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Citations sur Le Pagne noir (7)

Le fleuve, survolé de mouettes, était comme un tapis uni tiré par une main invisible. Sur la berge, des vaguettes, sans dentelure aucune, d'un bloc comme du velours qu'on déploie, venaient mourir.
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Il respirait à l'aise, l'air salubre, et chantait d'une voix merveilleuse qui faisait danser les feuilles sur les branches, osciller les branches sur les arbres.
Et les arbres, ivres de mélodie, dans le vent, entremêlaient leur chevelure piquée de papillons de toutes le couleurs, contant fleurette à des abeilles en repos.
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Un matin, titubant de faim, il partit visiter ses engins... Son cœur partit au galop, pressé de voir ce que cela pouvait bien être... La machette au poing, il avance, s'approche et voilà que c'est un Écureuil, un bel Écureuil qui pend au bout du fil... Un Écureuil qui devait venir de loin.
"Un Écureuil pour mon repas, Dieu merci ! C'est de la tendre viande. Une bonne sauce avec ça, rien de tel !" Et il fit claquer la langue...s'apprêtant à lui trancher le cou.
-- Ananzè, ne me tue pas, je te ferai du bien.
-- Du bien ? Quel bien peux-tu me faire toi ? Le seul bien que tu puisses me faire, c'est de me remplir le ventre...
-- Ananzè, ne me tue pas et tu seras heureux.
-- Attends ! Je vais tellement t'épargner que ta tête sera bientôt dans ma marmite...
-- Ananzè, tu es mon frère.
-- Moi frère, toi ? Depuis quand Ananzè l'Araignée est-il le frère de l'Écureuil ?
-- Je suis du village de ta mère.
-- Ma mère ! Ma mère ! Elle est morte. Elle n'a donc plus de village...
-- Je la connaissais ta brave mère, qui me parlait souvent de toi.
-- Tu es certainement du village de ma mère, mais pas du village à moi. Et même serais-tu de mon village à moi, penses-tu que ta tête ne serait pas au fond de la marmite ?
-- Comme elle était brave, ta mère !
-- Brave et douce comme la flamme du foyer qui tantôt te caressera la peau.


L'ARAIGNÉE ET LA TORTUE.
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C'était pendant une famine. Une famine atroce, unique en son genre... Partout on la sentait. Partout, elle faisait des siennes. Elle empêchait même la pluie de tomber.


L'ARAIGNÉE ET LA TORTUE.
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Pour subsister, Kacou Ananzè avait appris... à tendre des pièges. Mais ces derniers, comme affamés et sans force, ne prenaient rien.


L'ARAIGNÉE ET LA TORTUE.
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La Rivière, elle coule, tourne sur elle-même, vagabonde, se tasse contre un arbre couché en travers de son lit, entre dans une caverne pour entendre une chanson nouvelle, joue avec les ombres, les lumières, les coquillages, les papillons, les libellules, les insectes. Elle sert de glace à tous les arbres, à toutes les lianes, à tous les oiseaux, au soleil lui-même, à la lune, aux étoiles, au ciel bleu. Ici, elle dépose un nénuphar; là, elle embarque une lentille... Elle emporte les rires des jeunes filles, les chansons des lavandières, le murmure des bambous et de roseaux. De la communauté, dans aucune famille, jamais elle ne fait verser de larmes. Elle connait trop les hommes pour leur faire créer des soucis nouveaux. Chacun ne vient-il pas chaque jour lui conter un peu ce qu'il pense, un peu ce dont il souffre? Et gazouillante, elle leur dispense son eau douce et fraiche. (conte : L’homme qui voulait être roi)
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Une altercation s’était produite entre le Singe et le Lion. Le Lion avait tort. Mais comment le lui dire ? Il savait bien qu’il avait tort, aussi attendait-il en aiguisant ses griffes, celui qui se permettrait de le lui dire. L’Éléphant présidait la séance, ayant à ses côtés le Buffle, le Phacochère, la Panthère et le Tigre. La Panthère se lissait la moustache, tandis que le Lion, comme pour jouer, tressait sa crinière. Il bâillait aussi, voulant dire : « J’ai faim ! »
Chacun attendait le verdict dans un silence angoissé. L’Éléphant, de sa trompe, se grattait la tête, cherchant la forme dans laquelle il devait prononcer la sentence. Et ses petits yeux dans leurs cavités luisaient, mon Dieu, luisaient tellement que le Singe, très subtil, compris et s’esquiva.
On lui donna tort, parce qu’il avait fait défaut. (conte : L’homme qui voulait être roi)
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