Des nouvelles du front à Vailly sur Aisne le 7 juin 1918 … des scènes de rue de novembre 1923 à Munich … la chronologie s'installe … départ le 15 mars 1926.
Il faut prendre acte des dates. Car tout part de ces anecdotes.
Pour ponctuer le récit, nous suivrons les motocyclettes sur les circuits des courses du championnat d'Allemagne 1926, ainsi que les faits divers et les événements politiques de cette année là où s'annonçait la mise en place des idées du nazisme.
Je ne suis pas passionnée par les comptes rendus des exploits des conducteurs des engins à deux ou quatre roues, j'ai toutefois pris plaisir à suivre l'aventure humaine de
deux individus pas meilleurs ni pires que les autres.
Par contre le développement de la phrénologie (1) et l'existence des centres de liquidation des « vies inutiles » (2) m'a fortement interpelé de même que les passages concernant la vision de la guerre qui sont eux une ode à la paix.
L'intérêt du scénario est qu'il nous montre un pays que nous voyons de jour en jour aux prises avec les théories dangereuses qui petit à petit gagnent du terrain, certains sont mème fiers de les promouvoir et les opposants rient encore ne pouvant croire que l'ascension de ces idées va bientôt mettre en péril leur liberté de pensée et leur vie.
(1)
La phrénologie (du grec, cerveau et connaissance ), est une théorie pseudo-scientifique selon laquelle les bosses du crâne d'un être humain reflètent son caractère.
(2)
Hadamar, Grafeneck, Brandebourg, Hartheim, Sonnenstein, Bernburg : 1ucunde ces noms n'est ancré dans la mémoire collective de l'humanité au même titre que celui d'Auschwitz ou de Treblinka. Pourtant, ce sont les noms des premiers centres d'extermination jamais inventés par les nazis. Y furent anéantis des malades et des handicapés, des aliénés et des dépressifs, des marginaux et des détenus de camps de concentration. Les premières chambre à gaz y furent mises en oeuvre par le régime nazi. Elles ont servi, entre l'automne 1939 et l'été 1941, à tuer près de 70 000 personnes, essentiellement des allemands, dont, suivant les critères du régime, la « vie était inutile ».
« Au centre régional de soins et d'hébergement de Hadamar, près de Limburgan-der-Lahn, au moins quinze mille personnes physiquement ou mentalement handicapées et requérant des soins ont été tuées entre 1941 et 1945 – par le gaz, les médicaments, les maladies et la faim. Sur le cimetière qui se trouve au-dessus de l'actuelle clinique psychiatrique, on trouve un obélisque portant cette simple invitation : “Homme, veille sur l'homme !” Ces quelques mots sortis de leur contexte sont incompréhensibles, même sous forme de voeu pieux. L'histoire de cet établissement apparaît aussi sous forme cryptée dans le hall d'entrée. On y trouve cette formule énigmatique : “1941-1945 – En mémoire” .
Beaucoup d'indices donnent à penser que les massacres commis dans les centres de liquidation des « vies inutiles », outre l'importance qu'ils avaient dans la mentalité eugéniste radicale des nazis, avaient valeur d'expérimentation pour des massacres ultérieurs, en particulier pour l'élimination des Juifs d'Europe.
Commenter  J’apprécie         50