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Zéno Bianu (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070424146
169 pages
Gallimard (28/02/2002)
4.17/5   18 notes
Résumé :
«On trouvera ici une part du chant du siècle - quelque chose de sa polyphonie. Des poèmes qui disent toute leur musique à voix haute, murmure multiple et démultiplié ; des poèmes liés au souffle, à la respiration, à ses cadences et à ses rythmes ; des poèmes qui ne gardent aucune sonorité prisonnière, où les mots sont des foyers d'énergie, retentissant dans les corps et dans l'espace ; des poèmes qui chantent et enchantent, par-delà tous les désenchantements du mond... >Voir plus
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Poèmes à dire : Une anthologie de poésie contemporaine francophone

Voilà une anthologie qui veut nous en donner pour notre argent : un survol rapide du domaine poétique de langue française au XXe siècle. Je m'attendais pour être sincère à ce que contemporain ne commençât que dans les années d'après guerre (la seconde) mais non l'on remonte jusqu'à Claudel.
Mais rien de tel qu'une petite piqûre de rappel pour nous répéter combien le XXe fut poétique ! Cela nous permet de s'émerveiller à nouveau devant la beauté du poème L'Émigrant de Landor Road d'Apollinaire mais aussi quelques merveilleux textes d'Apollinaire, Breton, Char, Cocteau, Leiris, Prévert...
Mais aussi quelques découvertes comme - je n'en épingle qu'une à venir dans mes citations - : Abdellatif Laâbi et son poème Migration.
L'anthologie nous offre surtout, au travers d'une centaine de poèmes, l'opportunité de nous rendre compte ce qui a permis à cette poésie libérée de la métrique et la rime de rester poésie, de l'être encore plus grâce à la maîtrise de l'anaphore ou la répétition, au rythme plus vif, à l'inspiration plus vigoureuse.
Petit reproche : le format du recueil est trop dense pour de la poésie: les textes et même les auteur se suivent sans qu'on change de page comme si on voulait nous la vendre à rabais, cette superbe poésie qui, selon moi a besoin d'espace et de blancheur pour résonner comme une peinture abstraite a besoin de sa zone de repos pour l'oeil.
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Parmis les poèmes tous différents des uns des autres, il y en a un en particulier qui a captivé mon attention, il s'agit du poème « rose des vents » de Gérald Neveu. Je l'ai trouvé plus abstrait et intéressant que les autres, il a également attisé ma curiosité de par son originalité et ses métaphores. J'ai trouvé que les vers qui composaient ce poème étaient pures, ils nous transportent facilement dans un autre monde ce qui permet de rendre le poème plus attractif avec un style plus imagé.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
ALLÉGEANCE
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?
Il cherche son pareil dans le vœu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. II est prépondérant sans qu'il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?
RENÉ CHAR
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PRIERE

Ah donne-nous des cornes de braises
Des crânes brûlés aux foudres du ciel
Des crânes lucides, des crânes réels
Et traversés de ta présence

Fais-nous naître aux cieux du dedans
Criblés de gouffres en averses
Et qu'un vertige nous traverse
Avec un ongle incandescent

Rassasie-nous nous avons faim
De commotions intersidérales
Ah verse-nous des laves astrales
A la place de notre sang

Détache-nous, Divise-nous
Avec tes mains de braises coupantes
Ouvre-nous ces voûtes brûlantes
Où l'on meurt plus loin que la mort

Fais vaciller notre cerveau
Au sein de sa propre science
Et ravis-nous 1'intelligence
Aux griffes d'un typhon nouveau

ANTONIN ARTAUD
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EXTRAITS DE MOUVEMENTS ET IMMOBILITÉS.

Par Bernard De L'Océan (21ème siècle)






TABLE DES MATIERES
La Nuit Transfigurée.
Avenir.
Transfiguration.
Soleils De Cire.
Naufrage.
Meurtrissure.
Le Sacre Du Printemps.
La Chanson Du Justicier.
L'Anti-Mort.
La Mort Du Papillon De Nuit.
Néda.
L'Epitaphe.
Mortalité.




La Nuit Transfigurée.

I
Ce flot de vent d'ombre et d'étoile
Au ciel immense qui se voile
Te fait trahir,
D'une lumière qui lointaine
Baigne tes songes de sirène
Et d'avenir,

II
Lueur de feu qui grève d'ombre
Tes yeux immenses qui font sombre
Dans les soleils,
D'une fontaine de silence
Qu'un froid stellaire étreint d'absence
Tes yeux vermeils.

III
Et la pâleur d'eau où se mire
Un soir étrange qui transpire
D' abolitions,
Jusqu' à penser à la paresse
Que dans un rêve de tristesse
Nous nous faisons,

IV
Songe de nuit et d'amertume
Quand nous de nos ailes sans plume(*),
A parcourir
Ce feu d'étoile qui chancelle,
Nous cherchons la flamme nouvelle
Jusqu' à mourir. . .

V
Ce vent de feu qui monte vite
Et cette lèvre qui m'invite
A t'embrasser,
Dans un voyage dont j'avais
Prévu les chemins que tu sais
Ensorceler,

VI
Ce soir étrange de sommeil
Qui nous conduit dans le soleil
D'ombre étoilée,
Nous ferons somme de langueur
Dans une vague de rumeur,
Transfigurée.






Avenir.

I
Ta vie est faite d'un sourire.
Ton existence est de sommeil.
C’est une étoile qui te mire,
Comme une larme de soleil.

II
Mon songe est un pays où tel un rêve blême,
Tu te fait de moi, seul, dans les ruines des jours.
Sur les nuits constellées te ferai-je la même?
Le même a comme toi ses ailes de toujours.

III
Et toi forte de ton pouvoir,
Sirène au regard étoilé,
Tu me sauve de mon savoir
Et de mon piège de clarté,

IV
Tu rêvera la nuit sans brume
Où multitude, nous serons
Loin des mirages d'amertume
Vers la lumière de nos fronts






Transfiguration.

I
Le soir qui vient de la rive,
Qui dans ta clarté s'avive,
Reflète dans tes yeux,
Une lumière où se lève
L'absence étrange qui rêve
La lueur pâle des feux,

II
Que le sombre apte à frémir,
Elève immense soupir,
Quand tes regards sont pareils,
Aux étoiles luminescentes,
Qui s' élancent éblouissantes,
Dans la blancheur des soleils. . .

III
Le vent mobile de l'ombre,
Dans la lumière qui s'ombre
Soulève dans tes cheveux
D'eau constellés de lointaines
Lueurs qui se font sirènes,
Et tes regards dangereux.






Soleils De Cire.

I
Le ciel est devenu au soleil étoilé
L'ombre de t'admirer.
Sa lumière immobile en rêve de clarté
Souffre de conspirer,

II
Dans les écroulements des rêves de lumières
Les éblouissements
Du soir immensément qui s'ombre de matières
Constellées d'océans.

III
Sur l'immobilité de tout ce qui est sombre,
Ce soleil qui pareil
Au rire immensité, fait l'éternité d'ombre
D'un durable vermeil,

IV
Candeur dans la nuit blême au terme du savoir
Stellaire de soupir,
Conspire infiniment que le vent est vouloir
A l'instant de souffrir,

V
Ces candélabres bleus qui brillent dans l'automne
En veilles de pâleurs
Et que la brise berce immense et monotone
De liquides couleurs. . .

VI
Ils font cet archipel de cire qui s'inspire
D’un sublime soleil,
Qui brille étrangement dans tes regards que mire
Un grand soleil pareil.
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TAM-TAM I

à même le fleuve de sang de terre
à même le sang de soleil brisé
à même le sang d'un cent de clous de soleil
à même le sang du suicide des bêtes à feu
à même le sang de cendre le sang de sel le sang des sangs d'amour
à même le sang incendié d'oiseau feu
hérons et faucons
montez et brûlez

Aimé Césaire
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Voici l'étoile
et c'est la cible où la flèche s'enchâsse
clouant le sort qui tourne et règne
couronne ardente
loterie des moissons

Voici la lune
et c'est la grange de lumière

Voici la mer
mâchoire et bêche pour la terre
écume de crocs
barbes d'acier luisant aux babines des loups

Voici nos mains
liées aux marées comme le vent l'est à la flamme

Voici nos bouches
et l'horloge de minuit les dissout

quand l'eau-mère des ossatures
dépose les barques temporelles aux baies tranquilles de l'espace
et te fait clair comme un gel
ô brouillard tendre de mon sang

MICHEL LERIS
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Vidéo de Zéno Bianu
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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