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Critique de andman


andman
26 septembre 2015
L’église orthodoxe Saints-Cyril-et-Méthode à Prague est devenue un lieu de recueillement un peu particulier. C’est dans sa crypte, aujourd’hui transformée en musée, que s’acheva, le 18 juin 1942 à midi, un acte de résistance parmi les plus audacieux de la seconde guerre mondiale.

Trois semaines auparavant, à cinq kilomètres de là, trois parachutistes de l’armée tchécoslovaque en exil à Londres attentèrent à la vie d’un des dignitaires les plus haut placés du Troisième Reich : Reinhard Heydrich. Mais le grain de sable du destin vint, au moment le plus critique, contrecarrer la bonne marche de “l’opération Anthropoïde” si bien qu’il s’en suivi un certain nombre de revirements de situations dignes d’un scénario hollywoodien...

De nombreux écrits relatent ce haut fait d’armes et mettent en avant l'esprit sacrificiel de Gabčík, Kubiš et Valčík, ces trois soldats dont l’héroïsme bouleversa et ragaillardi tout un peuple.

Un jeune auteur français passionné d’Histoire, Laurent Binet, en a tiré en 2009 un livre au titre bien singulier : ''HHhH''.
Un long travail de repérages dans la capitale tchèque, la consultation d’une énorme quantité de documents d’archives et une rigueur d’écriture presque maladive accouchent au final d’un roman composé de 257 chapitres dont la brièveté favorise une fluidité de lecture du plus bel effet.
Outre l’attentat de Prague et les représailles SS, “HHhH” retrace la montée du nazisme depuis les années 20 jusqu’au printemps 1942 où l’hitlérisme était au faîte de sa puissance. Les accords de Munich et la crise des Sudètes, évoqués longuement, permettent au lecteur d’appréhender graduellement l’escalade mortifère au cœur de l’Europe.
Laurent Binet voulait un roman le plus factuel possible. Force est de constater l’authenticité qui s’en dégage !
La participation de l’auteur en tant que personnage à part entière est une belle trouvaille surtout dans un contexte aussi peu évident. Ses attaques à l’encontre de protagonistes ayant un rôle marginal dans cette époque troublée, le diplomate et poète Saint-John Perse notamment, sont par contre étonnamment virulentes pour ne pas dire excessives.

Concernant le personnage central Reinhard Heydrich, il vaut mieux faire court ; rien que d’écrire son nom une seconde fois me hérisse le poil. C’était un criminel de guerre de la pire espèce. Hitler l’appréciait beaucoup car il trouvait que sa férocité n’avait d’égal que son efficacité : c’est tout dire !
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