: Une fiction-documentaire aussi plaisante qu'un titre de la collection " Archimède" de l'École des Loisirs (qui reste selon nous une vraie référence dans le registre).
L'éditeur Rue du Monde y ajoutera une note humanitaire qui est là sa marque de fabrique.
Le dessin de
Jiu Er nous rappelera du beau
Gerda Muller, avec bien entendu les couleurs d'un autre continent, plus pâles, d'une fraîcheur peut-être plus aride, faisant profiter d'une nature moins accueillante à première vue mais pleine de promesses, pour qui n'aura pas peur de chasser.
C'est la rencontre d'un chasseur et d'un élan.
Un tout petit élan.
L'auteur Blackcrane nous racontera un conte animalier comme les enfants aiment à en voir dans des films à leur intention sur grands ou petits écrans.
Nous apprécierons en effet de voir des choses impossibles, selon nous, dans la vraie vie, de voir en outre des animaux sauvages rechercher l'affection d'un foyer civilisé et se complaire contre-nature à la vie domestique. La perspective est toujours amusante.
Nous gardons convaincu dans notre esprit que les animaux sauvages ont peur de nous et inversement, qu'il est improbable de pouvoir les carresser sur un malentendu, comme l'on dit.
Les albums d'histoires et les films renderont cela possible, nous démontrant la nature comme plus tendre et intelligente qu'on peut le supposer avec notre méconnaissance du sujet.
Les hommes et les animaux joueront d'instinct pour s'approcher.
Le saviez-vous, jeunes lecteurs, le terme " faon" s'adapte à toute la petite engeance d'une même espèce, ainsi c'est aussi vrai pour le petit du cerf et de la biche, de la chevrette mais aussi du renne.
Notre animal de l'histoire n'était qu'un faon lorsque le vieux Guéli Shenké le trouva.
Nous sommes du côté de l'Asie, entre la Sibérie et la Mongolie intérieure de la Chine, là où vivent les peuples Ewenki.
On nous dit qu'ils vivent de l'élevage de rennes et de la chasse. Mais les Ewenki respectent la Nature en liberté et leur nature honorable, ils ne prennent que ce dont ils ont besoin et laissent les femelles allaiter leurs petits.
Ce petit élan-là sera abandonné dans la forêt, ainsi suivra t-il une nouvelle famille jusqu'à leur camp.
Le récit d'amitié est jouissif.
L'élan grandira et nous sentirons venir le moment d'une probable séparation.
C'est sensible et il faudra même prévoir les mouchoirs pour la fin.
On a aimé.