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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fermez les yeux. Imaginez ce que sera Paris en 2066. C'est loin ? Vous pensez que tout sera amplifié ? Différence pauvres/riches, hommes/femmes, diminution de la natalité ? Qu'il y aura un effondrement technologique ou, au contraire, que tout sera virtuel ? C'est uniquement dans 43 ans. Ce n'est pas si éloigné (j'ai 43 ans et ne me sens pas encore vieille). C'est l'exercice qu'a réalisé Enki Bilal en 1980 en nous livrant une histoire se déroulant en mars 2023.

Notre lecture est influencée, à mon sens, par nos connaissances et expériences, mais aussi par notre époque de lecture. Je repense à la lecture de la peste d'Albert Camus, lue après COVID. Mes ressentis auraient étaient très différents 5 ans auparavant quand les grandes épidémies paraissaient cantonnées aux siècles passés. Débuter la trilogie Nikopol quelques jours avant mars 2023, date à laquelle commence le récit, me plonge automatiquement dans une comparaison de la fiction et la réalité que je n'aurais pas abordée de la même manière quelques années plus tôt.

Paris. Début mars 2023. La ville est découpée en deux arrondissements, séparant les pauvres des privilégiés, dans une dictature fasciste constituée uniquement d'hommes, les femmes sont enfermées dans des cliniques pour leur seule fonction reproductive. Alcide Nikopol revient sur Terre, après un exil de trente ans dans une capsule spatiale. En même temps, des dieux de la mythologie égyptienne sont bloqués au-dessus de Paris, car leur vaisseau n'a plus de carburant. Horus voit en Nikopol la possibilité de prendre le pouvoir.

Manigances, alliances, religion, rôle des médias. Crainte d'un manque de ressources naturelles. Importance du sport comme vitrine de la puissance des Etats. Enki Bilal avait bien cerné certaines constantes.
Au-delà, il écrit dans la période de guerre froide, dans l'opposition des blocs Est et Ouest. Avec une lecture quelques années plus tôt, cet aspect aurait semblé dépassé. Aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine, la question se pose.

J'ai hâte maintenant de savoir ce qu'il adviendra d'Alcide Nikopol et de Paris, entre fascisme et socialisme, avec des intérêts individuels liés à l'accès à l'énergie. Je ne tarderai donc pas à lire le tome 2 !
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2023, Paris se prépare à une campagne électorale afin d'élire un nouveau gouverneur. le dictateur en place souhaite bien remporter à nouveau les élections et voit dans le vaisseau extraterrestre et pyramidal stationné au dessus de la cité une occasion d'acquérir l'immortalité. Car cet édifice flottant n'accueille rien d'autre que des divinités égyptiennes immortelles et toutes puissantes.

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Une série de SF mettant en scène une univers complexe et décalé au sein duquel évoluent des personnages fourbes et calculateurs emmêlés dans une intrigue politique sur fond de vengeance divine.
Avec de superbes dessins et un souci du détail poussé, on appréciera également cet album pour la variation de style et notamment l'inclusion de revues de presse ou le niveau de langage et de culture différencié selon l'arrondissement sélectionné.

On espérerait de la suite de série qu'elle étoffe un peu le côté politique extérieure de son univers.
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Le premier tome de la série Nikopol de Bilal reste pour moi le meilleur.
J'ai du mal à adhérer totalement au deuxième et surtout au troisième tome.
Le premier est très original pour ce qui est de l'histoire. le dessin se rapproche de la période où Bilal travaillait avec Chrisitin.
Bilal fera évoluer le dessin dans les deux tomes suivants pour aboutir à une simplification du trait et des couleurs.
A lire pour découvrir un morceau du monde de Bilal, original et difficile à classer.
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Nous découvrons Nikopol dans ce premier volet de la célèbre trilogie de Bilal, grand classique de la BD si il en est.
L'abord de cette BD m'a paru difficile, impression sans doute liée au style visuel de l'ensemble: froid, fourmillant, sombre. Cependant la lecture révèle surtout un art poussé dans lequel le scénario, le dessin et les couleurs se confondent pour donner un tome dans lequel on se plonge, noie, pour le lire finalement d'une seule respiration.
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Une drôle de BD …
Récit d'anticipation disent ils.

Écrite en 1980 …
L'action se passe en 2023.

Lecture en 2023 qui suit une visite à une exposition présentant l'oeuvre multiple d'Enki Bilal il y a déjà quelques années, trilogie qui était restée coincée dans ma bibliothèque.
Troublante, cette histoire d'une ville, une ville état régit par un pouvoir qui se réclame sans ambiguïté du fascisme et qui s'approprie des slogans d'une autre époque … Mussolini est cité plusieurs fois.
Troublants ces incursions d'individus se réclamant des dieux confisquant le pouvoir et étant immortels … il s'agit d' Horus, l'une des plus anciennes divinités égyptiennes … cela aurait pu être Jupiter.
La caste qui est au pouvoir vit isolée dans une partie de la ville symbolisée par l'Élysée … le peuple ou les mécréants sont isolés dans l'autre partie … les deux mondes s'ignorent sauf au moment des élections où de toutes les façons il ne reste qu'un candidat.
Les scènes représentées sont exceptionnelles et mériteraient un support beaucoup plus grand comme des salles d'exposition ..
Le texte fourni est à l'étroit dans les cases et mériterait lui aussi une mise en avant moins ardue (il faut parfois tourner l'album pour déchiffrer les messages) …
Le monde de Bilal est un monde de fou … le parallèle avec notre monde d'aujourd'hui n'est pas anodin.
La femme piège est à lire d'urgence !
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Premier volet de la trilogie Nikopol, cette BD a été publié bien avant ces deux successeurs. Enki Bilal n'avait pas prévu d'en faire une trilogie en premier lieu. Il a ensuite prolonger son aventure avec les deux tomes suivants.

Mais il n'est pas question de juger dans l'immédiat La Femme Piège et Froid Equateur, concentrons-nous d'abord sur La Foire aux Immortels.

Cette première BD au genre SF absurde est assez déconcertante. Elle date des années 80 et on sent un peu l'esprit underground dans le style des dessins. C'est assez glauque et pas toujours très agréable !

On ressent aussi l'esprit "guerre froide" de l'époque ! Et à ce sujet les thèmes abordées sont malheureusement encore largement d'actualité...

Les personnages sont assez atypiques et ne manquent pas d'originalité.

Les dialogues, parfois loufoques, sont en fait bien plus cohérents que l'on ne le croit !

Un premier tome assez déroutant qui ne laisse pas insensible !
Lien : http://jldragon.over-blog.co..
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Au vu du peu de nouveautés qui m'attirent ces dernières semaines (derniers mois ?), je continue de replonger dans les arcanes de ma bibliothèque. J'ai cette fois jeté mon dévolu sur la trilogie Nikopol de Bilal, et plus précisément sur son premier volume: La Foire aux Immortels.
Il me semble qu'il s'agit du premier essai de Bilal en solo sur un album complet. Il avait jusqu'alors collaboré avec Christin sur les Légendes d'aujourd'hui et réalisé de nombreux courts récits en solo. Pour son premier grand scénario, Bilal reste fidèle à son inspiration habituelle: de l'anticipation teintée de critique politique. Il tisse une intrigue complexe, composée d'histoires parallèles.
Mais qui sont les Immortels de cette foire ?
Il y a d'abord les Dieux Égyptiens, dont le vaisseau pyramidal plane en vol stationnaire au dessus de Paris. Ils ont un cruel besoin de combustible pour reprendre le voyage. Mais Horus, le plus ambitieux d'entre eux, a décidé de tirer avantage de la situation pour prendre le contrôle de ce panthéon. Attendant son heure, il s'est éclipsé dans les bas-fonds de Paris. Ce Paris de 2023 comprend 2 arrondissements: le premier arrondissement, réservé a la classe dirigeante, est ceinturé par le deuxième arrondissement, infâme cloaque ou la misère ne semble pas connaître de limite. L'installation d'un astroport a de plus amené une faune des plus bigarrée et imprévisible.
Le second Immortel, du moins espère-t-il le devenir, n'est autre que Louis-Ferdinand Choublanc, dictateur fasciste de Paris. Il espère obtenir cette faveur en échange du carburant réclamé par les Dieux. Avide de pouvoir mais bénéficiant déjà d'un pouvoir quasi absolu, il ne peut l'accroître qu'en repoussant la Mort, éternellement ou, à défaut, de quelques siècles. Bilal a pris comme modèle l'Italie fasciste pour décrire son Paris Choublancquiste. Ce dernier reprend d'ailleurs la dialectique Mussolinienne à la virgule près, comme Nikopol le fait remarquer plusieurs fois.
Alcide Nikopol est le dernier Immortel, malheureusement pour lui à son corps défendant. Il a passé les 30 derniers années à l'état de glaçon dans l'espace, sous la garde d'un androïde qui a grillé définitivement un fusible. Suite à l'atterrissage mouvemente de sa capsule, Alcide Nikopol perd un jambe et gagne un passager encombrant: Horus qui désire l'utiliser comme hôte. Aussi longtemps qu'Horus occupera son corps, Nikopol sera immortel.
A leur niveau respectif, Horus et Choublanc se battent pour le pouvoir, dans ce qu'il présente de plus malsain. Mais que recherche Nikopol ? Pas grand chose, à vrai dire. Dès son retour sur Terre, il devient le jouet des événements. Horus le "débranche" littéralement pour arriver à ses fins. de toute façon, se retrouvant 30 ans dans "son" futur, il ne comprend guère ce qui l'entoure.
Pour son coup d'essai, Bilal place la barre très haut. Même si, comme souvent, le dernier 1/3 de son scénario est marqué par une brusque accélération du rythme qui détonne avec la première partie de l'album, il réussit à composer un récit dense qu'il situe dans un univers foncièrement original, dans le prolongement de ses courts récits. L'ensemble a d'ailleurs plutôt bien vieilli, tant graphiquement que narrativement. le style "Bilal" est déjà bien en place et se démarque déjà de la production classique. Cette "foire aux immortels" mérite indéniablement son titre de classique de la bande dessinée contemporaine.
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En 2023, Paris n'a plus rien à voir avec la ville lumière qu'elle est censée être. Cité-Etat dirigée par Choublanc, un dictateur fasciste au maquillage exagéré, il y règne une certaine ségrégation sociale tandis que les femmes sont renvoyées à leur rôle de maternité. Quelques extraterrestres y vivent aussi ; d'ailleurs, lorsque commence l'album, une étrange pyramide volante stationne au-dessus de la ville.

A l'intérieur, des dieux égyptiens s'y pervertissent en regardant la télévision humaine ou en jouant au Monopoly. Ils demandent au régime choublanquiste du pétrole pour faire fonctionner leur vaisseau ; Choublanc, lui, exige d'eux l'immortalité. Comme cette dictature fasciste aime faire attention aux apparences, elle organise des élections. Logiquement, il ne devrait y avoir aucune surprise et pourtant, les planètes vont s'aligner pour que rien ne se passe comme prévu.

Car, parallèlement à ces histoires de dieux égyptiens, par ailleurs en bisbille entre eux (et notamment avec Horus), à cette fièvre de l'élection, atterrit sur terre un étrange objet glacé. Alcide Nikopol, condamné trente ans auparavant à errer dans les immensités glacées de l'espace, est de retour sur Terre. Une jambe en moins, il devient pourtant l'instrument de la vengeance d'Horus contre ses congénères ainsi que l'espoir de liberté d'une société fascisée.

Le dessin d'Enki Bilal est probablement pour beaucoup dans la fascination que peut exercer cette bande-dessinée. C'est un Paris reconnaissable mais fortement dégradé qui apparaît, planche après planche. le métro ne fonctionne plus, la tour Eiffel est colonisée par des extraterrestres parasitaires, les immeubles haussmanniens ont disparu sous des dômes hideux. Si la science-fiction est bien-sûr le genre qui caractérise La foire aux immortels, le propos est désabusé et Bilal n'hésite pas à utiliser l'humour et le ridicule dans nombre de situations. Il en résulte un récit qui oscille entre un genre affirmé et un côté décalé assumé, ce qui lui donne une saveur particulière : entre l'immortalité et la folie.
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J'ai découvert cette B.D lors de mon cursus scolaire, et franchement, je ne savais pas à quoi m'attendre. D'un côté, j'étais passionnée de B.D mais plutôt dans le genre Tintin, Luky Luke ou Astérix, et de l'autre, le thème de cette B.D ne m'attirait guère.
Donc, la question était : est-ce qu'une B.D du type "adulte" allait me plaire ?
Résultat, j'ai passé un agréablement moment, me surprenant même à apprécier. Les dessins sont très jolis, parfois sombres, et l'histoire profonde. Plusieurs lectures peuvent être faites : lectures passives, ou lectures politiques entre autre.
En somme, je recommande cette B.D pour une première dans le genre B.D "adulte", car personnellement, c'est à grâce à cette B.D que j'ai eu envie de poursuivre dans B.D plus "profondes".
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Ce n'est pas ma tasse de thé. Je ne suis pas une grande spécialiste et férue de BD. La SF ne m'attire pas spécialement. J'ai toujours beaucoup de mal à me plonger dans des histoires futuristes. Mais, là, c'est autre chose. C'est une satire sociale et politique, c'est percutant. Un bon moment, même si j'ai du mal à accrocher avec la SF.
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