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Critique de bdelhausse


Sur un premier tome déroutant, Bilal ajoute un deuxième qui ne l'est pas moins. Déjà par le titre... Il découpe de nouveau son histoire selon les trois protagonistes principaux, Nike, Amir et Leyla, connectés par la mémoire de Nike qui se souvient qu'ils ont tous les trois occupé une couveuse dans le Sarajevo bombardé.

Nike est aux prises avec Optus Warhole, qui est supposé mort en fin de premier tome. Leyla est au site de l'aigle dont on ne sait encore trop rien. Et Amir fuit les sbires de Warhole dans les plaines de Sibérie.

Nike est convié à un happening artistique d'un certain Holewar. Tout est blanc. On n'attend plus que les larges touches de rouge... du sang des invités. Holewar, Warhole... Nike est cueilli à froid par ce démiurge surgi de l'au-delà, ou presque.

Puis Bilal cueille le lecteur avec plusieurs clones de Nike, avec la compagne d'Amir qui est devenue noire pour avoir fusionné avec une des mouches de Warhole, avec Leyla qui fait visiter le site de l'aigle aux 10 personnalités mondiales de référence... parmi lesquelles figure Nike. Mais ce n'est que son clone. Et sur ce site, une découverte archéologique qui révolutionne les connaissances sur l'origine du monde.

Pendant ce temps, un nuage noir lâché par Warhole sème la mort partout où il passe.

Depuis le tome 1, je pense à Dantec. le très décrié Dantec. Les premières oeuvres de Dantec. Pas sa période démente, parano-gogo-réac. Ce futur si éloigné et pourtant si proche par certains aspects. Car Bilal, ici, taille un costard sur mesure à une vision de l'art, à une façon de communiquer, de gouverner. Cela rappelle 1984 et tous les grands classiques de SF qui ramènent l'homme à une dimension insignifiante. Et pourtant, c'est de l'homme que doit venir le sursaut salvateur.

Bilal nous remontre Sarajevo. Il nous dévoile l'âme humaine aussi. Avec son potentiel de cruauté et de résilience.

D'habitude j'ai du mal à admettre les BD où l'auteur nous sert 3 à 5 cases par planche... mais quand c'est Bilal qui le fait, c'est tellement dense, tellement complexe, avec un tel traitement des ellipses, des transitions... que je ne peux que m'incliner.

Au final, l'explication du titre se fait attendre, et ce n'est pas pour me déplaire. Je suis, par ailleurs, de plus en plus fasciné et curieux... comment Bilal va-t-il se sortir de cette intrigue qui plonge au coeur du néant?
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