C'est le premier roman du danois
Mikkel Birkegaard dont la profession est ingénieur informaticien. Il est rare que je choisisse moi-même les livres que je lis. Mon compagnon connaît mes goûts et m'offre souvent des livres qui me passionnent. Ce livre a attiré mon regard alors que la couverture est sobre à l'exception peut-être du titre écrit en rouge. Ce qui a poussé ma main à le choisir est la question posée verticalement sur la première de couverture « Et si la lecture pouvait tuer ? ». Les questions se sont alors bousculées dans ma tête pour tenter de trouver l'intrigue du roman : un livre magique ou satanique ? Des pages empoisonnées comme dans «
le Nom de la Rose » d'
Umberto Eco ? de la poudre volatile placée au creux des pages comme dans un épisode de « NCIS » ? Intéressant. Puis voila ce que la quatrième de couverture dévoile :
Nichée au coeur de Copenhague se trouve une vieille librairie au nom italien : Libri di Luca. Son propriétaire, Luca Campelli, vient de mourir de manière très abrupte et pour le moins... étrange. C'est Jon, son fils, avec qui il a rompu tout contact depuis 20 ans, qui hérite du magasin. Entraîné malgré lui dans l'histoire familiale, Jon découvre bientôt que cette librairie renferme un secret fabuleux. Son père était en fait à la tête d'une société de «lettore», des personnes dotées d'un pouvoir exceptionnel leur permettant d'influencer la lecture des autres, de créer des mondes merveilleux, de donner naissance à des histoires extraordinaires... mais aussi de manipuler jusqu'au meurtre. Plus Jon avance dans ses recherches, plus il se persuade que la mort de son père n'a rien de naturel. Dissimule-t-elle une lutte de pouvoirs au sein de cette société secrète ? Y a-t-il un traître parmi ses membres ? Quelqu'un cherche-t-il à s'emparer de leur don incroyable ? Afin de rassembler les morceaux épars de son passé et retrouver les assassins de son père, Jon se lance dans une quête acharnée qui va se révéler risquée... Et si Luca l'avait volontairement écarté de cette société aussi mystérieuse qu'inquiétante, où les livres ont le pouvoir de changer le cours de la vie ?
Personnellement, je trouve que la quatrième de couverture en révèle trop et cela gâche un peu tout. Je me serais arrêtée à « un secret fabuleux », histoire de laisser l'éventuel lecteur en appétit. Peut-être que le fait d'évoquer déjà les « lettore » et leur pouvoir attirerait davantage les amateurs de paranormal ou de fantastique mais selon moi c'est une erreur. Les questions posées révèlent aussi trop de choses et je pense qu'elles n'avaient pas leur place. Par contre, ce qui m'a tentée c'est bien évidemment le décès mystérieux et l'enquête.
Cette dernière ne déçoit pas et, bien au contraire, elle nous amène à des interrogations répétées, des suppositions sans cesse renouvelées dans un univers inconnu puisque, sauf erreur de ma part, c'est la première fois que ce don est évoqué. C'est un pouvoir intéressant qui maintient notre attention et l'on comprend bien vite qu'il est au coeur de toute l'affaire, logique même enfantin. Je ne vous mentirai pas : trop de choses se découvrent avec aisance, l'origine des tensions avec son père est évidente et forcément le pouvoir fait des envieux. Mais il nous reste tout de même pas mal de pistes à explorer : qui sont ces envieux ? Que comptent-ils faire avec ce pouvoir ? Comment espèrent-ils le posséder ou l'utiliser ?
Heureusement les suspects sont nombreux, les fausses pistes sont disséminées avec brio et l'attitude du héros reste plausible. L'auteur nous emmène malgré tout et sans temps mort dans la tête et sur les pas de Jon, on partage ses découvertes, ses surprises, ses sentiments, on enquête avec lui et on se fait parfois avoir. Ce n'est pas un excellent roman car il y a, à mon goût, trop de facilités, mais l'enquête reste intéressante et l'univers passionnant.