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Critique de LesmotsdArva


J'ai appris à apprécier ce roman au fur et à mesure de ma lecture. Au début, je dois avouer que j'avais peur. J'avais peur de tomber sur une histoire bidon d'une humaine fascinée par son bourreau ténébreux aux pouvoirs magiques et au charisme ravageur. J'avais peur de lire une réécriture de la belle et la bête sur fond de fantasy moyenâgeuse, dans une forêt enchantée par des forces noires.
Je n'aurais pas pu me tromper davantage.

The cruel prince ne tourne pas autour d'une romance toxique. Ce roman, c'est une plongée dans un monde dur et violent duquel le lecteur ressort difficilement. Un monde où les humains risquent leur vie même en mangeant un fruit, en s'adressant à la mauvaise personne, ou en étant simplement au mauvais endroit, au mauvais moment. Un univers dans lequel même les feys peuvent être inquiétés par des intrigues de cour et des luttes de pouvoir. Holly Black nous emporte sans concession au milieu de ce tourbillon de sang et de coups bas, et il faut avoir le coeur bien accroché pour suivre le rythme. Toutefois, aucune scène de violence, aussi dure et choquante soit elle, n'est gratuite. Toutes servent à l'intrigue et la construction des personnages, et sont élaborées avec finesse, voire avec pudeur. L'auteure ne s'acharne pas sur ses personnages avec plaisir, et c'est ce qui a fait que, pour une fois, j'ai accroché à un univers où se mêlent harcèlement moral, physique, agressions sexuelles et meurtres (alors que, de base, c'est pas vraiment gagné quoi). J'ai donc énormément aimé cette immersion dans le royaume de Fearie où tout semble pouvoir changer subitement suivant le bon vouloir des uns ou des autres.

Parlons-en tiens, des uns et des autres ! le récit se découvre du point de vue de Jude, à la première personne. Ainsi, on vit avec elle tout ce qu'elle voit, entend, ressent. Et elle n'a pas la vie facile.


“What could I become if I stopped worrying about death, about pain, about anything? If I stopped trying to belong? Instead of being afraid, I could become something to fear.”


Chaque page est une surprise, car les alliances se font et se défont en fonction de la marche de l'histoire, pour finalement se conclure sur un scénario qu'on était loin, très loin, d'avoir prévu. On s'accroche avec Jude à la moindre petite victoire, on essaye de comprendre les menaces passées, présentes et futures, et on se délecte de l'évolution de son caractère. Et parfois, on désapprouve ses actes.


“If I cannot be better than them, I will become so much worse.”


Et c'est là que The cruel prince devient très intéressant. Parce que finalement, tous les personnages sont cruels à leur façon, tout dépend de quel côté de l'épée on se trouve. Chaque personnages a sa propre histoire, et ses propres raisons d'agir de la sorte. Aucun d'eux n'est complètement bon ou mauvais, juste ou tyrannique. Ils sont, telle que la nature les a faits. Et les plus cruels ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Sans parler de tour de force, ce roman m'a piégée sur certains pans de l'intrigue, et j'aime être menée en bateau par mes lectures.

En bref, une lecture très dure qui comporte des scènes d'une extrême violence. À ne pas mettre entre toutes les mains ! Mais un roman addictif, des personnages forts et une intrigue bien menée et haletante, même si pas uuultra originale, entre lutte de pouvoir, espionnage et confrontations. Je recommaaaaaande !
Lien : https://lesmotsdarva.com/201..
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