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EAN : 9782070717460
154 pages
Gallimard (04/10/1989)
3.12/5   4 notes
Résumé :
«Marcel Proust vint s'asseoir au bal en face de moi, sur une petite chaise dorée, livide et barbu, avec sa pelisse de fourrure, son visage de douleur et ses yeux qui voyaient la nuit. Il a essayé de me parler, j'ai tâché de ne pas l'entendre, je l'ai fui. Pouvait-il comprendre pourquoi je voulais m'éloigner de lui à toute force? C'était parce qu'il réveillait en moi la peur de l'indicible. Il avait les clés du monde où je ne voulais pas le suivre ce soir-là, où il m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une résurrection de Marcel Proust à travers quelques lettres de sa correspondance avec Antoine et Emmanuel Bibesco commentée par leur cousine Marthe Bibesco. le passage dans lequel Marthe Bibesco livre un démenti bien argumenté au snobisme de Proust pourrait lever les réticences des lecteurs potentiels retenus par le nombre de particules que cette oeuvre irradie. Cependant, il est à craindre que ce court texte n'aura guère d'intérêt pour ceux qui ne sont pas encore entrés dans l'oeuvre. Ce petit livre a plus valeur de postface que de préface à l'oeuvre de Proust,
La Recherche du temps perdu n'est pas un roman à clé dont le bottin mondain serait le passe-partout. Marthe Bibesco nous le démontre avec ce texte qui, contrairement à ce qu'on pouvait redouter d'un livre signé "Princesse Bibesco" sur la couverture, est une sorte de miroir posé sur La Recherche du temps perdu. La Princesse nous restitue moins les figures historiques ayant inspiré les personnages de l'oeuvre, que la sensibilité esthétique de Proust, la méthode, le regard sur les êtres, le souci des gens et le sens de l'amitié qui sont le ciment qui fait tenir la fameuse cathédrale. Il s'agit là d'une préface à la pléthore des commentaires proustiens plutôt qu'une introduction à l'oeuvre. Et de surcroît, on y trouve le plaisir de lire une belle plume (que Proust lui-même avait reconnue, sans flagornerie mondaine - du moins ai-je envie de le croire).
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En gros ça parle de :

La princesse Bibesco est la cousine d'un des meilleurs amis de Marcel Proust et du coup elle l'a croisé trois fois... Dont cette fois au bal où il était venu la voir et où elle l'a fuit. du coup t'en fais un livre tu penses, au moins... Et si tu n'as rien à mettre dedans tu rajoutes ta correspondance avec toi et ton cousin...
Mon avis à moi que j'ai :

Franchement c'est à réserver aux Proustiens ultra hardcore qui ne supportent pas de ne pas TOUT savoir sur MP. Parce que là, franchement, on n'apprend rien du tout. Enfin si, on se confirme à penser que MP était vraiment chiant avec ses amis... Mais à part ça, vous remplacez Proust par Marc Levy et tout le monde s'en fout.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On voit comment l’imagination de Marcel Proust travaille. On surprend aussi dans cette lettre, le début de cette initiation aux usages mondains, au code secret, qui vient d’Antoine. C’est de lui qu’il apprend qu’on ne dit pas les « de » Rohan, ou les « de » Noailles, pas plus que les « de » Guermantes. La suppression de la particule, quand elle n’était pas précédée du mot « Monsieur » ou du titre, est encore un mystère pour lui. Dans les débuts de la grande amitié, c’est Antoine qui l’instruit, et Marcel Proust se moque un peu de la coutume, avant de l’adopter, à la manière des Verdurin. Il cède à son ami, en ayant l’air de lui faire une concession. « Pour dire comme toi », alors qu’Antoine dit simplement comme tout le monde dans cette fraction du monde. Et l’intervention bouffonne : « D’après ton système, on devrait peut-être dire : portrait par Dyck » (Van étant la traduction flamande du « de » français) preuve qu’il se révolte encore un peu, avant d’accepter l’usage reçu d’un milieu qui n’est pas le sien.
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Ainsi me fut révélée ma profonde parenté sentimentale avec Marcel Proust? Sauver de la mort, d'une façon toute allusive et dans la mesure de mes moyens, en confiant à d'autres, et puis à d'autres, la mémoire d'êtres chers et mortels, m'avait toujours paru le sens véritable et le but de toute littérature. Enfant, je m'étais fait un promesse de ne pas permettre que mon frère périt tout entier. C'était pour le sauver de l'oubli que j'apprenais péniblement à écrire. Je calligraphiais son nom sur les pages de garde de mes premiers cahiers. Cette disposition d'esprit me fit imaginer plus tard la vie comme un naufrage dont chaque homme, capable de faire un livre, était le Camoëns. Je me voyais moi-même jetée à la mer, sur le point d'être engloutie, nageant d'une main, et soutenant de l'autre, au-dessus des vagues, ma Lusiade, un livre où seraient notés les formes, les voix, les visages transfigurés et impérissables de ceux que j'avais aimé.
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C'était aussi un Marcel Proust juvénile que je n'avais jamais connu, flatté par la déférence comme tout pouvoir encore mal établi, et gardant, par une espèce de délectation d'esprit, jusque dans la camaraderie la plus affectueuse, le sentiment des nuances sociales qui ne plaisent que par contraste et que certaines gens nient, comme peuvent nier le bouquet des vins, ceux qui n'en ont ni le goût, ni l'usage.
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