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EAN : 9781020903960
Les liens qui libèrent (04/05/2016)
3.87/5   23 notes
Résumé :
"Je suis, tu es, vous êtes, nous sommes Tisserands", c'est-à-dire de ceux qui œuvrent aujourd'hui à réparer tel ou tel pièce du grand tissu déchiré du monde humain : fractures sociales, conflits religieux, guerres économiques, divorce entre l'homme et la nature, etc… Après le succès de la Lettre ouverte au monde musulman – plus de 20.000 ex – Abdennour Bidar a décidé de mettre à l’honneur et de « relier tous ces relieurs » qui réparent et construisent le monde de de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est un écrit qui fait tellement du bien qu'il serait désobligeant de le classer dans la catégorie « feel-good » notion qui en elle-même fleure le gnangnan, la bluette, l'eau de rose.
Ce qui fait du bien ici, c'est l'espoir, si précieux en ces temps de désespérance.
L'espoir que ce monde , cette planète et ses hôtes , qui en constituent l'étoffe, non seulement cessent de se déchirer, mais se reconstruisent, pour évoluer vers une nouvelle humanité. C'est possible si les Tisserands, ces légions d'individus déjà en marche, continuent leur oeuvre salvatrice.

"Déjà un peu partout dans le monde commencent à se produire "un million de révolutions tranquilles, dans tous les domaines de la vie humaine : travail, argent, santé, habitat, environnement. J'appelle Tisserands les acteurs de ces révolutions. Leur objectif commun, en effet, est très simple : préparer ensemble le tissu déchiré du monde"

Car, oui, ils existent déjà, maintenus dans l'ombre par les médias qui préfèrent contempler et se gaver jusqu'à l'écoeurement des témoignages de la déchirure :

"Voila comment en toute inconscience on fabrique aujourd'hui des générations de gens qui ne croient plus en rien, des découragés d'avance, des cyniques, qui, quand ils ont la chance de ne pas faire partie des damnés de la terre, se replient peureusement dans leur petit pré carré de bien-être privé."


La première étape pour devenir un Tisserand, c'est de tisser un lien avec soi-même, avec son moi profond. Un outil, la méditation , le retour au calme, la chasse au vacarme qui agite nos pensées et parasite nos actions. Pas de dogme, pas de rituel, inutile s'il n'est pas en lien avec une compréhension (c'est ce que proposent les religions : une application de quelques tâches plus ou moins contraignantes, pour gagner un éventuel aller simple pour une vie dans l'au-delà). Malraux avait prédit que le 21è siècle serait spirituel ou ne serait pas. Quelle clairvoyance!

"Combien d'entre nous ont creusé assez loin, avec assez d'acharnement dans la terre noire de leur intériorité pour y déterrer la source bouillonnante d'eau vive?"



C'est l'étape incontournable pour accéder à la réparation ou au tissage du deuxième lien, le lien à l'autre. Il s'agit de travailler ensemble, de faire ensemble (encore un raté pour les religions, qui pourtant étymologiquement , vraiment répondre à ce but, alors que force est de constater que le résultat est à l'opposé de ce que l'on pourrait en attendre). C'est aussi la transmission, et particulièrement à nos enfants, « plongés dans un monde où on perd vite haleine » (Pep's).
. C'est le passage d'une verticalité (le pouvoir, la hiérarchie, la concurrence) à l'horizontalité (l'entraide, la coopération, le partage, et la co-construction).

Le dernier lien bafoué est le lien à la nature. Pas besoin de long discours pour en démontrer la nécessité. Respect de cet environnement qui ne nous appartient pas, dirait-on de la feuille qu'elle appartient à l'arbre? Elle est l'arbre , simplement.

Chantier immense, mais déjà en marche. On connaît la puissance d'un travail communautaire, les sociétés d'insectes nous le prouvent. Et nous pouvons aussi être ces insectes, ces individus qui seuls sont inefficaces, mais assemblés sont capables du meilleur comme du pire.

Voilà pourquoi c'est un livre qui fait du bien. Alors, amis lecteurs, lisez et transmettez, vous gagnerez ainsi vos galons de Tisserand.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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On traiterait de fou et d'inconscient celui qui affirmerait que notre monde tourne rond, sans heurt, sans tension ! Il suffit de considérer notre actualité, les manifestations qui depuis près de 3 mois font la une des journaux télévisés, la violence, l'incivisme, la contestation des institutions...de considérer aussi que dorénavant, il est plus facile de "se parler" au travers de nos écrans par l'intermédiaire des réseaux sociaux....Mais est-ce se parler quand on s'invective, quand on propage des fausses nouvelles et quand on ne se rencontre pas, quand on n'échange pas sur des points de vue différents?
Est-ce communiquer quand on se parle sans s'écouter ?
Il y a plusieurs mois j'avais eu le bonheur d'assister à une conférence d'Abdennour Bidar donnée dans les locaux de la Médiathèque qui fait mon bonheur; J'avais alors acheté ce livre écrit il y a quelques années, mais il était resté sur une étagère...Je l'avais commencé puis arrêté, pris par d'autres problèmes plus personnels. Je n'avais pas la tête à m'ouvrir aux autres. La crise des Gilets Jaunes m'a fortement incité à le lire, à tenter avec le regard du philosophe de comprendre.
Cette lecture n'est pas facile, plusieurs fois j'ai du relire certains passages, afin de m'en imprégner, revenir en arrière...et prendre encore plus de notes que d'habitude. Et je suis certain qu'une nouvelle lecture m'ouvrirait de nouveaux horizons.
Notre monde va mal, nos sociétés désenchantées n'arrivent plus à communiquer sereinement. Querelles religieuses, pouvoir de l'argent à l'intérieur de nombreuses sociétés, fractures sociales, guerres économiques, repli sur soi, racisme, manque de communication entre les citoyens, sont autant de causes qui fracturent les sociétés occidentales...des fractures qui s'élargissent au fil du temps et de surcroît, de plus en plus difficiles à réparer car "chacun se bat contre les autres pour aller vivre le plus haut possible sur la pyramide sociale..." comme le précise l'auteur.
Abdennour Bidar pense, de ce fait, qu'il est important de recréer les liens traditionnels qui fondent les sociétés humaines. Ceci ne pourra se faire que par un travail personnel de chacun.
Ces liens traditionnels sont au nombre de trois :
*
Le lien à soi, le lien avec son moi-profond, afin de trouver les raisons, les solutions personnelles permettant d'être bien dans sa peau. Ceci peut se faire par la méditation personnelle. A chacun de trouver sa recette, la méthodologie qui lui convient, celle qui lui permet de sortir de son égocentrisme.
*
Puis le philosophe évoque le lien de coopération, d'ouverture, d'échange et de fraternité avec les autres,
*
Et enfin le lien avec la nature...


Au final c'est le"Cultiver son jardin" au propre et au figuré De Voltaire. Ah ! si nous étions tous comme Ghandi ou Martin Luther King, "tisserands" par excellence !
Ce triple lien pourrait même servir de fil conducteur dans l'éducation de nos enfants.
Il analyse avec précision, le rôle parfois néfaste des médias, qui au lieu de chercher à créer du lien, ressassent et passent en boucle tout ce qui va mal dans le monde, tout ce qui fait que l'humanité se déchire : "Ce faisant, les médias eux-mêmes contribuent à aggraver la situation à cause de l'effet de sidération terrible de ces images sur les consciences ! Voilà comment en toute inconscience on fabrique aujourd'hui des générations de gens qui ne croient plus en rien, des découragés d'avance, des cyniques qui, quand ils ont la chance de ne pas faire partie des damnés de la terre, se replient peureusement sur leur petit pré carré de bien-être privé." ..."Le mainstream de l'information reste obsédé par tout ce qui va mal, continuant ainsi à entretenir un climat anxiogène et à répandre la conviction démoralisante d'un désenchantement quasi total du monde humain. Or c'est faux ! Il se passe bien autre chose dans le monde que des crises, de la violence, des catastrophes et des guerres."
Ce texte a été écrit il y a 3 ans. Il avait en grande partie pressenti notre actualité.... Il faut cependant reconnaître que de temps en temps, les médias évoquent des hommes ou femmes ayant l'esprit Tisserands, mais si rarement.
Il est également très critique avec "l'Hydre de l'argent, qui se tapit dans l'ombre, derrière à peu près tous les conflits du monde, et qui livre les masses humaines comme les ressources naturelles aux crocs de ses innombrables têtes prédatrices, prêtes à toutes les exactions pour assouvir leur appétit…" Un ennemi public plus dangereux que le terrorisme islamique, comme il le précise, prêt à détruire la nature.
Non, ce n'est pas un livre de recettes toutes faites, mais surtout un livre qui permet à chacun de trouver sa propre voie... de faire avec les autres, en s'appuyant sur eux pour certains, ou pour d'autres en les accompagnant. Chacun peut tenter de le faire.
Tous les problèmes, toutes les solutions sont abordés par classe : les jeunes, les demandeurs d'emploi, les retraités, les riches, les pauvres, les scolaires, et j'en passe. Quels liens, quelles passerelles, quelles relations entre eux ?
Jamais cette possibilité de lien n'est évoquée ! Certes c'est un gros chantier.
Pour ma part, je trouve bien dommage que nos gouvernants, que la presse ne se penchent pas plus sur le bénévolat, notamment celui pouvant être offert par les seniors, et n'en favorisent pas le développement. C'est certainement l'un des moyens permettant de créer des liens entre des générations, de partager des compétences et des expériences acquises avec des plus jeunes ou des plus défavorisés. C'est permettre à des publics qui ne sont pas appelés à se rencontrer de faire un bout de chemin ensemble. Chacun reçoit de l'autre, chacun donne à l'autre. Toute la société aurait à y gagner. Et c'est gratuit ! Donner pour recevoir du mieux-être !
Ce livre est salutaire et pertinent. Il donne quelques clés, mais surtout donne l'envie de s'améliorer, de rejeter tout égoïsme...
"Oui, c'est délibérément un livre étrange, un drôle d'essai de spiritualité politique et un traité de politique spirituelle." (P. 118)
Je reparlerai prochainement d'Abdennour Bidar. Il m'a séduit.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Un livre exigeant et une lecture parfois ardue. Mais Abdennour Bidar veut nous proposer une approche "aussi militante que méditante, aussi politique que philosophique." Face à notre monde dont le tissu se déchire chaque jour davantage, face aux forces de destruction toujours plus fortes, il veut soutenir et susciter ceux qu'ils appellent les "Tisserands". Ces faiseurs de liens, ces relieurs, restaurent un triple lien : celui de chaque être humain avec sa personnalité profonde, celui des hommes entre eux dans le partage et la coexistence, celui de l'espèce humain avec la nature.
Pour Abdennour Bidar, cette vie reliée est une vie spirituelle. Il ne renie par les religions, mais il appelle à les dépasser pour une spiritualité plus féconde. Il me rappelle un peu les réflexions de Dietrich Bonhoeffer sur la spiritualité dans un monde sans Dieu.
Un livre à méditer, à approfondir et surtout à mettre en oeuvre, autant dans la réflexion que dans l'action. Une invitation à être l'un de ces Tisserands !
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C'est une méditation spirituelle conjointe à un appel totalement pragmatique, pour améliorer nos vies individuelles au même temps que sauver, ou réparer, le monde "déchiré" para la violence et toutes sortes de conflits. L'auteur, avec l'ironie que le caractérise, décrit son livre "comme une sorte d'OINI, « objet intellectuel non identifié » " qui tente de décloisonner les registres ou domaines ordinairement séparées aujourd'hui : réligion, mysticisme, sociologíe, écologie, économie, etc. Les «Tisserands» sont toutes les personnes qui, consciemment ou aveuglément, "tissent les fils" — c'est-à-dire, créent les liens — qui unissent l'humanité.
Bidar signale trois types de liens, également importants et qu'il faut lier entre eux: les liens avec le "petit moi", pour libérer nos propres capacités pour actuer et compréhender ; les liens avec autrui, vers la solidarité entre tous les êtres humains ; et les liens avec la nature, le cosmos, pour trouver la paix et nous reconnaître comme partie de cette immensité, et aussi pour prendre soin de notre maltraîtée planète.
Bidar s'est formé comme musulman, mais grâce à sa immersion dan le sufisme et ses études philosophiques et d'histoire il s'est libéré de tout dogmatisme, et cite des sages juifs, hindous, chrétiens, musulmans et athées pour construire sa thèse. Pour lui, les prétendus musulmans que se fassent terroristes sont le contraire des «tisserands», ils sont des «déchireurs» mais aussi les victimes de la déchirure de ses communautés.
Pour moi, ce livre m'a donné un petit souffle de courage et d'espérance pour "réparer le tissu" entre toutes nos diverses cultures.
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C'est un livre étrange ! Il le dit lui même ! Mélange de préoccupations sociales, voire politiques, écologiques. mais ce n'est pas tout ! On est très loin du bouquin de "développement personnel" comme il y en a tant, très loin aussi du simple exposé de "pensées positives" (comme il y en a tant aussi de sympathiques mais parfois simplistes). Non là, la barre est placée plus haut. Chez A. Bidar, il s'agit d'un plaidoyer pour une mutation en profondeur de notre société et de nous mêmes. Car c'est là son originalité, mêler ces sujets de société à des vues non seulement philosophiques mais aussi mystiques et sans que l'on ait le sentiment d'une rupture dans le propos. Entre notre moi profond, notre rapport au divin (si on est croyant voire si on ne l'est pas) nos sociétés et l'univers tout est lié. Un ouvrage qui demande une lecture attentive (j'ai relu des passages plusieurs fois) et plein d'un espoir devenu plus que nécessaire...urgent !
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Une grande erreur issue du siècle des Lumières a été de laisser accroire que l'"individu" est un "tout" indépendant du reste, une individualité autonome dans le sens le plus dégradé du terme : celui d'un égoïsme ou d'un individualisme triomphant. Ce mythe de l'homme qui n'aurait pas besoin des autres mais qui pourrait et devrait se suffire s'est traduit dans les formes multiples de l'individualiste forcené qui s'est développé dans nos sociétés, continuellement encouragé dans son illusion d'autodétermination par les encensements médiatiques et cinématographiques du self-made-man et du héros solitaire. Ce culte de l'individu tout-puissant nous a fait un mal immense. Nous avons fabriqué des individualités qui, sous leur vernis de santé, de bien-être ou de réussite, sont en réalité très faibles, très solitaires et très agressives : très faibles et trop solitaires parce qu'elles n'ont pas appris à compter assez sur Les autres, pas appris à "bien dépendre" d'autrui par des liens de solidarité et de fraternité; très agressives parce que la première illusion de ne pouvoir compter que sur soi-même entraîne mécaniquement La seconde illusion d'être "seul contre tous", et donc La construction d'un monde dans lequel "l'homme est un loup pour l'homme". L'individualisme condamne à se battre.
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Vivre pour gagner sa vie, pour construire son petit confort "perso", sans se soucier ni de son moi profond, ni des autres, les "jeunes d'aujourd'hui " n'en veulent plus. La jeunesse qui vient est naturellement tisserande. Certes, une partie d'entre elle demeure captive de la fascination de l'argent, des valeurs matérialistes, des modèles de réussite sociale, des "grands refrains " politiques. Mais la majorité de cette jeunesse est en rupture radicale avec le monde dans lequel elle a grandi : elle veut être inspirée par quelque chose de bien plus grand, de bien plus vaste-du sens, elle veut du partage, elle veut du collectif à la place de l'individualisme régnant. Elle ne ressent donc que désintérêt, voire dégoût et mépris pour un système qui, dès le plus jeune âge à l'école et tout au long de la vie, conditionne à cet individualisme.
Premièrement, chaque petit éleve apprend trop souvent à travailler uniquement pour sa propre réussite, presque jamais en équipe, le plus souvent tout seul devant sa feuille de contrôle... autrement dit jamais donc dans la coopération, toujours dans la comparaison et la rivalité. Deuxièmement, toute l'existence sociale se passe à conquérir laborieusement sa petite place au soleil, ce qu'on a nommé mille fois le règne de l'avoir et du paraître, au détriment de l'être : avoir sa voiture, son bout de jardin, sa maison, son bouquet numérique, ses joujoux à la pointe de la technique, etc. Ce n'est pas l'être humain par nature qui est égoïste, mais notre civilisation qui le conditionne à vivre replié sur son confort et ses petits plaisirs privés, tel un Bernard-l'hermite réfugié dans une étroite coquille.
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Se voir soi-même e,n train de creuser avec ses mains la terre noire de ses propres profondeurs.
S'exercer à voir cette terre devenir humide, puis à voir une eau claire en émerger, une eau lumineuse puissante et fraîche.
S'asseoir auprès de cette source pour contempler sereinement le jardin si vert que cette eau de lumière fait naître tout autour.
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Trouvez-vous étrange ce livre où il est question autant de politique que de sagesse? Oui, c'est délibérément un livre étrange, un drôle d'essai de spiritualité politique et un traité de politique spirituelle. J'essaie en effet d'être un "méditant engagé ", qui considère les deux engagements comme inséparables. Nous ne pouvons plus nous permettre de les dissocier. Leur réunion marquera d'ailleurs notre véritable entrée dans le XXIe siècle. Le lien entre contemplation et action, que la modernité a dénoué, est encore un lien à renouer, dans un monde humain qui verra tous ses grands domaines se rapprocher après deux siècles au moins de séparation: le spirituel du politique, mais aussi de la science, l'art, La culture dans son ensemble. À cette fin, il paraît impératif...d'écrire un nouveau genre de livres transversaux, transdisciplinaires, qui allient la question de la vie sociale et la question de la vie intérieure; et d'autres (ou Les mêmes) dans lesquels le savoir scientifique et la sagesse s'inspireront mutuellement. Je n'ai rien , bien sûr, contre ceux qui se cantonnent dans un seul domaine, qui écrivent soit des traités de vie intérieure, soit des ouvrages de réflexion politique. Mais je crois qu'il est temps de passer à autre chose, de faire dialoguer tous les champs de l'investigation du monde par l'esprit humain et de les faire se féconder.
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Pourquoi tant de nos relations humaines dans l'espace social sont-elles aussi standardisées, froides, distantes et frustrantes? Pourquoi tant d'échanges, y compris parfois sur le plan privé, nous donnent-ils le senti amer d'être aussi superficiels? D'où vient ce sentiment si fréquemment éprouvé d'échouer à partager quelque chose au-delà des "affaires courantes" et de ne pas réussir à parler cœur à cœur? Les conditions de la vie moderne n'expliquent pas tout. Certes, nous vivons dans des grandes cités où chacun reste inconnu, engoncé dans le costume de son "rôle social", et où nos vies trépidantes ne nous donnent pas assez le temps de nous arrêter vraiment, de manière à échanger plus que des banalités. Et après? Il me semble qu'une cause est à chercher aussi du côté de la superficialité de notre propre rapport à nous-même. La superficialité ou l'intensité du rapport à l'autre ne sont-elles pas dépendantes de la médiocrité ou de la qualité du rapport à soi? Dans nos sociétés où manque encore trop une vraie culture du lien intérieur (où l'on n'est pas encore assez Tisserand du lien à soi€, nous sommes réduits à vivre à la surface de nous-mêmes, ce qui peut être la cause de cette grande difficulté déplorée à entrer en relation les uns avec les autres au-delà de nos petits ego. Et si nous n'arrivions pas à nous nourrir profondément les uns des autres parce que chacun laisse trop de côté les ressources de sa propre profondeur?
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Vidéo de Abdennour Bidar
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