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EAN : 9782072828720
464 pages
Gallimard (13/02/2020)
3.74/5   25 notes
Résumé :
Le corps d'un immigré Dinka, une tribu du Soudan du Sud, est remonté dans les filets d'un pêcheur sur le Nil. La police cairote s'imaginant qu'il s'agit d'un réfugié, se désintéresse de l'affaire. Le détective Makana, exilé soudanais, se sentant concerné, décide d'enquêter. En parallèle, il est missionné par le propriétaire d'un restaurant pour retrouver Verdi, son fils disparu.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Parker Bilal -dont le vrai nom est Jamal Mahjoub – est un écrivain anglo-soudanais- qui narre les enquêtes du détective privé Makana, ex-flic soudanais intègre devenu exilé politique au Caire; la capitale égyptienne servant de toile de fond à tous ses romans

Pour son nouveau roman paru pur la première fois dans la collection Série Noire de Gallimard*, le détective privé soudanais Makana arpente le Caire à la fin d'année 2005 .
.Il doit enquêter sur l'identité d'un réfugié dans le Nil, dont on retrouve la tête et dont on sait peu de chose à part, que comme lui, il est Soudanais du Sud.

Cette tête sans corps va beaucoup le travailler. Mais Makana a du pain sur la planche car il doit aussi enquêter sur la disparition d'un étudiant de 20 ans que le père de celui ci , grand restaurateur, lui a demandé de retrouvver

Dans un le Caire en plein frimas de l'Égypte et en pleine effervescence, notre très attachant détective privé soudanais va mener une double enquête policière avec comme toujours un peu d'humour et beaucoup d'empathie.

Comme toujours, Bilal sait camper une Egypte loin des clichés de carte postale qui plante parfaitement le décor de scènes d'un réalisme et étonnant , la capitale semble à la fois profondément marquée par son Histoire et ncroyablement vivante, dans un décor qui fait parfois penser à l'excellent le Caire Condentiel sorti en 2017 tandis que son détective réfugié fait irrémédiablement penser au Kouplan de la suédoise Sara Lovestam

Ce portrait sans fard de la société égyptienne, qui montre les ravages de la corruption du gouvernement égyptien sur fond de passé colonial n'empêche pas l'auteur de soigner aussi bien l'action que le rythme de son roman, avec une intrigue prenante et développée avec grande maîtrise.

Plongez dans l'intimité des chacals du Caire, mais ne vous laissez pas dévorer !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Quel plaisir de retrouver Makana,  détective privé, ancien officier de police soudanais exilé au Caire, déjà croisé il y a quelques années dans Meurtres rituels à Imbama.

Le roman démarre par la découverte, dans les filets d'un pécheur, de la tête d'un soudanais repêchée dans le Nil. Makana, appelé sur les lieux, décide de remonter la piste des camps de réfugiés et d'essayer de retrouver, a minima, l'identité du mort.

Dans le même temps, un de ses amis, inspecteur de police, sollicite son aide pour retrouver le fils d'un restaurateur, étudiant  en ingénierie, et qui n'a pas donné de nouvelles  àses parents depusi quelques semaines.

Les deux enquêtes vont nous permettre de découvrir l'extrême misère eds réfugiés soudanais en Egypte, migrants attendant des visas de l'ONU, pour partir ailleurs, voire, franchir clandestinement la frontière avec Israël , ce dernier pays étant plus accueillant que d'autres ... 

Dans une période de chamboulements politiques, de manifestations étudiantes et de répression policière, l'infiltration dans les milieux étudiants ne sera pas si facile, celle dans une église évangélique encore moins ... 

Un roman qui donne à voir la réalité de la vie quotidienne égyptienne, entre corruption, aide internationale aux buts inavouables, cliniques pour super riches, et misère extrême.

Un roman tout aussi profond que le précédent. 

Un auteur qui a le sens du rythme et qui sait donner du corps à ses personnages.

Après ces deux belles découvertes, je vais rechercher d'autres titres de cet auteur pour découvrir d'autres aspects du Caire d'aujourd'hui.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'Égypte moderne est aussi fascinante que L'Égypte antique, surtout sous la formidable plume de Parker Bilal.
L'enquête de Makana, le privé soudanais réfugié, se déroule dans une ville du Caire bien loin des clichés ensoleillés touristiques. La pluie omniprésente l'accompagne et donne un extraordinaire côté sombre, parfaitement en accord avec son état d'esprit et avec ses découvertes. Quelques éclaircies, accompagnées d'un humour léger, donnent toutefois envie de sourire et de croire à l'avenir.
C'est là toute la force de l'écriture de Parker Bilal : le sujet est terrible, l'enquête est passionnante et parfaitement construite, les personnages sont attachants, et le tout est ancré dans un décor marqué par son Histoire et incroyablement contemporain et vivant.
Gros coup de coeur pour cette série noire, qui est sans conteste une des meilleures que j'ai lues.

#LaCiteDesChacals #ParkerBilal #SérieNoire #Gallimard #Polar #thriller #lecture #livres #chroniques #Egypte

Le quatrième de couverture :

Le filet d'un pêcheur sur le Nil a remonté une tête coupée. À en juger par les scarifications sur le front, c'est celle d'un Dinka de la région de Bor : un Soudanais du Sud. Encore un réfugié, pense la police cairote qui s'en désintéresse. Car ils sont plus de deux mille, entassés sur une place de Mohandessin, qui se plaignent de leurs conditions de vie. Ici, le roman rejoint l'Histoire : on est en 2005, à la veille des émeutes de décembre.
Exilé soudanais mal intégré dans la société du Caire, le privé Makana se sent particulièrement concerné. Mais il doit privilégier la mission dont l'a chargé Hossam Hafiz, propriétaire du restaurant les Jardins de Verdi : retrouver son fils étudiant, disparu depuis trois semaines. le problème, c'est que d'autres jeunes manquent à l'appel…
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Parker Bilal est le pseudonyme de Jamal Mahjoub. Il a de nombreux romans policier à son actif sorti en poxhe chez Point et maintenant également chez Folio.
Sous son nom, on peut trouver chez Actes Sud ses romans de litterature général.

***
Makana est un privé, originaire du Soudan, vivant au Caire. C'est un personnage récurrent que je retrouverai avec plaisir dans d'autres enquêtes.
***
Ce qui m'a plu :
- l'intrigue est profondément ancrée dans les problématiques de la société égyptienne contemporaine, loin des clichés.
Il y a des thèmes qui traversent les frontières : les coupes budgétaires de l'Etat, l'immigration.
- Makana est certes un privé, mais c'est aussi un homme qui porte le poids d'un drame personnel, un exilé qui a fui son pays et qui doit s'intégrer dans une société qui n'en a pas forcément envie.
- l'intrigue se complexifie au fil des pages. C'est aux alentours de la 80e page que cela devient vraiment addictif.
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On ne peut passer qu'un bon moment de détente et de plaisir, quand on découvre -par hasard, dans l'une des librairies de Montolieu, village où Louis XV créa la Manufacture du livre- un roman tel que celui de Parker Bilal, et sa "Cité des chacals".
On sort des "sentiers battus" tracés par les auteurs scandinaves et/ou anglo-saxons, et l'on fait connaissance avec Makana, privé vivant sur un bateau.
L'intrigue est habilement déroulée, et on assiste à sa mise en place, tranquillement, j'oserais dire avec un certain flegme, égyptien ou soudanais.
L'auteur y va également de ses problèmes entre soudanais du nord et du sud, couplés avec ceux de l'Egypte actuel.
Makana n'est pas vraiment un héros, ni un anti-héros, il pourrait être n'importe quelle personne que vous croisez au coin d'une rue, et qui affronte un évènement sortant de l'ordinaire. Et quelque peu seul face au système en place.
Une ambiance "originale", - en Egypte-, une façon de penser et d'agir sortant du quotidien.
Et un autre roman de cet auteur à lire, dès que je le trouve.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il représente tout ce qu’elle a, tout ce qu’elle a jamais eu, aussi loin qu’elle se souvienne.
Ce n’est pas la première fois qu’ils affrontent ensemble un danger. Elle se rappelle encore le jour où les soldats sont venus, quand ils étaient enfants. Ce jour où leur mère les a emmenés à la lisière du village en leur disant de courir sans se retourner. Déjà, d’épais panaches de fumée noire s’élevaient des huttes. Un oncle se précipitait vers eux, ses vêtements en feu. Elle avait vu un soldat s’avancer et l’abattre de sang-froid. Comme un chien. De leur cachette, ils avaient regardé un groupe d’hommes en uniforme traîner leur mère à l’écart. Ils s’esclaffaient, hilares. Jonas avait voulu rebrousser chemin pour lui porter secours, mais Beatrice savait que ce serait leur perte. Alors ils s’étaient détournés et avaient fui. Et aujourd’hui, après toutes ces épreuves, toutes ces années, ils fuyaient de nouveau.
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Toujours est-il qu’il les avait sortis de cet enfer. Et voilà qu’ils couraient sur la route, dans la nuit, au beau milieu de la circulation. Elle était paniquée. Les klaxons résonnaient, les automobilistes se penchaient par la fenêtre pour hurler des imprécations. Heureusement, les voitures ne roulaient pas vite. Des hommes criaient des insultes, la traitaient de tous les noms. Beatrice était consciente d’avoir perdu la plus grande partie de ses vêtements. C’était difficile de courir, ses jambes semblaient engourdies. Ils avaient marché des heures durant, se cantonnant aux petites rues, à l’écart des lumières. Jonas lui avait dit qu’il connaissait un endroit où on s’occuperait d’eux. Lorsqu’ils étaient arrivés en vue du carrefour, elle avait compris de quoi il parlait. Le campement. Là, sur la place éclairée, elle avait vu des gens qui les aideraient. Elle en aurait pleuré.
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Il n’y a pas d’issue. Pas de fenêtres et une seule porte.
Beatrice entend le son d’un téléviseur, quelque part au-dessus d’eux – une publicité pour un quelconque goûter. Un jingle bébête, enfantin, qui paraît venir d’un autre monde.
Ils avaient failli y arriver. Et puis, subitement, tout avait dérapé.
« Pourquoi ont-ils fait ça ? » Lui revient l’image de Jonas penché sur elle. La peur. Le sang sur son T-shirt. « Je ne comprends pas », pleure-t-elle.
Un doigt sur les lèvres, son frère lui impose silence. Il a l’oreille collée contre la porte. Beatrice se rapproche et ils restent immobiles. Dehors, une voiture ralentit et s’arrête. Une portière s’ouvre, se referme. Des voix chuchotent. Elle ne peut détacher son regard de Jonas.
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Jonas s’accroupit près d’elle et lui passe un bras autour des épaules. Ils sont affalés sur le sol dur, dos au mur.
« Écoute-moi, dit-il. Nous n’avons pas beaucoup de temps.
— Pourquoi ils nous retiennent ici ? »
Elle ne peut se résoudre à le regarder. Elle sait qu’il n’a pas de réponses, que, malgré tout son courage, il est aussi effrayé qu’elle. Beatrice se sent à bout de forces, trop fatiguée même pour tenir debout. Elle a l’impression d’avoir passé toute sa vie à fuir.
« Pas question que je retourne là-bas », dit Jonas. Beatrice se remet à sangloter sans bruit. « Pas question, répète-t-il. Tu sais ce qui arriverait.
— Qu’est-ce qu’on peut faire, alors ?
— Nous devons nous échapper d’ici.
— Mais comment ? »
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Elle ouvre les yeux et se rend compte que le cauchemar n’est pas terminé. Il demeure bien réel. Il lui faut un moment pour reconnaître le visage penché sur elle. Son frère n’est plus le jeune garçon qu’elle a toujours connu ; il semble avoir vieilli de toute une vie.
« Jonas !
— Chut. » D’un geste brusque, il la fait taire. Elle perçoit sa peur.
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