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Critique de ghislainemota


Qui a visité Marrakech reconnaitra dans ce livre de Mahi Binebine la capitale touristique du Maroc dans toute sa splendeur orientale et surtout dans le dédale des rues qui convergent vers la fameuse place Jemaa el Fna.
"Mon frère fantôme" est le roman social d'une voix. Une voix étouffée dans le corps de Kamal qui doit composer avec ses deux identités complètement opposées.
Nous sommes dans les années 70. Kamal est un enfant confié au pensionnat "La goutte de lait" où travaille sa mère.
Tandis que celle-ci trime aux besoins de ses enfants orphelins de père, les nonnes appelées "messoeurs" deviennent des mères de substitution très attentionnées envers ce garçon différent des autres. Si Kamal est un être égocentrique et affabulateur l'"autre" nommé Moi représente la froideur et l'austérité.
Dans ce contexte protecteur pourtant le piège vers la mauvaise conduite attire le jeune homme qui admire son aîné Omar un voyou violent habitué à l'incarcération.
Cette famille dont les malheurs s'acharnent , vit dans la misère. le certificat d'études de Kamal semble le signe d'une amélioration sociale mais le destin tragique de Kamal et son double va l'entraîner vers la pente de l'addiction.
Binebine nous entraine donc dans les profondeurs d'une âme humaine perturbée et victime d'un mental dérangé.

Sur la forme j'ai senti un déséquilibre : le "moi" disparait durant quelques chapitres. Est-ce une période de rémission comme peuvent le vivre les personnes atteintes de TDI (trouble dissociatif de l'identité)?

Outre des personnages attachants mais très typés j'ai ressenti de la tristesse en fermant ce roman.
J'étais heureuse que ce jeune homme monte dans l'échelle sociale pour sortir de la pauvreté mais la lutte avec lui-même était inégale.

Ce n'est pas un chef-d'oeuvre certes mais un bon roman tout de même qui se lit très vite et facilement.
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