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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est avec une reproduction d'un dessin de Bilal, intitulé Bleu Sang, que j'ai commencé à aimer le bleu.
Le bleu Bilal est mon bleu préféré.

La femme bleue jusqu'au sang est hypnotique. Céleste et mélancolique, Jill fuit continuellement le présent en se rattachant à une machine à écrire, témoin de l'actualité dans le passé. Elle avale des pilules jaunes et rouges pour oublier la mort qui s'abandonne sur son passage.

Bouche azurée, regard libellule, tétons myosotis, larmes émeraude, cheveux et sourcils saphir, la femme céruléenne devient son propre piège. Au fur et à mesure de l'histoire, elle plonge de plus en plus dans un bleu nuit où tout lui échappe.

"Je suis déjà presque heureuse, il est midi pile et on remet cap plein sud, plein soleil, plein sable... Toujours plus loin des villes froides, de leurs blessures et des larmes bleues..."

Ce deuxième volet est aussi surprenant que le premier, avec un scénario plus délicat à suivre.
Dans La Trilogie Nikopol, Tome 2 : La Femme Piège, Bilal s'amuse avec les contrastes.
Nous retrouvons quelques sujets de la foire aux immortels afin de circuler plus facilement dans le labyrinthe cristallin de la femme piège.
Nikopol, Horus et Gogol le chat prennent place dans les planches avec une dominance de couleurs terre en opposition avec la peau marbrée de Jill.
Le bleu couleur du cosmos et du divin va également se marier avec le sang carmin lézardant le corps blanc de Jill, un peu plus à chaque cadavre.

J'avais hâte de découvrir cette superbe créature en bande-dessinée. La femme bleue est inspirante. À l'image du ciel, elle semble se perdre dans les hauteurs en paraissant lointaine et difficile à appréhender. Elle est également légère comme le vent, aérée. La femme bleue est capable de se réinventer.
Tout comme la mer, elle se montre profonde et impénétrable. Une force insaisissable.

Ma couleur favorite n'est pourtant pas le bleu, bien qu'il soit très présent dans ma vie.
Si la couleur bleue est très souvent citée comme couleur préférée, c'est parce qu'elle est simultanément associée à la fiabilité, la confiance, la gaieté, la vivacité et la pureté.
Elle est aussi notre planète, symbole de l'eau.


Merci de votre passage, pour sortir prenez la direction La Trilogie Nikopol, Tome 3 : Froid Équateur pour finaliser le mouvement.


Bande-dessinée lue en juin 2021.
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Ce 2ème volet de la trilogie Nikopol m'a un peu moins emballée que le 1er. "La femme piège" procure un plaisir un peu moins immédiat que "la foire aux immortels". Cependant, "la femme piège" est tout de même une excellente B.D qui mérite le détour.

Le dessin est toujours aussi plaisant et en parfaite adéquation avec l'histoire. Rarement le fond et la forme auront été en si parfaite symbiose.
L'intrigue est intéressante même si elle est moins jouissive que dans le 1er tome. La narration est très particulière et j'avoue que je me suis parfois perdue, je n'ai pas saisi tous les tenants et les aboutissants. Pour autant, j'ai été happée par ce récit hypnotique. J'ai adoré l'atmosphère très singulière qui s'en dégage. Les ingrédients du genre noir (voix off, femme fatale...) sont ici réinventés par l'auteur qui leur apporte sa touche si personnelle.

Je vais donc me lancer avec un plaisir teinté de curiosité dans la lecture du dernier tome de cette trilogie.

Challenge B.D 2017
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Une équation difficile à résoudre : je lis très peu de BD, je n'apprécie guère les hommes à tête d'oiseau, j'ai beaucoup de mal à entrer dans les dystopies mais j'adore les illustrations de Bilal.
La femme Piège était dans notre bibliothèque, je l'ai donc lue pour les besoins du challenge Solidarité. Une fois de plus je n'ai pas vraiment suivi l'intrigue et les tenants et aboutissants du récit. Peut-être est-ce parce qu'il s'agit du tome 2 de la trilogie Nikopol ? Je ne me lancerai pas dans un résumé. Non.
Cependant, une fois de plus, je suis restée pantoise face aux dessins de l'auteur. Bilal a une manière de croquer les femmes, à les rendre fortes et sensibles à la fois. Ici, Jill rebelle aux cheveux bleus. Des postures, du corps nu ou presque, à la fois sensuelles et organisées telles un phrasé de gestes chorégraphiés. Des mimiques outrées, des regards expressifs qui ne laissent pas indifférent. Des gros plans sur les mains, ensanglantées, gantées, armées, dessinées jusqu'au bout des ongles. J'ai eu la chance de voir l'exposition Bilal en 2020/21 aux Capucins à Landerneau. J'en garde un souvenir béat. Je retrouve, face à ces planches, le même ressenti.
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Deuxième album de la série Nikopol, La femme piège n'a été éditée que six ans après le premier opus. L'action se déroule deux ans après les événements de la foire aux immortels, c'est-à-dire en 2025. Quittant Paris pour Londres, Bilal précise les caractéristiques de ce futur annoncé : les extraterrestres vivent sur Terre depuis une dizaine d'années et ils représentent autant de nouveaux groupes sociaux avec lesquels les humains interagissent.

Dans ce monde dystopique dans lequel on reconnaît beaucoup de notre monde actuel, Jill Bioskop est une journaliste vivant à Londres et qui entretient une relation avec John, un extraterrestre ultra sensible à la lumière. Dès le début du récit, John est victime d'un attentat à Chelsea. Bouleversée, Jill décide de partir vers Berlin, non sans avaler quelques pilules d'une drogue particulièrement forte qui altère son comportement et sa perception. Ainsi Jill tue-t-elle (ou pense-t-elle tuer, en tout cas) deux hommes qui l'ont aidée à gagner Berlin. Dans l'ex-capitale allemande, désormais enclave libre au milieu de l'empire tchécosoviet, Jill est témoin de la guerre de l'oeuf, sorte de revival absurde des guerres de religion.

Enigmatique et troublante, ne serait-ce que par son aspect physique (elle a la peau blanche et les cheveux bleus), Jill est évidemment le personnage-clé de l'album. Tout en étant centrale dans le récit, Jill est aussi celle qui fait le lien avec le premier album (dès lors qu'elle rencontre Nikopol, lequel a recouvré la raison tandis qu'Horus, qui s'est échappé de son cercueil de pierre, s'engage dans une logique de destruction une fois revenu sur Terre) ainsi qu'avec le lecteur puisque Jill communique avec le passé avec le script-walker. Habilement, l'auteur a placé, dans l'album, un fac-similé de l'édition du journal Libération, lequel se fait l'écho des articles reçus depuis le futur et envoyés par Jill.

Peu à peu, le fil de la narration renoue avec le premier album. Nikopol et Horus se retrouvent et la pyramide volante refait son apparition. Plus encore, c'est évidemment le dessin de Bilal qui est le lien fort de ces deux albums. La créativité de Bilal, son sens de la couleur et de la mise en scène sont autant d'atouts particulièrement utiles pour imaginer cet avenir dystopique.

Si, visuellement, l'album est d'une richesse époustouflante, la narration, elle, semble suivre un faux rythme. Il faut dire que c'est la fuite, le principal thème de l'album : Horus fuit ses divins semblables, Jill fuit la brutalité du monde par des moyens technologiques (l'avion de Londres à Berlin) et psychotropes (les pilules jaunes et rouges), Nikopol fuit un monde futur dont il n'a plus les codes (en abandonnant son corps à Horus, en se laissant dévorer par sa passion baudelairienne, en affirmant finalement à Horus vouloir vivre des aventures palpitantes). Quant au lecteur, sa fuite est toute trouvée : vers le sud, vers Froid Equateur.
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L'histoire, le texte, est dense et ne tarde pas à nous replonger dans le contexte, dans le temps, futur ici, 2025, c'est drôle, mais sans jamais nous perdre.
Les vignettes, mal nommées vu leurs tailles souvent grandes voire très grandes, puisque beaucoup font une demi page, si ce n'est la page entière, nous portent par leur densité, leur richesse visuelle pour toute graphique par l'auteur, nous portent dis-je, dans cet univers aussi fascinant que beau. Tellement visionnaire et toujours moderne aujourd'hui.
La moitié découverte en quelques minutes me fait ralentir le rythme car je n'ai déjà plus envie d'arriver à la fin aussi vite. Chaque dessin est un plaisir à décortiquer, à regarder tout entier. Avec les yeux.
(...) oui, ça va vite, trop vite, à regret car l'univers est vraiment prenant, immersif et ultra original.
Je découvre enfin l'oeuvre initiale d'un poster (appartenant à mon mari) qui habite ma maison depuis 1998 ! :)
notre "fille bleue".
La femme piège.
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On quitte Paris pour Londres et Berlin, tout aussi délabrées et sans espoir que leur consoeur française, en suivant l'étrange Jill aux cheveux bleus, qui apporte une touche d'humanité et de fragilité bienvenue dans ce monde brutal et sale.
Les personnages sont ici un peu plus attachants que dans le premier tome, même si ça ne suffit pas à effacer l'étrangeté glaciale qui plane sur cette bande dessinée.

Une fois de plus, il est difficile de rester de marbre face aux dessins d'Enki Bilal.
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La suite de « la foire aux immortels » se déroule 2 ans plus tard en 2025 et donc pour nous c'est le futur
On retrouve le même monde post-apocalyptique : de Paris on passe à l'hôtel Savoy à Londres et à Berlin ville encore murée qui subit des attaques à l'oeuf mais Bilal ne précise pas s'ils sont de Menk
Une histoire d'une journaliste, Jill, toxicomane ou à addiction médicamenteuse coincée entre réalité et cauchemars très sollicitée par les prétendants mâles et dont la réponse est pour le moins peu agréable Une histoire en deux partie dont l'une, narration explicative de Jill, par un sous titrage en lettre blanches sur fond noir qui fait penser au style télégraphique d'antan très en contraste avec les couleurs des dessins et l'autre par une écriture manuscrite que l'on réserve en général aux cartes postales. Une Jill à la plastique blanche comme le marbre assez réjouissante
Un Nikopol qui a retrouvé la raison et qui fait des cauchemars de prescience dans son hôpital psychiatrique avec un Gogol qui a perdu ses rayures, un Horus plus vindicatif que jamais de retour
Une palette de verts improbables dans les bâtiments baveux sur lesquels tranchent parfois des bannières/drapeaux très colorés ,verts contrariés par une hémorragie de sang
rouge et du blanc, couleur marbre de carrare pour le sang de l'alien.
Une magnifique case avec une vue aérienne du Tower Bridge gris verdâtre qui semble englué dans un nuage filamenteux de fumée et de toile d'araignée sur une Tamise
couleur ketchup éventé ou sauce western
Des portraits flashy de l'héroïne à la chevelure bleu curaçao, bleu que l'on retrouve sur ses mamelons, ses lèvres et ses larmes, de blacks afro-pakistanais à melon coloré et chemise jaune citron et cravate pistache, punky à crête de coq, d'hindou enturbanné à l'occidentale, un mystérieux informateur avec un masque steampunk et même une infirmière avec une croix rouge sur le derrière et qui s'appelle Lola : un festival de couleurs toutes les unes plus étonnantes que les autres
Des paysages ternes mélange de ville d'après-guerre et si possible des pays de l'est et de villes astroports futuristes bien fatiguées
Toujours en arrière-plan une police milice omniprésente ainsi que des militaires
Une suite à la hauteur de « la foire aux immortels » mais l'accent est mis sur Jill, une épopée à elle toute seule, et sur Nikopol, enfin libéré de Horus, et on voit poindre une idylle entre les deux monstres. le temps est aux vacances avec un Horus en short d'athlétisme chez lui en Égypte et un Gogol qui a retrouvé ses couleurs
Merveilleuse suite! On ne s'en lasse jamais
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