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Critique de JeanAugustinAmarDuRivier


Cet ouvrage, très bien documenté, explique par le menu les écueils dans lesquels, la course folle du toujours plus, où nous sommes engagés, ne pourrait que nous conduire à une catastrophe écologique. Dès 2014, au-délà du constat, l'auteur esquisse des solutions de transition.

J'ai particulièrement apprécié les réflexions qu'il suscite. Voici des sujets qui mériteraient un approfondissement :

1- la classification entre High et low tech est-elle réellement pertinente ?

Ne serait-il pas plus fructueux de considérer des Relevant tech en fonction du contexte, des objectifs poursuivis et du service effectif rendu. Plus précisément, selon les mesures de l'équipementier CISCO, la publicité occupe 25% de la bande passante disponible. Or, en Afrique, à service effectif utile équivalent, la bande passante nécessaire est bien moindre. Ainsi, le contenu sémantique des tuyaux mis à notre disposition serait à prendre en compte afin de nous faire une idée plus juste des progrès générés. Ainsi, la consommation énergétique par Mega-Octet transmis est nettement en faveur de la 5G. Par contre, à contenu sémantique équivalent, à service effectif rendu analogue, le bénéfice pencherait nettement en faveur de l'USSD utilisé en Afrique. Par ailleurs, si l'une des problématiques est celle d'une consommation insoutenable, d'une gabegie, en quoi le faux-semblant d'une diminution de la consommation d'énergie par Mega-Octet va-t-il résoudre un problème d'augmentation de la valeur absolue de l'énergie consommée par utilisateur sans augmentation analogue du service effectif ?

2- les progrès réels sont-ils engendrés par plus de marchandises, plus de technologies ?

En d'autres termes : "How to change from a life of goods to a good life ?". Il serait temps de reposer les rapports entre la dignité et les progrès techniques comme le fit Lord Francis BACON, au 16ème siècle afin que les mésusages répétés des outils techniques ne nous conduisent pas à conclure, à tord, à une sorte d'obscurantisme technologue. En effet, il n'est pas certain qu'Emmanuel KANT dédierait de nouveau sa Critique de la raison pure à ce que nous pourrions nommer "De la dignité et de l'accroissement des techniques" en l'état actuel très bien décrit par La complainte du progrès de Boris VIAN. Donc, ne serait-il pas le moment de considérer « la philosophie pour diriger la vie » ?
En ce sens, n'y aurait-il pas à s'interroger sur un meilleur équilibre entre le monde marchand et non-marchand ?
L'utopie, l'espérance ne sont-elles pas des valeurs non marchandes motrices du progrès, d'un futur meilleur pour lequel nous sommes prêts à faire des sacrifices à présent ?
Le numérique serait-il ou pas réduit à l'hypermarchandisation qui nous enferme dans l'éphémère ? Et, par suite, cette hypermarchandisation ne tuerait-elle pas la poule aux oeufs d'or en réduisant à néant le monde non marchand à la source des progrès ? Comment donc laisser de nouveau une place à la transcendance ?

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