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EAN : 9782342000757
112 pages
Mon Petit Editeur (25/02/2013)
3.47/5   36 notes
Résumé :
Amour et haine, liberté et oppression, éveil et repos, vie et mort, des mondes antagonistes aux frontières subtiles et capricieuses. Dans ce recueil, ces univers se côtoient sans cesse, se chevauchant et s'alternant au gré des péripéties de parfaits antihéros dont l'anonymat transcende les forces et les faiblesses de la condition humaine. "Tragédies Salutaires" est le premier livre d'un jeune auteur à la plume cinglante et pourvue d'ironie. Teintées d'humour et de c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 36 notes
Je remercie tout d'abord l'auteur qui, très gentiment, m'a proposé de lire ce livre.

J'avais pas mal de travail à ce moment-là mais comme je n'aime pas faire attendre un auteur, ne sachant que trop ce que peut représenter un avis de lecture - regard extérieur sur le "bébé" à qui il a donné naissance -, j'ai commencé à y jeter un oeil... puis deux car en fait, je ne suis pas sortie de ma lecture jusqu'à l'ultime page.

La première nouvelle commence comme une nouvelle de science-fiction que j'avais lue il y a bien longtemps (et dont je suis incapable de me remémorer le titre), ce qui a attiré mon attention. Mais là s'arrête la comparaison car il ne s'agit pas du tout de science-fiction ici mais bien plutôt d'une nouvelle très mordante. Imaginez plutôt : vous vous réveillez de bon matin, vous entendez du bruit au rez-de-chaussée, vous vous levez et vous vous prenez un bon coup de crosse sur le coin du nez (ou plutôt de l'arcade)... Douloureux comme réveil, hein ? Mais si l'agresseur n'était pas celui que vous pensiez ?
On notera dans ce texte le suspense rendu par les multiples interventions du narrateur. le ton, associant envolées soutenues et vocabulaire familier, donne une atmosphère à ce court récit très réussi.

La deuxième nouvelle est radicalement différente. Elle nous présente Jack Madison, jeune homme à qui tout souriait et qui aurait pu faire carrière dans le base-ball s'il n'y avait pas eu cette satanée rupture sentimentale à la suite de laquelle il décida de prendre part à la guerre du Viêt Nam... Encore une fois, je n'ai pas vu venir la chute. Dario Bicchielli bichonne son final, croyez-moi ! Il sait surprendre. S'ensuivent quelques "entractes" de haute tenue démontrant, s'il le fallait, que l'auteur sait jouer avec l'humour et les mots.

La troisième nouvelle a pour décor le monde hospitalier. Link va bientôt s'endormir pour l'éternité. Avant cela, il nous offre un grand voyage. Texte très émouvant mais qui donne à réfléchir. Enfin, après un deuxième interlude, la quatrième nouvelle nous projette dans les pensées d'une personne qui, soudain, se retrouve paralysée et se livre à une réflexion intérieure. Enfin, la dernière histoire met en scène l'ennemi public n° 1. le recueil se termine par de la poésie et l'on pourra remarquer à quel point l'auteur jongle entre prose et poésie, sans filet.

Je ne peux que vous conseiller ce livre brillant, puissant, provocateur et accrocheur !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Dario Bicchielli , jeune auteur originaire du Nord-est de la Belgique, m'a fait parvenir son premier recueil de quelques nouvelles (et poèmes) ; je le remercie de m'avoir permis de déguster ces histoires, souvent avec le sourire aux lèvres, sinon avec des pétillements dans les yeux (aux dires de mon ami qui me regardait lire).


Cinq nouvelles en réalité... écrites par une plume alerte, au style pertinent ou incisif, presque toujours ironique, ou encore, plutôt poétique.
Des histoires qu'on peut résumer par des questions que l'auteur a dû se poser à un moment ou un autre...
- ça vous arrive de jeter un regard par-dessus votre épaule et d'être mis en face de votre passé ? (Un homme qui voulait vivre... La nouvelle qui a ma préférence)
- vous croyez que la guerre est à la "portée" de tout le monde ? (Jack part au combat)
- est-il vraiment nécessaire de devoir goûter le vinaigre pour apprécier ensuite l'odeur du miel d'un possible monde meilleur ? (Le miel et le vinaigre)
- et si, au réveil, un petit tête-à-tête avec vous-même, vous permet d'ouvrir les yeux ? (Quatrième (dimension) nouvelle... Ma deuxième préférence)
- est-ce que la révolution peut naître d'un malentendu ? (Révolution passagère)


Les nouvelles sont entrecoupées par deux "interludes" divertissants. Moins convaincue par la deuxième (Digression interludique II), la première m'a, par contre, effectivement bien amusé, avec un jeu de mots "mordant", quelques versets "odorants" et un soir entre copains "reposant".
Le livre se termine par un poème, qui à mon avis détonne un peu dans ce recueil : l'amertume pointe le bout de la langue dans quelques strophes pourtant "bien envoyées".
Grande adepte de nouvelles, d'ironie et de jeux de mots (que l'auteur sait inventer à merveille...on dirait qu'il joue avec les mots comme avec des billes)...j'ai été gâté ! La mise en page de cet ouvrage est quelque peu surprenante, mais c'est une originalité que j'ai su apprécier également.

En somme : des petites tragédies (de la vie)...pour ma part (!) bien...salutaires !
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En premier lieu, je remercie l'auteur, Dario Bicchielli, de m'avoir permis de découvrir son livre (sous format PDF).

En second lieu, je dois avouer que, bien que réticente à lire des nouvelles, j'en ai tout de même apprécié la lecture avec une surprise puisqu'il y a avait également les nouvelles sous forme de poèmes... tout est criant de vérités avec une pointe de cynisme.

Ravie d'avoir pu lire ce jeune et en devenir « grand » auteur.
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[...]Les nouvelles sont un art difficile. Je suis sensible à ce style lorsqu'elles sont signées Richard Ford, Sam Shepard, Richard Brautigan ou Raymond Carver. Je pense que l'auteur y est également sensible parce que son univers me semble convenir à ces grands écrivains américains. Attends, je ne le compare pas. Il est trop tôt. Bien trop tôt ! Je n'ai même pas envie de te raconter ces histoires. Faut garder du suspens, faut garder du mystère, faut garder du secret. Ce que j'ai envie de te dire, c'est que pour un premier bouquin, j'ai franchement bien aimé (et ceci n'a rien à voir au fait que j'ai reçu ces écrits gracieusement). Oui, j'ai apprécié : 1- la démarche de l'auteur, franche et honnête (il est l'auteur, il ne dit pas que son bouquin est super, le meilleur de tous les temps, mais il le propose à d'autres, totalement inconnus, pour avoir un avis, faire de la promo et un peu de buzz médiatique – au risque de déplaire ou de ne pas intéresser). 2- j'ai fini ma lecture en cours pour attaquer immédiatement celui-ci. Un jeune auteur qui cherche à percer mérite donc que je m'attèle à la tâche de suite (Richard Ford a les moyens d'attendre encore quelques temps ma prochaine critique). 3- J'ai lu, dans le métro, chez moi, sur un banc public à me geler les fesses en attendant le soleil d'un été.

Les nouvelles, forcément ne sont pas tous du même intérêt, cela dépend des perceptions de chacun. Personnellement, j'ai apprécié la première, « Un homme qui voulait vivre », l'histoire d'un homme qui voulait vivre face à un flingue en face de lui.

« Une seule balle, mille raisons. Henry s'est fait sauter le caisson. »

Les phrases percutent, le rythme est soutenu et suffisamment intense pour tourner frénétiquement la page. La chute tombe comme la guillotine sur un cou rasé de près. Un filet de sang, propre, net et rapide. Pas le temps de penser. Je passe au récit suivant, une nouvelle tragédie salutaire. Et puis aux digressions interludiques, genre mini-rikiki nouvelle comme Brautigan sait le faire si bien. Et puis est survenue « Quatrième (dimension) nouvelle », drôle, surprenant, subversif. J'ai aimé comme ce papier peint rose fuchsia qui tapisse la chambre de l'auteur.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Tout d'abord, je tiens à remercier l'auteur, Dario Bicchielli, pour m'avoir permis de découvrir son ouvrage et aussi, de m'avoir procuré tant de plaisir tout au long de cette lecture.

Ce livre est un recueil à la fois de nouvelles mais aussi de poèmes mais bien plus encore puisque certains d'entre eux nous parlent de politique, de la bêtise humaine mais aussi de philosophie. En gros, je dirais que cet ouvrage est très difficile à classifier sous une seule étiquette. Il se compose de huit grand titres, parfois nouvelles parfois poèmes, à savoir "Un homme qui voulait vivre", "Jack part au combat", "Digression interludique I", "Le miel et le vinaigre", "Digression interludique II (le retour", Quatrième (nouvelle) dimension", "Révolution passagère" et enfin "Utilitaire poétique". Si certains titres parlent d'eux-mêmes, d'autres ne vous diront absolument rien d'où cette invitation à venir les découvrir vous-mêmes.

L'auteur aime jouer avec les mots (et j'adore ça). Ses nouvelles sont souvent déconcertantes tant elles prennent une voie que le lecteur n'avait pas imaginé (enfin, en tous cas, pas moi) et le surprennent toujours. Ma nouvelle préférée est "Le miel et le vinaigre" puisqu'elle évoque un monde parfait où les hommes ne seraient pas corrompus par l'argent ou le pouvoir mais...
Bon , je ne vous en dis pas plus. Une lecture très agréable, fluide et limpide et qui se lit en un rien de temps. A découvrir !
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Après plusieurs heures d’une lutte sans nom, Link finit par s’endormir grâce à la forte dose de somnifères qui lui était prodiguée en continu par intraveineuse. Son pouls redevenait régulier et ses autres signes vitaux se stabilisaient progressivement. Il s’engouffrait désormais dans le grand sommeil noir¹, première étape vers le repos des braves.
Dehors, la foule nombreuse était littéralement suspendue aux lèvres des médecins qui s’occupaient de Lui. Sans volonté métaphorique aucune, cela faisait plusieurs semaines que le monde s’était arrêté de tourner. Aux quatre coins du globe, les Grands Conseillers avaient proclamé le stand-by général. Sur la Place Saint-Pierre à Rome, devant le Mur des Lamentations ou encore face aux écrans géants de Times Square, partout régnait la même tension. Dans chaque grande ville ou petit village où l’information était parvenue, les masses s’étaient spontanément rassemblées à l’annonce de l’hospitalisation de leur Héros. Les gens ne rentraient même plus chez eux pour manger ou pour dormir. Ils ne vivaient plus, ils attendaient. Une attente insupportable que quelques oiseaux de mauvais augure rendaient plus pénible encore par le colportage de fausses rumeurs. Par nécessité, d’immenses convois acheminaient des vivres sur les lieux de rassemblement. Pour fuir la réalité, les meilleurs musiciens n’avaient de cesse d’interpréter leurs plus belles œuvres, devant des publics en transe implorant le Seigneur de laisser la vie sauve à son dernier Prophète. Le havre de paix créé par Link était en pleine effervescence, malgré la probabilité élevée d’une épreuve traumatisante à venir. Les hommes ne voulaient tout simplement pas songer à ce qui se produirait s’Il venait à disparaître. Les derniers grands philosophes soutenaient que face à une telle perte l’humanité retournerait certainement à la précarité ; de la même façon qu’elle s’y était embourbée la première fois, rapidement et inéluctablement. Mais cela faisait bien longtemps que plus personne ne prêtait attention à ces mauvaises langues charlatanes.


1. « Un grand sommeil noir », de Paul Verlaine
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Quand on y pense, l’argent n’a que la valeur qu’on lui attribue. C’est une notion humainement subjective. Tu me diras, nos ancêtres ont sans doute ressenti le besoin de monnayer leurs services pour (soi-disant) faciliter les échanges. Mais ils l’ont fait au détriment d’antiques systèmes plus justes de troc et de collaboration entre les personnes… Si je cueille une fleur dans la nature et que je désire la revendre, comment pourrais-je en fixer le prix ? Pourquoi, diable, l’homme a-t-il cru bon de s’attribuer le droit d’évaluer les biens que lui offrait la terre et que sa science lui permettait de modeler à sa guise ? Parce qu’au final, ce n’est jamais que ça. Une poignée de primates évolués qui s’est appropriée les matériaux qui l’entouraient pour fabriquer les outils nécessaires à son développement.
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Tuer son prochain ne fait que refléter la nature humaine. Salaud ! Tu te prends pour le roi ? L’homme est le roi, c’est ça ? Toujours. Il domine, hein ? Pas vrai ? C’est pas vrai ? Enfoiré…, enfoiré ! Tous les mêmes. C’est toujours la même chose… Toujours les mêmes maux, les mêmes phrases…, la même emphase. Toujours la même rengaine, la même haine, le plus malin est celui qui dégaine. Tu crois quoi ? L’homme a une âme. L’homme…, l’homme pense, parle et n’agit pas selon son instinct. Mon cul ! Tous des animaux! Vous êtes tous des putains d’animaux. Qu’est-ce qu’on t’a appris à l’école, hein ? T’y es allé à l’école ? Qu’est-ce qu’on t’a appris ? L’homme est doté d’une conscience, une conscience qui lui permet d’établir des codes, des liens sociaux complexes… Oui, c’est ça, c’est ça qu’on t’a appris. Ça doit forcément être ça. T’as la gueule d’un type à qui on a rabâché toutes ces inepties.
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"La vie rend parfois sous d'autres formes ce qu'elle vous a pris dans le passé."

(nouvelle "Le miel et le vinaigre")
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Il a tout mais il ne ressent rien. Au fil des années, le vide spirituel qui a grandi en lui a rempli sa vaste maison, jusque dans sa cave.
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