J'ai beaucoup aimé, page 32, la loooongue table de 7 mètres qui sépare la tsarine de Russie et Kameron. Car ça m'a fait immédiatement penser à la rencontre Poutine-Macron. Ce qui n'est sûrement pas involontaire.
Mais je suis frustrée, oui, car je pensais connaître la fin, mais non, il faut attendre la suite !
Patience, patience.
Troisième livre consacré à son "Bug" par Enki Bilal, et probablement pas le dernier.
Ayant accepté de ne pas tout comprendre depuis le premier tome, je n'ai pas relu les deux autres. Il faut savoir lâcher prise et se laisser porter !
D'autant qu'une oeuvre de Bilal demande de toute façon plusieurs lectures : impossible de prendre le temps d'apprécier les illustrations tout en découvrant l'histoire. En tout cas pour moi.
Le monde est toujours bloqué par ce fameux bug (jeu de mots entre l'insecte extraterrestre à l'origine du bug informatique), et Obb est toujours traqué par différents courants idéologiques voulant profiter de lui.
Bilal, plus que jamais en prise avec l'actualité, fait feu de tout bois : retour d'idéologies nauséabondes du XXème siècle, transhumanisme, wokisme, et même le second mandat d'Emmanuel Macron sont évoqués. Dans ce grand gloubi-boulga, difficile de comprendre ce que pensent les différents leaders. Tout comme Obb, mais sans cette magnifique fourrure rose (!), le lecteur est ballotté de part en part. J'apprécierais d'ailleurs que le héros devienne un peu plus acteur des péripéties et s'engage d'une manière ou d'une autre.
À la manière d'un conte philosophique, le regard porté sur notre société est implacable.
Les illustrations en plus. Et quelles illustrations !
Si les visages et les corps des personnages sont toujours un peu les mêmes, le travail sur les décors, les couleurs (ce bleu à la limite de l'IKB est incroyable !), et tout particulièrement les communications entre Obb et son bug (p.34-37) sont magnifiques.
L'ironie est elle aussi bien présente, que ce soit sur les motivations des leaders, les ambitions des ados (la "Global Agency To Save The World") ou les autocitations (le fameux chess-boxing). Bref, rien de bien neuf mais pourquoi changer une recette gagnante ?
Suite directe du tome 2 : en 2042, Kameron Ogg est enlevé par diverses puissances ou organisations criminelles, les unes à la suite des autres, alors que sa fille et sa collègue cherchent à l'aider. La civilisation continue à s'effondrer après l'effacement des données numériques, permettant aux idéologies du passé (c'est-à-dire du XXe siècle) de revenir ou d'être manipulées. L'auteur en profite pour assener quelques piques à des courants d'idées du moment : je n'ai pas pu m'empêcher de sourire.
On voyage beaucoup, dans cette BD, qui offre toujours des planches travaillées et sombres s'accordant bien à l'atmosphère de chute d'une civilisation.
Pendant ce temps, le nuage bleu extraterrestre s'approche de la Terre.
Le tome se termine par un cliffhanger annonçant une suite, et donc, bah, il faut l'attendre. Vu le rythme de publication (2017, 2019, 2022) : attendons, attendons.
Kameron Obb est toujours traqué de partout alors que le monde sombre dans l'anarchie depuis le bug informatique.
L'éclaircissement et les avancées espérées n'auront malheureusement pas lieu dans ce tome 3.
Obb passe d'un main à l'autre, d'une faction hystérique à une faction despotique. Il sort des sectes de partout sans qu'on comprenne grand chose de leur motivation à part que c'est des cinglés. N'y a t-il aucune personne de sensée dans ce monde du futur inventé par Enki Bilal ?
Le scénario stagne, patauge, s'embrouille...
Pas beaucoup d'avancée dans ce 3ème opus d'Enki Bilal. Kameron Obb est toujours traqué par tous les groupes idéologiques, groupuscules totalitaires de toutes sortes, instances gouvernementales. La seule avancée, c'est que la bestiole dans le corps de Obb évolue. En bien, en mal ?
Il faudra le suivant opus pour le découvrir ou tout du moins, pour en avoir un aperçu. J'attends la suite avec impatience afin de voir comment va évoluer cette histoire.
C’est fou, avec la disparition du monde moderne, c’est le pire de l’ancien qui revient au galop, et ça sent le rance…
- Tu sais, le fait de prêcher le vrai pour faire croire le faux, puis l'inverse, le tout et son contraire donc, ça marche mieux que je ne l'espérais... La structure intellectuelle des prescripteurs déboussolés du moment permet cette aberration... Ce bug est une véritable arme de destruction de la pensée... (p.31)
Obb, ne me dites pas que vous êtes partant. C'était une radicale tout droit sortie du néo-féminisme des années 20, de la mouvance de la mairie de Paris.
Car le BUG m'a parlé. Mon Bug... ça s'est passé intra-mon corps, inside moi-même. (p.33)
- C'est les circonstances qui ont voulu ça... En fait, on est surtout liés par la sensation quasi physique de partager quelque chose de parfaitement irrationnel, qui dépasse tout ce qui nous est connu... (p.14)
Que désigne le "Coup de sang" ?