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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'histoire est très accrocheuse et nous emmène rapidement par le bout du nez.
Dans un futur pas trop lointain des humains suppriment des données obsolètes pour faire de la place à de l'actuel.
Yves a connu le monde avec des livres, des cd des VHS. Pour lui supprimer certaines choses est au dessus de ses forces tant elles semblent nécessaires et utiles au monde.

Heureusement que l'histoire m'a emportée parce que les dessins et les couleurs: qui se veulent tous deux numériques ne sont pas du tout à mon goût.
C3PO enceinte j'ai mis du temps à comprendre son rôle,
...
Il manque quelque peu un placement de décor et surtout un univers plus marqué. Ce n'est bien entendu que mon avis,.

A lire!
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La data : le mot de sciences est devenu synonyme d'insignifiance. La donnée est tout, et tout est devenu donnée. Les poèmes de Baudelaire, les symphonies de Beethoven ou les films de Kubrick sont une donnée, au même titre que les courtes vidéos disponibles sur n'importe quelle plate-forme internet. Il faut de la place. Il faut trier, il faut évacuer, supprimer. le critère du choix est à l'avantage des plus récents créateurs. Ainsi se départagent, au nombre de vues, des sonnets shakespeariens et des tutoriels youtube. Yves Mathon tente de lutter contre cela. Il télécharge et sauvegarde illégalement des oeuvres culturelles promises à la destruction, usant pour cela de sa position professionnelle privilégiée, puisque c'est lui qui défend la sauvegarde des oeuvres face à des juges dénommés prophètes qui, contraints par les injonctions politiques et sociales, libèrent des gigas à tour de bras. Saisissant le genre de la science-fiction comme un prétexte, Ugo Bienvenu imagine un avenir tout en couleurs, certes, mais bien sombre pour une humanité aspirée entièrement par le temps présent, laissant aux machines le soin de conserver sa mémoire. Mais si le propos est intéressant, et d'ailleurs plutôt bien écrit, c'est justement la dimension narrative qui, ici, déçoit.

Pour décrire ce futur proche, Ugo Bienvenu use joliment de deux outils : le graphisme et les références culturelles. Pour ces dernières, il s'agit avant tout de raccorder le lecteur à ce qu'il connaît : l'évocation des plateformes internet, la récitation enfantine de poèmes très connus, les refrains de chansons de Céline Dion, l'apparition furtive du visage d'un Richard Anconina. le graphisme, lui, fait d'abord la part belle aux formes géométriques qui se répètent dans les villes et dans les bâtiments, aux vêtements seyants et brillants. On se raccroche, là aussi, à ce qui nous est connu : les routes de campagne, les patelins paisibles, la même rigueur des offices funéraires. Pour autant, la distanciation induite par le genre de la science-fiction fonctionne très bien. Cela permet à l'auteur de mettre en avant des questions qui sont effectivement sous-jacentes dans nos sociétés. La première d'entre elle, c'est l'omniprésence du présent pour juger tant les choses passées que celles à venir. Dans ce futur proche qui nous est décrit, plus personne, ou presque, ne regarde ou ne lit ou n'écoute les oeuvres qu'on considère aujourd'hui comme patrimoniales. Par conséquent, elles ne sont plus connues, ne font donc plus sens dans la société. Par là, Ugo Bienvenu définit aussi ce qui fait la culture : est culture ce qui est partagé, connu, su d'une majeure partie de la population. La culture est donc d'abord un fait social, et non pas une norme édictée en rupture totale avec les êtres censés la véhiculer et la faire vivre. Paradoxalement, la destruction des oeuvres semble, de ce point de vue, faire sens. L'objet culturel qui est vidé de sa dimension sociale perd son utilité. L'auteur pose alors la deuxième question : est-il moral de détruire la culture quand elle ne fait plus, ou pas sens ? Pour répondre à la question, il faut toutefois avoir en tête ce que celle-ci suppose : la hiérarchie entre les cultures, et que la culture est aussi synonyme de mémoire pour les sociétés humaines. Hiérarchie des cultures, parce que peuvent être supprimées les oeuvres jugées inutiles à un temps donné, comparativement à d'autres créations (en l'occurrence, les créations YouTube). Mémoire des hommes, car les oeuvres reflètent le génie de l'esprit humain, et leur existence prouve au mieux la spécificité du genre humain. Supprimer les oeuvres d'art revient donc à supprimer une partie de l'identité humaine, et donc à amputer les hommes du temps présent d'une partie plus ou moins consciente d'eux-mêmes. En contrepartie, l'action salvatrice d'Yves est également due à sa propre subjectivité. Les oeuvres qu'il sauve - un film de Kubrick, une chanson de Céline Dion - sont les oeuvres qu'il aime, celles qui le touchent, celles qu'il trouve belle. L'art est aussi cela : le beau, et l'expression du sentiment.

Par son récit, Ugo Bienvenu montre le caractère fondamental de la culture dans le processus de construction d'une humanité libre. Ce monde futuriste, d'ailleurs, a déjà tourné le dos à une partie de son humanité, puisque la gestation des foetus est confiée à des robots, dont Mikki, le robot d'Yves et de son épouse, est un bon exemple. Les pertes de la maîtrise des corps et de celles des esprits - car des esprits sans mémoire, sans histoire - constituent une menace extrême pour une humanité condamnée au présent, et laissée au bon vouloir de ceux et celles qui le maîtrisent. Yves, tout particulièrement, est conscient de cela, qui souhaite garder le maximum de culture pour sa fille à naître. Sa mort prématurée n'empêchera pas son projet de voir le jour. Sa fille, Isi, mise au monde par Mikki, apprend jour après jour les textes et les oeuvres gardés en mémoire par le robot. Étrange paradoxe d'une des dernières représentantes d'une humanité telle que nous la connaissons actuellement, laquelle est élevée - au sens physiologique comme au sens intellectuel - par un robot dépourvu, justement, de sentiments et de morale.

A n'en pas douter, le propos d'Ugo Bienvenu révèle une réflexion intelligente sur notre société et les dangers que font courir les progrès immenses de la technologie. Pourtant, une chose gêne. C'est qu'il semble qu'il n'y a pas de récit véritable. La narration est divisée en deux parties : le combat silencieux d'Yves pour sauvegarder la mémoire de l'humanité, jusqu'à l'accident tragique, puis l'enfance de sa fille dans la nature cantalienne et une culture classique et populaire. L'introduction - les funérailles du père d'Yves - n'apporte pas grand chose au récit, et la fin, ouverte au(x) possible(s), laisse l'amère impression d'un récit inachevé. Entre les deux parties du récit, la rupture paraît également trop franche, et l'auteur n'effleure même pas le thème d'une humanité éduquée et élevée par la robotique. Enfin, les dialogues, s'ils révèlent la profondeur de la réflexion de l'auteur, tiennent davantage de l'essai - sous une étonnante forme dialoguée - que de la fiction narrative. On s'étonne de cette planche de dialogue entre Yves et sa femme, faite d'assertions sans doute vraies, mais dépourvues de vie. Objet intellectuel froid, Préférence système démontre au moins une certaine cohérence entre le récit et son titre. Mais le propos qui valorise la culture vivante fera buguer le lecteur.
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Si une collègue de boulot me conseille une oeuvre, dans la mesure ou c'est une BD, je peux prendre le temps de la lire malgré une grosse réticence sur le genre de dessins que propose Ugo Bienvenu. Préférence système, une BD de SF qui explore la possibilité d'un futur technologique dans laquelle l'auteur explore la question de la conservation de l' « art » contre le stockage de nos divertissements. Une vraie attitude anticipatoire qui mérite réflexion.

Je ne connais pas du tout l'auteur et j'aime bien la toile de fond de Préférence système. Seulement, Ugo Bienvenu n'en fait pas qu'une toile de fond, il en fait son thème principal, son développement, sa thèse et son histoire. L'usage du sujet est un peu frontal là où un peu de finesse de détournements de masquage ou de subtilité n'aurait pas fait de mal. Je suppose que sous ce format il est difficile de ne pas aller à l'essentiel.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/prefere..
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Comme beaucoup d'autres avis, je ressors de ma lecture avec un léger gout d'inachevé. C'est dommage, car d'un autre côté la BD a un potentiel clairement sous-exploité qui donnerait envie de lire plus.

Je ne suis pas très fan du dessin, qui est un peu trop lisse et dont les couleurs très franches ne me plaisent pas. D'ailleurs c'est un style de dessin que j'ai déjà peu aimé dans d'autres productions, donc c'est réellement une limite pour moi. Ce dessin, je n'aime pas ! Ce qui ne l'empêche pas d'être assez bon dans son style, bien que j'ai quelques réserves sur sa compatibilité avec le style de science-fiction.

Niveau histoire, effectivement, on sent quelques influences d'auteurs de SF, comme Bradburry avec son célèbre Farenheit 451. Mais j'aime voir quelques autres oeuvres qui auraient inspirées également cette BD, comme du Asimov. Bref, l'auteur aime le genre et cite quelques uns des chefs-d'oeuvre en filigrane, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Le souci, c'est que les deux parties de l'oeuvre, bien que se répondant, ne sont pas si logique que ça dans l'enchainement. Je vois l'idée qu'il a poursuivit en les collant l'une à l'autre, mais je trouve qu'on sent assez mal la critique. Surtout que l'auteur semble opposer une ville déshumanisé avec une nature belle et enchanteresse. Dans l'intention, c'est louable, mais alors la façon de faire est trop manichéenne à mon gout. Il manque aussi un peu de profondeurs sur certaines idées, comme les oeuvres essentielles ou intemporelles : lesquelles, sur quelles bases, pour qui ?
Bref, c'est trop peu, et la fin de la BD laisse trop de portes ouvertes. C'est dommage, je le répète, la BD exploitait plusieurs idées qui me semblaient vraiment bonnes. Pour des thématiques pareils, je pense que j'aurais apprécié plus de matières.

Il reste une BD agréable, dont la mise en page souffre aussi un peu. Les pages qui représentent la nature dans laquelle se déroule la deuxième partie auraient gagnées à être en pleine pages. le dessin est un peu trop cantonné au style gaufrier et c'est dommage. Bref, une BD qui a du gros potentiel mais dont j'ai trouvé les limites un peu trop nettes. C'est, en tout cas, un auteur que je suivrais dans ses prochaines BD !
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Un roman graphique de science fiction qui nous plonge dans un futur proche. Les problématiques soulevées sont intelligentes et promettent une histoire riche : il faut faire de la place dans les données de l'humanité et les grands repères culturels sont menacés d'être effacés.
Et c'est bien là que ça coince selon moi. Il y aurait tant à faire et à dire que j'ai eu le sentiment de juste avoir eu le temps de découvrir ce thème que l'histoire finissait déjà. Dommage !
En fait, j'aimerais que ça soit une série, ou plusieurs tomes ... Mais non 150 pages et hop, fini. Je n'ai malheureusement pas accroché du tout à la scène de combat qui m'a salement sorti de l'histoire à un moment fatidique.

Sinon, j'ai apprécié le dessin et même le format qui est agréable à lire et parcourir.

Un thème à creuser sûrement mais mené sur un rythme très rapide qui ne m'a pas permis de me plonger totalement dans "Préférence Système".
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Une BD futuriste, aux thématiques qui font froid dans le dos... Mais qui semblent pourtant si proches. À travers sa narration, Ugo Bienvenu nous questionne sur nombre de sujets, mais en particulier sur l'art et le numérique. Que voulons-nous sauver pour les générations à venir ? Comment pouvons-nous juger ce qu'il faut garder et sur quels critères se baser ? Arriverons nous a une saturation des systèmes de stockage de données qui nous contraindront à devoir nous interroger sur ces questions ? En toile de fond se glisse également une réflexion sur la famille et la vie de couple dans une société où le numérique est omniprésent, et où nous pouvons presque tout déléguer. le dessin est assez statique, avec des couleurs très contrastées, qui ne sont pas sans ra
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Cette BD m'a été conseillée par mon libraire. Je n'ai accroché à rien ni au dessin, ni à l'histoire, ni aux personnages. Une BD d'anticipation qui dérange et à laquelle on pense après sa lecture. Peut être finalement est ce là sa réussite... quel monde voulons nous ?
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