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Critique de Crossroads


L'erreur serait de s'arrêter à cette couv' fleurant bon le Harlequin style.
Un mec testostéroné qui aurait foiré dans les grandes largeurs son make up Lancôme rouge in love car :
a- monsieur pogotait alors comme un fou sur Carla Bruni et là, je dis respect.
b- monsieur serait parkinsonien et là, je dis pas d'bol.
c- le lecteur, un brin hâtif dans ses jugements, se plante comme rarement.
Réponse c, bien évidemment, même si l'on sent bien que tout le budget promo n'a pas dû passer dans cette accroche visuelle à la perfidie sans égale.

Le Donnybrook, ça vous parle ?
Moi pas.
Faut dire qu'avec ma ceinture noire en mikado, mes chances d'y survivre avoisinent le néant absolu.
Tu es gaulé de la mort, chéris la baston et cherches à renflouer un compte chèque qui tire la gueule dès le 3 du mois alors ce tournoi pourrait bien titiller tes phalanges en mal de désossage.

Et ils sont nombreux à croire en leur potentiel alors qu'au final, et c'est Denis Brogniart qui le vend bien mieux que moi, il n'en restera qu'un ! L'unique survivant, le poing levé, trônant fièrement sur une montagne de cadavres.

Bienvenue en ce monde d'amour absolu.
Dalaï n'a qu'à bien se tenir, l'univers de Frank Bill n'est qu'adoration et altruisme.
Idolâterie de la dope, de la luxure, de la torture et du fritage en règle.
Non, au Donnybrook, y a pas de règle. Ultimate fighting à tous les étages.
Faire mal, dérouiller son prochain, l'éparpiller façon puzzle. Un état d'esprit nécessaire à la réalisation de son karma.

L'univers de Bill est d'une noirceur absolue.
Tuer avant de l'être semble résumer la motivation principale de tous ses protagonistes.
Des êtres bestiaux, sans aucuns repères, évoluant dans un monde d'ultra-violence.
Des personnages difficilement attachants, bien que certains démontrent un réel talent en la matière, motivés par l'appât du gain et le fracas des os.

Donnybrook ne décrochera certainement pas le Goncourt mais assure parfaitement son rôle de lecture coup de poing, coup de tatane dans ta face et autres petites douceurs.
Deux références, comme présentées en quatrième de couv', s'imposent au lecteur dès les toutes premières pages, Pollock et Palahniuk. C'est dire la dose de tendresse esséminée en cette Amérique profonde en pleine déliquescence.
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