AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de brigittelascombe


Alors que le dérèglement climatique a déclenché des catastrophes naturelles irréversibles et l'effondrement de l'économie mondiale, les hommes organisent leur survie dans des zones de moins en moins protégées nommées "détroits".
Un petit lot de scientifiques a mis au point un système de symbiose homme-animaux, d'où le titre de cette BD fantastique Animal'z, mais la force bestiale est difficile à contrôler.
Enki Bilal, dénonce, dans son scénario catastrophe du futur à visée écologique, Animal'z, le manque d'eau, les radiations nucléaires,les épidémies,la glaciation entrainée et les dérives multiples dues à la folie destructrice de l'homme.
On croise, tour à tour, un faux Franck Bacon au double jeu (je?); Ana Pozzano, une jolie veuve, qui va tester, après avoir volé un yacht, des nageoires caudales de dauphin sans vraiment le vouloir; Lester Outside jadis cobaye devenu sauveteur (à moins qu'il n'ait un rôle plus trouble), qui cite Nietzsche, Beckett et Shakespeare toutes les trois phrases; des poursuivants nihilistes; des ours tueurs et les Owles, une famille d'industriels ruinés expérimentateurs ou de "dégénérés" selon les goûts de chacun (dont la fille adoptive Kim, aux yeux bridés, a une autorité naturelle dans certaines situations périlleuses).
Bref, aventure, suspense, angoisse et fantastique sont au rendez-vous.
Et surtout une citation de Nietzsche est soulignée par Lester, l'apprenti philosophe: "L'homme est une corde tendue entre l'animal et le surhumain, une corde tendue au dessus d'un abîme".
Les héros de Animal'z premier volet de cette série tomberont-ils dans l'abime?
Le scénario d'Enki Bilal tient la route (entre mers et banquise). Dessinateur génial (couronné en 1987 par le grand prix du 14° festival de la bande dessinée d'Angoulème) Enki Bilal; dans une ambiance gris-bleutée de brouillard opaque et glacier, avec des traits au fusain et au pastel non léchés surlignés parfois d'un filet sanguinolent, grâce à ses personnages tristes, durs et effilés; lance un mise en garde percutante au monde en danger.
Le deuxième volet (Julia et Roem), excellent aussi, de cette série lance le lecteur dans un désert torride où tout tangue. Mais glaces polluées ou désert sans eau, dans les deux cas, comment l'homme peut-il survivre?
A méditer pour que nos actions s'assagissent avant le chaos final!
Commenter  J’apprécie          210



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}