À la lecture de ce recueil, on pourrait presque qualifier Ambrose Bierce "d'Edgar Allan Poe du Far West". Car ses histoires de revenants, d'objets maudits, et d'expérimentations occultes ont pour décors des ravines désertes, autrefois fouillées par les chercheurs d'or, des demeures anciennes de San Francisco, des criques isolées en face du Pacifique. Les atmosphères sont invariablement réussies. Les chutes sont plus classiques, mais nous somme à la fin du 19ème siècle, ça se lit très bien pour l'époque. Et cerise sur le gâteau, une courte nouvelle, "un habitant de Carcosa" évoquant les ruines d'une mystérieuse cité et l'horreur décadente. Une curiosité littéraire qui influencera Chambers, puis Lovecraft...
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Vingt-quatre nouvelles sur la mort et surtout sur la vie après la mort.
Des nouvelles terrifiantes, pleines de phénomènes étranges et inexpliqués. Malgré le sujet, ces nouvelles peuvent être drôles ou ironiques.
Une lecture pas déplaisante pour les amateurs du genre.
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Cette histoire n'est pas une histoire d'amour. Je ne suis pas romancier, et l'amour tel qu'il est véritablement ne peut être dépeint dans une littérature qui est sous le joug d'une dégradante tyrannie, laquelle "oriente" les lettres au nom de la Jeune fille ou plutôt, sous la loi de ces fallacieux Ministres de la Censure qui se sont attribué eux-mêmes le devoir de surveiller son innocence, l'amour,
"...sanctifiant son juvénile autel,
Tandis que, dépassée, expire la morale",
dépérit devant les fades repas et l'eau distillée d'un prude approvisionnement.
...Et je ne suis jamais revenu sur sa tombe à elle, parce que je ne voulais pas le rencontrer ici.
- Le rencontrer ? Pourquoi, Gopher, mon pauvre ami ? Il est mort !
- C'est bien pourquoi j'ai peur de lui !
N'importe qui peut raconter n'importe quelle sorte d'histoire : la faculté de raconter est l'une des aptitudes élémentaires de notre race. Mais l'art de décrire est un don.
Aussi je prétends qu'un nom, même si on se le donne soi-même, vaut mieux qu'un numéro. Sur le registre du champ des osselets, j'aurai bientôt les deux. Beau cadeau !
La pauvreté et le zèle sont les deux meules d'un moulin. Il est dangereux de faire le troisième dans cette sore de sandwich.
"Remède à la mélancolie" sur France Inter - "Épigrammes" d'Ambrose Bierce