Et bien! étonnée je suis de cette découverte. Pigé au hasard dans les coups de coeur du Québec à ma biblio, je me suis dis "ah non... pas un chicklit... pitié". C'est la couverture du livre qui m'a laissé croire que le contenu pourrait éventuellement s'adonner au monde des pouliches à la crinière soyeuse et à leur vie arc-en-ciel rehaussée de phrases clichées et de conclusions prévisibles. Mais je me suis pliée à mon propre jeu car si je contourne les règles que je me fixe moi-même, à qui pourrais-je bien faire confiance ensuite? Donc j'ai pigé, je lis!
Aucun regret. En fait, après une vingtaine de pages je ne pouvais plus le lâcher. S'il y a bien des chicks dans ce roman de
Nadine Bismuth, rien ne s'y déroule comme elles le voudraient dans leur vie parfaite. Pas de pensée magique qui mène au bonheur. On y est plutôt dans la triste réalité de femmes et hommes aux apparences parfaites mais qui vivent l'enfer, prisonniers des clichés modernes, adeptes de superficialité, étranglés par leur manque d'authenticité, subissant trahisons d'autrui ou les imposants en se persuadant que c'est normal. L'égocentrisme y trône en maître et les névroses et faux semblants mènent le bal.
J'ai grandement apprécié de ne pas me sentir plongée dans une comédie burlesque. Tout y est dosé et réaliste. Les personnages y sont typiques de gens comme on en rencontre partout, avec leur réalité déprimante et leurs mensonges qui n'en sont pour personne sauf eux-même. Un jour bien sûr le vernis craque, tout part en morceaux et personne n'est vraiment étonné sauf les principaux intéressés.
Au final, ce roman aura peut-être le potentiel de convaincre certaines (et certains?) que de se sentir mal et également seuls dans leur propre famille n'est ni normal ni acceptable.
Bref! belle trempette dans la réalité. J'aime les gens qui ont les yeux bien en face des trous et n'ont pas peur de creuser sous la surface. J'ai découvert cette auteure avec grand plaisir et j'ai hâte de visiter ces autres publications.