AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Arthur C. Clarke (Préfacier, etc.)Olivier Guéret (Traducteur)Charles Tatum (Traducteur)
EAN : 9782866422721
167 pages
Cahiers du cinéma (17/11/2000)
4/5   7 notes
Résumé :
En 1964, Stanley Kubrick annonce à Arthur C. Clarke son intention de réaliser ce qui doit être « le film de science-fiction par excellence », et l’invite à en écrire le scénario avec lui. L’association de ce jeune réalisateur et du romancier anglais sera à l’origine de la plus grande aventure artistique et technologique que connaîtra jamais le cinéma de science-fiction : 2001, l’odyssée de l’espace.

Fort du succès commercial de ses deux films précéden... >Voir plus
Que lire après 2001 : le futur selon KubrickVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Chaque geste opéré à l'intérieur du Discovery s'accapare la gestion d'un temps nécessaire à tout ce qui doit s'exécuter dans la logique de sa procédure.

Dave Bowman, aux manettes bloqué devant le sas du Discovery, se tisse dans l'éternité de ses décisions.

Franck Poole, impassible devant un message d'anniversaire, en différé, reproduit par son comportement la définition d'un espace froid, austère, indifférent, soporifique, distribuant silences et lenteurs, le long d'un périple tous feux éteints, menant deux savants aux propos clairsemés vers un soleil raté.

L'oeuvre est fastidieuse, une sieste conséquente à l'unisson d'un requiem de György Ligeti, propulsant dans le vide sidéral, nos espoirs de découvertes sans espoir de retour épaulés par un complexe électronique en manque de reconnaissance.

Depuis la nuit des temps, une intelligence supérieure entretient sans se montrer, degré par degré, nos perceptions instinctives, devenues sens, dans une continuité sereine ou agressive n'étant que les partenaires de nos évolutions dans l'espace et le temps.

Quel est notre destin ? Ne serions-nous que des cobayes de laboratoires expérimentaux cloués au sol, testant l'intégralité d'une combinatoire répétitive sans fin?

Une meute scénarisée comme du bétail, dans un roman nommé histoire, en attendant qu'un privilégié découvre la porte des étoiles et nous livre enfin une identité.

Et cette porte une fois franchie ne mène t'elle pas vers la solitude la plus insoutenable?

Le premier enfant des étoiles certes mais privé des siens et de leurs incertitudes ceci à jamais?

Est-il préférable de savoir en solitaire ou d'ignorer en commun?

Commenter  J’apprécie          81
Je me suis régalée : de nombreuses photos de tournage, des dessins ayant servi à la fabrication de vaisseaux, pages du storyboard ; le making of raconté en huit chapitres.
Kubrick a su s'entourer d'une formidable équipe, à commencer par Arthur Clarke. Celui-ci « ne peut pas deviner dans quoi il se lance : trois ans de travail en compagnie du génie le plus extraordinaire et le plus exigeant du septième art » p72

Le réalisateur a gagné pour son film deux experts ayant travaillé pour l'industrie spatiale. Il souhaitait être au courant de plus récents développements de la recherche spatiale, car il ambitionnait de produire une oeuvre crédible. Pari réussi : « le film reflète très fidèlement l'idée que les ingénieurs et les savants de l'époque se faisaient de l'avenir ».
Trente dessinateurs, cent maquettistes ; le perfectionnisme de Kubrick « les a aidés à tirer le meilleur d'eux-mêmes » p 105

Fort heureusement, le producteur de la MGM Robert O'Brian a laissé une très grande liberté au metteur en scène ; le dépassement du budget et le retard de la date de sortie l'ont inquiété, mais il est quand même allé jusqu'au but.

En évoquant l'accueil du film en 1968, l'auteur parle d'une rupture générationnelle. A l'époque il était un gamin ; il s'est rendu au cinéma avec ses parents. Les deux adultes avaient été plutôt déçus par quelques aspects impénétrables du développement. Mais l'enfant a bien aimé le film et a rétorqué : « On n'est pas censé comprendre ! Il suffit de regarder. » Et il ajoute, cette fois-ci dans la perspective de l'adulte : « Ce n'était pas un film ‘normal', mais une sorte de voyage visuel dans un carrousel moderne. Non pas une simple oeuvre d'art [ ] mais un endroit qu'on peut visiter [ ]. L'accueil réservé au film par les adultes et les jeunes reflétait parfaitement les grands désaccords politiques et moraux entre parents et enfants, qui ont marqué la fin des années soixante. »

L'essayiste cerne l'essence du film et nous replonge dans son éblouissant univers visuel. Malheureusement, les pages consacrées aux effets spéciaux sont arides et manquent de clarté. Traduction médiocre.
Un extrait : les critiques invités à la projection de presse au printemps 1968 sont perplexes : « de toute évidence ce qu'ils voient représente un incroyable exploit technique. [ ] On dirait qu'il n'y a pas de début, pas de milieu, et pas de fin à laquelle on aurait pu s'attendre. Pas le moindre dialogue pendant la première demi-heure. Des hommes-singes brandissent des os qui se transforment soudain en spationefs. Il y a un foetus humain géant dont on ne comprend pas très bien ce qu'il fait là. Les personnages principaux sont plus fades que des agents d'assurances. Il y a un ordinateur avec un oeil rouge, et qui a l'esprit dérangé. Des extra-terrestres en forme de monolithes noirs apparaissent à tout bout de champ, sans raison apparente. Que signifie tout cela ? Où est le scénario ? Qu'est-ce que Kubrick a fait de son intrigue ? ». p15
Commenter  J’apprécie          30
167 pages
Nombreux dessins, croquis, esquisses, photos rares, maquettes, etc.
Une bonne base pour ceux qui aiment ce film.
Seul petit bémol : Très peu de photos couleurs.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[lors du tournage de 2001, l'odyssée de l'espace], Stanley Kubrick se dit qu’il devrait assurer son projet contre le préjudice commercial que lui vaudrait une vraie rencontre avec des extraterrestres. Si des soucoupes volantes débarqueraient sur Terre avant la sortie de son film, celui-ci deviendrait de facto ridicule et obsolète. [ ] La Lloyds de Londres finit par leur proposer une police avec une prime si élevée qu’il doit renoncer. (‘Comment la compagnie Lloyds a fait ses calculs ? se demande Arthur C Clarke. Quelle sorte de tables de risques a-t-elle utilisée ?’)
Commenter  J’apprécie          50

>Cinéma, radio, télévision>Cinéma>Scénarios, scripts, critiques (192)
autres livres classés : stanley kubrickVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7081 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}