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sur 1446 notes
Après avoir passé trois ans à Paris, Anaïs Nin et son mari, Hugo, viennent d'emménager à Louveciennes. Il est peu de dire que la vie new-yorkaise manque à la jeune femme. Mais elle est surtout triste pour son mari de le voir dépenser toute son énergie dans la banque, laissant ainsi tomber sa poésie. Alors, elle sera artiste pour deux, ne cessant d'écrire. Mais elle désespère de n'écrire que son journal. Ce qu'elle voudrait, c'est publier un roman. D'autant que la jeune femme étouffe dans sa propre vie, son journal et son double l'aidant et la soutenant au quotidien. Plusieurs femmes sont en effet en elle, l'une d'elles s'étant révélée dans la danse espagnole. Sa rencontre avec Henry Miller va encore la bouleverser...

Quel magnifique portrait que nous offre Léonie Bischoff... Sur le fond, l'on découvre la vie d'Anaïs Nin, une jeune écrivaine et diariste. de son installation en région parisienne à l'enfant qu'elle portera en passant par toutes les rencontres qui l'auront marquées (son mari, Hugo, son professeur de danse, Henry Miller et sa femme, Otto Rank, son père qu'elle a retrouvé...). Femme complexe qui se cherche, un brin torturée parfois, plus que jamais sensuelle, libérée, talentueuse, Anaïs Nin, à la fois forte et fragile, envoûte, séduit et surprend. Sur la forme, l'auteure nous offre de magnifiques planches aux crayons. Délicat, original, doux, voluptueux, son dessin est de toute beauté, notamment ses pleines pages fascinantes.
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Anaïs Nin a définitivement changé la vision très masculine que la société avait des écrivains en étant une des romancières pionnières dans le genre.
La publication de ses journaux intimes et de ses nouvelles érotiques un peu scandaleuses pour l'époque, qui offraient une vision profonde de sa vie privée tourmentée et de ses relations mouvementées et libérées a provoqué un véritable raz-de-marée dans le monde de l'édition.
La version non censurée de ses journaux n'a pu être publiée qu'après sa mort et celle de son mari.

Léonie Bischoff exprime merveilleusement les mouvements de vie intérieure d'Anaïs Nin à travers la force de narration de ses dessins, directe et silencieuse. Elle a parfaitement capté comment illustrer son univers particulier où rêve, fantasmes et réalité se mélangent. C'est sombre et complexe, parfois choquant, plein d'ombres et de lumière.

La création artistique atypique de la romancière est retranscrite avec beaucoup de sensibilité. La plume est très précise dans les gestes et les expressions, les émotions sont scénarisées et communiquent par leur gestuelle.

Les couleurs et la palette des crayons magiques aux mines multicolores où les couleurs primaires s'associent, s'embrouillent et se complètent, créent un univers onirique et fantasque, traduisant les fantasmes et pouvant choquer par leur réalisme et leur naturel.

Léonie Bischoff réussit un tour de force original et envoûtant !


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Je ne connaissais Anaïs Nin que de nom et de réputation, et c'est une autrice et poétesse que je voulais découvrir depuis de nombreuses années... Mais je dois avouer qu'elle m'intimidait un peu.

Alors cette biographie en bande dessinée de Léonie Bischoff était la parfaite occasion de découvrir le personnage qu'était Anaïs Nin. Ainsi, j'ai connu ces histoires d'amour et de sexe, sa manière d'écrire, de se questionner sur elle-même, l'importance la psychanalyse dans sa vie...

Ce livre, c'est aussi un véritable objet graphique, aux couleurs et aux illustrations magnifiques. Léonie Bischoff apporte un côté onirique à l'histoire, à travers son coup de crayon... C'est vraiment cela qui m'a charmée, plus que ce qui était raconté !

Ainsi, cette bande dessinée m'a vraiment donné envie de lire les récits et poèmes d'Anaïs Nin, ce que je ferais sans nul doute un jour !
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Pour lire cet album d'Anaïs Nin, il m'a fallu beaucoup de patience au niveau de son prêt auprès d'une médiathèque. Il peut arriver parfois que vous attendiez de longs mois de réservation mais que le lecteur qui vous précède ne rende finalement pas l'ouvrage en question. Il me semble qu'on n'envoie pas d'huissier pour cela. Au bout du compte, il m'a fallu passer par une autre médiathèque. Voilà pour la petite histoire.

Ce titre a plutôt été plébiscité par le public des lecteurs. Cela a tout de suite attiré mon attention. Alors, est-ce que l'attente valait le coup ?

On fait la connaissance d'une charmante jeune femme tiraillée entre plusieurs cultures et qui s'invente un nouveau langage au milieu des années 30 dans un Paris ouvert sur le monde artistique.

Elle souhaite devenir écrivain comme une échappatoire à une société fortement masculine. Son journal intime va devenir sa drogue et son compagnon. Il faut dire qu'elle n'est pas très heureuse avec son mari banquier qui a renoncé à ses rêves d'artiste ce qui ne l'enchante guère.

Elle refuse de monter sur scène alors qu'elle maîtrise totalement la danse du flamenco. Une femme qui se montre est une putain. Elle se mets des interdits à sa propre liberté, à sa propre expressivité. Puis, elle se libère enfin de ses carcans et c'est un véritable voyage érotique d'homme en homme qui va la faire grandir. Il y a tout un cheminement pour mener à l'éclosion artistique ou à la recherche de sa propre personnalité.

J'ai trouvé le dessin d'une grande sensualité dans les traits avec des personnages vraiment expressifs comme je les aime. J'aime le mouvement et non la rigidité des traits fixes. Cet album m'a littéralement comblé sur le plan graphique.

Sur le fond, j'ai beaucoup aimé cette biographie qui est totalement différent de ce que j'ai pu déjà lire dans la démarche ce qui constitue une réelle originalité qui distingue cette BD de toutes les autres. C'est à la fois passionnant et intime.

Je mets un gros bémol cependant sur la scène incestueuse avec le père dont elle tombe pourtant amoureuse avant de se raviser. On ne saura jamais s'il s'agit de la réalité ou d'un mensonge de plus dans sa vision fantasmée des hommes. Cependant, c'est le choix artistique de l'auteur qu'il nous faut respecter.

En tous les cas, un beau portrait de femme sensuelle certainement en avance sur son temps en terme de poly-amour mais dénué parfois de toute moralité. C'est entre une grande fragilité mais également une parfaite maîtrise de la sensualité. Oui, c'est réellement une femme libérée sans vouloir rechanter le refrain de « la reine des neiges » pour vous épargner.

Au final, une vision totalement magnifiée d'Anaïs Nin, qu'on acceptera ou pas selon ses convictions profondes. Cela ne laissera personne indifférent. Une lecture plaisante et construite avec qualité.
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Ayant entendu l'auteur en interview...qui racontait qu'elle avait consacré huit ans de sa vie pour cet album..je me suis laissée tenter.
Hormis les dessins magnifiques et le ton onirique..l'héroïne ne m'a pas franchement captivé..surfant un peu trop me semble -t-il sur " la parole libérée de la femme"...Anais Nin a connu Henry Miller et fréquente des gens célèbres certes, elle a écrit des premiers écrits érotiques et un journal intime que je l'ai lu..il y a longtemps et alors?.rien de transcendant, il manque un peu d'étoffe au personnage pour en faire une vraie porte parole....mais cela n'engage que mon commentaire..elle est très loin de la vie passionnante d'une Georges Sand où de Francoise Sagan!

Les planches restent très agréables à regarder.



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Chaque homme à qui j'ai fait lire mes textes a tenté de changer mon écriture. Écrire comme un homme ne m'intéresse pas.
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Ce tome contient une biographie d'Anaïs Nin (1903-1977) qui ne nécessite pas de connaissance préalable de l'artiste ou de son oeuvre. Elle a été réalisée par Léonie Bischoff, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Elle comprend 184 pages de bandes dessinées. Sa publication initiale date de 2020. Elle a bénéficié d'une édition grand format en 2022, complétée par un cahier graphique de quatorze pages.

Des nuages d'orage au-dessus d'un océan déchainé. Des vagues puissantes et arrondies, pleines d'écume, avec un minuscule navire au sommet de l'une d'elle. Les vagues redoublent d'intensité, et projettent le navire sur un récif. Dans les débris, une forme humaine allongée, recroquevillée sur elle-même. Dans la même position, Anaïs Nin se tient le visage dans les mains, avec des feuilles éparpillées autour d'elle. Elle se redresse sur son séant, sèche ses larmes et rassemble les feuilles. le soir, elle rejoint son époux Hugo Guiler, un banquier, dans une réception mondaine. Il la présente à Mme & M. Bordin, à Mme & M. Moris, Richard Osborne. Ils vont s'installer à l'une des tables. La conversation porte sur les occupations de Mme Nin : M. Guiler leur a dit qu'elle est une artiste. A-t-elle des enfants ? Depuis combien de temps sont-ils à Paris ? Hugo Guiler répond : cela fait trois ans maintenant, mais ils viennent de déménager à Louveciennes. Est-ce que New York lui manque ? Quel est ce drôle d'accent ? Elle explique que sa mère est Danoise et Cubaine, son père Espagnol et Cubain, et elle a grandi entre la France et New York. Elle a dû inventer son propre langage. Au retour, dans la voiture, son mari lui assure qu'elle les a tous charmés. Il s'inquiète pour elle : elle semble de nouveau fragile, nerveuse. Elle lui répond que le banquier en lui est en train d'asphyxier le poète. Une fois rentrés, ils s'installent dans le salon : elle écrit, il s'exerce à la guitare.

L'esprit d'Anaïs Nin divague : elle développe un dialogue avec une autre elle-même plus libre, qui lui reproche d'être en train d'étouffer, de jouer les épouses parfaites. La nuit, elle cauchemarde : par la fenêtre elle voit l'épave du trois-mâts sur leur pelouse et elle s'y rend sous une fine pluie, en chemise de nuit. Elle touche le bois de la coque et pénètre dans la cale par une énorme brèche : son double plein d'assurance l'y attend. Elle se réveille, se lève, puis vaque à ses occupations. Elle a l'air tranquille et solide, mais bien peu savent combien de femmes il y a en elle. L'une d'entre elles s'est révélée dans la danse espagnole. Avec d'autres femmes, elle prend des cours avec monsieur Mirales. Ce dernier lui a proposé de monter sur scène et de partir en tournée. Elle refuse une nouvelle fois : la danse est un passe-temps acceptable pour une femme de banquier, mais pas monter sur scène. Plus tard, elle y repense : qu'est-ce au fond qui la retient de monter sur scène ? Ça n'est sûrement pas Hugo, ni la banque. Sa culture catholique, certainement… Une femme qui se montre est une putain. Mais Mirales a raison, la sensualité de la danse espagnole touche au mystique, au sacré.

L'autrice ne donne pas de date exacte au cours de sa narration, toutefois des repères permettent de déterminer la période couverte. Au début, Hugo Guiler indique que cela fait trois ans que le couple est installé en France, ce qui amène en 1927. La biographie se termine après la rencontre avec Lawrence Durrell (1912-1990), c'est-à-dire en 1937. Elle présente la vie de l'écrivaine du point de vue de celle-ci : elle est de toutes les scènes et son flux de pensées est exprimé régulièrement, certainement pour partie extrait de ses journaux. S'il connaît déjà le parcours d'Anaïs Nin, le lecteur se doute que la bédéiste a choisi cette période pour sa fonction charnière dans son développement personnel, et donc dans son écriture. Sinon, il fait connaissance avec une épouse bien sous tout rapport, dépendant financièrement de son mari qui dispose d'un revenu confortable grâce à son métier de banquier. Il est vite touché par l'esthétique des dessins : ils semblent avoir été réalisés au crayon de couleur un peu gras, avec trois teintes majoritaires qui s'entremêlent avec une teinte prenant le dessus sur les autres en fonction de la scène, et souvent des arrière-plans vides. Il serait tentant de voir une sensibilité féminine, dans certaines courbes, la façon de représenter les yeux plus grands que nature, ou encore certaines postures, l'intérêt porté aux tenues vestimentaires, les fleurs. Mais au regard des autres caractéristiques visuelles, cela reflète plutôt le point de vue d'Anaïs Nin elle-même, sa propre sensibilité, sa façon de ressentir le monde. Ces choix graphiques servent à transcrire l'état d'esprit de l'écrivaine, en phase avec son journal et ses romans.

Au fil des pages, le lecteur se retrouve totalement séduit par l'élégance de la narration visuelle. L'artiste sait inclure les éléments nécessaires à la reconstitution historique : les voitures, les décorations intérieures, les tenues vestimentaires, les accessoires comme la machine à écrire. Elle effectue un dosage parfaitement équilibré de la quantité de détails par scène. Cela peut aller d'une représentation détaillée des façades au droit du Moulin Rouge boulevard de Clichy, à juste des personnages sur fond blanc, de la gare de Louveciennes reproduite avec exactitude à la texture du manteau de fourrure de June Miller, en passant par des scènes oniriques ou métaphoriques où l'imaginaire l'emporte. La tempête en ouverture est magnifique avec les éléments déchainés. À la fin de ce premier chapitre, Anaïs Nin marche pied nu dans un désert avec des cactus, et des cristaux sur le sol, vers une silhouette à contre-jour. La première vision qu'elle a de June Miller se fait avec un décor de fleurs. Plus loin, Henry Miller épingle son épouse au mur, comme un papillon, sa robe ouverte donnant l'impression d'aile, et il lui ouvre le ventre pour dérouler ses intestins dans la page suivante dans une vraie vision d'horreur. Quelque temps plus tard, Anaïs s'imagine glissant dans une eau habitée par des plantes aquatiques douces et sensuelles. Indépendamment de l'esthétique choisie, la narration visuelle met en oeuvre des dispositifs variés bien choisis.

En page 17, le lecteur découvre que les deux tiers inférieurs de la page sont occupés par une dizaine de silhouettes juste détourées, d'une femme en train de danser le flamenco pour un résultat très parlant. En page 37, les feuilles de papier volètent autour d'Henry Miller et Anaïs Nin assis à une table de jardin, comme emportées par le vent, mais aussi animées par l'esprit de création des deux auteurs. En pages 92 & 93, Léonie Bischoff raconte uniquement avec les images, sans aucun mot, avec une disposition de page originale : deux colonnes de quatre cases de part et d'autre de la page, et une image de la hauteur de la page qui les sépare : un voyage en train avec une arrivée le matin, et un départ le soir pour évoquer le mouvement de va-et-vient dans la relation entre Henry et elle. Dans le chapitre quatre, Anaïs enfant voit apparaître un homme en costume descendant du ciel entre les immeubles, avec un soleil à la place de la tête, une métaphore qui prend tous ses sens par la suite. Avec toutes ces qualités de mise en scène en tête, le lecteur se dit que le choix d'avoir régulièrement des personnages en train de dialoguer avec un fond de case vide relève lui aussi d'une mise en scène conceptuelle : des personnages sur une scène de théâtre, une focalisation sur le langage corporel et sur les phrases, les mots, une évidence pour la biographie d'une écrivaine. Il prête alors une égale attention aux dessins en tête de chaque chapitre et au sens qu'ils revêtent par rapport au développement de la personnalité d'Anaïs Nin : un papillon aux ailes repliées, un éventail ouvert, des nuages masquant le soleil, un papillon aux ailes déployées, un soleil radieux à la fin de la pluie, un labyrinthe, des fleurs écloses.

Anaïs Nin étant le point focal de chaque scène, majoritairement accompagné de ses pensées, le lecteur adopte tout naturellement son point de vue. Elle n'en devient pas une héroïne, mais le personnage principal. Il ressent son expérience de la vie par son point de vue, au travers de ses émotions. D'une certaine manière, l'autrice la présente comme l'héroïne de sa propre vie, ce qui induit que le lecteur prenne parti pour elle, même si son système de valeurs diffère, même s'il conserve un regard critique sur le comportement de cette jeune femme. Léonie Bischoff a choisi de montrer la transformation de l'écrivaine, d'épouse modèle, en une femme épanouie. Elle découvre progressivement son attachement aux plaisirs des sens, la volupté de la sensualité, ses besoins en la matière et le fonctionnement de son système psychique. L'autrice en brosse un tableau d'une finesse remarquable, incorporant la pression et les attendus sociaux de l'époque, l'enfance et l'éducation d'Anaïs Nin, ses traumatismes, son effet inconscient sur les hommes, ses appétits sensuels, sa vocation d'écrivaine, ses doutes, sa façon de s'adapter aux attentes des hommes. Cette femme dispose d'une sécurité économique assurée par son époux Hugh Parker Guiler (1898-1985), et recherche une âme soeur en littérature qu'elle trouve en la personne d'Henry Miller (1891-1980) qui a séjourné à Paris de 1930 à 1939. Elle rencontre ainsi son épouse June Miller (1902-1979), une femme beaucoup plus libre qu'elle. Par la suite, le lecteur découvre sa relation avec son cousin Eduardo Sanchez, avec le psychiatre Docteur René Allendy (1889-1942), avec son deuxième psychiatre Otto Rank, et d'autres. L'autrice le laisse libre de porter son propre jugement valeur sur la dynamique de ces relations, sur la personnalité d'Anaïs Nin et ses choix de vie. Il ne s'attend pas aux deux traumatismes survenant en fin de récit. Il découvre sa relation avec son père Joaquín Nin, puis son avortement. Ces deux séquences le laissent sans voix, en train de chercher sa respiration, tellement il en fait l'expérience comme s'il était lui-même ou elle-même Anaïs Nin, deux moments de bande dessinée exceptionnels.

Raconter la vie d'une écrivaine ayant fait date dans l'histoire de la littérature présente plusieurs défis : celui des faits biographiques, celui d'une ligne directrice, et celui de respecter son oeuvre, voire d'en intégrer l'essence. Léonie Bischoff parvient à combler tous ces enjeux de l'horizon d'attente du lecteur, avec une élégance tout en douceur, y compris dans les pires moments, une sensibilité en phase parfaite avec celle de son sujet, un point de vue qui fait corps avec celui d'Anaïs Nin, et une narration visuelle enchanteresse. Chef d'oeuvre.
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Anaïs est une jeune épouse qui rêve de devenir écrivain. Son mari a les mêmes dispositions mais comme il faut manger, il travaille comme banquier. Bon ça commence tout gentillet, puis elle fait connaissance de Henry Miller, puis de sa fascinante femme. Doutant de sa santé mental, elle consultera des psys qui, elle pense, pourra l'aider à mettre des mots sur ce père qui a fuit le foyer conjugal. Ce roman graphique n'est pas pour les bonnes moeurs, on va de surprise en surprise se disant : - Non, lui aussi, pas possible !
Anaïs Nin a vraiment existé (1903-1977). Une des premières femmes à avoir publié des romans érotiques et sur la bisexualité.
Grâce à Léonie Bischoff, j'ai découvert cette croqueuse d'hommes. Pari ambitieux et réussi. Texte et traits de crayons sont juste parfaits. Scénariste vraiment à suivre. Roman graphique marquant et inoubliable !
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C'est à travers "neuf rencontres et un amour" de Jérôme Attal que j'ai fait connaissance avec Anaïs Nin et que j'ai eu envie de mieux la connaître d'où l'acquisition de la bande dessinée de Léonie Bischoff qui lui dresse un portrait tout à fait intéressant montrant ainsi le caractère et la personnalité de cette femme fascinante.
Elle fascine et séduira d'ailleurs nombre de ceux qu'elle rencontre comme l'écrivain Henry Miller, le psychanalyste Otto Rank, son cousin Eduardo Sanchez, son père, le psychanalyste Allenty ainsi que Antonin Artaud même s'il n'apparaît pas dans cette BD.
C'est une femme singulière qui veut s'affirmer et ne pas écrire comme un homme, elle est une femme, elle le revendique. Ce qui n'est pas chose simple d'autant plus à cette époque.
Leonie Bischoff a eu la superbe idée de dessiner son journal intime par un dédoublement qui lui indique comment se laisser aller vers le plaisir. Idée tout à fait originale et très bien rendue.
La planche mettant en scène sa relation amoureuse avec son père est en noir ce qui dénote avec la sensualité qui émane de sa relation avec Henry Miller.
Anaïs Nin a besoin d'amants pour s'épanouir. Son mari, Hugo, qu'elle aime réellement, ne lui apporte pas tout, elle recherche alors chez d'autres le plaisir physique, le plaisir charnel, l'érotisme, le jeu sans pour autant avoir le sentiment de trahir son mari. C'est une échappatoire qui l'aide à développer son esprit créatif.
C'est une femme qui se cherche mais qui ne se laisse pas enfermer dans ses tourments.
C'est une BD qui m' beaucoup plu. J'avais déjà été intriguée par Anaïs Nin dans le roman de Jérôme Attal et je le suis toujours c'est une femme qui suit son chemin et semble réussir à trouver sa voie.
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On est en 1931, Anaïs Nin et son mari, Hugh Guiler, ont quitté Paris pour s'installer à Louveciennes, en banlieue. La jeune femme a le sentiment d'être dans une impasse. Son statut de “femme de banquier” lui pèse, sa vie new-yorkaise lui manque, elle ne cesse de retravailler indéfiniment son essai sur D.H. Lawrence sans oser le montrer et rêve d'écrire un roman sans y parvenir… Seul son journal semble être source de réconfort et d'inspiration. Il est son double, son miroir, son thérapeute, son amant. Elle s'y livre pleinement, s'y cherche, se découvre sans cesse. Elle y libère ses pensées, son imagination fantasque, s'enrichit de ses réflexions et laisse s'exprimer les différentes femmes qui dorment en elle. Jusqu'au jour où elle rencontre Henry Miller, écrivain mais aussi éditeur. le coup de foudre intellectuel est immédiat. Elle voit en lui son alter ego et va, peu à peu, réussir à sortir de sa chrysalide pour exprimer son talent au grand jour…

SUBLIME! C'est vraiment le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce roman graphique de toute beauté, porté par la puissance mêlée de délicatesse, du dessin de Léonie Bischoff. le trait est fin, sensuel et se prête à merveille à l'illustration de ce personnage fascinant et ambivalent, à la fois timide et extrêmement séducteur. le recours au crayon magique pour l'illustration crée une véritable harmonie et une fluidité qui donnent un dessin en perpétuel mouvement. le résultat est vivant, très expressif et non linéaire, bref j'adore!

S'il l'on s'intéresse à l'histoire maintenant, pour moi qui connaissais Anaïs Nin pour son nom et sa réputation sulfureuse plus que pour son oeuvre (elle a tout de même été la première femme publiée pour ses romans jugés pornographiques à l'époque!), j'ai été littéralement enchantée de la découvrir plus intimement, avec ses failles, ses doutes, mais aussi sa force de caractère incroyable et son désir de liberté et d'indépendance assumé. A travers son roman graphique, Léonie Bischoff m'a permis de pénétrer brièvement le journal intime de cette femme passionnante, saisie à un moment charnière de sa vie, où tout est en train de se jouer. Un récit intense qui offre le portrait d'une femme complexe et ambiguë, en avance sur son temps, polyamoureuse assumée et insatiable, qui va trouver dans la vision fantasmée de sa vie, le terreau nécessaire à son désir de création. Un texte fascinant et un portrait de femme sublime qui donnent envie de se jeter sur l'oeuvre d'Anaïs Nin!
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Difficile exercice pour moi de commenter un ouvrage de BD, je suis toujours une bleue, et pour longtemps je crois, même si je prends goût à ce genre de lecture.
J'ai été totalement sous le charme du début à la fin : les dessins sont d'une très grande fluidité, les couleurs sont époustouflantes, l'esthétisme est à couper le souffle, surtout quand Anaïs est en pleine introspection ou rêverie.

Ne connaissant pas la vie d'Anaïs Nin, je crois en avoir appris pas mal. Après avoir lu quelques éléments biographiques sur internet, il me semble que le livre lui est fidèle.

Était-ce une bonne idée de commencer à faire sa connaissance avec cette biographie dessinée ? Je ne le saurai vraiment que si je lis un essai ou un roman, j'ai cependant l'impression que ça aurait été préférable, car je l'ai trouvée froidement libertine et je ne suis pas sûre que ça lui corresponde. Peut-être quelqu'un pourra-t-il m'éclairer ? Cette lecture seule ne me donne pas spécialement envie d'aller plus loin.

Émotionnellement, ce livre m'a touchée dans sa beauté onirique, mais je n'ai pas été très sensible aux textes et à la froideur d'Anaïs et des personnes qui gravitent autour d'elle, malgré certaines scènes joliment torrides.

C'est un cinq étoiles pour le graphisme, et une étoile pour les textes et l'histoire.
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