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EAN : 9782749265490
96 pages
édit. Po&psy (Erès), 2019 (21/11/2019)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Ludan Blaga (1895-1961) est un poète et philosophe roumain majeur, qui accorde une place fondamentale à l'enracinement et à la transcendance mythologique. Ecrivant dans une langue archaïque, proche des incantations et des conjurations populaires de la tradition orale, ce poète attaché à sa Transylvanie natale connaît intimement l'esprit chtonien des campagnes. Dans ses vers, le chemin silencieux des pierres côtoie l'absence cruelle d'un dieu voilé. Pour Blaga, le ta... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sommeil


Nuit noire. Les étoiles dansent dans l'herbe.
Les chemins se retirent dans les bois et les grottes,
le forestier se tait.
Des hiboux gris sont posés comme des urnes sur les sapins.
Dans les ténèbres sans témoins
s'apaisent oiseaux, sang, campagne
et les aventures dans lesquelles tu retombes éternellement.
Un souffle subsiste dans la brise
sans aujourd'hui,
sans lendemain.
Avec de sourdes rumeurs à travers les arbres
montent des siècles brûlants.
Dans le sommeil mon sang comme une vague
reflue de moi
pour retourner vers les ancêtres.


//traduit du roumain par Andreea-Maria Lemnaru-Carrez
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Spectres et miroirs


Les spectres n'aiment pas notre sphère
où tant de bassesses se font sentir.
Les spectres ne se sentent pas à leur place
là où le hibou terrifiant ulule.
Là où le chien-de-la-terre aboie
ils sont gênés à chaque pas.
Les spectres n'aiment pas être sur terre
ni nous rencontrer de manière inattendue.
Et souffrir des affronts qu'ils tentent d'oublier.
Timides, ils se retirent, doucement,
dans l'espace profond mais irréel des miroirs,
où ils peuvent vivre selon leur loi.


//traduit du roumain par Andreea-Maria Lemnaru-Carrez
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Perspective


Nuit. Sous les sphères, sous les mers,
dorment les monades.
Mondes comprimés, larmes silencieuses dans l'espace,
dorment les monades.
Leur mouvement ‒ éloge du sommeil.


//traduit du roumain par Andreea-Maria Lemnaru-Carrez
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Video de Lucian Blaga (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucian Blaga
"Le chemin du poète le conduit toujours aux sources" Lucian Blaga
« Lucian Blaga (1895-1961) a parlé lui-même en termes inoubliables du monde où il est né. […] la première période de sa vie, l'enfance dans l'atmosphère magique du village ancien, l'époque de « Bildung » d'un fils de pope de Transylvanie et d'une mère paysanne […]. […] la vraie tonalité du poète est pourtant ailleurs. Elle est dans le drame mystérieux qui se joue entre le ciel et la terre, dans « la grande traversé » à laquelle la nature, les étoiles, les bêtes et les hommes participent, dans leur lente procession vers la mort. Une grande mélancolie cosmique venue de l'accord avec le destin enveloppe l'homme […]. le désespoir humain prend chez Blaga le chemin du dépouillement frémissant ; le « cri vaincu », qui accompagne toutes choses humaines, se résout dans le silence et l'écoute des profondeurs. […] L'homme est au monde pour vivre face au mystère, pour tenter de pénétrer les côtés cachés des choses, pour écouter, pressentir, vivre des expériences qui débouchent sur des révélations venues des profondeurs de lui-même. […] Un sentiment intense, personnel, du mystère des origines traverse la poésie de Blaga. […] […] La poésie de Blaga est hantée par une étrange et symptomatique absence : celle d'un dieu caché, un dieu imploré qui s'est « enfermé dans son ciel comme dans un cercueil ». […] […] Ses tristesses dévoilent plutôt une obsession d'essence spirituelle, sa mélancolie et son amertume se confondent avec l'aspiration du vieux moine sur le seuil, qui attend sa fin en prêtant l'oreille au vide du tombeau. […] »
« […]  […] Le miracle de sa naissance a voulu que Lucian Blaga soit avant tout poète. Par-delà le langage et ses symboles, sa parole éveille en nous un sentiment venu de loin. Elle est la voix de l'autre mémoire, celle qui se souvient de ce que nous sommes. La voix de l'humain avec ses racines liées à l'univers, avec ses profondeurs, ses capacités créatrices de mythes, son aspiration au silence contemplatif, à l'indicible, à la pureté, à la lumière, à l'accueil éveillé du mystère de la mort : … tourne ton visage vers le mur et tes larmes vers le couchant… » (Sanda Stolojan)
0:00 - Je ne foule pas la corolle de merveilles du monde 0:59 - Aux lecteurs 1:46 - Biographie 3:13 - Désaveux 4:57 - Nous, les chanteurs lépreux 5:55 - Épilogue 6:14 - Générique
Référence bibliographique : Lucian Blaga, L'étoile la plus triste, traduit par Sanda Stolojan, Éditions Orphée La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://www.amazon.com/Lucian-Blaga-Selected-Philosophical-Philosophy/dp/1622732936
Bande sonore originale : Carlos Viola - Godforsaken Place
Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/godforsaken-place
#LucianBlaga #LÉtoileLaPlusTriste #PoésieRoumaine
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