AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 92 notes
5
5 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cet album est dédicacé « à tous les tyranneaux de quartier qui abusent d'un pouvoir dans une guerre quotidienne que nous sommes loin d'avoir gagnée ».
Oui car dans ce neuvième tome, Raymonde et Robert Bidochon doivent faire face aux absurdités de l'administration. Tu dois aller récupérer un papier ? Il te faudra au préalable récupérer un papier qui te permettra de récupérer ce papier. Et si l'administration atteste que tu es mort, tu ne pourras pas justifier que tu es vivant. Même si tu es là, présent, en chair et en os. Non, l'ordinateur qui t'a décrété mort n'a pas pu se tromper, voyons ! Et à moins d'engager une procédure qui durera deux ans, ta « veuve » récoltera des allocs auxquelles elle n'a pas droit (puisque tu n'es pas vraiment mort) et qu'elle devra rembourser plus tard quand la procédure (qui aura duré deux ans) prouvera que tu es bien vivant. Mais encore faut-il qu'elle aboutisse cette procédure ! Et c'est sans parler de ceux qui ne comprennent même pas tes réclamations… Voilà. Raymonde et Robert vont donc se trouver noyés sous des kilos, des quintaux, des tonnes de papiers comme seule l'administration sait en fabriquer ! Un cauchemar ! Et tous ces arbres coupés…
Bien sûr, Binet force le trait mais il faut avouer qu'il n'a pas tort : qui ne s'est jamais perdu dans les méandres de l'administration ? Aujourd'hui, le numérique a pas mal remplacé la paperasse mais certaines formalités, bien que simplifiées, restent encore bien tortueuses.
Les fous sont lâchés ! Oui, mais les fous ne sont pas forcément ceux auxquels on pense…
Commenter  J’apprécie          316
“Les fous sont lâchés” ! Je ne vous parle pas du fringant Hannibal Lecter et de ces tout aussi délicieux petits camarades mais d'individus beaucoup plus sournois et cruels auxquels vous avez affaire tous les jours ! Ça fait peur, hein ? Tremblez car Binet s'attaque à du lourd, du très lourd ! On va dégraisser le mammouth qu'il disait l'autre !
Le sieur Binet dénonce en effet les rouages des administrations françaises, et au détour ses employés, dont la plupart d'entre nous faisons surement partie (mais « chut ! » gardons un peu de mystère...).
Mais pas de parti pris, nous ne sommes pas là pour nous défendre mais bien approuver ce que Binet a voulu nous expliquer si brillamment.
Raymonde, mise à mal avec un ongle incarné (ouais c'est pas le pied !), doit absolument aller chercher un formulaire à la Sécurité Sociale. Ça sent l'aventure ! O joies, O bonheurs infinis que ces interminables files d'attente, que de réjouissances à l'idée rencontrer Miss Gueule de Raie, charmante hôtesse d'accueil (même Belphégor a l'air plus gracieux !), c'est vous dire !
le couple Bidochon (RB et RB pour les intimes), après une longue, très longue, très très longue recherche du bureau adéquat dans les dédales d'un bâtiment austère de la Sécu (même un Minotaure n'y retrouverait pas ses petits !) demande à l'employée acariâtre (une copine à Gueule de Raie, je crois bien !) un formulaire, et se voit réclamer en retour un “bon de retrait du formulaire”, qu'il faut évidemment aller chercher à l'autre bout du bâtiment (ben oui, sinon c'est pas drôle !)… A les voir courir ainsi à travers tous les étages, ce n'est pas un formulaire qu'ils ont l'air de chercher mais plutôt un trésor !! Fort Boyard à côté, c'est de la gnognotte (Cours Robert, cours !) !
Astérix et Obélix s'étaient déjà heurtés aux affres des rouages infernaux de l'administration française dans les 12 travaux. Mais si ! Rappelez-vous ! le laissez passer A 38 ! Bon, ben là c'est pareil sinon pire !
Nous irons à la rencontre de sympathiques fonctionnaires (si, si ça existe !) comme Messieurs Flétan ou Colin. Attention, ils n'ont plus l'air très frais à force de moisir derrière leurs bureaux poussiéreux nos dignes représentants de cette grande et truculente famille !
Visiblement client (malheureux ?) de ses administrations, Binet nous en offre une partie, certes peu reluisante, mais si vraie ! C'est terriblement efficace, drôle et sarcastique...Un des meilleurs albums du délicieux Cricri (si je peux l'appeler Cricri...Après tout ce que nous avons vécu ensemble !). Hé, Miss Gueule de Raie ! Sans rancune ?

Critique à quatre mains, merci Hahasiah.
Commenter  J’apprécie          250
Alerte au bon gout et à la bienséance : ce nouvel opus est encore susceptible de navrer toute personne pensant en etre la dépositaire . Pour toutes les autres adeptes du 2e , 3e , 4e, ... , ∞e degré , voire meme de l'autodérision , c'est encore tout bon !

Tout le monde connait cette histoire abracadabrantesque des deux fous conversant et se terminant par ce conseil aussi avisé que judicieux : accroche-toi au pinceau , j'enleve l'échelle !
Nos deux amoureux transis vont etre , ici , confrontés à une certaine lourdeur administrative légitimée par le puit de conneries abyssal de certains fonctionnaires ! Sont exempts , comme de bien entendu , nos fiers et perspicaces amis policiers et controleurs fiscaux pour qui j'éprouve le plus grand respect assorti d'une admiration sans borne ! Avis au premier qui s'aviserait de me traiter de pleutre , couard , poltron...car je m'en irai , de suite , réquisitionner nos fiers et perspicaces amis policiers...

Binet s'attaque à un sujet que les Monthy Python n'auraient pas renié en leur temps : l'absurde , l'irrationnel , le loufoque ! Extravagance d'une administration d'un autre temps pouvant donné lieu à des situations ubuesques susceptibles de faire craquer le plus patient et pacifiste d'entre nous à grands coups de pelles dans la tronche libérateurs ! Effectivement , j'ai un petit faible pour le Bernie de Dupontel...Il égratigne - lacere – à grands coups de sketchs bien sentis l'inertie de la fonction publique et ses innombrables demandes de formulaires – rappelant furieusement l'un des 12 travaux d'Astérix - ; la police – pour qui j'éprouve toujours une déférence proche de la servilité la plus basse - ; l'administration fiscale...Tout est grotesque mais parfaitement plausible ! Possible que vous soyiez déclaré mort , à l'insu de votre plein gré , par un ordinateur insurectionnel qui , tel le HAL 9000 de 2001 Odyssée de l'Espace , aurait décidé de foutre un boxon monstre dans la vie deja trépidante de Robert Bidochon ; possible d'etre l'objet d'un contrôle fiscal justifié par la lecture erronée d'un agent du trésor analphabete lobotomisé...
Un humour toujours caustique ! Des portraits au vitriol , révélateurs d'une bétise humaine infinie...
Binet inaugure en faisant dans le comique de répétition ! Il y incorpore une imposante et majestueuse armoire Normande qui ne manquera jamais d'éclater , au final , le méchant faciès de tout zélé fonctionnaire ayant eu l'insolence d'enquiquiner l'ami Roro...
Des emmerdes à n'en plus finir soudant , s'il était encore possible , un peu plus ce couple de légende aux faux airs Hollywoodien ! Burton et Taylor sont rien que des copieurs...

Les Fous Sont Lachés , les barres de rire également...
Commenter  J’apprécie          220
allez, une fois n'est pas coutume, j'vais vous pondre un petit truc sur les Bidochons. Pourquoi ça ? Parce que cette fois les fous (entendez par là, l'administration, les fonctionnaires, les bureaucrates ) ont bien failli avoir raison de notre Robert national...pour preuve, il a même été déclaré civilement mort ! sans une providentielle avalanche d'armoires normandes, c'en était fini des aventures des Bidochons. Quand je vous dis qu'on l'a échappé belle !!
Dans ce tome, Binet s'en prend à tous les bureaucrates qui ont une once de pouvoir et qui en profitent lâchement pour nous pourrir la vie...c'est peut-être pas très sympa, mais ça soulage quand même !
Commenter  J’apprécie          160
Robert et Raymonde s'aventurent sur des territoires audacieux. Bidochon, soyez les bienvenus en territoire kafkaïen ! Ne connaissiez-vous pas encore la complexité du système administratif à l'accueil d'un hôpital ? L'ongle incarné de cette pauvre Raymonde s'en souviendra certainement longtemps… Dans un enchaînement de cause à effet contre lequel il semble impossible de lutter, les Bidochon vont goûter jusqu'à plus faim des services tertiaires de la période post-industrielle.


L'hôpital, qui avait déjà fait l'objet d'une représentation approfondie dans le volume des Assujettis sociaux, ne sera pas le seul à souffrir du regard affuté de Binet. Les flics mal débroussaillés de la moustache sont dépeints dans toute leur arrogance bornée, illustrant à la perfection ce paradoxe qui voudrait que moins l'on en sait, plus l'on en dit. Les services fiscaux et sociaux s'emmêlent les pinceaux et nous font remuer dans sa tombe notre pauvre vieux Robert, pourtant plus vivant que jamais lorsqu'il s'agit de taper du poing sur les tables. A ce jeu-là, il trouvera toutefois de la concurrence puisque l'on n'entre pas dans les services fiscaux à sa guise : ceux-ci sont en effet gardés par de puissants cerbères d'autant plus incontournables que leur innocente apparence de secrétaire ne laissait rien douter de leur agressivité.


Emmené dans ces systèmes labyrinthiques de force plutôt que de gré, Robert finit par perdre la tête. Pour la première fois depuis le début de la série, les Bidochon s'autorisent une incursion vers le côté fantastique de l'existence, ramant péniblement sur des fleuves de paperasses indigestes. Bercés par le murmure des flots, nous nous rappellerons cette question étrange, posée à Raymond par un agent de la sécurité des plus louches : « Et comment l'ongle incarné pouvait-il être au parking si ta femme était dans la voiture ? »…


Oui, Binet vire à l'absurde, et s'il arrive à nous prouver que Raymond peut être mort tout en étant vivant, il parvient également à ressusciter Ionesco et son humour désespéré ! Si le thème n'est pas original dans l'oeuvre des Bidochon, on ne pourra toutefois pas dénier que son traitement se fait toujours de la manière la plus convaincante possible pour le lecteur… Et gare si vous n'aimez pas ! L'armoire normande –pourfendeuse des ennemis des Bidochon- risquerait bien de meurtrir votre entendement…


- Bon dieu ! Quelle bouillie !! Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Monsieur Merlan vient d'être écrasé par une armoire normande !
- Une quoi ?
Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          130
Robert et Raymonde font face à l'absurdité administrative dans toute sa splendeur ! La chute était pour moi inattendue, d'où mon incompréhension voire agacement avec cette histoire d'armoire normande...
Commenter  J’apprécie          50
Une bd qui me fait beaucoup rire. On y retrouve les clichés sur l'administration. Je redécouvre cette bd et je reste fan.
Commenter  J’apprécie          40
Une première partie (allez, 3/4 de la BD) kafkaïenne et délirante, dénonçant l'administration sous toutes ses formes, mais qui part à mon goût en sucette et dans la facilité sur la fin. Cela ne change rien au fait que ce soit cynique, acerbe et drôle à souhait ! Un bon tome où on sent, surtout avec les dédicaces finales, que Binet est bien en colère !!
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (329) Voir plus



Quiz Voir plus

Au pays merveilleux des Bidochon.

Les Bidochon apparaissent pour la 1ère fois comme personnages secondaires dans quel magazine (n° 11) ?

Charlie Hebdo
Pif Gadget
L'Echo des Savanes
Fluide glacial
Le Chasseur français

10 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Christian BinetCréer un quiz sur ce livre

{* *}