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4,27

sur 1467 notes
Je croisais ce livre partout. Médiathèque, CDI, magasin, blogosphère (avec des avis plus que positifs !). Pourtant, ni le titre ni la couverture ne me disait trop rien, alors il s'en est écoulé du temps avant que je me décide de le lire ! Eh bien je regrette de ne pas l'avoir fait avant ! Ce livre est un véritable coup de coeur.

Callum est blanc, Sephy est noire. Ils se connaissent depuis qu'ils sont petits, et leur amitié grandit jusqu'à se transformer en amour dans un monde où les Noirs sont au pouvoir et les Blancs sont méprisés.

L'intrigue est poignante. Nous rentrons directement dans le vif du sujet et nous devenons vite accro, impatient de connaître la suite ! L'histoire s'étale sur plusieurs années, nous suivons Callum et Sephy, ils passent de l'enfance à l'adolescence pour devenir de jeunes adultes.

Malorie Blackman nous envoûte dans un monde comme le notre, au temps de la ségrégation, sauf que les tendances sont inversés. Nous pouvons très bien nous dire que ça pourrait se passer dans quelques années, qui sait... Ce roman nous fait passer un très bon moment, quoi que certains passages sont un peu durs, voir très éprouvant. Ce livre m'a tordu les boyaux à plusieurs reprises et il nous fait réfléchir. Nous nous rendons compte à quel point la bêtise de l'homme peut faire des dégâts.

J'ai été impressionée par la facilité que l'auteure a à parler de sujets difficiles : racisme, terrorisme, inégalité, corruption judiciaire... Elle nous donne une leçon de tolérance à couper le souffle !

Le lecteur poursuit sa lecture dans une ambiance où la haine à le pouvoir sur les deux camps. Tout est écrit avec une justesse incroyable, ce n'est pas cliché avec d'un côté les gentils, et de l'autre les méchants. Certes, les Primas (les Noirs) usent et abusent de leur pouvoir, ils mênent la vie dure aux Nihils (les Blancs), mais ceux-ci ne font aussi aucun effort pour communiquer, pour apaiser les tentions et calmer le jeu. Ils multiplient des actions incitants à la haine, alors que ce n'est pas de cette façon que l'égalité sera établie.

Quant à la fin, je n'ai pas de mots pour la décrire... Elle est absolument bouleversante, et j'admire Malorie Blackman d'avoir « osé ». C'est un dénouement très dur pour un lecteur plein de rêves et d'espoirs pour le monde Sephy et Callum, et cette fin m'a arraché des larmes.

Les deux personnages principaux sont très attachants, bien qu'ils aient deux caractère très forts qui vont évoluer au fil du temps même s'ils tentent à tout prix de préserver les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. le fait de les suivre durant environ cinq ans est vraiment très intéressant. Nous suivons leur évolution, et en plus de ça le point de vue alterne entre eux deux, ce qui est très enrichissant. Nous avons accès à leurs pensées les plus profondes, à leurs rêves et leurs craintes.

Sephy m'a vraiment bouleversé. Elle est très courageuse, et elle n'hésite pas à défendre son opinion et ses idées, et se fiche royalement des conséquences. Elle croit en son amour avec Callum et elle est prête à tout pour le vivre. Elle est tellement naïve, pleine d'innocence que j'ai parfois eu envie de la secouer pour qu'elle se rende compte que le monde n'est pas aussi beau qu'elle le croit. Durant son adolescence, nous verrons la manière dont elle évolue et que ses rêves ne se résument qu'à un seul mot : paix.

Callum, quant à lui, m'a déçu de part ses actes et ses pensées parfois vraiment très durs. Contrairement à Sephy, il se rend compte très rapidement que le monde dans lequel il vit est monstrueux. Bien qu'il soit amoureux de Sephy, il va se détacher d'elle petit à petit pour éviter de souffrir. Il est aussi très courageux, mais plus distant et froid, plus en colère contre toutes les personnes qui l'entourent, y compris Sephy. Il souhaite combattre la haine par la haine quitte à faire du mal à tout le monde, et ça m'a assez déplu le concernant, surtout certains passages où son comportement m'a choqué.

Nous les suivons dans leur univers respectifs et leur famille, et on se rend compte que d'un côté comme de l'autre, leur vie n'est pas facile et leur entourage fond preuve d'une ouverture d'esprit très minime.

L'écriture de Malorie Blackman est poignante, addictive et pleine de sensibilité. Sa plume est magnifique, fluide, directe, sans informations inutiles et descriptions barbantes ! C'est efficace, simple et beau. le roman découpé en partie assez longue, qui représente des étapes dans la vie des deux héros est une très bonne idée.

Bien entendu, elle ne cède pas à la facilité d'un happy-end et nous sert sur un plateau un final très éprouvant. Les cent dernières pages sont très dures, même les moins sensibles seront forcément touchés et émus.

En bref, ce premier tome me donne très envie de me plonger dans le second, mais je pense lire plusieurs lectures légères avant pour ne pas être à nouveau trop vite chamboulée.
Il est impossible d'être indifférent et insensible à la sublime histoire de Callum et Sephy. « Entre chiens et loups » est un livre à lire quelque soit notre âge, à mettre entre toutes les mains !
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Un très beau résumé qui promettait un roman poignant, prenant, original. Pour une fois, je n'ai vraiment rien à redire ; tout est parfait. Ce livre… Wahou… Un pur régal ! C'est un énorme coup de coeur : ce livre m'a submergée d'émotions du début à la fin. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été autant séduite par une histoire.

Malorie Blackman nous offre vraiment un roman accompli, d'une force et d'une justesse incroyables. Un thème vieux comme le monde : le racisme. Mais pas une histoire comme les autres ! Inversez les tendances, imaginez un monde où les Primas, les Noirs ont le pouvoir et la richesse et où les Nihils, les Blancs vivent dans la misère, opprimés. Où les écoles pour Noirs sont interdites aux Blancs. Où les Blancs ne côtoient pas les Noirs, si ce n'est pour conduire leur voiture, servir leur nourriture et laver leur maison. Une dystopie sur le racisme qui sonne étrangement familier, et malheureusement bien trop réaliste. On découvre le racisme sous un jour nouveau, alors qu'il est le même que celui que l'on a sous nos yeux.

Dans ce monde d'intolérance, de sauvagerie et d'inégalités, Callum et Sephy s'aiment, mais leur amour est impossible. Un Roméo et une Juliette, dans un monde impitoyable, où les hommes, Blancs ou Noirs, sont prêts à tout. On découvre la noirceur de la nature humaine, ce que la haine peut engendrer. Ici pas de raccourcis faciles, de happy end ou de solutions miracles. Ce livre soulève bon nombre de questions et on se rend compte que justement tout n'est pas noir ou blanc, que chacun est capable du pire comme du meilleur.

Callum et Sephy se partagent le roman pour nous raconter leur vision du monde, l'amour qu'ils se portent, les difficultés de la vie, leurs peurs et leurs espoirs. On les rencontre quand ils sont encore tout jeunes et on les voit évoluer, devenir des adultes, faire des choix, se séparer, puis se retrouver. J'aime beaucoup ce genre de narration, j'ai eu l'impression de faire partie de l'histoire. À un petit moment, j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, mais avec le recul, je crois que chaque page est importante pour comprendre l'évolution des personnages. Ils ne prennent pas les chemins que l'on aurait aimé qu'ils prennent et ils ne deviennent pas nécessairement les héros que l'on attendait. Ils ont des défauts, parfois on les déteste, et ils nous surprennent tout au long du récit.

Pour moi, ça a été une vraie bouffée d'émotions. C'est beau, triste, émouvant, dur, poignant. Vraiment, lisez-le.
Lien : http://charabistouilles.word..
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Il est des lectures qui vous marquent, qui vous bouleversent, celle-ci en est une. le monde imaginé dans ce roman est plausible tellement plausible qu'il en est terrifiant.
Cela s'est déjà produit, ce racisme qui a fait tant de victimes. Ce racisme encore latent. Ici, la situation est inversée si l'on compare à ce qu'a connu L Histoire. Dominent les noirs, subissent les blancs. Mais finalement, l'ordre des couleurs n'a pas d'importance. le regard porté sur cette société, qui est un écho tellement juste à la nôtre, est vibrant de vérité. Mépris, discrimination, violence... simplement à cause d'une couleur de peau.
Sephy et Callum sont au-delà de cela. Ils sont amis d'enfance, ont grandi ensemble. Ils ne comprennent pas ce monde qu'on leur impose. Ils ne comprennent pas ces règles qui ne doivent rien à la raison, à la justice. Ils ne comprennent pas ce monde d'adultes. Mais ils ne vont pas avoir le choix. La société est une machine qui broie tout sur son passage. Sephy doit apprendre cette leçon, elle ne pourra pas manger avec Callum à la cantine. Pour le protéger lui. Pour se protéger elle. Ils tentent tant bien que mal de préserver ce qui les unit, mais ce monde est d'une cruauté qui dévore tout sur son passage.
Les mots sont âpres et vont plus loin que ce qu'ils disent. La langue est simple de prime abord. Et puis très rapidement, récit et langage ne font plus qu'un. Ils ont la brutalité des situations, décrites sans fioritures, avec la force d'un vocabulaire qui fait mine de taire alors qu'il révèle tout. L'histoire se revêt de violence : violence des situations, violence des actes, violences des mots. Ces mots qui vous brisent. Rien n'est jamais gratuit. 
Et il y a ces moments de bonheur intense, ceux où la pression se relâche, cette bulle de coton qui enveloppe Sephy et Callum. Ils sont si précieux...

Ce n'est pas qu'un simple roman "Young Adult" devant lequel on passerait sans même un regard. C'est bien plus que cela. C'est une prise de conscience, ouvrir les yeux, et voir. Voir que tout n'est pas fini et que cela peut se produire de nouveau.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Sans le challenge BBC, je ne pense pas qu'un jour je me serais lancée dans cette lecture, tout simplement car je ne connaissais absolument pas cette auteure ni son oeuvre et en particulier sa tétralogie « Entre chiens et loups «
J'avoue avoir commencé ma lecture sans aucun à priori et état d'âme… Au début, j'ai surtout vu une charmante bluette car ce livre est classé littérature jeunesse, mais au fur et à mesure des pages, j'ai compris qu'il s'agissait de bien plus que cela.
En effet, si l'amitié entre Sephy et Callum semble mignonne quand ils sont petits, leurs sentiments vont évoluer quand ils grandissent mais aussi leur vision et perception du monde qui les entoure…Et c'est bien cela le problème, car leur monde est loin de ressembler à ce que nous connaissons…
Imaginez que la classe dominante, les primas, soit exclusivement composée de noirs et que les blancs, les Nihils sont quant à eux la classe opprimée… Il faut un peu de temps pour rentrer dans ce postulat, tout simplement je pense car nous sommes forgées par nos représentations à nous..
L'idée qu'a eue l'auteure de piper les cartes des couleurs est vraiment bonne car elle oblige le lecteur à encore plus rentrer dans l'histoire pour se l'approprier …
Donc une sorte d'Afrique du sud mais inversée…beaucoup d'oppression, de brimades, de ségrégation raciale et bien sûr de racisme dans ce livre… On ne parle pas d'apartheid mais c'est tout comme puisque il y a encore beaucoup d'ostracisme comme par exemple la difficulté pour les jeunes blancs d'intégrer un lycée…Je reconnais que par moments je pensais aux Etats-Unis et l'époque du militantisme contre les injustices sociales, pour les droits civiques menés par les noirs…
Une histoire qui s'achève par un brutal coup de théâtre auquel je ne m'attendais pas du tout et j'avoue être contente d'avoir les deux prochains volumes de cette série dans ma Pal. Oui, je me suis attachée aux deux personnages principaux et j'ai hâte de connaitre la suite…


Challenge Séries 2020
Challenge BBC
Challenge Mauvais Genres 2020
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Dans un monde où les noirs sont au pouvoir (les primas) et les blancs dominés( les nihils) , Sephy ,une prima et Callum ,un nihil sont amis. Une amitié qu'il va être de plus en plus difficile à tenir car la société essaie de les séparer alors que leur sentiment grandit.
Au début je pensais à une histoire un peu gentillette mais ce livre 'est révélé très riche et certaines scènes sont assez dures et révoltantes . le fait que les noirs soient riches et puissants est plutôt original ,on a tellement l'habitude du contraire,dans les livres ou dans l'histoire de l'humanité qu'il faut parfois faire un effort pour se rappeler que Séphy la privilégiée est noire et que Callum ,qui vit dans des conditions assez précaires est blanc.
En tout cas le lecteur n'est pas épargné ,la fin est vraiment poignante et les différences et les humiliations vécues par les blancs sont insupportables.
Un excellent premier tome ! J'ai hâte maintenant de lire la suite en espérant qu'elle sera aussi bonne.
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Enorme déception que ce roman !

Après avoir lu un petit roman très prometteur, « Contact », du même auteur j'ai eu envie approfondir ma connaissance de son oeuvre. Le titre et la couverture de ce premier tome m'ont attiré. Une dystopie sur le racisme, cela semblait pas mal.

Au final, un style basique au possible, des dialogues médiocres, une intrigue tout juste ébauchée et un univers inexistant !! Je m'explique : l'idée de départ est intéressante avec la ségrégation raciale à l'envers, c'est-à-dire les Noirs riches et au pouvoir et les Blancs dominés et pauvres. Seulement le monde s'arrête là : rien n'est vraiment décrit, il semblerait qu'on soit dans notre monde et les choses sont simplement inversées, mais aucune autre race n'apparaît pourtant. Ne serait-ce pas un peu limitateur ? La maison de Callum par exemple se résume à une table et un petit canapé, aucune autre description pour la faire exister. Du coup le monde du roman n'existe pas vraiment, manque terriblement de crédibilité !
On est beaucoup dans les pensées des deux personnages principaux, à tour de rôle, on lit leurs doutes, leurs réflexions. Ils s'aiment, perdent confiance l'un envers l'autre d'une page à l'autre, se retrouvent. Et on recommence. C'est un peu lassant car on a l'impression de tourner en rond, de faire du surplace. Il n'y a aucun approfondissement psychologique.
On flirte avec les pires clichés : alcoolisme, père riche absent, compétences de l'avocat qui se mesurent à l'allure de son bureau… Tout est cousu de fil blanc, 100% téléphoné. On a même l'impression de lire un remake raté de très bons romans sur la ségrégation raciale (« Sweet sixteen » ou « des mensonges dans nos têtes »).
Le récit est d'une simplicité désarmante. Le filon du départ n'est absolument pas exploité et c'est dommage.

Il est certain que je m'arrête à la fin de ce premier tome et que je ne lirai pas les 3 suivants !
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Un coup de coeur inattendu!
Un roman jeunesse parfait pour expliquer le racisme, la ségrégation raciale à nos pré-ados.
Un roman digne d'un Roméo et Juliette.
L'amour impossible entre une jeune femme noire riche et un jeune homme blanc pauvre. Je ne sais pas dans quel pays nous sommes mais ici tout est inversé par rapport à une époque pas très lointaine. L'homme noir a le pouvoir, l'argent, la beauté. L'homme blanc est mis à sa disposition. Avec cette saga coup de poing, Malorie Blackman nous offre un coup de maitre majestueux où il est impossible de prendre position pour un clan. En effet l'auteur ne prend pas parti. Elle inverse simplement les situations sans donner le bon rôle aux primas. Bien au contraire, ils prennent les mêmes mauvaises décisions qu'à une époque où il y avait l'esclavage. Qu'importe l'époque, la mixité est un crime. L'amour entre Callum et Stephy est interdit. Tout est corrompu. L'argent, l'instruction n'est réservé qu'aux primas. L'homme blanc est traité comme un néant, un sauvage, un impure. Cela ne vous rappelle rien? Qu'on soit noir ou blanc, les mauvaises décisions sont les mêmes. La Guerre est la même. La cruauté est la même. Personne n'écoute l'amour merveilleux entre Callum et Stephy. Tout le monde est cloitré dans sa haine, vengeance, pouvoir, machination, corruption. Qu'on soit chien ou loup quelle est la différence? Malorie Blackman nous prouve que l'un ne valle pas l'autre. Un roman jeunesse qui appelle à la tolérance? Non un roman qui ouvre les yeux. Un roman qui se termine avec une fin ouverte qui n"annonce pas un avenir radieux.
Un gros coup de coeur. Et savoir qu'il fait parti des 100 romans plébiscité par la BBC est une belle preuve d'ouverture d'esprit.
Affaire à suivre avec Callie Rose....
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Je ne serai pas aussi élogieuse dans mon propos que la majorité des lecteurs pour qui "Entre chiens et loups" fut un coup de coeur.

Dystopie axée sur le racisme : les Noirs dominent, les Blancs sont oppressés. Rien à dire sur l'originalité du thème. Quoi de mieux, en effet, pour faire prendre conscience de toute la laideur du racisme que d'inverser les rôles ?

Une histoire d'amour aussi passionnée qu'impossible entre deux adolescents, ou "Roméo et Juliette" partiellement revisité avec des codes young adult. J'aurais complètement adhéré si les propos et les pensées de ces deux prépubères n'avaient pas sonné aussi mélo à mes oreilles, le tout aggravé par des dialogues trop nombreux et sans grand intérêt.

Une action menée tambours battants... à partir du dernier quart du roman ! Autant dire que j'ai failli mourir d'ennui jusqu'à la page 300. A partir de là, le rythme s'emballe avec la furie de ma 2CV en 4ème grâce à des ellipses bien pratiques. Et du décorticage millimétré des sentiments adolescents on passe à des grandes lignes résumées en deux paragraphes.

Sur la forme, le passage incessant d'un narrateur à l'autre (nos ci-devant adolescents gorgés d'hormones et assoiffés de justice sociale, bref deux ados) a commencé par me séduire avant de me donner le tournis. Côté style, c'est cohérent si le lectorat ciblé est bien l'ado et le jeune adulte, mais c'est limite pour un lectorat plus exigeant.

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai passé un mauvais moment à la lecture d'"Entre chiens et loups" même si j'ai du mal à comprendre l'engouement pour ce best-seller. Je le redis, le thème est louable mais le récit présente le défaut de pousser à fond le manichéisme (mais vraiment à fond, y en a plus sous le pied, là, même en passant Dodoche en 5ème). C'est bien le cas de le dire, dans ce roman, tout est blanc ou noir, zéro nuance de gris. Hors nos deux protagonistes qui semblent déchirés entre les deux mondes - mais qui sont réaimantés par leur sphère respective - c'est les méchants d'un côté et les gentils de l'autre. Hélas, la question de la ségrégation raciale est plus complexe que cela et changer les comportements durablement ne pourra pas se faire par le matraquage de stéréotypes, aussi gentillets et émouvants soient-ils.

Donc, malgré le très bon cliffhanger final, personnellement, j'en resterai là.


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Callum et Séphy sont deux ados, lui est blanc c'est un Nihil issu d'une famille d'ouvrier et elle est noire, c'est une Prima fille de ministre. Ils se connaissent depuis toujours étant donné que la maman de Callum a été la gouvernante de Séphy et de sa soeur Minerva. Dans ce monde ceux sont les Primas qui gouvernent et qui dominent les blancs. Ces deux ados s'aiment et ne se voient pas différents, ils veulent passer outre cette idée reçue que les noirs ne doivent pas se mélanger avec les blancs, ils se voient en cachette, leur famille n'approuvant pas leur idylle. Leur vie bascule le jour où une bombe explose au centre commercial. Alternativement chacun des deux ados décrit sa vie, ce qui les sépare, ce qui les réunit, leurs sentiments et leurs angoisses. C'est une histoire d'amitié puis d'amour entre un garçon qui vit dans l'injustice et une jeune fille dont le père instaure la justice, un Roméo et Juliette contemporain. Difficile de trouver sa place dans une société où le racisme et la ségrégation sont omniprésents, chacun doit affronter son milieu social et en payer le prix fort ! En inversant les rôles, l'auteur interpelle le lecteur et l'invite à regarder les inégalités bien en face. L'idée est originale, la narration alternative donnant les deux points de vue est particulièrement appréciable et donne un récit intense. Entre chiens et loups est le 1er tome d'une quadrilogie, un best-seller en Angleterre où Malorie Blackman est un auteur de littérature jeunesse largement reconnue.
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Lecture commune en compagnie de Cali, Marly et Sabrina, il semblerait - après nos premiers échanges - que je sois celle qui ressorte le plus convaincue par ce premier tome. Pas totalement emballée, je me rapproche tout de même des très bons avis généralement rencontrés pour cette saga.

Il semblerait qu'Entre chiens et loups soit présenté comme une dystopie. Effectivement, si vous vous attendez à un univers de science-fiction légèrement futuriste, vous risquez - comme Cali - d'être légèrement déçus. Malorie Blackman ne développe pas beaucoup le contexte dans lequel son intrigue prend place. le lecteur apprend seulement que le racisme est « inversé ». Ainsi, ce ne sont pas les Blancs qui ont eu des esclaves Noirs mais le contraire et dans le présent de narration proposé, le clivage Blancs/Noirs est encore très présent, les premiers n'ayant que peu d'influence sur l'Histoire du monde alors que les seconds gouvernent, maîtres de la société. La haine entre les deux « races » est très forte, les tensions sont quotidiennes et les incidents diplomatiques se multiplient. Voilà ce que nous propose l'auteure… de bonnes bases à mon sens, mais trop peu développées.

On peut d'ailleurs généraliser ce reproche à d'autres éléments de l'histoire et de la narration : la forme du récit notamment. En effet, Malorie Blackman a choisi de « faire parler » ses deux héros tour à tour, grâce à une alternance des points de vue. Sur quelques paragraphe seulement, le lecteur suit soit Sephy soit Callum et passe très vite à l'autre. Difficile de bien s'installer dans les scènes puisque le cerveau doit sans cesse faire de la gymnastique. Cela dit, ce choix permet de dynamiser le récit et ne laisse pas la place aux temps morts.
Le rythme est également soutenu grâce aux (très) nombreux dialogues qui habitent les deux premiers tiers de ce premier tome. C'est bien simple, les 250 premières pages en sont quasiment exclusivement remplies. Les descriptions manquent donc cruellement et si les gestes et émotions sont bien représentés, l'ensemble reste flou car difficilement « palpable ». Heureusement, la dernière centaine de pages présente les deux héros de façon plus matures et même si les descriptions continuent à manquer, les dialogues s'éclipsent, l'introspection parait plus poussée, moins enfantine, plus grave.

Je n'oublie pas qu'il s'agit avant d'une série dédiée aux jeunes lecteurs, ce qui explique sans doute le côté « en surface » de ce premier tome. Malgré tout, Entre chiens et loups me paraît intéressant par bien des points, le premier étant la vive émotion qu'il fait ressentir à son lecteur. Cali parle de malaise et je suis assez d'accord avec le terme. le public visé a beau être jeune, Malorie Blackman n'hésite pas à lui proposer des scènes violentes. Impossible de ne pas être retourné par la haine qui s'écoule de ces pages, par l'horrible destin qui attend les deux amis fatalement séparés par leur environnement. Pourtant, au début, on a envie d'y croire. On se dit que cette amitié/amour à la Roméo et Juliette a toutes les chances de réussir parce que malgré leur couleur de peau différente, Sephy et Callum sont comme les doigts de la main… Mais non, la famille, les amis, l'entourage plus ou moins proche mettent des idées en tête, font douter (d'ailleurs, ai-je loupé l'information ou n‘avons-nous pas du tout d‘explication quant à la rupture nette et soudaine entre les deux familles, au début du livre ?)… et l'on assiste, complètement impuissants, à la rupture de cette belle relation. Impuissant, mal à l'aise, triste et même parfois dégoûté, le lecteur ne peut pas parcourir ce livre sans rien ressentir et c'est ce qui fait sa plus belle force, à mon avis. C'est aussi, je pense (en tout cas je le souhaite), ce qui permettra aux jeunes lecteurs de se poser des questions et de réfléchir au racisme et à tout ce qu'il implique.

Ce premier tome d'Entre chiens et loups c'est aussi la rencontre avec deux jeunes adolescents qui, au fil des pages, vont grandir par la force des choses et vivre des aventures difficiles. de la préadolescente égoïste à la jeune étudiante en droit, Sephy fait un bond de géant. de son côté, Callum le discret et le pacifique s'adaptera à la violence de son environnement… et ne fera pas toujours les bons choix. Les deux adolescents, que l'on apprend « intimement » à connaître tout au long du récit (puisqu'on les suit tour à tour du point de vue internet) sont très attachants.
Bien sûr, on peut regretter quelques facilités dans leur personnalité mais dans l'ensemble, je trouve qu'ils évoluent bien et de façon crédible. En revanche, plus d'une fois j'ai eu envie d'aller les secouer pour qu'ils évitent de dire ou au contraire, se forcent à dire certaines choses qui ont un impact considérable sur la suite des évènements… Têtus et orgueilleux, ils auraient pu, plus d'une fois, arranger les choses simplement. Et c'est tellement bête (et agaçant) pour le lecteur quand les personnages en arrivent à des situations extrêmes juste parce qu'ils n'ont pas fait/dit ce qu'il fallait au bon moment… c'est tellement frustrant !

Les personnages secondaires sont essentiellement les membres des deux familles et on peut dire que Sephy et Callum ne sont pas gâtés. Entre une mère alcoolique, un père totalement absent (premier ministre) et une soeur qui ne comprend rien pour notre héroïne et des parents qui ne s'entendent plus, une soeur aînée ayant perdu la raison suite à un incident malheureux (que l'on découvre dans le courant de l'histoire) et un frère à l'esprit étriqué et trop extrême pour notre héros… Noir ou Blanc, riche ou pauvre, les deux adolescents ont une vie très difficile.
Encore une fois, le lecteur ne peut s'empêcher de se dire que si les humains étaient moins bornés dans leurs convictions (souvent stupides) et plus tolérants, tout ce gâchis pourrait être évité. Plusieurs scènes m'ont d'ailleurs profondément révoltée : au self, en classe, lors de l'enterrement de vous savez qui (pour ceux et celles qui ont lu ce premier tome)… je ne comprends pas qu'on puisse arriver à un tel niveau de haine surtout lorsque celle-ci est induite par l'habitude, par la pensée générale parce que l'individu ne sait pas réfléchir par lui-même.

Vous l'aurez compris, plus d'une fois j'ai eu envie d'entrer dans ce premier tome pour traiter tous les personnages d'imbéciles et pour tenter de leur ouvrir les yeux. La preuve que cet ouvrage, malgré quelques défauts (un contexte trop peu exploité, trop de dialogues au détriment des descriptions ce qui ne permet pas de visualiser un décor précis et donc laisse les scènes dans un certain flou…), n'oublie pas de nous faire réagir et surtout de nous faire ressentir quelque chose d'assez fort (même si le sentiment n'est pas très agréable). C'est ce que je préfère quand je lis : ressentir quelque chose ; parce que de lecture agréable, le texte se transforme en lecture marquante…
J'ai donc envie de vous conseiller la lecture de ce premier tome à vous (jeunes) adultes et pourquoi pas, de le faire découvrir aux adolescents qui vous entourent.
Lien : http://bazardelalitterature...
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