Comme tout bon écrivain, le très regretté
Joseph Bialot (décédé en 2012) a des hauts et des bas.
Mes notations étoilées (à défaut de billets critiques spécifiques) des romans noirs et récits historiques que j'ai, jusqu'à présent, compulsés de cet auteur vous éclaireront sur le niveau très variable de mon ressenti de lecteur.
La Ménagerie : Entre chien et loup tient, quant à elle, très nettement le haut du pavé.
Ultime opus, non répertorié officiellement comme tel, de la série "Loup", cet ouvrage nous saisit dès l'entame à la gorge (Jean-Loup Fresnel dit "Loup", devenu flic après avoir rêvé être prêtre, emblématique patron, aujourd'hui à la retraite, de la "Ménagerie" : unité d'enquêtes spéciales de la police judiciaire est mort ... assassiné d'une balle dans le dos) et ne desserre son étreinte qu'après le point final ... et encore !
Un scénario soigneusement ficelé, en béton (armé de préférence !) - rien ne nous est épargné, tout le monde en prenant pour son grade - des profondeurs du passé remontent de nombreux secrets douloureusement enfouis dégageant de bien peu agréables effluves.
No one is innocent ! Isn'it ?
Manifestement très inspiré, le littérateur nous enchante de sa belle écriture débordant d'un humour aussi décapant que caustique.
Telles des rafales d'armes automatiques, ses phrases sont courtes, précises, incisives, allant à l'essentiel, toujours droit au but.
N'hésitant pas à tremper sa plume dans le vitriol quand il s'agit d'évoquer l'état du monde passé, présent et à venir,
Joseph Bialot, éternel "peau-rouge n'ayant jamais su marcher à la file indienne" (merci
Achille Chavée), nous livre une composition de fort bonne facture qui devrait réjouir les amateurs du genre.