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EAN : 9782234042858
139 pages
Stock (12/01/1994)
3/5   2 notes
Résumé :
4ème de couverture


Mamaya est très vieille et très autoritaire, comme le savent son chat et surtout sa servante dévouée, Johara. Très malade aussi, au point qu’il a fallu lui faire l’ablation d’un sein. Recluse dans sa chambre, elle repense à Merième, sa mère, l’adolescente frondeuse et piquante qui séduisit un beau soldat, à sa propre passion pour le jeune Pierre rencontré au collège, au mariage obligé avec le Maître d’école, à la vie si dure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Chaque mois de mars, Mamaya tombe malade : le mois de la naissance de son premier né. C'était il y a bien quarante cinq ans. Mais ce fils, l'ainé de ses sept enfants, lui a été enlevé, est enfermé quelque part dans une prison au fin fond du désert, pour le seul crime d'avoir voulu aider les autres. Comme tant d'autres mères, elle ne reçoit aucune nouvelle, ne saura jamais s'il est mort ou vivant.
Mamaya est bien vielle et d'autant plus affaiblie qu'elle a subit il y a quelques mois l'ablation d'un sein. Uniquement entourée de sa vielle servante, de son chat et du médecin qui la suit depuis des années, elle va décider un étrange voyage, en ce mois anniversaire, guidée par une seule idée : "Ils m'ont volé sa vie, mais je vais les empêcher de me voler sa mort !" Ce sont des funérailles d'un beau symbolisme que Mamaya va offrir à ce fils, peut-être les plus belles qui soient ; et dans cette terre familiale il reposera avec comme linceul le drapeau de son pays.
Un peu plus de cent pages pour raconter la vie de cette femme et de sa mère, femmes aussi fortes et aimantes l'une que l'autre. L'occasion pour Mahi Binebine de nous raconter de fabuleuses et chaleureuses histoires de ce "petit" peuple du Maroc profond. Toujours cette tendresse et ce respect et cet amour qui coule à travers les phrases, les lignes. Publié en France en 1994, ce récit n'a pas encore la maîtrise de "Pollens" ou "Les étoiles de Sidi Moumen", mais la magie est déjà là.
Et puis comment ne pas penser à toutes ces mères et grand-mères qui se sont levées contre ces dictateurs qui leur ont enlevé leurs enfants ? Tout comme le roman de Batya Gour "Là où nous avons raison", ou une mère va exiger que la cause véritable de la mort de son fils soit reconnue et que l'armée efface l'épitaphe hypocrite de la pierre tombale de son fils.
Sujets hors-normes mais salutaires et généreux de ces deux romans.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle est là. Et pourtant elle est ailleurs;
Est-ce à cause des ses yeux ternes que sa figure paraît si pâle, qu'elle semble si lasse ? Une langueur s'est emparée de son esprit. De ses gestes, aussi. Cela avait sans doute dû se produire la nuit. C'est d'ordinaire pendant la nuit que l'on vieillit !
Mais elle est là. Assise dans un fauteuil profond, emmitouflée dans sa robe de chambre en laine, d'un gris cendre. Cendre comme le chat, couché à ses pieds. Immobile, lui aussi, au point qu'on le croirait empaillé. Drôle de félin ! Il se refuse à quitter cette pièce depuis le jour où Mamaya a cessé de lui parler. Cessé de parler, tout court. N'empêche, il s'obstine à rester là. Veiller sur la maîtresse est un devoir sacré. Les bêtes le savent, comme les domestiques. Aucun cafard, même ailé, ne passera vivant l'embrasure de la porte. Mamaya peut somnoler en paix, son chat de garde est à ses pieds. Vigilant.
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C'est quoi le sein d'une femme, le sein d'une mère ? Un trop-plein de baisers, d'étreintes, de pleurs et de caresses...Le bonheur, en somme.
Mais vous, monsieur le fonctionnaire, savez-vous ce que c'est le bonheur ?
[...]
- les petites mains d'un bébé pétrissant le sein de sa mère, savez-vous ce que c'est ? La douceur d'une joue contre ce sein ? Un souffle, un battement de cils, des lèvres gourmandes mordillant les tétons, les chatouillant, le lait vif moussant sur la frimousse du fils, c'est la tendresse, monsieur. La tendresse. Mais vous, les hommes, vous n'en savez rien.
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... il se sentait parfaitement à l'aise en marchand pieds nus dans le chaume : la semelle de ses plantes, en bon cuir naturel, n'avait rien à envier à celles des babouches d'un pacha ; bien des fois, il avait écrasé des scorpions avec son seul orteil. Et, les yeux brillants de fierté mâle, il exhiba son orteil démesuré, comme s'il s'agissait d'un vrai phallus.
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Ah, mon garçon, pour nous gens âgés, le temps c'est comme l'argent pour les pauvres : nous le passons à compter la misère qu'il nous en reste.
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La vieillesse a ceci de cruel : elle vous donne le temps de penser à votre vie, elle vous retourne le for intérieur comme une veste usée et ensuite elle vous abandonne. Vous vous retrouvez seule , livrée à vos remords...
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