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EAN : 9782913039957
192 pages
Le Bélial' (21/05/2020)
3.8/5   15 notes
Résumé :
Avant leur départ pour Mars, on les appelait les « explorateurs de la nouvelle frontière ». Après le crash dans un désert martien qui avait tué tout l'équipage à l'exception — miraculeuse — de Bill Jenner, ce dernier cracha plusieurs fois cette formule au vent incessant chargé de sable. Il s'en voulait d'avoir éprouvé de la fierté en l'entendant prononcer la première fois.
Au fil des kilomètres, sa colère se calma. Le noir chagrin que la mort de ses compagnon... >Voir plus
Que lire après Bifrost, n°98 : A.E. van Vogt : mastermindVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Premier Bifrost que je lis (mais je suis loin de les avoir tous lus) pour lequel je note une certaine réserve de la rédaction vis-à-vis de l'auteur mis en avant : A.E. van Vogt.

On sent la volonté d'évoquer avec respect un auteur qui a eu une place énorme dans la littérature de science-fiction, tout en émettant des doutes sur la pertinence de le lire aujourd'hui. C'est un hommage qui ne s'enveloppe pas dans une admiration éberluée.
Le dossier Van Vogt en trois mouvements est très éclairant et enrichissant. L'article biographique de Pascal J. Thomas est conforté dans ses explications par les propres mots de l'auteur dans l'interview qui suit. L'élément le plus impressionnant est l'adoration de van Vogt pour les systèmes. Sa façon de résoudre ses histoires par exemple : il s'octroyait la nuit des périodes de sommeil d'une durée fixe à l'issue desquelles tous les noeuds étaient dénoués. Ça explique pas mal de choses, arf ! C'est cet amour des systèmes – et son amitié avec l'éditeur John W. Campbell devenu fan de pseudo-sciences – qui l'a amené vers la dianétique de Ron Hubbard. Il s'est retrouvé catapulté responsable du centre de Los Angeles et a pris ce travail au sérieux. En revanche il n'adhère pas à la scientologie ; système oui, mystique non.
On s'en serait douté à le lire, A.E. van Vogt n'a pas de formation scientifique. Quand il a besoin d'infos techniques, il demande à Campbell. Sa science est pour le coup très fictionnelle, à l'opposé de la hard science. J'ai adoré l'expression de la réduction « usage halluciné de la science ». C'est vraiment tout à fait ça.
Le guide de lecture est mitigé. le besoin d'un rafraichissement de la traduction française est pointé du doigt par tous les critiques. Quand au fond, ce n'est pas l'enthousiasme rencontré devant un Poul Anderson ou un Greg Egan. Certains trouvent cependant du plaisir à leurs lectures et d'autres considèrent que lire ça de nos jours est peu pertinent. Ces ressentis collent assez bien avec ceux qui ont été exposés lors de mes dernières Lectures Communes et autres défis de lecture autour de cet auteur.

Côté nouvelles, c'est la foire à la déprime. Je ne sais pas si c'est volontaire de la part de la rédaction mais la juxtaposition des récits de Thierry di Rollo (« Plaine-guerre » qui m'a fait penser à L'ange de l'abîme de Pierre Bordage), de Franck Ferric (« le dernier verrou de Sveta Koslova », derniers feux de notre société et d'une de ses membres, brisées par l'environnement) et de Vandana Singh (« C'est vous Sannata3159 ?», une vision des abattoirs qui sera applaudie par les défenseurs des animaux) constituent une ode au désespoir face au devenir proche de l'humanité. Je ne vois guère le rapport avec Van Vogt. Tout cela est bien écrit, mais c'est un peu rude après un confinement qui pousse à l'évasion positive.
Heureusement, le récit de Michel Pagel (« A la recherche du Slan perdu »), qui fait du van Vogt à la manière de la Madeleine de Proust est un exercice de style réussi et marrant. Cet auteur m'intéresse décidément de plus en plus. La nouvelle de van Vogt (« le village enchanté ») n'est pas si mal, surtout la chute qui laisse plusieurs interprétations possibles.

Le reste du magasine est de très bon niveau : des critiques de livres qui donnent envie d'exploser sa PAL, un intéressant entretien avec une libraire spécialisée en Imaginaire – le Nuage Vert à Paris, que je suis allé découvrir du coup. Et une analyse critique enrichissante des sciences et techniques exposées dans le roman Terre Errante Liu Cixin.

Un bon cru, mais s'il vous plaît, un peu moins de déprime dans les nouvelles la prochaine fois, ok ?
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Quoi, un dossier Van Gogh dans Bifrost !
Étrange, mais pourquoi pas ? Cela m'aura fait connaitre un pan de son oeuvre que je ne connaissais pas : en plus de peindre, il écrivait de la science-fiction !

Voilà un auteur que je connaissais seulement de nom, représentant de l'âge d'or de la SF, l'occasion de découvrir pour moi un nouvel auteur via deux articles, un guide de lecture et une bibliographie.
Pascal J. Thomas nous parle de ce rêveur galactique en présentant la biographie de l'auteur, mais on tombe vite par la suite dans une bibliographie commentée et on perd un peu la vision de l'homme. Pour ceux qui ne connaissent pas trop l'histoire éditoriale de la SF américaine, cela peut paraître un peu abscons. J'ai l'impression que la vie de van Vogt est surtout connu par ce qu'il disait de lui, impression confirmée dans le second article qui donne des extraits d'interview et qui reprend les mêmes anecdotes déjà évoquées.
Van Vogt semble être un recycleur hors pair de ses propres textes, les recombinant à l'infini, il utilisait aussi une technique d'écriture singulière et était fan de "psychologie" dans sa version para et pseudo-sciences.
Dans l'intro du guide de lecture, il est dit :

"Nous avons abordé l'homme, son rapport à son oeuvre et, en écho, l'apport de cette dernière au corpus SF. de fait, nul ne peut revenir sur le statut de géant de l'Âge d'or de van Vogt, et son importance dans l'histoire du domaine"

Mais moi je n'ai pas vu réellement l'apport de van Vogt dans l'histoire de la SF. Et pour cause, c'est en lisant les avis sur une sélection de ses oeuvres qu'on découvre son apport dans le corpus de l'imaginaire. Une chose qui m'a fait tiquer, c'est le propos de Jacques Sadoul :

"Le Monde des Ā est un particularisme national : roman le plus connu de van Vogt, il jouit d'une renommée qui s'étend au-delà du cercle des lecteurs habituels de science-fiction. Il a été traduit par Boris Vian et est considéré par Jacques Sadoul, directeur des éditions Opta, puis de J'ai Lu, comme le roman qui a lancé la SF en France à sa sortie en 1953."
Serge Lehman, grand pourfendeur de l'apport français de la SF, a bien du se marrer...

Au vue du guide de lecture, sa plume n'est plus au goût du jour, ni du mien. Cependant, l'équipe de la revue à eu la bonne idée de nous mettre une de ses nouvelles le village enchanté. Quoi de mieux que la lecture pour se faire sa propre opinion.
Et en l'état, j'ai apprécié. Après un naufrage sur Mars qui le laisse seul membre de son équipage, ce dernier tombe sur un village enchanté. Une seule chose à faire pour survivre : S'adapter.
Un dialogue homme ville intéressant avec une chute qui conclue de belle manière l'ensemble. A réserver cependant a ceux qui aiment les temps anciens où on pouvait déambuler sur Mars sans combinaison et y découvrir des formes de vie.

Les autres nouvelles de ce numéro m'ont moins emportées. Plaine-guerre, de Thierry di Rollo nous parle d'une étrange guerre que ne renierai pas Christopher Priest. Un soldat demande une permission qui lui est accordée. La guerre pour la guerre qui use les hommes. J'aurai voulu un développement sur quelques pages supplémentaires, mais ne boudons pas notre plaisir devant cet avenir sombre.

Le dernier verrou de Sveta Koslova, de Franck Ferric nous parle d'un futur proche qui nous est présenté à travers une protagoniste sur les traces de son passé. Une belle écriture qui nous parle du dérèglement climatique tout en douceur face à une technologie en pleine essor qui use encore plus encore cette bonne vieille Terre. Si vous aimez les gouffres géants dont l'actualité se fait de plus en plus l'écho, c'est à lire.

C'est vous Sannata3159 ?, de Vandana Singh nous met dans la peau d'un animal destiné à l'abattage.
Futur déprimant, ville et stratification sociale, chômage comme horizon. Un abattoir vient s'installer dans le quartier et offrir du travail. Bien écrit mais pas très original. Deux semaines plus tard j'ai du me relire le tout en diagonale pour faire ce retour.

Michel Pagel conclue la partie des nouvelles avec À la recherche du Slan perdu qui lie Proust à Van Vogt. N'ayant lu aucuns des deux auteurs, j'avais peur de passer à côté de ce texte et au final, ce n'est pas le Slan qui était perdu, mais bien le chien !

Suit le fameux cahier critique dont vous pouvez retrouver gratuitement quelques critiques en ligne sur le blog du Bélial.
Thomas Day nous livre son avis sur les autres revues de l'imaginaire, toujours sans filtre et avec humour. J'avoue que c'est l'article que je lis en premier lors de la réception de la revue (et je regrette le temps ou les critiques des romans avaient ce ton spécifique)
Paroles de ... s'attarde sur la librairie spécialisée le Nuage vert. Voilà le second article qui est lu dès réception et toujours savouré avec plaisir nous montrant les différents champs de la littérature de l'imaginaire.

Car il faut bien finir, c'est le rôle qui échoue à Roland Lehoucq et son scientifiction. le confinement lui a donné des forces (La Force ?) car il s'est mis en tête de déplacer la Terre ! Ou du moins nous dire que Liu Cixin avait peut être fumé un peu trop de cigarette qui font rire avant d'écrire sa novella. Pour tous ceux qui ont lu Terre errante, c'est impératif de lire cet article.
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Deuxième trimestre 2020 : le début d'un long tunnel... Et il faut bien avouer que la rédaction de Bifrost ne nous a pas aidés à entamer cette période avec le moral !
Premier temps : des nouvelles poignantes, fortes, sublimes, mais qui ne donnent décidément pas envie de danser la macarena... ou alors ivres...
La nouvelle de Frank Ferric, qui a résonné dans mon actualité personnelle comme un son dolby surround m'a obligée à garder le lit en PLS pendant trois jours... Heureusement, « À la recherche du Slan perdu » m'a un peu remonté le moral.
Deuxième temps : dossier Van Vogt. Un projet casse-binette que d'évoquer cet auteur, dont il faut bien reconnaître que les écrits sont à présent datés et qui, de part ses relations étroites avec la scientologie, porte un passif guère en sa faveur.
Troisième temps : monsieur Lehoucq, avec tout mon respect, quelle idée saugrenue ? Il faut rappeler à Liu Cixin que même si on déplaçait la Terre, on emporterait les problèmes qui sont dessus...
Je mets un cinq étoiles à ce numéro, pour la qualité des nouvelles et pour la prise de risques osée de la rédaction.
Nouveau challenge : un Bifrost avec des petites fleurs des champs, des oiseaux qui gazouillent et un message entièrement optimiste !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Assez ! Le baroque colle mal à Khizhina. Il faut la peine qui remonte des tréfonds. ADMIN : MUSIQUE : Pergolesi, Stabat Mater doloroca."
La mnemocam s'exécute. Mieux que l'allégresse de Corelli, les cordes graves du premier mouvement de Pergolesi font écho aux jours perdus. Les mémoires numériques recèlent des gouffres profonds où persistent les souvenirs honnis. Comme le nuage électronique n'oublie jamais rien, la mnemocan dispose d'un verrou permettant de séquestrer les enregistrements auxquels son utilisateur s'interdit d'avoir un accès ultérieur. Ne subsiste alors que la mémoire du corps, altérable et mutante, pour convoquer les paysages du passé, et les visages et les voix.
("Le dernier verrou de Sveta Koslova" - Franck Ferric)
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Alors je ne sais pas vous, mais moi, en ce moment, j'ai comme une furieuse envie de lire de la science-fiction...

Olivier Girard (éditorial)
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