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EAN : 9782070135356
256 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.03/5   89 notes
Résumé :
Bienvenue dans l'Amérique profonde d'aujourd'hui, où les jobs syndiqués et les fermes familiales qui alimentaient les revendications sociales des Blancs ont cédé la place aux labos de meth, au trafic d'armes et aux combats de boxe à mains nues. Les protagonistes de Frank Bill sont des hommes et des femmes acculés au point de rupture – et bien au-delà. Pour un résultat toujours stupéfiant.
Si le sud de l'Indiana dépeint par Frank Bill est hanté par un profond... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Franck crache sa bile...

Dix sept histoires noires infernales vomies de ses tripes
éclaboussent et dépeignent le coté sordide du sud de l'Indiana.

On y croise que des affreux, sales et très méchants, des sournois, des violeurs , des pêcheurs de poissons chats, des pénitents à la dents dure, des cupides, des salopards qui font tapiner leurs progénitures, des biberonneurs qui puent tant l'alcool qu'il suffirait d'une étincelle pour embraser la pièce, des junkies qui tueraient mère et fils pour un peu de Meth, des Shérifs hors la loi, des clébards de combat, des règlements de comptes sordides entre culs terreux, des rescapés traumatisés de l'Afghanistan, une mamy Joe qui ne tord pas que le cou des poules, une p'tiote qui dit bat les pattes, un bipolaire qui voit partout des doigts d'honneur et un peu d'amour ... brutal, évidemment !

Dans la droite lignée de Donald Ray Pollock, Franck Bill ne fait pas dans la demi-mesure, il frappe très fort dans le tas d'immondices et nous plonge dès la première chronique, entre deux décharges de chevrotines, dans le monde noir, violent et cru des bouseux du Sud de l'Indiana. Les nouvelles suivantes sont de la mauvaise graine, "Infréquentable" comme Connie et Willie, du même jus acide qu' un "Mauvais trip" ingurgité et suivent à la lettre la "Sagesse de l'Ancien Testament" , oeil pour oeil, dent pour dent.

Un florilège de nouvelles noires aussi vénéneuses qu'une appétissante Amanite phalloïde.

Franck, fort de son style, roule sa bille !
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Ce roman, plus noir que le fond d'un encrier est composé de 17 nouvelles. 17 tranches de vie du sud de l'Indiana... 17 histoires noires, violentes, qui explorent les tréfonds de l'Homme dans ce qu'il a de plus vil.

Il ne fait pas bon vivre dans le sud de l'Indiana. Des paumés, des alcoolos notoires, des trafiquants de drogue, des bandes organisées, des pédophiles, des papys ou pères incestueux, des assassins, des voleurs, des traumatisés des guerres (la Seconde, le Vietnam, l'Afghanistan), des maris violents, des drogués accros aux méthamphétamines, tous vivant dans une crasse monstre et dans une dépravation qui frise souvent avec le point de non retour.

Toute cette tripotée de rednecks bouseux se retrouvent dans les pages de ce court roman qui vous fiche un coup de trique dans les gencives avant de vous étaler par un uppercut qui vous laissera K.O.

17 nouvelles qui pourraient être indépendantes les unes des autres, mais dont certaines sont la continuité des autres. Les trois premières histoires sont une suite, les protagonistes se connaissant bien. Et elles vous plombent déjà bien l'ambiance, les trois premières nouvelles.

Il y a un fil rouge dans tout cela et ce n'est pas que dû au sang qui coule, car certains personnages sont récurrents et nous croisons quelques fois leur route de misère.

Ici, pas une étincelle d'espoir. L'espoir, on l'a étouffé dans l'oeuf, noyé dans la Blue River. L'espoir a été décapité sur l'autel des oubliés, sous un fronton où devait être inscrit "Vous qui entrez, abandonnez toute espérance".

Le sud de l'Indiana, c'est l'Inferno de Dante. Même Charon, le nocher des Enfers, le fuirait !

La seule lueur d'espérance se trouvera dans la dernière nouvelle.

Franck Bill possède une plume acérée, acide, sans concession, sans fioritures et il pique là où sa fait mal, fouraillant dans la plaie, crevant les abcès de pus.

L'auteur tire à boulets rouge sur l'Amérique qui n'a pas aidé ses anciens combattants à guérir leurs traumatismes, qui ne les a pas aidés, qui a oblitéré les blessures secrètes qu'ils pouvaient avoir dans l'âme et qui les a transformé en machine violente.

Le portrait est au vitriol sur les maris qui battent leurs femmes, sur les gangs, les combats clandestins de chiens, et tout ce qui fait la noirceur de l'être humain.

Ce livre ne vous laisse pas indemne, ça vous remue les tripes avant de vous laisser K.O.

Les personnages sont puissants, violents, noirs, sombres, sans âme et ils ont une forte présence.

Lire Franck Bill, c'est se plonger dans le sud de l'Indiana et en ressortir comme après un combat de boxe : tabassé en règle et cassé de partout.

Magnifique, tout simplement. Mais noir, horriblement noir.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Au fin fond du Midwest le sud de l'Indiana est un endroit oublié des dieux. Dans ces villes de bouseux la misère endémique s'est aggravée avec l'addiction à la meth. Les rednecks sont devenus des paumés. L'alcool est leur carburant traditionnel, les armes blanches et les armes à feu sont toujours à portée de main et la violence le seul moyen d'exprimer sa colère. le crime comme exutoire.
Les hommes ont souvent connu les guerres. le traumatisme du Vietnam les hante toujours, douleur muette mais obsédante. La vie est devenue un enfer.
Sur les rives de la Blue River, de l'Ohio River ou le long de la Highway 62, on est chasseur de ratons laveurs, fermier ou junkie. La pêche, les combats de chien ou les rades miteux constituent les seules distractions. Les odeurs douteuses, la puanteur, la laideur et la saleté : voilà la toile de fond des nouvelles. le seul exotisme se trouve dans le nom des produits énergisants du Georgia Home Boy, au Falls City ou au Papst Blue Ribbon.
On retrouve des personnages d'une nouvelle à l'autre. D'une génération à l'autre le drame se transmet, il colle à la peau des familles, tel Willie Quat' Planches, rescapé miraculeux d'une tentative de noyade à la naissance abattu 20 ans plus tard lors d'une tuerie.
Soufflée par la première nouvelle d'une violence tarentinesque, j'ai abordé le recueil avec défiance. Pas à pas on entre dans un univers rude et on se laisse gagner à lire ces histoires d'individus détruits qui ne peuvent échapper à leur destin. Je pense à la nouvelle la Pénitence de Scott MacCutchen où la culpabilité du héros, réelle ou fantasmée, finit par venir à bout de sa volonté. Une difficulté à vivre avec un passé douloureux, un leitmotiv présent à chaque page.
Une lecture exigeante où la violence n'a rien de gratuit. Une peinture terrifiante.
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En dernière page, parmi une tripotée de remerciements, on peut lire ceci : « Merci à Donald Ray Pollock pour son amitié, son soutien et ses conseils. » Sûr que Frank Bill doit beaucoup à Pollock. Même ambiance de fin du monde dans l'Amérique des paumés, au sud de l'Indiana. Mêmes trouduc alcooliques et violents, accros aux méthamphétamines et vivant dans des mobiles homes entourés de carcasses de bagnoles. Tous voleurs et escrocs à temps partiels, ivrognes à temps plein. Ils ont les cheveux sales, le « regard vide, comme dépouillé de toute étincelle de vie par un dieu qui ne [sait] dispenser que la souffrance. » Ici, on trouve « des couples où les hommes à l'haleine chargée de bière ne savent caresser leur femme qu'à coup de poing, leur offrant généreusement ecchymoses violettes, boursouflures rouge vif et os fracturés. » Ici, ce n'est qu' « hommes et femmes d'un certain âge aux mains devenues calleuses à force de trimer pour survivre, et qui aspirent au carnage. »

Dix sept nouvelles en tout où l'on découvre des chasseurs de ratons laveur, des organisateurs de combats de chiens, des dealeurs à la petite semaine, des junkies prêts à tout pour se payer leur dose, des femmes aux moeurs foutrement dépravées. C'est l'Amérique profonde des rednecks où l'on n'hésite pas à enfermer dans un sac un nourrisson né dans l'adultère pour le balancer à la rivière comme un chaton dont on veut se débarrasser et où les rancoeurs séculaires entre voisins se terminent dans un bain de sang. Certains personnages se retrouvent d'une nouvelle à l'autre et donnent un semblant de fil conducteur à l'ensemble. Il faut dire que ce monde est tout petit et aux mains de quelques clans. Autre point commun entre ces textes, ils se terminent systématiquement mal, l'espoir n'ayant aucune raison d'être ici-bas.

Âme sensible s'abstenir, un recueil aussi brutal vous secouera forcément. L'écriture est sèche comme un coup de trique, très visuelle. Frank Bill va à l'essentiel, il ne s'embarrasse pas de superflu et ne donne pas dans le gratuitement vulgaire. Chienne de vies s'est vu décerner le titre de meilleur polar de l'année par le magazine Lire du mois d'avril. Je ne vois pas bien en quoi c'est un polar mais on s'en fout un peu. Sachez juste que ça dépote sévère et qu'on en sort pas indemne. Autant dire que j'ai adoré.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Ah L'Indiana ! le Carrefour de l'Amérique, la terre des Indiens, Indianapolis, la Hoosier National Forest, ses fermes historiques... Mais aussi les rednecks, enfin les bouseux quoi !
Ne vous y trompez pas c'est surtout ces derniers qui intéressent Frank Bill (accessoirement moi aussi !) et qui se retrouvent au centre de Chiennes de vies.

Ils vivent dans des caravanes dépenaillées, conduisent des pick-up plus dangereux que des armes à feu, boivent force Budweiser, Moonshiner et autres tord-boyaux bien de chez eux, et jurent tous comme des charretiers. Ils cumulent toujours trois ou quatre jobs chacun, dont la moitié au moins sont légaux. Ils chassent l'écureuil et le raton laveur, cuisinent leur petite cargaison de meth dans les bois, tombent parfois amoureux avec une foi sauvage et comptent les points dans les guerres de malfrats locaux.

Dix-sept nouvelles noires dans ces comtés perdus dans l'Amérique profonde où les laissés pour compte vivent au jour le jour avec leur monde souvent pourri, au corps à corps avec la bêtise crasse, le désespoir alcoolisé et le poids d'un passé impossible à porter. Chacun fait comme il peut pour boucler ses fins de mois. Ainsi on y trouve un grand-père qui vend sa petite fille de quatorze ans, pour qu'elle tapine et lui rapporte du fric; d'anciens soldats incontrôlables, des vétérans du Vietnam ou d'Afghanistan qui souffrent de stress post-traumatique. Un gosse tué et laissé pour mort dans une rivière, un vieux fermier bien décidé à retrouver ses agresseurs par tous les moyens, des combats de chiens, des combats de boxe à mains nues (le donnybrook), des chasseurs de ratons laveurs. Des vendettas, régies par la loi du talion « oeil pour oeil, dent pour dent », qui finissent toujours dans un bain de sang. Mais le pire reste sans doute la méthamphétamine « qui se répand dans les veines de comtés frappés par la misère, dépouillant de son humanité une partie de la classe laborieuse. Propageant en elle le germe de la criminalité ».

Violence, meurtre, trahison et vengeance, voici quelques-uns des thèmes abordés dans ces nouvelles percutantes et sans concession. L'écriture de Frank Bill est concise, nerveuse et d'une noirceur telle que le lecteur doit avoir le coeur bien accroché. J'ai adoré tout le recueil mais si je devais ne retenir que quelques nouvelles, je dirais : « Pulsion », « le roman noir d'un chasseur de ratons laveurs » et « La sagesse de l'Ancien Testament » (de loin ma préférée).
Je suis impatient de découvrir Donnybrook, le roman de Frank Bill, publié en ce début d'année, toujours en Série Noire !
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critiques presse (2)
LeFigaro
04 juin 2013
Charmant pays, rudement conté: avec ce premier livre formidablement servi par une écriture sèche et nerveuse, corrosive, acérée (assortie de quelques croustillantes expressions du terroir), Frank Bill se révèle comme une des nouvelles voix de ce Sud profond et délabré...
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
16 avril 2013
Chiennes de vies, c'est du brutal, comme aurait dit Audiard. Du sanglant, du noir intégral dont on ressort la tête pleine de bruits et de fureur. Pas étonnant que le débutant au style affûté se soit vu comparé à des pointures telles Cormac McCarthy et Daniel Woodrell.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il avait mis le feu à la maison de son père pour toucher l’argent de l’assurance. Buté le chien d’Esther MacCullum sous le nez de ce dernier pour une sombre histoire de dette. Grimpé sur la fille de Needle Galloway, treize ans à l’époque. Défoncé le crâne de Nelson Anderson avec un marteau à la Leavenworth Tavern, parce que cet enfoiré l’avait ouvertement accusé d’avoir balancé Willie Dodson sur un deal intercomtés, alors qu’il avait agi pour le compte du shérif.
Et aujourd’hui, il venait de vendre sa petite-fille Audry, la P’tiote, au clan de Hill pour qu’elle tapine. Avec le fric qu’elle gagnerait, il pourrait payer les médicaments anticancéreux de sa femme Joséphine. Mouais, pas de doute, j’suis un enfant de salaud, pensa-t-il.
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Même le joli papier peint de couleur vive ne suffisait pas à la masquer – toute cette laideur dans l'air. Les filles savaient qu'à la moindre tentative de leur part pour défendre la femme, leur mère, elles auraient le droit à un traitement semblable : le déchaînement de dix articulations divisées en deux poings.

Cette notion s'était enracinée dans leur esprit innocent, elle était devenue une partie intégrante de leur vie quotidienne, un réflexe aussi instinctif que celui de respirer. Pour elles, c'était la norme.
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La ville où il faisait respecter la loi avait beau ne pas être bien grande, Mitchell en avait vu des vertes et des pas mûres en quinze ans de service. Des cadavres flottant sur la Blue River. Des couples où les hommes à l'haleine chargée de bière ne savaient caresser leur femme qu'à coups de poing, leur offrant généreusement ecchymoses violettes, boursouflures rouge vif et os fracturés. Des véhicules encastrés dans les arbres, d'où on retirait des corps sans vie. Depuis quelques années, cependant, la situation s'était aggravée. La meth avait dévasté le pays, dépouillant de son humanité une partie de la classe laborieuse. Propageant en elle le germe de la criminalité.
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S'installer dans une nouvelle ville signifiait exercer un métier différent. Accepter un autre job. Il avait bossé sur des chantiers, monté des charpentes, construit des maisons. Retourné des steaks, sur le gril de rades miteux dans des bourgades où le nombre total d'habitants ne dépassait pas le prix d'un plein d'essence - des bourgades tellement minuscules qu'il suffisait de cligner des yeux entre la poste et le bureau du shérif pour avoir l'impression de s'être trompé de direction, vu que tout d'un coup il n'y avait plus rien dans le rétroviseur latéral.
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Quand le Mécano battait son épouse, pourtant, la violence ébranlait les murs. Le corps de la malheureuse rebondissait d'une cloison à l'autre comme une boule de flipper, sauf qu'il n'y avait pas de petite musique électronique pour ponctuer le score, juste des suppliques et des excuses étranglées qui ne rencontraient aucune pitié.

Rien que de la sauvagerie. Une fois la porte refermée sur la chambre d'à peine neuf mètres carrés, à peine plus qu'une boîte, la violence traversait les cloisons de Placoplâtre pour aller contaminer le salon.

Où, du canapé dont les coussins avachis assuraient une assise confortable, deux adolescentes dévoraient des yeux l'écran du téléviseur noir et blanc. Un téléviseur qui égayait la pièce avec des images de Tom et Jerry – le genre de dessin animé conçu pour distraire les enfants, qui nourrissait leur propre dépendance à la violence.

Portes claquées sur différentes parties du corps. Assiettes fracassées sur des crânes. Coups de maillet répondant aux coups de poing dans la chambre d'en face.
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