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La trilogie des ténèbres tome 1 sur 3
EAN : 9782810002665
576 pages
Editions du Toucan (06/10/2010)
3.81/5   116 notes
Résumé :

Seth Ballahan, rédacteur en chef d'un quotidien américain, apprend que Michaël Wong, l'un de ses collaborateurs, est piégé en Corée du Nord.

Face à l'absence de réaction de se hiérarchie, Ballahan voit rouge. Contre vents et marées, il décide de secourir le jeune Wong.

Dans Pyongyang, la capitale fantôme où les hommes ne sont que ces ombres, il cherche de l'aide auprès de Suzan, ravissante correspondante d'une O.N.G. canad... >Voir plus
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Moite. Chaud. Irrespirable. C'est l'air de la Corée du Nord.

Jean-Luc Bizien a le talent de nous plonger dans un univers concret, crédible mais impitoyable et flippant.
Ben c'est la Corée du Nord quand même, les gars !

Son style est nourri, puissant, ferme comme le cul d'une vache.
On y est bien. Heu pas comme le cul d'une vache... Perso je sais pas pas je jure je crache pchht pchht. Ouf et j'ai même pas croisé les doigts. J'te jure !

On se laisse prendre par la main et hop nous voilà embarqués dans une vraie aventure. Qui va peu nous laisser reprendre notre souffle. Pas que l'action soit rapide mais elle est intense.

Résumons : Parano, suspicion, frisson, enquête, action. Jean-Luc, tu nous gâtes !

Le personnage du flic coréen, Paik Dong-Soo est une pure réussite, d'un réalisme rare et d'un pessimisme sans fin. Mais contrairement à d'autres bouquins, on comprend pourquoi le garçon est dépressif. Il y a franchement de quoi en cette contrée peu amène. Où le moindre mot malheureux, le moindre faux-pas est rapidement sanctionné par une monarchie communiste peureuse mais sans pitié. La peur, oui, voilà qui définit bien les contours de chaque habitant. La peur de la dénonciation, la peur de la punition. de quoi scléroser tout un pays.
Et le talent de Bizien est de la faire transpirer sur chacune des pages du bouquin.

En revanche, l'autre personnage phare, Seth Ballahan, le journaliste ricain est un sale con insupportable, et ses apparitions hérissent le poil.

Le roman aurait d'ailleurs beaucoup gagné à ne rester que sur les personnages coréens et là on aurait frôlé le sublime. Les personnages occidentaux ne servent pas à grand chose sinon à densifier une intrigue qui n'en a pas besoin ou peut-être à ajouter un point de vue occidental franchement dispensable.

En tous cas, une vraie originalité ce voyage étouffant en Corée du Nord et une jolie réussite.
3,5/5
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Ce que j'ai ressenti:…Une ballade dépaysante…

On tue un homme, on est un assassin.
On tue des milliers d'hommes, on est un conquérant.
On les tue tous, on est un dieu.

Première impression comme ça à chaud, j'ai du mal à m'expliquer le titre. Pour ce qui est des ténèbres, ouais, jusque là j'ai suivi, on peut carrément dire que ça colle, mais L'évangile????!!!!^^ …Une trilogie ,donc, des ténèbres, avec ce premier tome, on traverse déjà un long parcours effroyable et sombre, au fin fond de la pire cruauté humaine. Difficile de reprendre son souffle dans ses pages! Et ça attaque dès le prologue!!!!Il faut s'accrocher, ou plutôt avoir un coeur (à moins que ce ne soit un rein???!!!) à toute épreuve! Certains passages sont insoutenables, on sent l'horreur du régime totalitaire, et en fait, si on en apprend pas tant que ça en terme de sévices et immondices, puisque nous l'avons vécu dans l'Europe, on est juste horrifié de voir un tel calvaire se dérouler encore de nos jours sur notre planète. Faut vraiment croire que l'Histoire continuera de se répéter encore et encore, et que ce sont, bien sur, les innocents qui en pâtiront. C'est donc avec tristesse et fatalisme que nous découvrons une Corée du Nord en proie à un dictateur impitoyable, et je peux vous dire que ça vous remue les tripes de lire que l'eugénisme, la folie des grandeurs, les camps de concentrations et autres horreurs sont encore en vigueur de nos jours…Le spectre et les ambitions de Hitler n'ont pas fini de nous hanter……

— Que savez-vous de lui ? l'interrogea-t-elle.
— Pas grand-chose, avoua Seth.
— Kim Jong était tout jeune quand il a perdu sa mère. Il n'a jamais connu l'amour maternel.
— Et alors ? intervint Seth. Si tous les mômes qu'on n'a pas dorlotés devenaient des dictateurs… Ce n'est quand même pas parce qu'on ne l'a pas suffisamment bercé qu'il a décidé d'asservir tout un peuple !

En cela, je trouve que l'auteur s'est admirablement débrouillé! Son cadre, l'ambiance lourde et pesante, la qualité de ses personnages également sont vraiment des points forts de ce roman! Il nous tient en haleine par des chapitres courts, efficaces, saisissants.Oui, mais voilà, le thriller en lui même ne m'a pas complètement convaincue. Il a tellement soigné son atmosphère, et, est parti tellement fort dans sa première partie de roman, que je reste un peu sur ma faim, à la fin…..

« Il fallait dominer la peine, l'asservir, la réduire à néant. «

Sans spoiler, j'ai trouvé son « Chasseur » très bien mis en scène, il a une vraie carrure, (un monstre comme on les aime), mais pour ma part, j'aurai aimé une fin plus travaillée, plus d'explications sur ses réelles motivations, car s'il garde tout son mystère du fait qu'il ne soit jamais identifié, on pourrait au moins en savoir plus sur sa psychologie….J'ai trouvé que ça se finissait sur une pirouette un peu grosse, et pour nous avoir mener aussi loin avec toute la richesse de son univers, Jean-Luc Bizien aurait pu, nous offrir un final en apothéose… On démarre si bien, que ça nous laisse en bouche une pointe d'amertume sur le final. Bon après, c'est moi qui bloque sur les fins, elle pourra convenir à bien des lecteurs, mais pour mes attentes, ça a été un peu décevant…

Bon, ça ne m'empêchera de poursuivre avec ma binôme, cette trilogie!!!Je suis très impatiente de retrouver les acteurs des ténèbres, en espérant que les prochains tomes soient tout aussi riche en matière, et leur final plus explosif!

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Seth Ballahan, ex-grand reporter, placardisé dans un quotidien régional du New Jersey, apprend qu'un de ses collaborateurs, le jeune Michael Wong, se retrouve coincé en Corée du Nord, où il était parti faire un reportage sur les filières d'évasion. Face à l'inertie de sa hiérarchie, Seth s'émeut de cette situation et obtient d'être envoyé sur place pour le retrouver, et le ramener s'il est encore en vie.

Dans ce pays, depuis quelque temps, sévit un tueur en série de la pire espèce. Sanguinaire et d'une cruauté sans bornes, il prélève un organe de ses victimes alors qu'elles sont encore en vie, et le dépose à un endroit donné, élément isolé d'un jeu de piste macabre.
« Il s'accroupit et marqua une pause, afin de s'assurer que personne ne traînait dans les parages. À quelques coudées en dessous de lui, les ténèbres noyaient la silhouette allongée dans l'herbe. le chasseur descendit la pente avec précaution, attentif au moindre bruit.
À mesure qu'il avançait, il sentait monter en lui l'excitation. de la main, il palpa la besace qui pendait à son épaule. Tout y était : le sac hermétique, le coton, les antiseptiques. Dans la poche de sa veste, le poignard pesait lourd. Son contact était apaisant. Il s'agenouilla près du corps inerte et demeura un instant silencieux. Il détailla à loisir la nuque fine, les cheveux de jais, coupés courts, la ligne du menton, le dessin de l'oreille. Il parcourut les jambes longues, que l'on devinait sculpturales sous la toile du pantalon. Un instant, il fut sur le point de les caresser mais résista à la tentation.
Les paysannes lui faisaient toujours le même effet, il émanait de ces filles dressées dans les champs une animalité que l'on ne rencontrait jamais en ville…
Le chasseur prit une profonde inspiration.
Attendre, encore un peu. Retarder le moment. »

Le Lieutenant Paik Dong-Soo, brillant officier Nord-Coréen, en poste à la frontière au sud du pays, est convoqué à Pyongyang par sa hiérarchie. Il se voit confier la mission d'enquêter sur ces crimes, et ce dans la plus grande discrétion. Dès ses premiers contacts avec les autres enquêteurs, et dès la première autopsie à laquelle il assiste, il se rend compte qu'on lui cache des éléments du dossier. En effet, cette affaire ne doit pas être ébruitée. Pensez donc ! Un tueur en série en Corée du Nord, le paradis communiste du Grand Leader Kim Jung Il… Une telle déviance n'est absolument pas imaginable ici et reconnaître son existence équivaudrait à se rabaisser au rang des États-Unis, l'ennemi capitaliste et décadent…
Paik Dong-Soo va donc reprendre point par point les éléments du dossier, pour essayer de trouver un point commun à ces meurtres et identifier le tueur qui semble prendre un malin plaisir à provoquer la police, et à éliminer l'une après l'autre les personnes impliquées dans l'enquête.

Parallèlement, nous suivons l'arrivée de Seth Ballahan en Corée du Nord. Bon américain pétri de son importance, il aurait tendance à froisser quelques susceptibilités locales. D'autant, que comme tous les visiteurs étrangers, il se trouve affublé d'un traducteur local, plutôt garde-chiourme que traducteur. Heureusement, son contact sur place, Suzan Chartier, une expatriée Canadienne qui travaille en Corée pour une ONG depuis quelques années, est là pour le tempérer et lui éviter de se faire trop vite repérer.
Au travers des histoires de Seth Ballahan, de son périple à la recherche de Michael, et de l'enquête de Paik Dong-Soo, l'auteur nous propose un voyage au coeur du pays le plus fermé de la planète. Dans cette dictature communiste, le culte de la personnalité est omniprésent et dès le plus jeune âge, les habitants subissent un véritable lavage de cerveau et sont conditionnés à la dévotion envers leur Grand Leader.

« Je sais ce que vous pensez, ajouta Suzan. Mais vous faites fausse route. Vous ne voyez de lui que l'image caricaturale d'un pantin s'agitant. Ici, on considère au contraire le Cher leader comme le cerveau parfait. Il semble naturel au peuple de le voir choisir la coupe des uniformes, monter des spectacles et diriger le pays. Il est omniscient et omnipotent, vous comprenez ? le peuple croit dur comme fer que Kim Jong-Il est un génie d'essence divine, et qu'il suffit d'appliquer ses directives pour que tout réussisse. »

A la lecture des descriptions de la vie nocturne de la ville de Pyongyang, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec ces images satellite prises de nuit où, parmi les pays environnants sous un halo lumineux, la Corée reste dans le noir, isolée de tout…
Corée du Nord nuit

Sombre aussi est l'ambiance, particulièrement anxiogène, de ce thriller, qui reflète bien l'ambiance de ce pays si secret. Dans la capitale Pyongyang, vitrine de ce régime totalitaire, se cache un pays délabré dont on ne connaît rien, ou presque. La ville est quadrillée d'avenues où ne circule aucun véhicule, seulement des groupes de piétons. Il n'y a quasiment aucun éclairage urbain. Dans le quartier réservé aux étrangers, un supermarché rempli de produits que personne n'achète, déambulent des clients aux sacs vides, des figurants censés donner le change aux visiteurs étrangers.
« En entrant dans la capitale, Seth eut le souffle coupé. Il s'attendait à une ville miteuse, une espèce de cimetière de béton – reproduction gigantesque des boardwalks du New Jersey…
Il en fut pour ses frais. Pyongyang était une collection de constructions pharaoniques. Dans le couchant, tandis que le ciel virait au rose, il aperçut des ponts monumentaux, des autoroutes suspendues, des pylônes de béton, des infrastructures incroyables… Mais à bien y regarder, il nota que la plupart des projets débouchaient sur le néant. Les autoroutes s'arrêtaient net, déversant le vide en pleine nature. Les artères n'étaient pas empruntées par des véhicules, mais seulement par des petits groupes de piétons.
Il songea au Truman Show, ce film visionnaire qui offrait à Jim Carrey un rôle sur mesure, emprisonné dans un vaste programme de télé-réalité.
« Une illusion, se dit-il. Un décor de cinéma, avec des milliers de figurants… »

Le récit, addictif, est articulé en chapitres courts, très rythmés et qui nous donnent une sensation d'urgence. Il alterne les points de vue des différents personnages de l'histoire. Les personnages principaux, Seth Ballahan, Michaël Wong, Suzan Chartier, Paik Dong-Soo, et « le chasseur » sont tous d'une réelle épaisseur. Paik Dong-Soo et le chasseur sont vraiment un niveau au-dessus des autres, et leur histoire se suffirait à elle-même pour constituer le roman, les premiers ne servant selon moi qu'à nous apporter un éclairage occidental sur ce pays, soumis à un régime absurde, oppressant et cauchemardesque, en un mot, kafkaïen.

La Corée du Nord peut d'ailleurs être considérée comme une entité à part entière de ce roman, tant on ressent à chaque page le poids de la méfiance et de la peur latente qui pèsent comme une chape de plomb sur ce pays et ses habitants. L'auteur nous en brosse un panorama saisissant, un véritable « voyage en terre inconnue ». C'est là à mon sens le véritable atout de ce roman, cette immersion, ce dépaysement total dans un monde que nous autres occidentaux avons bien du mal à imaginer, bien installés dans notre quotidien douillet.

J'ai refermé ce roman, un peu sonné, l'esprit encore marqué par la triste condition du peuple de Corée du Nord. Et le mérite n'est pas mince pour l'auteur, d'avoir trouvé dans l'environnement géopolitique tellement sombre de ce pays, un excellent terreau pour y planter son intrigue, tout à fait instructive et absolument passionnante, qui m'a procuré un vrai bon moment de lecture.
En conclusion, c'est un roman que je ne peux que vous recommander.
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Je me suis plongée dans ces ténèbres avec délectation car le talent de Jean-Luc les a illuminées du début à la fin du roman.

L'histoire :
Celle de Seth Ballahan, rédacteur en chef d'un quotidien américain, qui face à l'absence de réaction de sa hiérarchie, va partir en Corée du Nord pour tenter de secourir un de ses jeunes collaborateurs, Mickael, piégé sur place. En espérant qu'il ne soit pas trop tard. Cette quête c'est comme une rédemption : il doit sauver ce gamin, lui qui n'a pas été capable d'en offrir un à sa femme.
C'est également l'histoire du Lieutenant Paik Dong-Soo, un brillant militaire nord-coréen, chargé d'enquêter, en toute discrétion, sur des meurtres sanglants. La dictature en place ne peut pas laisser fuiter cette déviance au grand jour, elle qui fait disparaître tout ce qui n'est pas conforme à son idéologie. La nation est grande, la nation est puissante, tous les nord-coréens sont volontaires, solidaires, en bonne santé et ne manquent de rien. Point. Endoctrinés depuis l'enfance, ils avancent tête baissée. Car toute tentative de rébellion est durement sanctionnée.
Oui mais voilà, la propagande est une chose et la réalité une autre.
Des camps de concentration existent, où les gens, hors normes pour le régime : déficients mentaux et handicapés avec leur famille, personnes « difformes » dont les nains, sont internés et cachés aux yeux de tous. Puis il y a les camps où sont détenus les opposants au régime. Les détenus y sont condamnés aux travaux forcés quels que soient le temps et la température et ils sont à peine nourris. Et quel que soit le type de camp, les gardes peuvent faire ce qu'ils veulent aux prisonniers. En toute impunité.
Et c'est dans un de ces camps, dit section 49, que Mickael a atterri. Il est vivant grâce à l'aide d'un monstre et d'un ange. Mais pour combien de temps ?
Seth va découvrir la réalité de ce pays et ses convictions vont voler en éclats. Lui qui en veut à tous les bridés suite à la guerre qui les ont opposés aux Etats Unis. Guerre qui a failli avoir la peau de son grand-père. Lui, la grande gueule bourrée de certitudes, le cowboy, va devoir revoir ses certitudes. Il va se faire passer pour un Canadien car aucun américain n'est toléré en Corée du Nord. Suzan Chartier, une Canadienne qui travaille pour une ONG et est parfaitement intégrée va l'aider au mieux dans sa mission. Tâche compliquée par les « nounous » qui ne les lâchent pas d'une semelle et gèrent leurs déplacements. Cette mission de sauvetage va les conduire aux portes de l'enfer où les ailes de la faucheuse vont les frôler dangereusement.
De son côté, Paik Dong-Soo va de découvertes macabres en découvertes macabres et poursuit ce tueur insatiable, cette ombre, ce chasseur, qui désormais, après avoir tué au hasard des paysans et des citoyens lambda, de tous âges et tous sexes, s'en prend à des militaires hauts gradés. Qui est ce tueur qui éparpille des morceaux de corps comme l'on jette des dés. Quel jeu joue-t-il ? Quelle est sa motivation ?
Et au final qui chasse qui ? Ce que va découvrir Paik est effarant :
Extrait P.196 : « Si la nouvelle n'était pas aussi démente, Paik Dong-Soo se serait dépêché d'en rire – avant d'en pleurer. Mais la vérité était à la fois grotesque et terrifiante. Il fallait la dissimuler. Coûte que coûte. »

Je salue ici le travail de recherches et de documentation réalisé par l'auteur qui donne une cohérence et une force incroyable à ce récit. Et que dire de la qualité de l'écriture et du récit ? Puis il y a ces clins d'oeil musicaux, en particulier au Boss.
Pour ma part ce roman est un de mes coups de coeur de cette année. J'aurais volontiers fait l'école buissonnière pour le terminer plus vite. J'ai rêvé d'être malade et dans l'incapacité de travailler pour ne pas le lâcher !
Merci Jean-Luc pour ce livre et tout ce que j'ai appris sur ce régime ; ce qui m'a amené à faire des recherches complémentaires. En particulier sur la grande famine*

Recherches personnelles en compléments de mon retour de lecture :
• La famine en Corée du Nord a commencé au début des années 1990, avec un pic de mortalité en 1997. Les estimations du nombre de victimes vont de 1,5 million à 3,5 millions de morts de faim ou de maladies liées à la famine, sur une population de 22 millions d'habitants. Toutefois, l'absence d'information ne permet pas d'affirmer la nature exacte de cette famine. L'absence de communication des autorités peut cacher un bilan minimal ou une hécatombe. La réalité des estimations importantes mises en avant par des ONG présentes sur place est remise en question.
• L'Institut pour l'unification nationale (KINU), un organisme public sud-coréen, affirme dans son Livre Blanc l'existence de plusieurs cas de cannibalisme. Cependant, l'importance du cannibalisme est à relativiser pour les années 2000, il s'agit de cas isolés, parmi les 230 expatriés interrogés, seuls une dizaine ont mentionné des pratiques cannibales


Article paru dans le Parisien en 2014 : Corée du Nord : l'effrayant témoignage d'un garde des camps de prisonniers

« Il y avait trois chiens et ils ont tué cinq enfants » témoigne, à Genève (Suisse), AhnMyong-Chol, garde pendant huit ans dans les camps de prisonniers de Corée du Nord où l'horreur se décline au quotidien.
« Echappant à leurs maîtres, les chiens se sont jetés sur des enfants qui revenaient de l'école du camp. Ils en ont tué immédiatement trois, les deux autres enfants respiraient à peine et ont été enterrés vivants par les gardes», a-t-il dit via un interprète. le lendemain, au lieu de liquider les chiens, les gardes les ont cajolés et « récompensés avec de la nourriture spéciale », ajoute Ahn avec un signe de dégoût.
Ce Nord-Coréen a témoigné à Genève lors d'une conférence des défenseurs des droits de l'homme, avant que le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies examine en mars un rapport accablant sur les violations de ces droits par Pyongyang.

Ahn, réfugié en Corée du Sud, est un des témoins auditionnés par la Commission d'enquête de l'ONU qui a dénoncé dans ce rapport diffusé la semaine dernière des « crimes contre l'humanité » et a appelé la communauté internationale à réagir. La Commission estime notamment que « des centaines de milliers de prisonniers politiques ont péri dans des camps pendant les 50 dernières années »,
« graduellement éliminés par des famines délibérées, le travail forcé, les exécutions, la torture, les viols.»

« Les gens dans les camps ne sont pas traités comme des humains. Ils sont comme des mouches que l'on peut écraser », affirme Ahn, qui a fui la Corée du Nord en 1994.
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Me voici de retour, saine et sauve, de ma petite virée dans le pays du Cher Leader, autrement dit Kim Jong-Il et de son rejeton, Kim Jong-un (qui n'était pas encore sur le trône au moment de l'action du roman).

Deux enquêtes : d'un côté, celle de Seth Ballahan, rédacteur en chef américain parti à la recherche de Michaël Wong, disparu en Corée du Nord et de l'autre, celle de Paik Dong-Soo, officier coréen (du Nord) qui recherche un tueur.

Ce que j'ai aimé ? La partie se déroulant en Corée du Nord (et j'en ai eu pour mon argent).

Là, rien à dire, j'en ai appris plus que si j'avais acheté un Guide du Routard. La misère des gens est grande, la famine y a fait des ravages, les habitants sont endoctrinés et tenu serré en laisse. Une horreur de vie…

Adoré frissonner avec les premiers moments passés avec le chasseur, quand il traque et éviscère ses proies. Un homme sans pitié, sans empathie, un psychopathe, un tueur froid et implacable. Mais de là à lui donner le titre de « Mal absolu » dans le 4ème de cover, il y avait un pas à ne pas franchir !

J'ai aimé aussi tous les passages avec le jeune Michaël Wong et celui qu'il nomma le monstre. On ne sait pas qui il est et le mystère était total.

Là où le bât à blessé sérieusement ?? le personnage de Seth Ballahan m'est sorti par les trous de nez ! Lui, c'est LA caricature de l'américain, imbu de lui-même, soupe au lait, égocentrique, macho, con, tête brûlée, rempli de préjugés et persuadé de sa toute puissance. Il était en Corée du Nord et il croyait qu'il ferait bien tout seul, ce gros imbécile prétentieux !

À lui tout seul il a failli faire tout capoter au moins 36 fois, regardait tout le monde de haut et l'entendre parler ou penser me donnait envie de lui éclater la cervelle qu'il n'avait pas.

Purée, c'est sur un coup de tête (et de sang) qu'il a décidé de partir récupérer le jeune Wong en Corée. Quel imbécile ! On ne part pas en Corée du Nord comme on va à Disneyland. Bref, si l'auteur a voulu qu'on le déteste, c'est réussi.

L'enquête de Paik Dong-Soo était haletante, le personnage agréable à souhait, tenace, prêt à tout pour faire éclater la vérité, alors que bon, dans son pays, c'est assez risqué !

Par contre, la fin était, pour moi, totalement bâclée ! Comme si l'auteur, dans les dernières lignes, s'était dit « Mon dieu, je ne leur ai pas donné l'explication »… Allez hop, viens-y que j'te ponde maximum 10 lignes pour résumer l'affaire, sans même que l'on sache QUI était le tueur. Cool… *ironie*

Autre soucis, le style de l'écriture qui avait tendance, à certains moments, à diminuer en qualité. le petit ressort de « la voix dans la tête » revient trop souvent et des mots comme « Monstre ou démon » sont trop utilisés, ils perdent de leur force à la fin.

Et Seth, bordel de dieu, qui continuait toujours sur le même registre !!

Au fait, j'ai pas croisé d'évangile des ténèbres, moi, dans le récit ? J'aurais sauté une page ? Une ligne où on en parle ??

Bon, ceci ne m'empêchera pas de continuer à lire la trilogie pour voir ce que les autres me réservent : même soupe ou avec une pointe de crème pour relever le goût ??

(2,5/5)
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Comment les Frenchies pouvait-il accorder asile à de telles nuisances sonores ? Même Bryan Adams ne parvenait pas à rattraper le lot. La plus redoutable était cette fille qui avait investi Los Angeles pendant plusieurs mois. Comment s'appelait-elle déjà ?
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— Que savez-vous de lui ? l’interrogea-t-elle.
— Pas grand-chose, avoua Seth.
— Kim Jong était tout jeune quand il a perdu sa mère. Il n’a jamais connu l’amour maternel.
— Et alors ? intervint Seth. Si tous les mômes qu’on n’a pas dorlotés devenaient des dictateurs… Ce n’est quand même pas parce qu’on ne l’a pas suffisamment bercé qu’il a décidé d’asservir tout un peuple !
Imperturbable, Suzan secoua la tête de droite et de gauche. Elle fournissait de gros efforts pour ne pas perdre son calme, mais Ballahan ne les voyait pas.
— Il a grandi dans l’ombre d’un dictateur. Toute sa vie est basée sur le mensonge. On lui a inventé une vie, une naissance grandiloquente.
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— Non, Seth, vous ne comprenez rien du tout. Vous débarquez avec vos certitudes occidentales, vous ne prenez pas la mesure de la situation. Ces gens doivent vous apparaître comme des Martiens, mais ce sont des êtres humains. Des humains soumis à une dictature. Qui tentent de survivre au jour le jour. Pour cela, tout est bon. Et le Kim Shi leur paraît délicieux. Pendant la famine, on ne se nourrissait que de soupe, d’herbes et de copeaux de bois. Les malheureux étaient si faibles qu’ils attrapaient toutes les maladies. Le plus anodin des virus se révélait mortel
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— Kim Il-Sung avait préparé sa succession de longue date. Il s’était assuré que tous les prétendants seraient écartés le moment venu. À dire vrai, il craignait pour sa propre famille, si son fils aîné ne le remplaçait pas.
Ballahan hocha la tête en grognant.
— Je vois…
— Non, vous ne voyez pas, le corrigea-t-elle doucement. Ce type est bien plus malin qu’il n’y paraît. Sa propagande est basée sur les arts, pas sur la force brute.
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— Mais comment pouvez-vous rester au garde-à-vous devant ce gnome ? s’emporta l’Américain. Vous l’avez regardé, votre dieu vivant ? Un nain grotesque, coiffé à la Elvis, et qui aurait suivi le même régime au beurre de cacahuètes !
Suzan Chartier téta sa cigarette en détournant les yeux.
— Vous oubliez vos anciennes idoles, murmura-t-elle. L’Occident s’est prosterné devant Hitler ou Napoléon, qui n’étaient pas des modèles d’Apollon, il me semble. Kim Jong-Il est… difficile à cerner.
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Vidéo de Jean-Luc Bizien
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La nef des fous de Richard Paul Russo, Pascal Casolari, et al. aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/96688-sci-fi-la-nef-des-fous.html
Katana, I : Vent rouge: Katana I de Jean-Luc Bizien aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/60897-sci-fi-vent-rouge.html
L'évangile des ténèbres de Jean-Luc Bizien aux éditions Toucan https://www.lagriffenoire.com/5593-poche-l-evangile-des-tenebres-poche.html
La frontière des ténèbres de Jean-Luc Bizien aux éditions Toucan https://www.lagriffenoire.com/62849-divers-polar-la-trilogie-des-tenebres-la-frontiere-des-tenebres-vol2.html
Le berceau des Ténèbres de Jean-Luc Bizien aux éditions Toucan https://www.lagriffenoire.com/62848-divers-polar-la-trilogie-des-tenebres-le-berceau-des-tenebres-vol3.html
Clementine Churchill : La femme du Lion de Philippe Alexandre et Béatrix de L'Aulnoit aux éditions Tallandier https://www.lagriffenoire.com/143883-encyclopedie-clementine-churchill---la-femme-du-lion.html
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