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EAN : 9782896513871
La Mèche (25/10/2011)
3.92/5   124 notes
Résumé :
Centre-Sud. Entre la Sainte-Catherine, Mel et Jo, les putes travesties, et le parc jonché de seringues, Aïcha traîne son enfance cassée par son beau-père.
Elle rencontre Baz et devient amoureuse. Une chose grave leur arrivera. Pour sauver sa peau, pour protéger Baz, Aïcha, forcée de s’expliquer à une travailleuse sociale, revoit son histoire et multiplie les versions des faits. Dans un monde si mal foutu, qui dit vrai et qui peut dire où se situe la réalité ?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Ostie d'criss de câlice de tabarnak. C'est la première impression qui me vient à l'esprit quand j'ai commencé ce bouquin. Et quand j'ai tourné la dernière page également. C'est jouissif comme une vraie lecture québécoise, avec du parler québécois que si je n'avais pas vu tous les épisodes de la série « 19-2 » j'aurais eu besoin des sous-titres. Avec son franc-parler, et son parler franc, j'imagine même le débit de ses paroles qui glisse aussi vite sur papier qu'une patineuse de Hockey. J'avais envie de lui dire, moins vite, poupée, ralentis l'débit, j'comprends pas tout. Bon faut dire que c'est une nana en crisse. Totalement en Crisse. Toujours. Tout le Temps. Et pis, c'est pas vraiment une poupée. A 13 ans, elle a encore l'âge d'y jouer, mais pas encore d'en devenir une.

Anyway… 13 ans… C'est ce qui rend cruel ce roman. Surtout rageant même. Dérangeant, aussi ? Probablement. Une mère… bon ok, ça reste une mère, mais à 13 ans, en pleine crise d'adolescence, la mère on s'en passe… Et puis il y a Hakim à la maison. Pas son père, mais c'est tout comme. Son père, sauf qu'il a la peau mate et pas les yeux bleus. Elle l'aime bien Hakim. Une certaine complicité. Presque malsaine diront les puritains. Combien de fois n'ont-ils pas regardé ensemble et en petite culotte, « Scarface ». A en connaître les dialogues par coeur. Hey p'tit cul, tu vas me chercher une bière au frigo. Joli nom, p'tit cul. Bon OK, elle a 13 ans et alors, me diras-tu ! Et, la main qui s'égare dans sa culotte en coton. Bon, je te fais l'impasse sur les détails scabreux, qui d'ailleurs ne sont pas présents, puisqu'elle n'y voit que connivence et beauté du geste. de toute façon, sa mère, elle a viré Hakim… la salope… Non, j'en dis pas plus, tu vas trouver ça dégueulasse…

Anyway…
Alors, il a bien fallu palier son absence. Ses camarades de classe étant de toute façon toutes nulles, elles ne la comprenaient pas comme Hakim pouvait la comprendre, et puis elles sont toutes plus immatures les unes que les autres. Heureusement qu'il y a les deux putes du coin de la rue, fidèles au rendez-vous chaque soir, avec qui elles discutent, de la vie, de l'amour, des hommes… Mais sa mère, toujours elle, on en revient toujours à cette chienne, elle ne serait même pas d'accord pour qu'elle discute avec ces dames. En plus tailler des pipes à des puceaux boutonneux, ça sent déjà la gerbe d'ici. C'est pas fun.

Anyway…

Et puis, elle a rencontré Baz, c'est pas son vrai nom, mais c'est joli Baz, c'est intime. Lui aussi il la comprend, il l'aime même j'en suis sûr. Il s'en fout de la différence d'âge. de toute façon, elle lui a dit qu'elle avait dix-huit ans, vingt-six il ne l'aurait pas cru… Alors l'honneur est sauf. Avec lui, elle s'entend bien. Ils se retrouvent le soir, seul dans son appartement, sauf quand il invite ses potes et qu'elle est obligée de dégager. D'ailleurs, ça la met un peu en rogne, surtout quand l'autre grognasse, la blonde avec sa belle paire de joes l'enlace (oui, quand elle est virée de chez lui, elle l'espionne un peu). Mais l'amour sera plus fort que tout – tiens on dirait une chanson de Céline Dion… Pour que tu m'aimes encore… Et quand j'entends Céline, moi, ça me donne envie de frencher… puis de fourrer… Tabarnak, des romans d'amour comme ça, ça te change la vision de la vie. Ça te vrille les tripes, c'est fun et déprimant. Fun et émouvant. Fun et troublant.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Aïcha a 13 ans et vit avec sa mère à Montréal. Interrogée par une femme dont on ignore l'identité (assistante sociale ? psychologue ? journaliste ?), elle se raconte dans un long monologue à fleur de peau.

Avec une langue brute et gouleyante d'ado québécoise et avec une authenticité rare, elle nous parle de son enfance, de sa mère qu'elle déteste, de son quartier : « Dans Centre-Sud, quand c'est la fin du monde, tu meurs. Y a personne qui vient te sauver au dernier moment, le gouvernement, la police, ou je sais pas quoi. S'ils peuvent sauver du monde de la catastrophe, ça m'étonnerait qu'ils choisissent les pauvres, les tapettes, les putes et les drogués ! ».

Et surtout, elle parle de Baz. Baz, le jeune homme de 26 ans qui lui apprend pleins de choses sur la vie. Baz, le seul adulte qui ne lui parle pas comme une demeurée. Baz, le seul à l'aimer vraiment et dont elle est éperdument amoureuse.

On peine souvent à démêler le vrai du faux dans le récit de cet amour illicite, raconté avec une sensibilité exacerbée et tout en nuances. Aïcha a besoin d'amour et le cherche partout où elle peut le trouver. Que l'objet de cet amour ait le double de son âge ou qu'elle ne soit encore qu'une enfant, pour elle cela n'a aucune importance. Ils s'aiment, un point c'est tout. Et puis 13 ans, pour Aïcha, ce n'est pas si jeune ! « Ça a l'air de rien, comme ça, treize ans, pour toi qui en as genre… mille, mais pour moi c'est comme… toute ma vie. C'est long longtemps, toute une vie, même si c'est juste treize ans. »

Entre vérités qui dérangent et mensonges déguisés, rêves déçus et fantasmes d'une autre vie, Aïcha nous bouleverse, nous amuse, nous agace, nous questionne.

Un livre magnifique et dérangeant sur l'adolescence et ses illusions.
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Roman lu dans le cadre d'un masse critique. Au début je dois avoué que j'ai eu de la difficulté a embarqué, c'est un monologue, chose que je n'ai jamais ou presque lu donc oui déstabilisé au début mais tout de même j'ai vite été accroché. C'est un sujet dur (pédophilie, viol, meurtre) qui est abordé a travers les paroles tout aussi dur a lire quand on voit que ça sort de la bouche d'une enfant de 13 ans.

Un roman qui serait surement impossible a lire par quelqu'un qui ne comprend pas notre joual québécois mais après avoir lu le livre, je le sens nécessaire, pas sur utilisé. le roman montre une réalité peut-être un peu exagéré des milieux les plus pauvres et défavorisé (je dois avouer ne pas connaître personnellement) et ça nous amène a nous questionné sur notre société, où est-ce que vont nos jeunes?

J'ai beaucoup aimé même si c'est un sujet difficile, j'ai lu le livre en 2 ou 3 jours, il est difficile a lâcher et a oublier également.
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J'ai découvert Sophie Bienvenu par Chercher Sam, qui m'a énormément plu. Je m'étais promis de lire ses deux autres romans. Voici donc la moitié de promesse remplie. Et vraiment, elle a un style littéraire que j'adore. C'est cru, sans détour. Ces histoires sont bien construites et on saisi vraiment la psychologie de ses personnages. Vraiment, un très grand coup de coeur pour cette auteure.
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C'est un roman écrit sous la forme d'un monologue, celui d'une adolescente racontant sa vie compliquée à une travailleuse sociale. C'est une histoire plutôt simple, mais c'est le récit que la jeune fille en fait qui rend le roman intéressant.

La narratrice, à la fois délurée et naïve, n'est pas fiable. Malheureuse et mal dans sa peau, elle enjolive sa triste réalité et passe son temps à changer sa version des faits. L'intrigue consiste donc à tenter de découvrir ce qui s'est réellement passé.

L'écriture, très "orale", est fluide et se laisse lire facilement. L'histoire, quoiqu'un peu prévisible, demeure très bien construite. J'ai passé un bon moment de lecture.
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critiques presse (1)
LaPresse
24 octobre 2011
Dans la peau d'une adolescente de 13 ans folle amoureuse d'un homme ayant le double de son âge, Sophie Bienvenu signe un premier roman crève-coeur qui nous hante longtemps après l'avoir terminé.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
J’aurais aimé ça que ma première fois, ce soit avec Baz. Ça aurait été romantique. C’est cool, des fois, les affaires romantiques. Mais bon, Centre-Sud, c’est pas Hollywood. Quand t’as de la musique qui se met à jouer au moment où y se passe un truc le fun, t’as plus de chances que ce soit le voisin tapette qui s’époumone sur une chanson de Céline que Steven Tyler.
C’est le chanteur d’Aerosmith.
Ouais, je me disais aussi que t’allais faire cette gueule-là.
Tu sais, dans le film, là… Avec la fin du monde qui arrive parce que y’a genre un gros météorite qui menace la terre, tout ça, et ils envoient le chum de l’elfe du Seigneur des anneaux, et son père qui joue aussi dans L’Arme fatale, ou je sais pas quoi.
Ah non, attends, c’est pas L’Arme fatale, je confonds. On s’en fout.
Pourquoi c’est jamais la fin du monde, dans Centre-Sud, hein ? Je crois qu’on mériterait ça, une fin du monde. Enfin, moi, je mériterais ça. Pas que je veux mourir, hein ! Mais ça fait une bonne excuse pour baiser.
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Donc, non, Hakim n’abusait pas de moi. On se faisait des câlins, des bisous et tout, et c’était bien.
Je m’en fous si tu trouves ça dégueulasse.…On regardait plein de films quand j’allais pas à l’école. Il me disait : « Tu vas me chercher une bière, P’tit-cul ? » J’y allais, et j’en sortais une autre du frigo en même temps, parce qu’il préférait la bière pas trop froide, mais pas chaude non plus. Un peu plus froide que tiède. C’était comme une science, avoir la bonne température de bière pour Hakim, et j’étais putainement bonne là-dedans. Ma mère, non. Elle s’en foutait, elle lui disait qu’il avait juste à aller se la chercher lui-même. Moi, c’était comme ma vocation. J’aurais pu passer ma vie à faire ça. « Heureusement que t’es là », qu’il me disait, et il me faisait un bisou. « T’es la femme parfaite ! »Tu sais ce que c’est, d’être la femme parfaite ? Quelqu’un t’a déjà dit que t’étais la femme parfaite ?
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Je lui avais dit que je regardais jamais le ciel, et il a trouvé ça triste. Ça me semblait con, regarder le ciel. C’est comme regarder la télé pas allumée. Des fois y a un avion qui passe, mais tu te dis juste « tiens, y a un avion qui passe », et tu t’en fous parce que c’est jamais toi qui est dedans l’avion.
Enfin, c’est jamais moi.
Tout ça pour dire que c’est chiant, regarder le ciel. Tout le monde parle des étoiles, et tout. Dans les films, t’en vois plein quand le gars et la fille sont en amour. A Montréal, personne doit être amoureux, que je me disais, parce que j’en ai jamais vu, des crisses d’étoiles. C’est pour ça que je regardais pas le ciel. Ça me déprimait, que personne s’aime en ville.
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Elle va te dire que Hakim c'était rien qu'un loser qui foutait rien de sa vie, qui la trompait et qui vivait à ses crochets, et qu'elle travaillait comme quatre, pauvre elle, pour qu'on vive. Elle va te dire qu'elle l'a pas trompé, qu'elle l'avait quitté parce que ça ne pouvait plus durer, et que là, elle a fourré avec un autre, sauf qu'elle va pas dire "fourré". Mais elle habitait encore avec Hakim parce qu'elle pouvait pas le mettre à la porte de chez elle, parce que, tu vois, ma mère, c'est une fucking sainte, et soi-disant qu'elle l'aimait encore et qu'elle pensait qu'il allait changer, blablablabla.
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Je fais ce rêve, souvent. Un cauchemar, en fait. J’ai des globes oculaires sur la langue et je peux pas parler. J’en ai plein la gueule, pas moyen de les enlever. J’essaie de crier, mais ça marche pas, je peux pas non plus fermer la bouche, alors j’essaie de les avaler, mais y’en a trop, je les croque, mais c’est vraiment, vraiment dégueulasse, ça squishe et puis ça jute, ça me fait vomir, et je finis par m’étouffer avec mon vomis d’œils.
C’est dégueulasse, hein ?
J’ai googlé, une fois, pour savoir si ça avait une signification, mais j’ai pas trouvé. Ça veut dire quoi, tu penses ? En même temps, je m’en fous. C’est juste un rêve.
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Vidéo de Sophie Bienvenu
L'écrivaine Marie-Sissi Labrèche reçoit Sophie Bienvenu, Michel Tremblay et Janette Bertrand.
Les libraires en coulisses, une initiative de l?Association des libraires du Québec (ALQ) et de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec (LIQ), ont présenté des rencontres passionnantes lors du Salon du livre de Montréal 2014 avec des écrivains, notamment Janette Bertrand, Michel Tremblay, Katherine Pancol, Gabriel Nadeau-Dubois et Emmanuel Carrère.
Réalisation et montage : Jessica Gélinas
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