Citations sur Histoire de l'érotisme : De l'Olympe au cybersexe (47)
La beauté a un sexe : celui de la femme. "Elle est le spectacle le plus admirable, la merveille la plus rare et à moins d'être aveugle, chacun avouera que Dieu a rassemblé chez la femme ce que l'Univers possède de plus beau" (H. C. Agrippa, "De la supériorité des femmes", 1509).
[Éros Renaissant]
Face à la menace, l'Église se trouve conduite non seulement à admettre la prostitution légale comme un moindre mal, mais à l'organiser : avant qu'elle ne soit reprise en charge par les municipalités, c'est l'Église qui a administré la prostitution publique.
[Éros Médiéval]
"En amour, les deux sexes sont égaux et le plaisir doit être équitablement réparti. Si les partenaires ne ressentent pas une jouissance égale une fois l'acte accompli, il n'est pas juste de prétendre qu'ils ont fait l'amour." (Ovide)
[Éros Antique]
Mais à la simple ressource technique, qui suffit à la pornographie, l'inspiration érotique ajoute ce supplément d'âme que nous appelons l'art.
[Éros Antique]
A quatre pattes, la femelle faisait de ses organes génitaux une évidence. Avec la station debout, le sexe féminin se dérobe au regard, il devient une absence, un manque, une énigme : déjà presque une idée. C'est le début du mystère féminin.
[Éros Antique]
Tandis que les libertines s'amusent entre elles en se passant des hommes, l'âge classique ressuscite l'idée médiévale d'un saphisme luciférien. La chasse aux sorcières qui sévit jusqu'à la fin du XVIIe siècle envoie au bûcher la femme qui réserve ses charmes à ses semblables. Mais le diable commence à faire long feu et, en 1647, la science tranche l'énigme des tribades : le vrai coupable n'est pas Satan, mais le clitoris.
[Éros Classique]
Face à un christianisme divisé qui ne se réconcilie que dans la haine de la volupté, il ne reste plus à Éros que le choix de se faire libertin puis philosophe.
[Éros Renaissant]
Soupçonnés d'anthropophagie et des usages les plus étranges, les Indiens d'Amérique et des Caraïbes posent à la chrétienté un problème fondamental : appartiennent-ils à l'humanité ? Ont-ils une âme ? La controverse de Valladolid, en 1550, leur en accorde définitivement le bénéfice mais sans rien changer aux habitudes des colonisateurs, qui persistent à violer par milliers les jeunes Indiennes : une façon comme une autre d'enseigner à ces sauvageonnes que l'amour civilisé ne se pratique pas à quatre pattes, mais exclusivement face à face, dans cette disposition honorable des corps que l'on nommera la "position du missionnaire".
[Éros Renaissant]
Connue sous l'Antiquité comme une pratique à la fois sacrée et érotique, la flagellation hante le christianisme avant de devenir un rite libertin.
[Éros Renaissant]
Privilège de l'élite, la "sodomie", toujours passible du bûcher pour les classes inférieures, devient pour la bonne société le "beau vice" à la mode : non seulement personne ne s'en offusque, mais on aurait presque tendance à s'en vanter comme d'un avantage.
[Éros Renaissant]