Cette bande dessinée est reprise dans le numéro hors-série de Beaux Arts Magazine : Les secrets des chefs d'oeuvre de la BD de science-fiction. J'avoue que je ne me souviens plus ce qui a été dit sur la trilogie d'Enki Bilal mais je l'avais notée. Pour la petite histoire, les 3/4 des BD citées ne sont pas facile à trouver.
J'ai adoré « La foire aux immortels » avec ce Paris dystopique de 2023 (la 1ère édition date de 1983) où atterrit Alcide Nikopol. Depuis 1993 il errait dans l'espace dans une capsule en état d'hibernation. Il est récupéré par Horus, un extraterrestre qui a besoin d'un corps pour accomplir incognito une vengeance…
J'ai un peu été déstabilisée par « La femme piège ». Cette suite se déroule 3 ans après les événements du 1er tome. Je n'ai pas bien identifié ce qui relie Jill à l'histoire précédente. Cela m'a aussi fait l'effet de passer de dialogues (qui donnent une certaine dynamique à l'histoire) à un long monologue ennuyeux.
J'ai abandonné la lecture de « Froid équateur ». Je retenterai peut-être avant de rapporter cette intégrale à la bibliothèque ? Mais rien n'est moins sûr.
Challenge BD 2020
Epoustouflée par le premier tome, une dystopie dotée d'une intrigue riche et bien conçue, un Paris revisité, une utilisation efficace de coupures de presse et par-dessus tout des dessins fascinants, tout fonctionne.
Extrêmement déçue par les tomes 2 et 3, les planches sont toujours superbes, mentions spéciales pour la femme bleue et les animaux du train, mais il n'y a plus que cela qui tienne la route. le monologue intérieur de Jill sous forme de bande enregistrée (pas sûre d'avoir tout compris) et le scénario qui part en vrille (sûre de n'avoir rien compris) auront eu raison de moi. L'étrange et troublante beauté du dessin n'aura pas suffi.
Cette trilogie est culte en BD. Qui n'a jamais lu Enki Bilal, qui ne s'est pas étonné de ses dessins futuristes dignes des plus grands tableaux artistiques ? Mais surtout qui ne s'est pas posé mille questions face à un scénario fouillé, dense et politiquement dérangeant ?
Quoiqu'on en dise Bilal fait parti des grands de la BD, son style est reconnaissable entre tous, et ses livres ne laissent pas insensibles. Malgré le genre futuriste, il aborde des thèmes qui sont intemporels : les abus de pouvoirs, les guerres infertiles, les destins des « petits » dans ce bourdonnement de puissants !
Moi j'ai été particulièrement fan de cette trilogie, notamment des deux derniers volets qui font la part belle à un personnage féminin plus que charismatique, et à une histoire d'amour bien compliquée, mais non moins romantique.
Ainsi, la femme piège et sa chevelure bleue, fait partie des icônes de la femme, de l'héroïne forte et sensible. Pour moi en tout cas. le dessin du couple qu'elle forme avec Nikopol, leur baiser est sans conteste aussi célèbre que la photo noir et blanc « du baiser de l'Hôtel de ville », de Doineau…
Pour avoir lu ces plus récents titres, Bilal n'a jamais été aussi talentueux que pour cette trilogie, d'après moi. Si vous devez découvrir cet auteur, lisez « La trilogie Nikopol »
Pour connaître mon avis sur l'adaptation de Bilal au cinéma, cliquez sur le lien
J'aime beaucoup l'univers de cette série. J'avais adoré le film et j'ai lu ensuite les BD, qui n'ont en fait pas grand chose à voir et qui sont beaucoup plus sombres et cruelles.
Après avoir pu profiter cet été de la sublime exposition consacrée à Enki Bilal à la fondation Leclerc à Landerneau, j'ai eu très envie de me plonger dans cette célèbre trilogie qui me faisait de l'oeil depuis longtemps. Pour tout vous dire j'en étais à ma deuxième exposition sur Bilal sans avoir encore ouvert une seule de ses bandes-dessinées. D'un côté, ses oeuvres, de nombreux tableaux, se prêtent merveilleusement à une exposition, tant pour le plaisir esthétique que pour la richesse des thèmes abordés par l'auteur yougoslave (politique, écologie, urbanisme, animalité, religion…). Mais il était temps que j'ouvre enfin la trilogie Nikopol et que je me laisse embarquer dans ces planches où le rouge violent vient trancher sur les couleurs froides ambiantes, où les cheveux bleus semblent naturels, où les dieux égyptiens n'en font qu'à leur tête, pour un sublime voyage intemporel dans cette audacieuse dystopie toute en finesse et réelle absurdité.
- Vous me branchez et me débranchez comme un vulgaire fer à repasser, vous usez et abusez de mon corps comme d'un jouet téléguidé et par dessus tout ça, nous me faites agir politiquement à l'opposé des mes convictions... de quoi se réjouir en effet... je vais vous dire finalement... vous êtes pire que tous les Mussolini Hitler Staline et Choublanc réunis... vous êtes un égocentriste totalitaire, ambitieux, paranoïaque, sanguinaire et inhumain...
- Mais bien sûr !!! Je suis inhumain, par définition et par essence... Je suis un être suprêmement puissant, régi par des lois universelles qui échappent à l'entendement des mortels... et tu as la chance, Nikopol, de m'inspirer davantage de sympathie que de répulsion...
- Vois-tu Nikopol, je crois qu'enfin nous allons pouvoir nous trouver un but commun... toi pour des raisons politiques et humanitaires et moi pour des raisons de vengeance personnelle, d'ordre divin et universel... (...) je m'aperçois finalement d'une sorte de ... coopération peut devenir possible...
- Personnellement je ne vois pas en quoi... et d'abord quel est ce but commun ?
- La prise du pouvoir de Paris aux prochaines élections... et même avant si possible... dès ce soir peut-être...
- Vous plaisantez ?
- Non... ce c'est même ici que débute le premier acte.
Il y a deux choses essentielles que vous ne savez pas, alors, et qui vous concernent... D'abord votre ancien gouvernement vient de tomber, renversé par l'opposition fasciste...
- Normal !
- Ensuite, vous, vous venez d'être condamné à mort pour le meurtre, il y a quelques mois justement, d'un vieillard sans défense cloué sur un lit d'hôpital... Un certain Jean-Ferdinand Choublanc... C'est comme ça que j'ai vu votre tête absolument partout ! Télévision, presse, affiches... Vous êtes un homme vraiment très recherché en ce moment !
- Vous avez raison...
Vous vous rendez compte, en quarante ans de production-réalisation, j'ai jamais pu en terminer un ! Il s'est toujours passé une guerre, une crise, une faillite, un suicide d'actrice ou une pénurie de pellicule pour tout foutre en l'air... Tenez, là justement, plus de pellicule couleur... J'ai fini la scène en noir et blanc... Peut temps après, Nikopol nous a plantés, Jill et moi. Volatilisé avec son chat à rayures vertes... Plus jamais eu de nouvelles... Le film, lui, a capoté, évidemment...
- Je n'arriverai pas à m'adapter à cette époque et à ses sociétés... Retourner vers Horus c'est retrouver les rails de l'absurde et de l'irrationnel qui m'ont amené ici depuis ce triste jour de 1993... Autant assumer mon invalidité de l'âme et mon infirmité temporelle... Autant aller jusqu'au bout...
Que désigne le "Coup de sang" ?