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Jerry Bingham (Illustrateur)
EAN : 9781401277727
144 pages
DC Comics (06/03/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
From Marc Guggenheim (Arrow, Legends of Tomorrow) and Jerry Bingham (Batman: Son of the Demon) comes Batman's first encounter with the Justice League of America and Bruce Wayne's first super-powered team in Batman: Super Powers!

A young Batman stalks the streets of Gotham! When a woman dies in his arms, he won't rest until he finds those responsible. Tracing the case back to an early Justice League of America mission, Batman learns that there are some... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète de Batman qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage. Il contient les épisodes 50 à 54 de la série Batman Confidential, initialement publiés en 2011, écrits par Marc Guggenheim, dessinés et encrés, peints par Jerry Bingham, avec un encrage de Mark Farmer pour la deuxième histoire de l'épisode 50. David Baron a réalisé la mise en couleurs des pages encrées et non peintes.

Le récit commence avec l'un des souvenirs les plus pénibles de Batman : la découverte de ce que Zatanna lui avait fait subir avec l'accord de ses coéquipiers de la Ligue de Justice, souvenir retrouvé lors de Identity Crisis (2004, de Brad Meltzer & Rags Morales). Il y a 7 ans (le temps présent du récit) à Gotham, une femme fuit pied nu dans la rue et tombe dans les bras de Batman, presque desséchée. Quelques années auparavant, pendant la période de formation de Bruce Wayne, dans le Xinjiang (l'une des 5 régions autonomes de la République Populaire de Chine), Bruce Wayne arrive dans un village détruit et trouve une femme morte au cadavre desséché. Il demande dans un mandarin hésitant à un survivant qui a fait ça. L'homme répond Huairen. Au temps présent, à Gotham, Wayne procède à l'autopsie du cadavre de la femme, en présence d'Alfred Pennyworth. Il constate qu'il ne reste plus aucun fluide dans son corps. Dans le Xinjiang, le jeune Wayne a facilement retrouvé la trace de Huairen.

À Gotham, Bruce Wayne a organisé un piège pour appâter le coupable dans un laboratoire de Waynetech. Il attend patiemment que quelqu'un morde à l'hameçon. 2 individus armés s'introduisent dans le laboratoire pendant la nuit et commencent à chercher le produit chimique dont l'existence a été rendue public. Batman se lance sur eux, en estourbit un, et essaye de faire cracher le morceau à l'autre, à savoir le nom de son employeur. Mais l'homme de main résiste. Dans le Xiniang, Bruce Wayne est arrivé jusqu'au périmètre dressé par Huairen. Il estourbit quelques gardes et se lance dans l'ascension de la paroi rocheuse au sommet de laquelle se trouve la forteresse de Huairen. Alors qu'il pénètre dans le temple et découvre un homme agenouillé devant une statue de Bouddha, il est observé à son insu par une femme (Ri) étant en communication télépathique avec un dénommé Gyuangxi. Il y a également une histoire complète racontant comment par le passé la Ligue de Justice d'Amérique (composée de Wonder Woman, Aquaman, Green Latern, Flash et Martian Manhunter) se sont battus contre un vampire absorbant l'énergie dans un laboratoire Lex Corp situé dans le désert de la Vallée de la Mort.

Marc Guggenheim est un producteur de séries télévisées en particulier pour DC, ainsi qu'un scénariste ayant travaillé pour Marvel et DC. Jerry Bingham est un dessinateur ayant travaillé pour Marvel et DC, essentiellement dans les années 1980. Il a en particulier mis en image le récit de Batman Son of The Demon (1987, réédité dans Batman: Birth of the Demon) dans lequel Batman passe une nuit avec Talia al Ghul, événement dont se souviendra Grant Morrison des années plus tard et qui lui permettra de révéler l'existence de Damian, un fils caché de Bruce. L'histoire de ce tome se déroule durant les premières années de Batman, comme toutes celles de la série Batman Confidential. L'introduction relative à Identity Crisis déconcerte un peu de prime abord. le lecteur finit par comprendre qu'elle agit comme une forme de validation a posteriori du bienfondé de la défiance de Batman envers les héros costumé disposant de superpouvoirs. le thème du récit est donc d'opposer le caractère solitaire de Bruce Wayne et ses capacités humaines, à des groupes de superhéros et à la tentation de l'usage de leurs capacités.

Marc Guggenheim a conçu une structure de récit assez complexe à 3 niveaux. Il y a donc les fils narratifs principaux : celui à Gotham, et celui dans le Xinjiang. L'épisode 50 est un numéro double qui propose une deuxième histoire de 22 pages disposant de sa propre couverture. Ce récit est raconté à la manière d'un comics des années 1950. Les personnages ne sont pas développés, ils restent à l'état de porteurs de costumes avec des superpouvoirs. Il y a quelques bulles de pensée, peu nombreuses. Les dessins sont plus simples dans les contours des formes et dans les décors. Les couleurs sont agrémentés de petits points, comme si elles avaient été appliquées avec les techniques limitées de l'époque. Il a même été ajouté un trait blanc comme si les bordures des pages avaient été mal imprimées. L'histoire est donc simple et se lit rapidement. Elle constitue un hommage aux récits de l'époque, mais aussi l'introduction du supercriminel qui sévit à Gotham, et la présentation de la composition de la Justice League de l'époque, sans Superman, ni Batman. Dans une ou deux autres remarques, le lecteur constate que le scénariste a intégré des modifications de continuité survenues depuis les années 1950, sans que cela ne rompe le charme de cet hommage.

Les 2 principaux fils narratifs se répondent du point de thématique, à la fois du fait que Bruce Wayne (en Chine) et Batman (à Gotham) travaillent seuls, à la fois du fait qu'ils doivent s'interroger sur un partenariat possible avec des individus dotés de superpouvoirs. Toutefois, le scénariste n'a pas construit ses 2 fils en miroir, chacun se déroulant de manière différente. le fil dans le passé, celui en Chine, conduit Bruce Wayne à avoir la vie sauve grâce à une femme dotée de pouvoirs de guérison, puis à s'associer avec son groupe qui souhaite renverser le même dictateur qu'il n'a pas su vaincre tout seul, et à le soumettre à la tentation d'acquérir lui-même des superpouvoirs. À Gotham Batman mène l'enquête de main de maître, même s'il se fait avoir comme un débutant par des assaillants, faute d'avoir suffisamment d'expérience. En découvrant progressivement ce qui est arrivé à Bruce Wayne, le lecteur comprend pour quelles raisons des années plus tard Batman ne demande pas l'aide des superhéros de la Ligue de Justice, pour quelle raison il continue à travailler seul. D'un côté, le lecteur peut trouver sa lecture un peu hachée en sautant toutes les 3 ou 4 pages d'une époque à l'autre. D'un autre côté, cette structure lui permet de faire le parallèle entre les événements des 2 époques et de comprendre comment l'expérience du passé a permis à Batman de définir sa relation avec les superhéros.

Même si Jerry Bingham ne travaille plus qu'épisodiquement pour réaliser des comics, le lecteur constate dès la première page qu'il n'a rien perdu de ses qualités. C'est un artiste fortement influencé par le travail de Neal Adams encré par Dick Giordano. le lecteur peut le constater dans sa mise en page (même s'il n'utilise pas les angles de vue appuyés d'Adams), ainsi que dans sa manière d'introduire des aspérités dans les contours encrés. Les dessins utilisent donc une approche descriptive, avec un degré de simplification, mettant en scène des personnage athlétiques, mais sans musculature exagérée au-delà des possibilités humaines. Bingham prend soin de monter l'environnement en début de chaque scène et de l'évoquer par quelques traits rapides par la suite. Les plans de prise de vue sont simples et efficaces, avec une attention portée sur l'enchaînement logique des déplacements, et la grâce de Batman. L'artiste réalise des dessins avec une apparence sérieuse, mais sans tomber dans le voyeurisme gore ou la complaisance violente.

Alors qu'il a dessiné toutes les planches, Jerry Bingham a utilisés 3 approches graphiques différentes. Il y a celle traditionnelle pour le fil narratif, celle aux traits simplifiés pour l'aventure de la Justice League façon années 1950. le lecteur découvre avec plaisir que les planches se déroulant dans le Xinjiang sont peintes en couleurs directes, ce qui se justifie par le fait qu'il s'agit d'un fil narratif différent. Dans ces séquences, le lecteur peut constater que l'artiste n'oublie pas qu'il est aussi un dessinateur traditionnel, avec des traits encrés, car la composition des cases et des suites de cases reste très construite. Néanmoins, Bingham ne réalise pas des cases comme s'il coloriait des zones délimitées par des contours encrés. Il n'y a donc plus de trait de contour, et les surfaces se distinguent les unes des autres par uniquement par les couleurs. En outre, Bingham utilise une palette beaucoup plus étendue pour les pages peintes, que David Baron pour les pages encrées. Passé le premier épisode, Bingham s'aide de quelques traits crayonnés pour les contours des détails les plus fins. de ce fait, la peinture n'apporte pas une sensation de conte pour le passé, mais un environnement plus substantiel.

Au travers de cette histoire, Marc Guggenheim sonde la question de savoir si utiliser des superpouvoirs constitue une forme de triche, de biais moral, engendrant forcément une forme de corruption plus ou moins larvée. Il ne remet nullement en cause les motivations altruistes des superhéros, mais il met en lumière la nature de la tentation pour un individu normal. Ainsi le discours n'est pas simpliste car le point de vue de l'homme normal, Bruce Wayne, fait ressortir les effets des superpouvoirs, en quoi ils s'apparentent à des miracles ou à des actes contre nature. Au final, il n'y a pas de réponse toute faite ou bien tranchée car Batman doit sa survie à l'usage des superpouvoirs des autres, à la fois en Chine, à la fois à Gotham. Dans le même temps, le scénariste a su concrétiser en quoi Batman n'appartient pas à la même catégorie que les autres superhéros dotés de pouvoirs extraordinaires : il reste un homme normal, soupçonneux de ces individus. Bien évidemment la scène d'ouverture lui donne raison a posteriori.

Dans ce tome, le lecteur découvre une histoire bien ficelée de Batman, plus ambitieuse qu'elle n'y paraît, à la fois dans sa forme picturale qui combine 3 approches différentes réalisées par un unique artiste, à la fois dans sa structure narrative pour mieux faire apparaître des liens de cause à effet distant de plusieurs années. 4 étoiles pour un lecteur venu pour un récit un peu plus noir et plus superhéros. 5 étoiles pour un lecteur sensible à cette manière de singulariser Batman au milieu de tous les autres superhéros.
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