Sophie Bienvenu est devenue en l'espace de trois romans une incontournable, une icône sanctifiée de ma littérature « 100% pur laine et sirop d'érable entre les Joes ». Je l'adore, cette nana, le genre à écouter du
Kurt Cobain dans un vieux chandail, ça se ressent dans son écriture. J'adore ses histoires qui me font à la fois sourire et pleurer. J'adore le sirop d'érable, son spleen, la façon dont il s'écoule sur le corps d'une femme. Et la fin du monde - Unibroue Addict, n'en parlons même pas, elle fait partie intégrante de ma vie. Bon, fini de parler de ma vie qui n'intéressera pas grand monde, retrouvons-nous
autour d'elle.
C'est l'histoire de Florence.
Autour d'elle, gravite tout un tas de gens, qui l'approche, la touche, se rapproche, s'éloigne. Chaque chapitre est un fragment de vie, une petite étincelle qui s'allume ou s'éteint dans l'entourage de Florence. Toutes ses vies, de près ou de loin, forment ainsi le puzzle de sa vie, et celui de sa mère qui l'a laissée à l'adoption à sa naissance, celui d'un roman choral dont les pages se tournent aussi facilement que les bières se décapsulent. C'est dire, la frénésie de la vie dans ce coin-là, là où des baleines surgissent devant le silence d'un kayak, là où des types silencieux coupent du bois pour l'hiver et des nanas à l'accent drôle et au débit rapide pellettent la neige devant chez elles pour retrouver le char garé la veille dans le noir...
Ce matin-là, nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci ; c'était l'automne, un automne où il faisait beau, une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique. Les forêts d'érables se parent d'un rouge flamboyant, la sève coule en moi, je suis Florence du regard, bienvenue dans son monde, Bienvenu
autour d'elle. C'est une belle histoire, sensible et émouvante, comme l'âme des Joes ou de Kurt.
Fréquence 97.7, un cri déchirant dans la nuit.