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EAN : 9782890529656
227 pages
Boréal (28/08/1999)
3.37/5   51 notes
Résumé :
Y a-t-il des gens fidèles ? Qui n'a jamais trahi ? Qu'il s'agisse de nos premières amours ou de nos plus grandes passions, de l'amour que l'on doit à ses parents ou d'une aventure d'une nuit, on a tous un jour oublié, cessé d'aimer, menti.
On a tous vécu cet instant impondérable où l'amour s'éclipse ou s'évanouit à jamais. Ces nouvelles sont autant d'instantanés qui captent le moment précis où le conte de fée dérape, où la belle histoire se met à fausser, où ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De savoureuses nouvelles de Nadine Bismuth et où, bien sûr, elle traite surtout de gens infidèles…

Des histoires de couples donc, ou d'ex-couples, de tromperies et de malentendus, mais dans une gamme variée, allant des jeunes étudiants en voyage au vieux couple délaissé par ses enfants. Ça sonne vrai et ça ne va pas sans susciter quelques réflexions, même si l'auteure n'alourdit pas le texte avec ses propres sentences.

Des sketchs de la vie quotidienne, une douzaine de courts textes rythmés, avec des touches d'humour parfois grinçant et qui nous conduisent toujours à une chute un peu inattendue.

Une lecture rafraîchissante, pour un autre point de vue renouvelé sur le couple.
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Sous-titre de mon cru : le bonheur ne se raconte pas.
Les différents textes qui composent ce recueil de nouvelles évoquent les infidélités sous toutes ses formes, mettent en scène des personnages aux horizons variés dans de nombreuses situations différentes. le lecteur peut ainsi s'identifier et réfléchir à ses propres réactions s'il était confronté à la trahison de l'infidélité. Car c'est bien de cela dont il est question dans ces nouvelles même si le cocasse s'invite parfois entre le drame et le chagrin.

L'autrice est québécoise et le style est d'une saveur particulière pour la lectrice française que je suis. J'ai été amenée quelques fois à consulter mon dictionnaire français-québécois ce qui n'arrive pas souvent puisque le vocabulaire employé au Québec est très imagé et se passe la plupart du temps de définition. Ainsi, l'autrice nous livre des échanges du quotidien avec des expressions authentiques et c'est très piquant.

J'ai éprouvé quelques difficultés à entrer dans cet univers et les premières nouvelles m'ont laissée relativement indifférente. Mais, une fois les codes intégrés et appréciés, ce fut un bonheur de lecture jusqu'à la dernière qui m'a fait monter les larmes aux yeux.
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Des nouvelles littéraires "old style"

En lisant les textes de Nadine Bismuth, qui sont en fait des nouvelles littéraires, on se sent bien. Aussi étrange que cela puisse paraître, même si le sujet n'est pas très enjoué, sa plume est légère, douce mais quand même direct. Mais, est-ce assez ?

Nous avons d'emblée, moi en tout les cas, la notion d'une nouvelle qu'elle doit surprendre à la fin. Que les dernières phrases vont nous couper le souffle ou nous faire sourire car inattendu. Ce n'est pas le cas ici, sauf peut-être à un ou deux de ces textes. Ce qui m'a un peu déçu. Les premier chapitres sont en fait des petites histoires, sans plus, des exemples. Bien qu'au départ, à la fin du moyen age, les nouvelles ne se résumaient qu'à de petits récits, fables, ou histoires, ce n'est habituellement plus le cas depuis le 19ième siècle. de nos jours, nous attendons la finale avec impatience. Comment l'auteure va t-elle nous surprendre? Comment l'histoire se terminera?

Ce qui est pour moi, habituellement, un délice de lecture, me laisse ici sur ma faim. Bien que la jolie auteure excelle dans l'écriture, et nous transporte légèrement dans ses histoires, on arrive au point final sans sourciller, sans avoir ce sentiment de souffle coupé ou de chute.

Par contre, je dois vous admettre que sa plume vaut la peine d'être lu. Il s'agit ici de son premier bouquin, et je vais très certainement lire ses romans. Sa légèreté et sa facilité à nous emmener les images en douceur me permet de penser qu'elle a un énorme talent. Heureusement, un bravo pour sa nouvelle finale. C'est ce que j'appelle pousser la nouvelle à une bonne limite !

À lire. Peut-être pas pour les nouvelles littéraires à nous couper le souffle, mais peut-être en tant que romancière. C'est à voir.

2 étoiles sur 5

James W. Pack
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J'ai bien aimé ce petit recueil de nouvelles. J'ai retrouvé avec grand plaisir le style contemporain, frais et dynamique de Nadine Bismuth, style que j'avais tant apprécié à la lecture de Scrapbook. L'auteur a vraiment le don de raconter le quotidien, de saisir l'absurdité et l'ironie des situations qui peuvent paraître banales à première vue.

Je me suis bien amusée à la lecture de ce bouquin, c'est plein d'humour. Malgré le fait que ce soit assez léger, l'auteur aborde les thèmes de l'amour et de la fidélité de telle façon que ça porte à réfléchir. Certaines situations m'ont d'ailleurs souvent laissé perplexe et surprise tant elles étaient ironiques.

Une lecture tres agréable et divertissante!
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J'ai retrouvé l'oeil alerte de l'auteure, très forte pour capter les infimes changements dans une situation en apparence statique. Elle traite ici aussi bien des doutes amoureux enfantins que des non-dits de couples dans la cinquantaine ou du quotidien d'un vieux couple dont la femme attend de façon presque désespérée la visite des enfants devenus grands en farcissant le congélateur de petits plats. Un livre mémorable? Peut-être pas mais un agréable moment néanmoins.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis demandé si nous aussi, les humains, on ne trainait pas une croute semblable avec nous, une croute où se stockaient toutes les misères et tous les échecs de notre vie. J’aurais souhaité savoir si cette croute, à mesure qu’elle s’épaississait, ne finirait pas par avoir raison de nous, ou au contraire si on ne pouvait pas espérer qu’un beau jour quelque chose nous arriverait qui ferait en sorte qu’on se décroute.
(Bon courage, p. 92)
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Avant de quitter le salon funéraire, je suis allée aux toilettes. Tandis que je verrouillais la porte de la première cabine, j’ai entendu des pas : quelqu’un a pris place dans la cabine adjacente. J’ai vu la bordure d’une robe marine à pois blancs apparaître sous le petit mur de métal et mon cœur s’est mis à battre à toute vitesse. Soudain, je n’avais plus envie de faire pipi. Je suis sortie de ma cabine. Quelque chose me disait que je devais fuir ce lieu et courir à l’arrêt d’autobus, mais j’étais si paniquée que j’ai ouvert le robinet et n’ai trouvé rien d’autre à faire que de me laver les mains.

Mme Séguin est sortie de sa cabine pendant que je me frottais les mains sous le séchoir. Elle a lavé les siennes et elle s’est approchée de moi, sans même me regarder. Mes mains étaient encore toutes mouillées, mais je lui ai cédé ma place, comme s’il lui revenait à elle bien plus qu’à moi de se faire sécher les mains décemment. Elle m’a souri, étonnée je crois, s’apercevant tout juste de ma présence. J’ai ressenti à ce moment un respect inexplicable pour elle. Cette phrase a glissé hors de ma bouche sans que je puisse exercer sur elle le moindre contrôle :

—  Toutes mes condoléances, madame Séguin.
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c’est au bon Dieu que j’ai pensé en premier. Mais ça n’a pas duré longtemps. J’étais trop préoccupée à remonter mes verres fumés sur mon nez et à caler mon béret bleu le plus bas possible sur mes oreilles. Et puis il faisait tellement chaud, et j’étais si nerveuse à l’idée qu’un collègue de M. Séguin surgisse de nulle part, s’approche de moi et me dise : « Madame, mais que faites-vous ici ? » Pour me calmer, je devais me répéter à chaque seconde que j’avais teint mes cheveux blonds en noir d’ébène la veille et que j’étais dès lors méconnaissable. Malgré tout, des frissons me parcouraient le corps. Peut-être était-ce la vue du cadavre qui m’effrayait. C’est que la mort n’allait pas très bien à M. Séguin : sa peau était blanche, flasque et ridée. J’essayais de le trouver beau, de le trouver attirant, mais c’était impossible. Son infarctus lui avait pris son charme en même temps que sa vie. J’ai déposé mon bouquet de fleurs par terre, près du cercueil, parmi les autres, et je suis allée m’asseoir.
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C’est pour cette raison que, lorsque j’étais entrée dans le bureau de M. Séguin, j’avais été surprise de le voir encore assis face à l’écran de son ordinateur. Je l’avais prié de reculer sa chaise car je devais vider sa corbeille à papiers. Au moment où je me penchais pour la saisir, mon livre était tombé de la large poche de mon uniforme. Il l’avait ramassé et il avait lu le titre à haute voix :

—  Un secret bien gardé, avait-il dit sans pouvoir s’empêcher de rire.Il avait jeté un œil intrigué sur l’illustration de la page de couverture : dans un cadre de fleurs roses et jaunes, un homme enlaçait tendrement une femme qui avait les paupières mi-closes. « Est-ce que c’est l’histoire d’une pauvre jeune fille qui tombe amoureuse d’un vieux riche qui finira par l’aimer lui aussi ? » m’avait demandé M. Séguin, l’air amusé.

—  Non, ce n’est pas vraiment cela, lui avais-je répondu, embarrassée.
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C’est toutefois en voyant défiler tous ces métiers devant mes yeux à une vitesse folle que j’ai trouvé exactement ce qu’il fallait que je dise pour sauver les apparences.

—  Si vous ne m’avez jamais rencontrée, c’est parce que j’étais la psychologue de votre mari.

Après avoir prononcé cette phrase, je me suis sentie soulagée. Tous mes muscles se sont détendus. Être psychologue, c’est tellement banal, il n’y a que dans les livres que je lis que ça donne lieu à des histoires enflammées.
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Video de Nadine Bismuth (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nadine Bismuth
À l?occasion de la parution de son nouveau roman, Un lien familial, Nadine Bismuth s?entretient avec l?essayiste et éditeur François Ricard. Petite incursion dans l?atelier d?écriture d?une écrivaine qui sonde l?âme de ses contemporains avec talent, perspicacité et sensibilité.
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