais-tendre du M.L.F., les tendres-mais-lucides du Women's Lib, à vos Slips ! Prêtes ? Partez. Mais non, halte, stop ! Ne partez pas. Eliminées les dures, disqualifiées les tendres, exit les sportives ! Elles n'avaient pas leurs sticks de rouge à lèvres "J'aurai ta peau", le rouge qui marque, le gros rouge qui tache, le rouge qui attache vos amants à vos pas.
Ritournelle.
Jingle. Jungle.
Il grinça des dents, chercha une autre station, trouva une autre ritournelle.
Commenter  J’apprécie          130
Le quartier latin à Paris est une terre de passage, de flâneries. Inspiration. Contact. On passe. Les Champs-Elysées ? Un lieu de visite. On visite. La rue Blondel ? Un bordel. On baise. Seuls à Paris, une partie du XVIe (mais oui !) et Belleville restent des terres d'Asile.
Commenter  J’apprécie          170

Video de Joseph Bialot (2) Voir plusAjouter une vidéo

Joseph Bialot : C'est en hiver que les jours rallongent
Olivier BARROT, depuis le café "Le Rostand" à Paris, présente le livre "C'est en hiver que les jours rallongent" (éditions le Seuil) de Joseph BIALOT. L'auteur parle de son livre avec Barrot.
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (47) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2831 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}